Forum de rock6070

Ils ne m'ont jamais dit "je t'aime", et moi, par pudeur, je ne leur ai jamais dit non plus. Je culpabilise de ne jamais avoir été capable de le dire à mon père de son vivant. Ma mère vit encore, et je ne suis pas capable de le lui dire non plus. Pourtant, je sais qu'elle va partir bientôt elle aussi.Les évidences ne se disent pas.

Madame Plôm ne m'a jamais dit "je t'aime" et pourtant...

D'accord avec Bebeto et Norbates.
Les regrets que l'on a, c'est qu'on aurait du faire ou pas, c'est le deuil.
Mon père est décédé il y a 3 mois. J'ai eu un trés long conflit avec lui pendant 30 ans.
Je l'ai trés peu vu.
Je suis allé le voir une dernière fois au mois d'août.
Quand j'ai vu ce qu'il était devenu (et que je deviendrais peut être), je me suis dit que tout cela était futile,
que j'aurais pu ranger mon égo, et les souvenirs ont afflué. Je me suis rendu compte que je lui ressemblais beaucoup.
Est-ce que les morts nous voient. Certainement. On embarque avec nous nos histoires de famille, plus ou moins sans le savoir. Quand j'ai appris la nouvelle du décès, j'ai été littéralement KO. Tant que les gens sont vivants, on a toujours le loisir de s'empoigner avec, cela sert de justification. Je ne sais pas si je suis clair, j'essaye de faire le ménage ...

Oui mais ils ne m'entendent pas...

PAS D'ACCORD !

As tu lu les récits de NDE que je t'ai envoyés? (c'est long, mais lis en un par jour, tu comprendra....)

Tu parles de juger, mais n'est-ce pas finalement nous qui nous jugeons à travers ces rêves ou ces pensées ?
Bien sûr que si. Dans mon cas, il paraît clair que je me place en position de me juger par rapport à lui, et qu'il faudrait que je me débarrasse de ce problème.
Il y a aussi une chose étrange. Dans mon cas, je ne sais pas si c'est aussi le tien. Comme un transfert, comme si nous avions ce besoin de protéger nos parents quand ce rôle aurait dû être le leur.

Pour des raisons personnelles que je veux pas évoquer ici, c'est encore plus mon cas, enfin c'est un peu différent. En gros, c'est plutôt que mon sentiment de culpabilité touche à ce que j'aurais dû le protéger, et que je suis fondé à me sentir coupable parce que j'aurais pu le faire. C'est très différent, et c'est difficile de se détacher de ce genre d'appréciation, aussi faussée soit-elle.
Même si tu aurais pu, aurais-tu vraiment dû ? Nous ne sommes ni coupables ni responsables de la vie de nos parents. Mais voilà, quand ils partent, nous prenons sur nous cette responsabilité. Je ne suis ni coupable ni responsable si mon père n'a pas connu ses parents. Je pensais qu'il ne voulait pas les connaître, mais ma soeur m'a révélé qu'avant de mourir, il en a parlé. Et surtout une chose que j'ignorais totalement avant. Qu'adulte, il avait fait des recherches pour retrouver sa mère, sans succès. Quand on apprend ces choses trop tard, on n'y peut certes rien, mais il y a ce sentiment de l'avoir laissé seul face à cette détresse, que j'aurais peut-être pu faire quelque chose, rechercher moi-même sa mère même si je ne sais pas vraiment comment. Mon père était souvent silencieux, il parlait peu, de son enfance, de lui. Il ne parlait jamais de ses parents, ou plutôt de leur absence. Je sais qu'il a eu une enfance malheureuse, qu'il a dû vivre à l'orphelinat d'abord et qu'à 8 ans, il a été envoyé chez une fermière qui ne le traitait pas comme un enfant, mais comme son larbin. Mais je le sais parce qu'un jour, ma mère m'a résumé tout ça en quelques phrases seulement. Mon père, lui, ne se racontait jamais. Parfois, dans des moments de rage contre mon père, ma mère laissait échapper quelques phrases terrifiantes. Je ne sais pas qui était cette fermière, ce qu'il est advenu d'elle, mais dans les phrases de ma mère, je pouvais comprendre qu'il y a eu un drame auquel mon père était mêlé. Quand, comment, je l'ignore. La vie de mon père est un mystère pour moi, mon père est un mystère, et de ma mère, je ne sais pas grand chose de plus. Il y a peut-être aussi cette culpabilité-là. Ne pas être allée plus loin pour les connaître vraiment, tous ces mystères qui, maintenant, ne seront jamais résolus. Et la pensée de cette grande détresse psychologique qu'il a dû vivre toute sa vie, jusqu'à sa mort.

