bien d'autres secteurs sont tout autant touchés, bien des salariés dans le domaine des médias imprimés perdent aussi leur emploi. Pourquoi personne ne s'en soucie ?C'est un autre débat. Lequel, pourtant, dans le domaine musical, a des connections. Mais bon, ne noyons pas le poisson.
Justement non, JB, c’est le même débat en ce qui concerne les pertes d’emploi. Plusieurs secteurs sont touchés par le même phénomène : le transfert de la culture et des médias du monde « réel » au monde virtuel. On ne lit plus, n’écoute plus, ne regarde plus comme nous le faisions il y a 10 ans. Et rien ne nous mènera vers le passé, au contraire. L’ère virtuelle n’en est qu’à ses débuts. Aussi malheureux que ce soit, les salariés des industries touchées n’auront pas d’autre choix que de se recycler. Comme ont dû le faire par le passé tous ceux dont la profession a été anéantie par l’évolution, de la technologie ou autre. Mais si des secteurs meurent, d’autres prospèrent. Il y a toute une industrie qui est née de l’ère virtuelle, des tas d’emplois, inexistants avant, qui se sont créés.
A mon avis, il va se passer ceci : la facilité de diffuser sa musique, gratuitement, va voir augmenter, encore et encore, les musiciens du dimanche. Ceux pour qui ce n'est pas une vocation, mais un passe-temps. Qui, sans même s'en rendre compte, se considéreront tels de 'vrais artistes', parce qu'ils ont balancé 4-5 trucs sur la toile et qu'ils vont jouer en première partie des Hushpuppies dans 3 semaines.
Eh bien, j’en suis fort heureuse pour eux ! Tous ces gamins qui vivent un rêve, ont aujourd’hui les moyens de le réaliser. Peuvent diffuser leur musique aussi facilement. Leur musique qui, si elle n’est pas forcément bonne, n’est pas non plus pour autant pire que celle que nous imposent les médias. As-tu constaté que ces deux dernières années, l’industrie joue à fond la carte de la nostalgie, balançant sur le marché album hommage sur album hommage (Cloclo, Nino Ferrer, Aznavour, Joe Dassin, Gainsbourg, et j’en passe) ? Du rabâché, du mille fois entendu, de l’inutile, mais qui fait vendre parce que le grand public aime ce qu’il connaît déjà, ce qu’il peut fredonner. Les émissions de téléréalité misent aussi à fond sur la nostalgie puisqu’elles font la part belle à ces vieilles chansons reprises par des apprentis-artistes.
Et quelle place l’industrie laisse-t-elle aux nouvelles créations ? À l’originalité ? À la musique non commerciale ? Peu. Internet rattrape cette erreur.
Et tu sais, JB, j’ai confiance en tous ces internautes qui découvrent la musique en ligne. Ils sauront faire la différence entre bonne musique et amateurs. Et si, pour certains, ces amateurs sortent du lot, eh bien, où est le problème ? C’est qu’ils auront malgré tout quelque chose qui saura séduire. Tant mieux pour eux. La différence qu’il y aura simplement, c’est que le public ne se laissera plus dicter ce qu’il doit écouter par des businessmen.
On discute.
Relève tes mails.
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