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MessagePosté: Jeu Mar 27, 2008 9:18 pm 
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Localisation: In Alice's Restaurant
Le déserteur, Boris Vian

Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter

Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins

Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens:
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer

Magnifique celui ci . Appris à l'école , vraiment très beau .

_________________
Once i had , a little game ...


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MessagePosté: Jeu Mar 27, 2008 9:26 pm 
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Localisation: Étable - 3e rangée à gauche
Un texte de circonstance, de Gaston Couté :

Le printemps va bientôt naître. Les hirondelles
Pour que l'azur s'en vienne égayer son berceau
Fendent le crêpe du brouillard à grands coups d'ailes,
Prestes et nets ainsi que des coups de ciseaux.

Des rustres stupides et des corbeaux voraces
Qui s'engraissaient parmi les horreurs de l'hiver
En voyant les oiseaux d'espoir traverser l'air
Se liguent aussitôt pour leur donner la chasse.

Les hirondelles agonisent en des cages,
Leur aile saigne sous la serre des corbeaux
Mais parmi l'azur qui crève enfin les nuages
Voici l'Avril! Voici le printemps jeune et beau.

Ô gouvernants bourgeois à la poigne cruelle
Emprisonnez les gens, faites-en des martyrs,
Tuez si ça vous plaît toutes les hirondelles,
Vous n'empêcherez pas le printemps de venir.

Gaston Couté


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MessagePosté: Ven Mar 28, 2008 1:28 am 
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Localisation: DE L'AUTRE COTE
Simpa ton texte radada ! oupez

Je continue avec mes textes lol : Alfred de Vigny, La mort du loup :

I

Les nuages couraient sur la lune enflammée
Comme sur l'incendie on voit fuir la fumée,
Et les bois étaient noirs jusques à l'horizon.
Nous marchions sans parler, dans l'humide gazon,
Dans la bruyère épaisse et dans les hautes brandes,
Lorsque, sous des sapins pareils à ceux des Landes,
Nous avons aperçu les grands ongles marqués
Par les loups voyageurs que nous avions traqués.
Nous avons écouté, retenant notre haleine
Et le pas suspendu. -- Ni le bois, ni la plaine
Ne poussait un soupir dans les airs ; Seulement
La girouette en deuil criait au firmament ;
Car le vent élevé bien au dessus des terres,
N'effleurait de ses pieds que les tours solitaires,
Et les chênes d'en-bas, contre les rocs penchés,
Sur leurs coudes semblaient endormis et couchés.
Rien ne bruissait donc, lorsque baissant la tête,
Le plus vieux des chasseurs qui s'étaient mis en quête
A regardé le sable en s'y couchant ; Bientôt,
Lui que jamais ici on ne vit en défaut,
A déclaré tout bas que ces marques récentes
Annonçait la démarche et les griffes puissantes
De deux grands loups-cerviers et de deux louveteaux.
Nous avons tous alors préparé nos couteaux,
Et, cachant nos fusils et leurs lueurs trop blanches,
Nous allions pas à pas en écartant les branches.
Trois s'arrêtent, et moi, cherchant ce qu'ils voyaient,
J'aperçois tout à coup deux yeux qui flamboyaient,
Et je vois au delà quatre formes légères
Qui dansaient sous la lune au milieu des bruyères,
Comme font chaque jour, à grand bruit sous nos yeux,
Quand le maître revient, les lévriers joyeux.
Leur forme était semblable et semblable la danse ;
Mais les enfants du loup se jouaient en silence,
Sachant bien qu'à deux pas, ne dormant qu'à demi,
Se couche dans ses murs l'homme, leur ennemi.
Le père était debout, et plus loin, contre un arbre,
Sa louve reposait comme celle de marbre
Qu'adorait les romains, et dont les flancs velus
Couvaient les demi-dieux Rémus et Romulus.
Le Loup vient et s'assied, les deux jambes dressées
Par leurs ongles crochus dans le sable enfoncées.
Il s'est jugé perdu, puisqu'il était surpris,
Sa retraite coupée et tous ses chemins pris ;
Alors il a saisi, dans sa gueule brûlante,
Du chien le plus hardi la gorge pantelante
Et n'a pas desserré ses mâchoires de fer,
Malgré nos coups de feu qui traversaient sa chair
Et nos couteaux aigus qui, comme des tenailles,
Se croisaient en plongeant dans ses larges entrailles,
Jusqu'au dernier moment où le chien étranglé,
Mort longtemps avant lui, sous ses pieds a roulé.
Le Loup le quitte alors et puis il nous regarde.
Les couteaux lui restaient au flanc jusqu'à la garde,
Le clouaient au gazon tout baigné dans son sang ;
Nos fusils l'entouraient en sinistre croissant.
Il nous regarde encore, ensuite il se recouche,
Tout en léchant le sang répandu sur sa bouche,
Et, sans daigner savoir comment il a péri,
Refermant ses grands yeux, meurt sans jeter un cri.

