J'ai voté Animals. Froid, cynique, désabusé, l'Angleterre de la fin des années 70 et ce coup de pub génial du cochon sur la Battersea Power Station, avec ces photos hivernales annonçant la mouvance industrial decay aujourd'hui en vogue.
Waters est caustique au possible, alors que les tôles du bateau floydien grincent de partout avant de perdre leur boulons dans les mois qui suivront. Sa voix nasillarde nous réexplique le bouquin "Animals farm" réactualisé, ses textes longs et alambiqués s'adressent directement à l'auditeur, et lui demandent, au final, après écoute, dans laquelle des trois catégories il se place (Pig, Sheep, Dog..).
Wright installe une atmosphère lugubre et Gilmour, ah, quelle claque. Pour une fois il utilise une Telecaster, au son plus claquant et métallique que son habituelle black Strat. Sa guitare fait de véritables ravages sur certains morceaux (Pigs, le final de Sheep), et on sort de là titubant pour retrouver une outro watersienne exquise, mirroir de l'intro.
Pas de hits sur cet album, chansons atmosphériques très longues (à l'exception des 2 Pigs on the Wing) dans lesquelles il faut faire l'effort de se plonger pour en percevoir l'essence. Un coup de maitre, incontestablement, qui tient en respect les albums précédents et suivants.
Et puis la Battersea... chaque fois que je passe devant j'en frissonne de bonheur, je cherche toujours du coin de l'oeil un éventuel cochon volant... Quelle icône ! Pig man, Big man, ah ah Charade you are...
RV
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