Forum de rock6070

Je fais la remarque pour Julien Clerc, puisque c'est le truc à propos duquel on le moquait pendant une période. Sa meilleure en plus.

Je fais la remarque pour Julien Clerc, puisque c'est le truc à propos duquel on le moquait pendant une période. Sa meilleure en plus.

D'après ce que je viens de lire, ce terme de vibrato s'applique aussi à Roger Chapman.

Oui, mais comme il pousse la performance vocale nettement plus loin, je faisais le distinguo.

Anyway !



Sorti en Août 70 - les groupes de l'époque étaient parfois très productifs et les cas n'étaient pas rares où ils sortaient deux albums dans l'année.

Même personnel que sur le précédent. Une face live enregistrée au Fairfield Hall à Croydon et une face studio enregistrée à Londres.

Les enregistrements live présentent des titres inédits dont le superbe Good News-Bad News. Point faible de la face ? Le son. Un peu boueux parfois, le mix n'étant pas terrible. Après avoir racheté le CD chez Repertoire - même si un mieux est notable c'est encore et toujours le même constat. Visiblement le Hall réverbérait beaucoup ce soir là !
Par contre c'est sur cette face qu'on se rencontre de toute la puissance du groupe en live - les passages où celui-ci envoie la sauce sont carrément à mettre en lien avec ce que faisait LZ au même moment. Mais Family est terre de contrastes et le même titre peut prouver son grand sens harmonique et sa maîtrise instrumentale. Voir comment dans Good News-Bad News l'énergie de la guitare côtoie le vibraphone. Huit minutes exceptionnelles. Et en fin de face 1 il y a Strange Band dont le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas un titre de baba mollasson - même si parfois le rythme ralentit, la voix de Chapman et Townsend aux drums impulsent une énergie redoutable, violon et vibraphone se mêlant à cette folle danse.
Family n'oublie pas son penchant pour les titres plus calmes voire folk acoustique - bien qu'avec eux jamais les choses ne sont ce qu'elles semblent être à la première écoute. Sur cette face live les contempteurs de la voix de Chapman seront aux anges et la trouveront encore plus insupportable qu'à l'accoutumée - c'est que le bougre lâche tout en scène et il n'en faut pour preuve que de regarder les images de l'époque pour s'en convaincre. Micros et tambourins ne résistaient pas toujours à sa furie.

Et puis la face studio qui commence avec Part Of The Load - intro de basse et rythme funky - titre qui semble annoncer l'orientation que va suivre le groupe dans les deux albums suivants. Guitare et piano dialoguent ensemble et la basse continue son riff quasi obsédant. Magistral !

La chanson éponyme est acoustico-folk et la voix se fait plus adoucie quasi murmurante. Percussions et guitares, violon et vibraphone (les sonorités sont trafiquées et presque méconnaissables) enrichissent la mélodie et enluminent le chant. Normans est un instrumental sur lequel parfois Chapman vocalise discrètement - piano, violon entament une mélodie récurrente où la flute divague... Le point faible de l'album ?

Live And Ladies clôt l'album de façon efficace et agréable. Le groupe y allie de nouveau toutes les qualités auxquelles il nous a maintenant habituées. Sens de la mélodie, brisures du rythme, instrumentation riche, chant expressif. Belle conclusion à un album qui ne dément pas les qualités du groupe, le sens de la composition et leur son - on dirait aujourd'hui l'univers qui est le leur. Il s'est dit qu'au départ cet album devait être double - un disque live et un studio. Mythe ou fol espoir des fans ?

Je reste pour ma part avec mon LP signé des 5 membres du groupe lors d'un de leurs passages à Paris.

Un extrait ?



Un live ?

"...mais c'est surtout lors d'une prestation au Fillmore East de New York que Roger Chapman donne le ton. La voix de Chappo semble échappée d'un Etna en ébullition. C'est un chanteur nerveux, à la gestuelle imprévisible. Il agite son micro avec l'agilité d'un jongleur ivre et parfois l'instrument lui échappe et va se loger dans une face amie. Bill Graham, patron du Fillmore à l'humeur réputée variable, invite Family et reçoit un micro en plein visage. Chappo manque de le tuer. Ça ne se fait pas. Est-ce cette maladresse qui confère à ce groupe un air d'exode permanent ?"
http://www.guydarol.fr/archive/2010/02/ ... apman.html

J'aurais au moins pu le constater avec les Streetwalkers

Je fais la remarque pour Julien Clerc, puisque c'est le truc à propos duquel on le moquait pendant une période. Sa meilleure en plus.
Julien Clerc a eu une période..meilleure?

