Cette chronique d'un disque qui ne s'est pas si mal vendu en son temps va probablement enfoncer des oreilles ouvertes parmi les fins connaisseurs qui se promènent en ces lieux mais bon, je ne résiste pas à la tentation de m'étendre un peu sur cette remarquable petite anomalie de l'histoire du ah !que! grand Rock & Roll.
Et que Beatrice veuille bien d'avance me pardonner d'inscrire en ces lieux sacrés et consacrées à d'autres décénnies une oeuvre sortie en 1985...
Oui cet album est donc sorti au beau milieu des années 80;on le jurerait pourtant ,tant à sa pochette des plus baroques et colorée, qu'à son contenu qui ne dépare en rien rapport à cette dernière,tout droit issu de l'année 1967!
Et l'anomalie ne s'arrête pas la puisque The Duke Of Statosphear est en réalité le nom d'emprunt d'un groupe à priori assez peu psychédélique puisqu' apparu en pleine période punk et de surcroît habitué aux charts...
Mais pourtant ce qui pourrait n'apparaître que comme étant une petite parodie récréative se révelera, au final, comme un disque psyché magistal, bourré à craquer, il est vrai de tous les poncifs du genre mais magistral quand même;et bleuffant !..
"Twenty Five O'clock" dont le début semble osciller entre Paint It Black et Friday on my mind (un hommage à d'autres australiens?), avec un couplet aux relents pink flobarrétiens, un refrain très mod, un poil aggressif,un son de batterie assourdi à la Ringo Starr, une basse très en avant et puis en plus du traditionnel petit solo acide de guitare acide, passage au mellotron...
"Bike Ride On The Moon",morceau le plus XTCien du lot avec ses petits relents post -punk et son air de comptine enfantine assez kinksienne.
"My love Explodes" avec son riff yarbirdsien de guitarre accrocheur comme fil conducteur...
"What in the world" ,invitation à rentrer dans la farandole toute droit sorti de Magical Mystery Tour...
"Your Gold Dress",très rythmée, comme le reste de ce mini album d'ailleurs, avec son air répétitif sombre et planant soutenu par des choeurs typiques,avec sa rupture mélodique vaporeuse, transition vers un un refrain toujours en forme de comptine avec un bref passage à la 12 cordes que n'aurrait pas renié Mr Mc Guinn;
"The Mole from the Ministry",mené par un rythme de piano discret ,avec voix de l'au delà et chants de petits noiseaux pour enchaîner sur un refrain enchanteur et emprunt de naiveté (comme la totalité des remarquables mélodies qui se succèdent d'ailleurs tout au long de ce mini album!),le tout sur lit de violon et fond nappé de choeurs lointains, parsemé d'une multitudes de sonorités caractéristiques de l'ére acide et sous des cieux très strawberryfieldsiens(la production est remarquable!).
Voila,voila.Nous sommes donc içi en présence d'une oeuvre de perfectionnistes très inspirés et qui ,plutôt que de parodier ,rendent un vibrant hommage ,vivant et dynamique et sans le pathétisme de la nostalgie ,à des influences parfaitement digèrées.
Bon appétit
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