Les bons critiques rock doivent choquer et diviser. C'est leur métier. Moi j'aime les théories foireuses, les avis péremptoires, les mythes déboulonnés, etc. Lester Bangs a inventé ça presque à lui seul en écrabouillant MC5 il y a bien longtemps.
Ungemuth est un bon critique. Il sait écrire, et son approche du rock est cohérente. Il cultive effectivement un côté "dandy de droite" assez réac qui peut exaspérer mais j'ai découvert des dizaines de groupes grâce à sa rubrique dans R&F. Son livre
Garageland sur les 60's est assez jouissif.
Cf. le sujet sur le forum :
viewtopic.php?f=27&t=6725Ici un entretien fleuve entrecoupé de bonne musique :
http://www.blackmilkmusic.fr/2012/12/lh ... -ungemuth/Les bons critiques sont des critiques morts. Non, je déconne, sauf pour Lester Bangs.
On peut découvrir des bons groupes, sans lire R&F ou Le Rockeur Français
(j'en suis la preuve vivante qui marche).
En plus, je suppose que les disques à critiquer sont envoyés (dès sortie) par les labels aux susdits critiques, pour critique (sic).
Comme c'est un peu la famille tuyau de poèle dans ce milieu, je suppose qu'ils se ménagent.
On fait le même métier hein, je presse, tu critiques, et vous raquez.
Je ne pense pas que le critique (malgré son courage) va défoncer totalement un Sony Universal, parce que bonjour les représailles, ensuite. Mais le critique (cet être étrange) critique ce qui sort dans les circuits de distribution traditionnels (genre la vitrine indé de la 'nuc qu'on survole les yeux brillants).
Il ne va pas trop s'interesser à ce qui se vendra confidentiellement, parce que produit en CDR, en cassette, ou sur des labels obscurs de chez sombre. Donc le critique est grégaire et moutonnier, et va dans le sens du vent. Il conforte son auditeur dans ses certitudes tout en osant démolir ponctuellement pour montrer que le temps n'a pas limé ses griffes, et qu'il sait être féroce.
Songez au nombre de bouses compactes chroniquées triomphalement qui pleurent au fond des étagères, parce que notre bon critique vous avait
assuré que c'était de la bonne (sous-entendu achetez!). Personne ne s'en vante. La surprise (et la tentation du ball trap ) vient à l'écoute.
On se force, pourtant, il avait dit que c'était bien, m'aurait-il roulé le fourbe ?
Re edit: je vois le critique de presse standard comme un sorte de représentant de commerce, chargé de vanter la marchandise qu'il reçoit. Bien entendu, ce point de vue manque totalement de nuance. Et c'est bon.
Pour Robert, c'est l'étape supérieure de la perversion, la notation, avec le côté jouissif.