

The Flock fut un groupe de Jazz Rock Fusion originaire de Chicago qui publia deux albums sur Columbia Records en 1969 ("The Flock") et 1970 ("Dinosaur Swamps").
Cette formation n'a pas atteint le succès commercial des autres groupes de même genre musical de l'époque tels que Chicago et Blood Sweat & Tears, mais elle s'est fait remarquer par l'inclusion d'un violon de premier plan dans leurs enregistrements.
Le violoniste Jerry Goodman, a continué par la suite en devenant d'abord membre du Mahavishnu Orchestra et ensuite un artiste solo.
Le line up du groupe était alors composé en 1969 de Fred Glickstein (guitare, chant), de Jerry Goodman (violon), de Jerry Smith (basse), de Ron Karpman (batterie), de Rick Canoff (saxophone), de Tom Webb (saxophone) et de Frank Posa (trompette).
Se formant à la fin des années 60 à Chicago, the Flock s'est toujours langui dans l'ombre de Chicago Transit Authority (Chicago), dont la singulière approche de Art Rock avec des cuivres et autres instruments peu orthodoxes dans le Rock et les formes du Jazz, mais ils ont quand même persévèré.

Rick Canoff et Fred Glickstein jouaient déjà dans une sorte de garage band appelé the Exclusives en 1965 quand ils décidèrent de changer de nom en the Flock.
Le duo a enregistré un certain nombre de singles indépendants avec le soutien des musiciens différents au cours des années qui suivirent, mais ce n'était pas le gros succès jusqu'à ce qu'ils découvrent que leur roadie, technicien de guitare, un certain Jerry Goodman, se trouve être également un violoniste virtuose et ils l'invitent dans la foulée, et le son de the Flock commence alors véritablement à prendre forme.
.jpg)
Bref, s'il a clairement manqué des capacités de Chicago pour écrire des Hits, le groupe possédait une arme secrète dans ce magistral violoniste, et leur genre de compositions étaient souvent encore plus extrêmes, ce n'était pas exactement du matériel pour le Top 40.
Mais, pas même les avenants enthousiastes de quelques-uns des musiciens les plus respectés de l'époque (dont la légende du Blues Anglais John Mayall, qui les surnomma le "meilleur groupe Américain" qu'il ait entendu et qui écrivit les notes de la pochette de l'album) ne pourront aider à vendre cette musique compliquée qui a simplement prouvé qu'elle était trop inhabituelle et inaccessible pour la plupart des consommateurs.
En 1969, le septuor a été complété par le bassiste Jerry Smith, le batteur Ron Karpman, le saxophoniste, flûtiste, banjoiste Jean Gerber, et le saxophoniste flûtiste Tom Webb, et il a signé un contrat avec Columbia Records, pour qui il a enregistré leur premier album éponyme révolutionnaire cette même année.