C'est subjectif. Disons que je suis très amateur de la décennie 1968-1978.

pas de subjectivité me concernant.Début des années 80 ( je sais plus quelle année?) j'avais eu un entretien pour bosser chez Virgin..et au cours de l'entretien le mec me demande ce que je pensais de Julien Clerc( j'avais zappé qu'il était chez eux)Suite à ma très franche réponse, le gars me montre le mur derrière moi avec une photo de j c et me dit" c'est une de nos meilleures ventes " ( c'était l'époque "coeur de rocker")Voilà donc comment j'ai failli bosser chez Virgin( ils avaient aussi Gary Moore en catalogue )

Faut pas compter sur moi pour jeter la pierre sur la carrière de Julien Clerc, on peut sourrire et être moqueur, mais il à eu une importance dans la chanson francophone, et j'avoue que j'écoute sans déplaisir.
Encore maintenant, discrètement il sort de belles choses.

Mais ce n'est pas le sujet, amusant; de Roger Chapman en venir à Julien Clerc.

Je crois plutôt que ce n'est pas ton avis sur Julien Clerc qui ta fais perdre cette place, mais plutôt que tu ne sache pas qu'il était le plus gros vendeurs chez Virgin au moment.
Et accessoirement un manque affuté d'observation.

Faut pas compter sur moi pour jeter la pierre sur la carrière de Julien Clerc
je ne lui jette pas la pierre..et je le remercie de m'avoir appris qu'un entretien se prépare...surtout les questions gênantes.De là à dire que je suis sensible à ce qu'il a fait...il y a un pas que je ne suis pas près de franchir (même en mettant de côté l'épisode Virgin).Autant j'apprécie un Polnareff...mais je m'égare du sujet Family et là (aussi , mais uniquement) c'est la voix de Chapman qui ne passe pas, donc rien d'extraordinaire ou de pertinent.

Anyway !



Sorti en Août 70 - les groupes de l'époque étaient parfois très productifs et les cas n'étaient pas rares où ils sortaient deux albums dans l'année.

Même personnel que sur le précédent. Une face live enregistrée au Fairfield Hall à Croydon et une face studio enregistrée à Londres.

Les enregistrements live présentent des titres inédits dont le superbe Good News-Bad News. Point faible de la face ? Le son. Un peu boueux parfois, le mix n'étant pas terrible. Après avoir racheté le CD chez Repertoire - même si un mieux est notable c'est encore et toujours le même constat. Visiblement le Hall réverbérait beaucoup ce soir là !
Par contre c'est sur cette face qu'on se rencontre de toute la puissance du groupe en live - les passages où celui-ci envoie la sauce sont carrément à mettre en lien avec ce que faisait LZ au même moment. Mais Family est terre de contrastes et le même titre peut prouver son grand sens harmonique et sa maîtrise instrumentale. Voir comment dans Good News-Bad News l'énergie de la guitare côtoie le vibraphone. Huit minutes exceptionnelles. Et en fin de face 1 il y a Strange Band dont le moins que l'on puisse dire est qu'il n'est pas un titre de baba mollasson - même si parfois le rythme ralentit, la voix de Chapman et Townsend aux drums impulsent une énergie redoutable, violon et vibraphone se mêlant à cette folle danse.
Family n'oublie pas son penchant pour les titres plus calmes voire folk acoustique - bien qu'avec eux jamais les choses ne sont ce qu'elles semblent être à la première écoute. Sur cette face live les contempteurs de la voix de Chapman seront aux anges et la trouveront encore plus insupportable qu'à l'accoutumée - c'est que le bougre lâche tout en scène et il n'en faut pour preuve que de regarder les images de l'époque pour s'en convaincre. Micros et tambourins ne résistaient pas toujours à sa furie.

Et puis la face studio qui commence avec Part Of The Load - intro de basse et rythme funky - titre qui semble annoncer l'orientation que va suivre le groupe dans les deux albums suivants. Guitare et piano dialoguent ensemble et la basse continue son riff quasi obsédant. Magistral !

La chanson éponyme est acoustico-folk et la voix se fait plus adoucie quasi murmurante. Percussions et guitares, violon et vibraphone (les sonorités sont trafiquées et presque méconnaissables) enrichissent la mélodie et enluminent le chant. Normans est un instrumental sur lequel parfois Chapman vocalise discrètement - piano, violon entament une mélodie récurrente où la flute divague... Le point faible de l'album ?

