Une chronique assez sévère chez Stoned Circus :
ART - Supernatural Fairy Tales - 1967 Luther Grosvenor (gtr,vcls), Mike Harrison (kbds,vcls), Mike Kelly (drms), Greg Ridley (bs).
Groupe britannique dont les membres avaient auparavant formé un petit combo de R&B nommé The Vips, ART est la première mouture de Spooky Tooth, qui sévit avec 7 albums à son actif entre 1968 et 1974 sans guère réussir à ne décrocher qu’un succès d’estime.
Cet album n’est pas mauvais mais il m’a déçu. Le côté psychédélique est plus à rechercher du côté de la superbe pochette, particulièrement réussie, que de celui de la musique. En effet, il ne faut pas s’attendre à de longs improvisations, laissant la part belle à la guitare ou aux claviers, puisque la plupart des titres sont très courts (4,04 mm pour le plus long d’entre eux) et bâtis selon un schéma assez identique : des riffs hargneux sur une rythmique plombée et de petites apparitions du piano ou de l’orgue ; une exception de taille est tout de même à souligner avec l’utilisation, sur un morceau, de percussions dans un style africain tout à fait surprenant pour un album de 1967… La production est aussi à remarquer du fait de la sonorité très ample du disque, ce qui compense le manque d’originalité dans son ensemble.
Ainsi, l’album démarre sur un titre assez grandiloquent, I Think I’m Going Weird, avec des cascades de piano, des riffs énervés et une voix nasale pas très agréable ; il se poursuit avec une reprise réussie, très heavy, du fameux What’s That Sound de Stephen Stills où la voix d’Harrison me semble le pendant masculin de celle de Marianne Faithfull (ce n’est pas un compliment…) ; African Thing est étonnant avec son long solo de percussions (congas et tambours ?), comme si le groupe affichait crânement sa liberté de ton ; on replonge dans un rock lourd avec les riffs bien gras de Room With A View avant de plonger dans un morceau plutôt folk avec l’utilisation de la guitare acoustique ; le titre éponyme est un rock nerveux avec des effets d’écho & de réverbération, le plus proche du style psyché ; Love Is Real est un mid tempo qui se termine dans un style de parade ; Come On Up est plus R&B avec ses riffs d’orgue mais aux vocaux assez clownesques ; retour au rock lourd avec Brothers, Dads & Mothers, puis, alternance avec un morceau plus pop où l’on entend des cloches et un orgue entremêlés, avant, un Alive Not Dead joué dans un style boogie, pour s’achever avec Rome Take Away Three et sa belle atmosphère menaçante, mais guère imaginatif, si ce n’est le côté peau-rouge des percussions finales.
http://stoned.circus.free.fr/chroniquest.htm
Je comprend la critique, et le monsieur est sûrement plus calé que moi dans le domaine, mais ce qu'il reproche en premier lieu, à savoir les morceaux courts, est pour moi la principale qualité de ce disque. Bon ce n'est pas non plus un chef d'oeuvre, mais il y a pas mal de bons moments, c'est assez varié pour ne pas s'ennuyer, et au final ça s'écoute tout seul. Une bien bonne découverte pour moi donc.
