Pour ceux qui ne connaissent pas, le manga culte :
AKIRALe mangaka :
Considéré comme l'un des importateurs de la culture manga en Occident,
Katsuhiro Otomo est l'auteur de la célèbre série 'Akira'. Publiée de 1982 à 1990 dans Young Magazine, cette oeuvre est popularisée par le cinéma et les multiples traductions dont elle a fait l'objet. Ecrivain à l'univers sombre qualifié de 'postatomique', l'auteur de 'Fireball' crée un monde apocalyptique marqué par la violence urbaine. Egalement scénariste et réalisateur de films d'animation, le mangaka se charge lui même de l'adaptation de ses oeuvres et participe à la création de grands succès du cinéma japonais tels que 'Metropolis' ou 'Steamboy'. Figure de proue du manga moderne, Katsuhiro Otomo est un artiste incontournable de la culture nippone.
Ce manga est paru au japon en 1982 et s'est conclu en 1995, il est composé de 6 tomes en noir et blanc, et réédité en 14 volumes en couleur chez Glénat, bon là j'ai la flemme pour écrire moi-même le descriptif et la critique.
Synopsis : Tokyo est détruite par une mystérieuse explosion en décembre 1982 (1992 dans la version occidentale) et cela déclenche la Troisième Guerre mondiale, avec la destruction de nombreuses cités par des armes nucléaires.
En 2019 (2030 selon les versions colorisées américaine et française), Neo-Tokyo est une mégalopole corrompue et sillonnée par des bandes de jeunes motards désœuvrés et drogués. Une nuit, l’un d'eux, Tetsuo, a un accident de moto en essayant d'éviter un étrange garçon qui se trouve sur son chemin. Blessé, Tetsuo est capturé par l’armée japonaise. Il est l’objet de nombreux tests dans le cadre d’un projet militaire ultra secret visant à repérer et former des êtres possédant des prédispositions à des pouvoirs psychiques (télépathie, téléportation, télékinésie, etc.). Les amis de Tetsuo, dont leur chef Kaneda, veulent savoir ce qui lui est arrivé, car quand il s’évade et se retrouve en liberté, il n’est plus le même… Tetsuo teste ses nouveaux pouvoirs et veut s’imposer comme un leader parmi les junkies, ce qui ne plaît pas à tout le monde, en particulier à Kaneda.
En parallèle se nouent des intrigues politiques : l’armée essaye par tous les moyens de continuer le projet en espérant percer le secret de la puissance d’Akira, un enfant doté de pouvoirs psychiques extraordinaires (et de la maîtriser pour s'en servir par la suite), tandis que les politiques ne voient pas l’intérêt de continuer à allouer de l’argent à un projet de plus de 30 ans qui n'a jamais rien rapporté. Le phénomène Akira suscite également l’intérêt d’un mouvement révolutionnaire qui veut se l’approprier à des fins religieuses (Akira serait considéré comme un « sauveur » par ses fidèles). Kaneda va se retrouver malgré lui au centre d’une lutte entre les révolutionnaires et le pouvoir en place.
Avis personnel :On touche au chef d'oeuvre, tant par l'intrigue que la réflexion apporté par Otomo, critiquant l'avidité des hommes, aussi bien dans le contexte politique et religieux, ou propagandes se mêlent aux secrets défenses du pays, qu'au niveau de l'histoire des deux principaux protagonistes Kaneda et Tetsuo : victime d'une époque corrompu, à en devenir bourreau à leur tour, vecteurs d'une violence gratuite d'une bande de motard junkies, désabusée, sans avenir et livrer à eux même, ou seul le mépris oscillant avec le désintérêt d'une société malsaine et dure, répondent à leur colère, leurs frustrations et leurs insultes inutiles.
Au fil de l'histoire, chacun prenant une trajectoire bien différente :
Tetsuo, d'abord jeune garçon complexé et vénérant kaneda bien que jaloux de lui, devient la personnification du mal qui ronge cette société et le mal être d'une génération sans avenir, avec son esprit de revanche et de reconnaissance via ses pouvoirs, éveillés au cours du manga, entrainant le monde dans sa descende aux enfers.