L'album "The Flock", publié en 1969, ne contient que six chansons, grâce à l'inclusion d'une séance de Blues de 15 minutes intitulée "Truth".
Le maître du Blues John Mayall a écrit les notes de la pochette de l'album après avoir vu le groupe au Kinetic Playground d'Aaron Russo de Chicago.
Ce premier disque très prometteur a été encore plus loin dans le style Jazz Rock Fusion que Chicago ou Blood, Sweat & Tears en raison, dans une grande mesure, de l'influence de l'album "Bitches Brew" de Miles Davis auquel Tom Webb avait participé, mais dont les performances n'avaitent pas été enregistrées.
Pour l'anecdote, John Mayall utilisera plus tard un violoniste dans son groupe de Jazz Rock Fusion.
Ce qui fait que le groupe est réellement intéressant, c'est sa dynamique radicale, son flirt avec l'anarchie audio, ses paroles farfelues avec un chant un peu aigu, mais tout cela semble aussi ruiner tout véritable espoir de célébrité Rock.
Ce qu'ils créent, c'est avant tout de la musique de tête, influencée aussi bien par "Bitches Brew" de Miles Davis que par "Revolver" des Beatles.
Il ne faut pas oublier, non plus, que, comme leurs contemporains de leur ville natale comme Chicago Transit Authority, le groupe s'est fortement et en grande partie appuyé sur la guitare électrique et les cuivres. Mais leur son a pris une autre dimension grâce au violon de Goodman, un violoniste de conservatoire.
The Flock a enregistré des superbes chansons, mais ce qui est sans doute le meilleur moment du groupe se trouve sur le morceau d'ouverture, un duo instrumental appelé "Introduction". C'est une sorte de collision entre le Rock Psychédélique et la musique Classique, avec le plus dramatique des musiciens du groupe, le violoniste Jerry Goodman. Pendant cinq minutes, c'est un morceau complexe et, finalement, agressif de cette musique, maintenu par l'excellent travail de guitare du leader du groupe Fred Glickstein. "Introduction" va du chuchotement au cri, avec des passages classiques et sauvages. Le Hard Rock ne fait surface qu'à la fin, quand les sept membres de the Flock émergent pour jouer un dernier accord séduisant.
"Introduction" mène directement à "Clown", une autre des meilleurs chansons du groupe chantée par Glickstein.
"Clown" est, peut-être, la chanson la plus inspirée de l'album. C'est une sorte de Rock à la Chicago Transit Authority jusqu'à ce que, juste après les deux premières minutes, Goodman se lance dans à un solo de violon, mis merveilleusement en relief par le travail insistant de la basse de Jerry Smith. Après cela, passage dans des variations psychédéliques prog étendues.
Elle débute par des paroles avec un certain humour, "Come see the bullets fly, across a blood red sky - hear children's voices sing, their song of suffering - Who's that Clown, bringin' people down, well, take a look and see". ("Venez voir les balles siffler, à travers un ciel rouge sang - entendez les voix des enfants chanter, leur chant de souffrance - Qui est ce Clown, qui abat les gens, eh bien, jetez un oeil et voyez"). Puis vient le solo de violon de Jerry, soutenu pratiquement par la même ligne de basse utilisée par les Beatles sur "Hey Bulldog". Retour ensuite au calme, avec une douce ligne de basse répétitive et une guitare tranquille, et au-dessus de ce riff vient l'un des arrangements de cuivre les plus colorés et d'une exquise beauté, chaque instrument éclatant en couleurs vives, puis progressivement se regroupant en une profusion de sons comme une peinture artistique. Il faut tout simplement l'écouter pour le croire, c'est superbe!
Enfin, retour au motif de basse qui se retransforme ensuite au thème d'ouverture et c'est le dernier couplet.
Un chant éthéré distant annonce l'arrivée de "I Am the Tall Tree" avec un violon pastoral et peut-être même de la flûte. C'est une belle chanson calme et réfléchie, avec le violon de Jerry, ponctuée au milieu par une soudaine accélèration "The rushes are coming" et une autre explosion brillante de cuivres.
"Tired of Waiting" est une excellente reprise des Kinks, superbement ré-arrangée par the Flock.et un des morceaux préférés de beaucoup dans les années 70
"Store Bought, Store Thought" est un Hard Rock au sujet de science fiction (un homme mécanique), avec une séquence silencieuse au milieu comme contrepoint. Cela semble être une étape logique à partir des travaux innovateurs comme ceux de Blood, Sweat & Tears de l'ére Al Kooper sur "Child Is Father To The Man".
"Truth” est un Blues blanc typique des années 60 (les longues jams de blues étaient assez communes en à cette époque) jusqu'à ce que le violon ne joue en lead à la place de la guitare électrique. Le riff de basse est emprunté au standard du Blues "sitting on top of the top". C'est un spectacle génial de 15 minutes avec des paroles sauvages.
Un véritable chaos absolu de cuivres met fin à l'album.
Après avoir entendu cet album, on comprend mieux pourquoi John McLaughlin a choisi Jerry Goodman comme son premier violon pour le Mahavishnu Orchestra.

Le groupe continue à se produire sur le circuit live, dont un passage au prestigieux Festival de Bath en 1970 où ils jouèrent avant un Led Zeppelin alors à son sommet, mais leur label, Columbia, commençait déjà à perdre foi en eux.