Pendant longtemps je ne suis pas retourné sur la tombe de mes grands parents maternels (ceux du côté de mon père sont toujours en vie) car je m'en suis voulu de la mort de mon grand père pendant des années. Mes grands parents se sont occupés de moi quand j'étais gamin, mes parents bossait donc c'est eux qui m'emmenait à l'école, le midi je rentrais manger chez eux, je dormais chez eux un soir par semaine. je les voyais plus que mes parents. MA grand mère est tombé malade et est morte quand l'année de mes 7 ans. Du coup après ça a continué avec mon grand père, c'est lui qui m'a quasiment élevé en tout cas je lui doit une grande partie de ce que je suis.

Il était passionné de jardinage et un jour part dans son jardin, je lui dit que je le rejoins dans l'apres midi mais je suis resté à la maison regardé les JO (je lui dois ma passion du sport), du coup il est resté tout seul au jardin tout l'apres midi, quand il rentre, il descend mettre ses légumes à la cave, il remonte et me met la main sur l'épaule, je me retourne et le voit tomber. il est mort avant même de toucher le sol. Je m'en suis longtemps voulu, peut être que si j'avais été l'aider, il aurait pas passer son après midi sous la chaleur. pendant des années je m'en suis voulu mais je me dit que s'il était pas mort, je n'en serais pas la ou j'en suis aujourd'hui.Tu n'as pas à te sentir coupable. Son heure était simplement venue, il serait sans doute mort même si tu l'avais aidé.

Au-delà du degré de culpabilité que l'on peut ressentir pour n'avoir pas fait telle ou telle chose, j'ai comme l'impression qu'on s'en veut toujours un peu d'être en vie, alors que les gens aimés ne sont plus. Et cette violence de la mort, on la retourne contre soi, exacerbant parfois cette culpabilité.
Possible que certains le ressentent ainsi, mais moi, non, je ne pense pas. Mon père est mort à 73 ans, il souffrait. De plus, il ne vivait qu'à moitié, comme ma mère. Il attendait, comme ma mère le fait, que le temps passe. Une vie d'ennui, sans passion, juste attendre que les heures défilent. Vaut-elle la peine d'être vécue ? Alors non, je ne m'en veux pas de vivre quand il est mort car cette mort l'a délivré d'une vie dont il ne savait que faire.

D'accord avec Bebeto et Norbates.
Les regrets que l'on a, c'est qu'on aurait du faire ou pas, c'est le deuil.
Mon père est décédé il y a 3 mois. J'ai eu un trés long conflit avec lui pendant 30 ans.
Je l'ai trés peu vu.
Je suis allé le voir une dernière fois au mois d'août.
Quand j'ai vu ce qu'il était devenu (et que je deviendrais peut être), je me suis dit que tout cela était futile,
que j'aurais pu ranger mon égo, et les souvenirs ont afflué. Je me suis rendu compte que je lui ressemblais beaucoup.
Est-ce que les morts nous voient. Certainement. On embarque avec nous nos histoires de famille, plus ou moins sans le savoir. Quand j'ai appris la nouvelle du décès, j'ai été littéralement KO. Tant que les gens sont vivants, on a toujours le loisir de s'empoigner avec, cela sert de justification. Je ne sais pas si je suis clair, j'essaye de faire le ménage ...
Oui, c'est clair. Les sentiments se bousculent dans un tel moment, il faut leur laisser le temps de trouver leur place. Ces sentiments font partie du cheminement du deuil. Je te souhaite bon courage.

Oui mais ils ne m'entendent pas...

PAS D'ACCORD !