Kaneda, leader du groupe de motard et ami d'enfance de Tetsuo dont il se moque gentiment dès que l'occasion se présente, est un être de prime à bord tête brûlé, vantard, égo-centré mais sympathique et charismatique, vivant une vie d'adrénaline, se souciant très peu de son avenir et des conséquences de ses actes. Mais face aux bouleversements dont il est témoins, sans trop en comprendre le sens dans un premier temps, ni l'intérêt, il ouvre les yeux sur le monde qui l'entoure, des enjeux qui s'y jouent, dans une prise de conscience qui l'amène à s'engager bien plus loin que ses aspirations d'origines ne l'avaient aspiré. Pris entre les feux des différentes conspirations et passions qui déchirent l'histoire, il essayera de sauver Tetsuo de ses ennemis, puis finalement de lui-même.
Entre Science sans conscience et société amnésique étanchant sa soif de futilité avidement à son propre détrimentAkira parle avant tout d'éveil à la conscience, de son humanité, de ses faiblesses, de ce qui nous entoure, des forces ( sens propres comme au figuré) qui se cachent en nous, pour aspirer au changement de notre condition, mais aussi bien dans son aspect négatif et ambitieux, que dans son aspect positif et humaniste ; sur fond de révoltes populaires, de complots politiques et militaires, de conflits d'intérêts, de récupération religieuse, dans un monde violent qui s'est lui même mené et perdu au bord de l'apocalypse, en voulant obtenir des "armes" de plus en plus puissances, dont la personnification ultime est Akira, personnage énigmatique aux allures de petit garçon dont les pouvoirs psychiques, manipulés et amplifiés par l'armée, finissent par se retourner contre leurs propres créateurs.
Transposé dans un futur d'une société post-apocalyptique, qui n'a pas su tiré les leçon de sa propre histoire, qui fini par se répéter, comme une fatalité propre à l'homme ; ayant déjà subit une 3ième guerre mondiale (dont la cause est le premier éveil d'Akira à sa puissance qui détruit Tokyo, évoquant une attaque nucléaire sur la capitale nippone, mais dont les véritables raisons sont cachés au monde extérieur pour éviter qu'ils puissent comprendre le phénomène Akira et l'améliorer à leur avantage) se référant au contexte du monde des années 80-90 (pour les nostalgiques :p ) où Otomo nous pointe du doigt le potentiel de destruction qui sommeil dans l'humanité qui oublie ses erreurs, chacun se croyant dans son bon droit, aveuglés par des questions d'ambitions et d'envies bien superficielles, face aux catastrophes qu'ils déclenchent et ne pouvant que les regardaient, impuissant, se déroulaient, une fois le mécanisme déclenché par leur propre soin, d'une horloge du chaos prête à sonner les douze coups finaux du monde qu'ils n'ont su ni contrôler ni préserver, justement, par leur inconscience.
D'ailleurs l'anime qui est une synthèse du message d'otomo, j'y vois une symbolique dans l'image de conclusion : une fragment d'ADN flottant dans l'espace, les fondements même de la vie à la recherche de sa raison d'être dans le vide sans pour autant avoir le contrôle de ce voyage, où les paroles de Tetsuo raisonne : "Je suis Tetsuo", comme une affirmation de sa propre existence malgré le chaos qui l'habite et celui de son parcours.
On ne peut parler d'Akira sans son anime :Le dessin animé en lui même ne raconte que les 3 premiers volumes.