Le groupe retourne en studio et enregistre un deuxième album intitulé "Dinosaur Swamps" dans lequel se trouve le Hit "Big Bird".
Ce second disque, édité sous une somptueuse pochette dont l’image est semble-t’il empruntée au Musée Américain d’Histoire Naturelle, poursuit cette expérience pure et dure de Fusion extrême mais sans réussir à imposer un titre fort capable d’accrocher un public qui finit par se désintéresser totalement du groupe.
Pourtant, The Flock n'est pas mauvais, plutôt juste un groupe trop mal compris.
Globalement, cet album est moins bon que le premier album du groupe, mais c'est un bon album d'ensemble. Jerry Goodman joue une tempête de Rock and Roll sur son violon électrique, éclipsant même ses contemporains tels que Papa John Creech (Hot Tuna) et David LaFlamme (It's A Beautiful Day). Le reste du groupe brille sur toute l'instrumentation, allant de la flûte au banjo, le tout parfois même sur une même chanson.
The Flock est un peu Prog Rock, un peu Jazz, mais surtout on ressent surtout beaucoup de plaisir musical. Contrairement à la plupart des autres groupes, ils sonnent comme si en réalité, ils s'amusaient avec la musique. L'énergie globale est incroyable.
La pochette du disque est l'une des meilleures de l'industrie musicale, et une grande représentation de l'art et de l'inspiration de l'époque qui définit parfaitement le "art rock".
On sent The Flock à la recherche d'une nouvelle direction et le groupe essaie de nouvelles choses.
"Dinosaur Swamps" est très Prog et même Psychédélique par certains côtés et il démontre que le groupe n'a pas peur de s'étendre dans d'autres domaines. Cela a marché pour d'autes groupes, mais, malheureusement, ça ne fonctionne pas pour eux et cela se voit dans ce deuxième et dernier enregistrement.
The Flock a toujours eu un son différent qui doit être abordé avec un esprit ouvert. Le jeu est superbe, et même si l'on peut comprendre l'aversion de certains pour le chant, il est en accord avec le reste, la structure rythmique naturelle des chansons.
L'album commence avec un ambiant "Slice vert" qui explore essentiellement le son de l'orgue et du saxophone ténor, poursuivi avec "Big Bird" dans un tempo relativement optimiste agrémenté par le travail des cuivres et du violon influencé par la Country Music.
Le solo de trompette en alternance avec le violon est vraiment impressionnant.
"Hornschmeyer's Island" se poursuit avec des éléments heavy de Jazz en particulier à travers une partie d'improvisation dans le milieu du morceau où le violon exécute ses solos. Les sections de cuivres, la flûte et la guitare accentuent la beauté de la chanson.
Il est assez inhabituel d'entendre que le groupe commence un moeceau comme "Lighthouse" par un solo électrique suivi par l'orchestration complète qui permet l'entrée en scène du chant. Les lignes de basse sont couplées très évidemment avec les cuivres et la guitare solo dans une humeur tout à fait exaltante. La partie interlude où tous les solos sont exécutés de manière compacte alliant guitare, basse et cuivres est joliment exécutée.
"Crabfoot" est un Rock optimiste et solide, complété par l'excellent travail du violon. Le solo de guitare rappelle Terry Kath de Chicago et c'est superbe. La partie intermèdiaire est énergique avec une section de cuivres inventive. La magie se manifeste dans cette chanson qui mêle habilement le type de mélodie du Blues de "You don't love me" avec la Soul de "I feel good" de style James Brown.
“Mermaid” est un morceau avec des textures et des styles différents par rapport aux autres chansons. La mélodie et le rythme sont bizarres, ils semblent un peu bancals, mais ils produisent un son unique. C'est comme si une chanson Psychédélique intelligente rencontrerait un Ensemble de Chambre, avec un falsetto flamboyant et de l'harmonie.
Le dernier morceau, "Uranian Sircus" est similaire au style du morceau précédent. Joli travail de flûte et solo de violon effectués dans les nuances de Jazz. Il illustre ce qui fait vraiment de the Flock un poids lourd, volant bien au-dessus des plus connus des groupes Prog de l'époque, avec un travail créatif très original.
Bref, cet album mérite d'être écouté plus en profondeur pour en découvrir les nuances et autres subtilités!
Le groupe commence à travailler sur un troisième album studio, lorsque Clive Davis de Columbia Records perquisitionne le groupe, volant Goodman pour le projet Mahavishnu Orchestra: apparemment le violoniste de jazz Jean-Luc Ponty était le premier choix du guitariste-chef d'orchestre de Mahavishnu John McLaughlin, mais le gouvernement Américain ne voulait pas accorder un visa au permis de travail de Ponty.
L'effet du retrait de Goodman de the Flock était prévisiblement désastreux. Ce troisième disque, qui aurait dû être appelé "Flock Rock", a été sommairement abandonné inachevé, et the Flock est retombé dans l'anonymat en 1972.
Après une brève rupture, certains des membres de the Flock (Glickstein, Smith et Karpman) reforment le groupe en 1973. Ils se trouvent un autre violoniste électrique fantastique, Mike Zydowsky et ils engagent le claviériste chanteur James Leslie Hirsen qui aime utiliser un tas de claviers différents. Ils prennent alors la route dans cette version allégée du groupe.
Finie la section de cuivres impressionnante, avec les arrangements compliqués et certains anciens membres du groupe de Jazz Rock Fusion. Fondamentalement, ils deviennent simplement un autre groupe de Rock qui n'a plus grand chose en commun avec le premier, mais toujours avec un violoniste branché.