Live And Ladies clôt l'album de façon efficace et agréable. Le groupe y allie de nouveau toutes les qualités auxquelles il nous a maintenant habituées. Sens de la mélodie, brisures du rythme, instrumentation riche, chant expressif. Belle conclusion à un album qui ne dément pas les qualités du groupe, le sens de la composition et leur son - on dirait aujourd'hui l'univers qui est le leur. Il s'est dit qu'au départ cet album devait être double - un disque live et un studio. Mythe ou fol espoir des fans ?

Je reste pour ma part avec mon LP signé des 5 membres du groupe lors d'un de leurs passages à Paris.

J'aime beaucoup cet album...
Je rejoins l'équipe de ceux qui aime la voix de Chapman, cette puissance. Une voix de caractère comme l'a aussi Captain Beefheart dans un autre genre...

Mais je ne connais pas "Streetwalker", par quoi commencer pour ceux qui connaissent?

Je dirais "Downtown Flyers" (1975), pas que je sois certain que ce soit le meilleur mais ça a une importance relative car il y a peu d'albums studio et le style ne varie pas ou si peu. "Vicious But Fair" est pas mal, mais un peu trop "propret", avec néanmoins un irrésistible "Can't Come In". Je les aime tous, on trouve dans chacun des titres qui valent l'écoute. Le live est très bon, considéré comme un des meilleurs du genre, pas trop une grosse surprise et une bonne option pour démarrer aussi.

Yep merci Algernon...

Family - Fearless (1971)



En cette année 71 John Weider quitte Family pour aller former Stud et est remplacé par John Wetton. L'album Fearless est publié le 9 octobre 1971 et apporte, de nouveau, une autre image du groupe et de sa musique. Pas de changement brutal de direction, mais dans les détails viennent se loger des petites subtilités qui ramènent le groupe à une ambition plus affirmée de produire une musique plus subtile, moins directe et énergique. Cet album suscite une réaction de surprise face à la part belle laissée aux rythmes ralentis, à l'usage des cuivres (tuba, sax, trombone - toute une section de cuivres est parfois utilisée), au son du piano bastringue, etc. Les guitares acoustiques, la mandoline se taillent aussi une belle part du gâteau !

Sur Larf And Sing il y a même des chœurs, des harmonies vocales, et puis Wetton chante parfois laissant silencieux Chapman. D'ailleurs, ce dernier met en sourdine son vibrato qui a parfois su décourager l'auditeur - raison supplémentaire pour passer à l'écoute de cet opus.
L'accent est aussi souvent mis sur les mélodies et Between Blue And Me ou encore Spanish Tide font partie des sommets de ce disque - et ce ne sont pas les seuls. Save Some For Thee renoue avec le son et l'état d'esprit d'Anyway si ce n'est que là ce sont les cuivres qui se substituent au vibraphone habituel - celui-ci est quand même toujours présent, mais moins.

J'ai un petit faible pour les 6 minutes et quelques de Take Your Partners qui laisse apercevoir le recours à des bidouillages de studio et des sons qu'on croirait sorti d'un synthé, mais qui probablement sont générés par un orgue au son très trafiqué. Belle guitare, basse funky et accélération qui hissent l'enthousiasme très haut. Sans parler des cuivres qui surlignent l'ensemble pour un décollage très tôt promis. Impeccable...
Children est un petit intermède folk acoustique à la mélodie charmante qui fait soulever les pieds pour marquer la mesure... S'ensuivent deux minutes d'interlude jazzy groovy avec Crincly Grin.

Blind renvoie des échos de musique folk traditionnelle avec néanmoins des élans de modernité, le chant de Chapman se fait éructant - une curiosité dans l'album, mais pas un titre impérissable. Et puis pour finir Burning Bridges. Émouvant final. Mélodie et sonorités acoustiques, la présence de la mélodie nous remémore l'usage que Led Zeppelin en fera sur leur 4° album. Une proximité qui ici n'est pas abusive - juste une parenté. Ne manque plus que Sandy Denny...

Bilan ? Un très bon album qui ne se laisse pas découvrir aussi facilement que les précédents. Peut-être doit-on à la présence de Wetton les quelques audaces stylistiques bien que tous les titres soient signés Chapman/Whitney. Le disque grimpera jusqu'à la 14° place dans les charts UK et entrera modestement pour la première fois dans les charts US à la 177° - groupe maudit là-bas décidément.
Dernier bon point. La pochette originale qui se feuillette comme les pages d'un livre et l'insert qui propose les paroles des chansons.



Deux extraits :

C'est "Take your partners", c'est vrai qu'il se passe des choses dans ce titre. Ne serait-ce pas un moog ces sonorités à la Zawinul / Hancock ?
On sent que Palmer s'y risque avec beaucoup de mesure, le bazar étant difficile à maitriser, surtout à l'époque.