1989. Akira - le film sort sur les écrans français. Et c'est un choc. Le film balaie tous les préjugés sur la japanimation dont la presse aime se délecter sans creuser davantage. Oui, il existe des dessins animés destinés à un public adulte, à la technique irréprochable et aux thèmes universels. Akira devient vite un long métrage culte. S'il ne reçoit pas le succès escompté lors de son passage au cinéma, la vidéo éditée par TF1 passe de mains en mains et le phénomène s'intensifie dans les lycées et les facultés. La culture manga, terme impropre si l'on n'évoque que les films d'animation japonais, prend racine dans l'hexagone. Personne n'a oublié la poursuite à moto qui ouvre le film, ni l'incroyable final à la noirceur prophétique. Katsuhiro Otomo a réussi son pari: faire tenir l'essence de son oeuvre littéraire en un long métrage de deux heures. Même si certains personnages secondaires ne sont qu'esquissés et que les thèmes abordés par le manga sont succinctement abordés, Akira tient magnifiquement la route et propose un monde fascinant, jamais vu alors au cinéma.
Otomo se reconnaît une seule influence majeure dans le Septième Art: Stanley Kubrick et surtout 2001, l'odyssée de l'espace dont il écrira une nouvelle version pour le projet Memories. Un film qui l'a profondément marqué et à qui il rend déjà hommage dans Akira par son final stupéfiant, trente secondes d'effets robostropiques qui s'achèvent sur la vision de la chaîne ADN qui flotte dans l'espace sur la musique fabuleuse de Shoji Yamashiro. Akira se termine ainsi par un ultime coup de force esthétique. Révolutionnaire pour l'époque sur le plan technique, le film n'a pas pris la moindre ride. L'animation demeure toujours un sommet de fluidité et la mise en scène de Katsuhiro Otomo confine au génie. La première apparition d'Akira dans un grand halo blanc, l'horrible mutation de Tetsuo ou encore la destruction de Tokyo sur fond d'opéra: tout frôle la perfection graphique. Le flash-back inattendu sur la jeunesse des différents protagonistes de l'histoire instaure une émotion rare, un contrepoint surprenant et idyllique à l'enfer vécu alors par les personnages. Katsuhiro Otomo a réussi son insensé pari et s'est inscrit en un film comme un auteur définitivement prophétique.
http://archive.filmdeculte.com/culte/culte.php?id=129la bande annonce du manga :
Sortie en 1988 au japon, le dessin animé est tout simplement une perfection technique de l'animation traditionnel, ce que ne dit pas la critique, il y a aussi une référence aux droogies d'orange mécanique et de leur guerre de territoire, puis c'est qu'en Version originale, on constate avec étonnement, qu'ils ont été jusqu'à pousser le perfectionnisme en faisant coller les lèvres des personnages à leur parole (positionnement de la langue incluse sur certaines syllabes

, donc je vous le conseille fortement en version sous-titré pour prendre la mesure de la prouesse de ce dessin animé).

La bande son est une pure merveille, véritable reflet de la mentalité japonaise, bien ancré dans la tradition (vocalement et instrumentaux) mais résolument tourné vers l'avenir en apportant la touche de musique expérimentale et contemporaine (rythmique et apport d'autres instruments, s'inspirant de la balinaise), épousant parfaitement l'action, et les visés métaphysiques du manga, frolant avec le mysticisme.
Le thème le plus connu du manga
et le final grandiose de cet OST, le
requiem, ça dure plus de 14 minutes :
Et si ça vous a donné envie de le voir le voici en streaming vf
http://www.megavideo.com/?c=myvideosSinon téléchargeable a priori (j'ai pas vérifié encore si c'était un bon lien) en Version originale sous titrée ici :
http://www.megaupload.com/?d=ZY24QY7OC'est à qui qu'on dit merci hein ?!
PS: Ce manga est actuellement en pré-production pour son adaptation live par les ricains, ce qui laisse sceptiques les fans du manga, voir les révoltent, elle comporterait 2 films racontant les 6 volumes.
Voici quelques image sortant du manga :



La version couleur, l'éveil des pouvoirs de tetsuo :




et le post sur le forum qui traite du manga :
http://www.allocine.fr/communaute/forum ... edia=.html