"Inside Out", sorti en 1975, n'est pas tout à fait de l'Arena Prog Rock du genre Styx, mais plutôt une sorte de Blues basé sur la guitare de Glickstein qui ne semble pourtant pas vraiment avoir évolué depuis la fin des années 60. Glickstein n'étant pas un grand soliste, c'est f'ailleurs surtout Hirsen avec ses synthés.qui survole ce disque. Certes, le groupe sonne toujours comme s'il allait jouer de la 'super musique' (la section rythmique est toujours là), mais il n'y arrive pas vraiment. Entièrement compatible avec cela, la formation demande à Felix Pappalardi de produire cet album qui a été enregistré lors d'une courte réunion. Il y a quelques instrumentaux que l'on peut qualifier de Prog Rock ("Metamorphosis", "Straight Home") et un bon petit Rock ("Music For Our Friends").
C'est un album assez boiteux dans l'ensemble, mais deux longues séances de travail fusionesque se démarquent superbement. Étonnamment, ce sont deux des plus fortes compositions dans le répertoire du groupe:
-Le meilleur morceau de cet album s'appelle "Métamorphose". Violon fantastique joué par Mike et merveilleux beat.
-"Straight Home", le magnifique morceau de cloture du disque est encore plus impressionnant. Plein de classicisme. Vibrant, poignant, émotionnel.
Les vocaux de ces chansons ne sont pas parfaits, mais ces deux morceaux méritent le détour.
Si seulement ils avaient produit plus de chanson de ce genre!
La musique ici est moins orientée vers le Jazz, que sur leurs premiers albums. Pourtant, le Jazz est encore très présent pendant la plus longue chanson de cet album: "Back To You". Elle va de pair avec la plus pauvre: "Hang On" qui est une chanson Funk Soul qh'il vaut mieux (peut-être) éviter. Il détient plusieurs très bons breaks de violon, des jolies compositions comme "My OK Today". Le dernier morceau, "Straight Home" est aussi très intense: batterie puissants, claviers impressionnants et grand jeu de basse.
Les paroles sont aussi assez terribles: un mélange parfaitement typique d'une philosophie New Age ("Back To You" est à propos du Karma, mais aussi à propos de la tricherie des femmes) et des phrases sans grande signification. Essayez de comprendre "My OK Today" qui a été inspiré par le best-seller de la santé mentale "I'm OK, You're OK", qui définit probablement un record pour l'utilisation du mot "Buzzin' " dans une chanson.
Contrairement à certains puristes, je ne trouve pas cet album mauvais. Il est même plutôt bon, après tout.
Mais, étonnament, il n'y a aucune trace de ce travail sur le site officiel du groupe, comme si l'on souhaitait cacher ce disque.
À la fin de 1976, Fred Glickstein et Ron Karpman recrutent le bassiste violoncelliste Thom Blecka de Chicago (ancien membtre du T.S Henry Webb Group avec Frank Posa, de Corky Siegel avec Sam Lay, d'Albert King et d'autres) et forment un power trio qui choisit le titre de: "Flock 3". La nouvelle formation met en vedette une poignée de vieilles compositions de Flock bien établies, mais aussi joue un nouveau matériau, co-écrit par Glickstein et Karpman avec quelques contributions d'arrangement par Blecka.
Le nouveau trio sans cuivres, mais avec du violon, joue du Rock Fusion `qui déchire` quelques concerts locaux, en ouverture de Cheap Trick, ou The Cryan' Shames, et pour eux-même, parfois rejoint sur scène par l'ancien Flock d'origine T.S Henry Webb (sax / chant) et aussi des amis: Dennis Tiger (Harmonica Blues / chant) et Jeff Gates (claviers).
Malheureusement, les performances live du groupe n'ont jamais été capturées sur bande et toute tentative d'enregistrement en studio ont été abandonnées en raison de problèmes personnels à l'intérieur du groupe.
Des années plus tard, une autre formation nommée Flock a été formée, comprenant au moins deux anciens membres d'origine, avec une section de cuivres et des arrangements élargis sous la direction de T.S Henry Webb.
Ils ont enregistré quatre singles pour un label appelé Destination ("Can't You See", "Are You The Kind," "Sunshine And Lollipops", plus un quatrième titre). Aucun n'apparait sur un album.

En 2004 un CD sort tiré d'un concert live de 1973 "Live in Europe", qui comprend Michael Zydowsky au violon et comprend Les membres originaux Fred Glickstein, Jerry Smith et Ron Karpman.
Cet album a vu le jour grâce à un fan qui possèdait une cassette d'un concert en Allemagne en 1973 et qui la leur a donné.
Incroyable pour obtenir un concert live de the Flock! La qualité est celle d'un concert bootleg mais qui s'en soucie quand vous avez la chance d'entendre the Flock en public.
Quiconque aime le Jazz Rock se doit d'aimer ce groupe et ne peut qu'aprécier ce disque!
C'est vraiment l'album du 21ème siècle pour tout fan du groupe!
DiscographieThe Flock (1969)
Dinosaur Swamps (1970)
Inside Out (1975)
Live in Europe (2004)
sources: allmusic, wikipedia