Abordé les EDGAR BROUGHTON BAND, c’est déjà faire une descente du coté du rock contestataire. De ceux qui comme Zappa ou Beefheart se sont servi du rock pour dénoncer, contester ou tous simplement créer quelque chose de nouveau. Faire du rock un acte révolutionnaire. Loin finalement de toute démarche artistique. Et redonner au rock sa force obscure. Ne pas se prendre la tête non plus. Où l’ironie rime avec sarcastique.
EDGAR BROUGHTON BAND donc. Le groupe se forme à Warwick, en 1968, et reprennent alors des standards du blues. Mais zappa traînent dans les parages et l’émergence psychédélique qui envahit l’Angleterre ont finalement raison de la première appellation du groupe, les EDGAR BROUGHTON Blues BAND. Fin 1968, la bande emmenée par les frères Edgar, et composé de Steve Broughton (batterie) et Arthur Grant (basse), décident de monter sur Londres, à Notting Hill Gate, et sont vite repérés par l’agence Blackhill Enterprises, qui signera son premier contrat avec le label progressif d’Emi, Harvest records.
Le groupe surprend à l’époque par ses shows sans concession, ravageurs et toujours motivés. Préférant jouer gratuitement pour des causes humanitaires que de fréquenter l’etashblishment rock. Ils rentrent dés le départ dans une démarche underground, choisissant la rébellion plutôt que le succès et l’argent facile. Et la liberté de faire ce qu’ils veulent. C’est en juin 1969 que sort leur premier single, "Evil"/"Death of an Electric Citizen". Un premier essai qui sera évidemment un échec au plan comptable, la légende racontant que ce 45 t se serait fait en 15mn!
Fin 1969 sort leur premier album, Wasa Wasa, faisant suite à une grandiose série de concerts gratuits où le groupe assènent sa haine de tout ordre établi. Un album en phase avec leur démarche, où l’on retrouve l’influence grandissantes des Fugs. Un opus en décalage des charts, totalement libre de toute contrainte, de toutes règles pré établis. Fin 69, ils enregistrent des prises live au studio Abbey road, mais les bandes sont perdues. On retrouvera trace de tout ça 35 ans plus tard, sur le magnifique Keep Them Freaks a Rollin': Live at Abbey Road 1969. Magie des rééditions quant tu nous tiens…
En 1970, ils enregistrent un second single, calqué sur le Exorcising The Demons Out Of The Pentagon des Fugs, Out, Demons Out!. Qui annonce le second Lp du groupe, Sing Brother Sing. L’ambiance est toujours à la contestation, à la dénonciation d’un monde individualiste, mais musicalement l’album est mieux maîtrisé, plus funky, mieux chanté aussi. Les Edgar Broughton Band enfoncent le clou de la provoc’, utilisant les singles et leur face A pour proposer leurs chansons les plus revendicatives aux modestes bourses.
Ce qu’ils font parfaitement fin 70 avec leur troisième single, Up Yours! Déclenchant une mini polémique dans le pays d’Albion, où ils proposent de boycotter les éléctions. Un 4ème single voit le jour toujours en 70, où ils reprennent le Apache des Shadows couplé au Drop Out Boogie de Beefheart. Qui connaît enfin un mini succès, se classant 33ème dans les hits.
Ils continueront leur croisade libertaire jusqu’en 1976, renforcé par l’arrivée de l’ex Pretty Things Victor Unitt, ne dérogeant jamais à leurs principes. Le son deviendra plus heavy tout en restant blues dans l’âme. Ils se sont reformés en 2006, raison de plus de ne pas passer à coté de ça si ça tourne autour de chez vous!
http://fr.youtube.com/watch?v=LxVC37rT5wU