As tu lu les récits de NDE que je t'ai envoyés? (c'est long, mais lis en un par jour, tu comprendra....)
Merci, j'ai commencé à lire, mais je t'avoue que l'aspect religieux de plusieurs d'entre eux me déroute pas mal pour continuer la lecture... Je pense que ceux qui vivent une telle expérience et reviennent à la vie l'analysent en fonction de leur propre personnalité et de leurs croyances, et que ça n'éclaire donc pas tant que ça. Par exemple, s'il y a dans cette expérience une chose qu'ils vivent tous, une grande lumière, certains y verront le signe que c'est Dieu, d'autres, non croyants, y verront autre chose. Je ne te cache pas que n'ayant jamais cru en Dieu et ayant une certaine aversion pour tout ce qui est religieux, ces récits ne m'inspirent pas grand chose.

Au-delà du degré de culpabilité que l'on peut ressentir pour n'avoir pas fait telle ou telle chose, j'ai comme l'impression qu'on s'en veut toujours un peu d'être en vie, alors que les gens aimés ne sont plus. Et cette violence de la mort, on la retourne contre soi, exacerbant parfois cette culpabilité.
Possible que certains le ressentent ainsi, mais moi, non, je ne pense pas. Mon père est mort à 73 ans, il souffrait. De plus, il ne vivait qu'à moitié, comme ma mère. Il attendait, comme ma mère le fait, que le temps passe. Une vie d'ennui, sans passion, juste attendre que les heures défilent. Vaut-elle la peine d'être vécue ? Alors non, je ne m'en veux pas de vivre quand il est mort car cette mort l'a délivré d'une vie dont il ne savait que faire.
Mon père s'est enfermé dans l'alcool, le plus souvent incapable de communiquer. Son problème avec la boisson s'est aggravé quand il a réalisé qu'il déclinait physiquement. Il a fait partie d'une génération où on partait travailler dur jeune, une fois son brevet (qui avait de la valeur) en poche, a fait de nombreux métiers, très capable mais peu chanceux et peu souple de caractère.
C'est très difficile à vivre aussi quand les parents sont encore là, mais avec le cœur en cendres et une envie de vivre soufflée.

Je ne crois ni en un dieu, ni en un ailleurs, ni en la réincarnation, ni au fait que les morts nous entendent. Pour moi, les morts sont morts.
Ces certitudes (personnelles, hein, aucun jugement pour les autres) me mettent la pression. Tout ce que l'on doit faire de bien, c'est sur terre. Aucune session de rattrapage, hélas.

Je ne crois ni en un dieu, ni en un ailleurs, ni en la réincarnation, ni au fait que les morts nous entendent. Pour moi, les morts sont morts.
Ces certitudes (personnelles, hein, aucun jugement pour les autres) me mettent la pression. Tout ce que l'on doit faire de bien, c'est sur terre. Aucune session de rattrapage, hélas.

Je suis sur la même longueur d'onde que toi.
Par contre j'ai fait des expériences bizarres (malgré moi). J'ai fait le tour du Mt Blanc, ou le glacier de la Grande Casse en Vanoise. Au Huelgoat. Ou quand tu fais à pied le tour de Belle Ile ou Groix. Ou des alignements de pierres. Il y a un impact physique réel de ce genres de sites. Cela t'emporte. Ce n'est pas dieu, et je n'en sais rien.

Vrai que Huelgoat c'est plutôt .....euh ..magique. dans le coin, le Mont St Michel de Braspart n'est pas mal non plus. Et ... Oui , je vois ce que tu veux dire, dans ce genre de lieux, on ressent quelque chose de plus haut que ce que l.on vit au quotidien. Même à jeun !!

Le Huelgoat, c'est vraiment louche. Il y a la fameuse pierre de 30 ou 40 tonnes, posée sur une arête, que tu peux faire vibrer en posant ta main au bon endroit. Ce jour-là, on était à 3 avec mon fils de 10 ans, à essayer de bouger la pierre pour déconner (et moitié sérieux). Là dessus arrive un type qui embaumait la naphtaline, habillé avec un look de 20 avant qui arrive (on l'avait pas entendu), et qui nous montre un endroit de la pierre, et qui dit, c'est ici. Donc, j'essaye, on essaye et cet pierre bouge, et je me retourne, et le gars a disparu ...
Et au dessus de la Trinité sur Mer, il y a une pierre levée, quand tu poses la main dessus, ça fait drole ...

la naphataline ...

Naphtaline ! "Et j'ai pleuré, pleuré, j'avais trop de peine..."