II

J'ai reposé mon front sur mon fusil sans poudre,
Me prenant à penser, et n'ai pu me résoudre
A poursuivre sa Louve et ses fils qui, tous trois,
Avaient voulu l'attendre, et, comme je le crois,
Sans ses deux louveteaux la belle et sombre veuve
Ne l'eût pas laissé seul subir la grande épreuve ;
Mais son devoir était de les sauver, afin
De pouvoir leur apprendre à bien souffrir la faim,
A ne jamais entrer dans le pacte des villes
Que l'homme a fait avec les animaux serviles
Qui chassent devant lui, pour avoir le coucher,
Les premiers possesseurs du bois et du rocher.

Hélas ! ai-je pensé, malgré ce grand nom d'Hommes,
Que j'ai honte de nous, débiles que nous sommes !
Comment on doit quitter la vie et tous ses maux,
C'est vous qui le savez, sublimes animaux !
A voir ce que l'on fut sur terre et ce qu'on laisse
Seul le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
- Ah ! je t'ai bien compris, sauvage voyageur,
Et ton dernier regard m'est allé jusqu'au coeur !
Il disait : " Si tu peux, fais que ton âme arrive,
A force de rester studieuse et pensive,
Jusqu'à ce haut degré de stoïque fierté
Où, naissant dans les bois, j'ai tout d'abord monté.
Gémir, pleurer, prier est également lâche.
Fais énergiquement ta longue et lourde tâche
Dans la voie où le Sort a voulu t'appeler,
Puis après, comme moi, souffre et meurs sans parler. "

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La fin du rire et des doux mensonges
La fin des nuits où nous avons voulu mourir.

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http://www.gilles-jobin.org/citations/?P=p&au=276


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MessagePosté: Ven Mar 28, 2008 1:34 am 
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Après la mort renaît la vie
(ode à un endeuillé)

L’âme enchaînée à la prison
Du désespoir qui trop m’étreint,
Je songe amer à l’abandon
Et vois au loin valser les miens.

Ils sont tous là et ils m'attendent,
M’ouvrent leurs bras et me supplient.
« Lâche enfin prise, fais qu'elle te pende,
La lourde corde de ta vie !

Ton monde ne t'a donné que pleurs,
Tant de souffrance que tu le fuis.
Ici, rien ne sera douleur,
Jamais la faim, jamais la nuit.

- Mais que voudrais-je d’un paradis
Où nulle quête ne m’alimente ?
Comment voir encore ce qui luit
Si jamais noir ne me tourmente ?

- Viens vite et fais taire ces pensées,
Noie ce souffle que te donne ton cœur !
Glisse donc encore, laisse-toi aller,
Ferme les yeux et n’aie pas peur !

- Mais je sens qu’il n’est pas venu
Le temps de fuir et de vous suivre !
Dans l’entre-deux, même si ténu,
Mon moi se bat et veut survivre.

Partez démons, fourbes amis,
Fruits délétères de ma raison !
Mon cœur en peine vous a nourris,
L’aube et l’espoir vous chasseront.

Respire mon corps, reviens mon âme,
Je nous renais, restons encore !
Même si la vie nous joue des drames,
Allons l’aimer et marchons forts !


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MessagePosté: Sam Mar 29, 2008 1:35 am 
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A appliquer a tout prix !

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MessagePosté: Sam Mar 29, 2008 3:07 am 
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Un texte de circonstance, de Gaston Couté :

Le printemps va bientôt naître. Les hirondelles
Pour que l'azur s'en vienne égayer son berceau
Fendent le crêpe du brouillard à grands coups d'ailes,
Prestes et nets ainsi que des coups de ciseaux.

Des rustres stupides et des corbeaux voraces
Qui s'engraissaient parmi les horreurs de l'hiver
En voyant les oiseaux d'espoir traverser l'air
Se liguent aussitôt pour leur donner la chasse.

Les hirondelles agonisent en des cages,
Leur aile saigne sous la serre des corbeaux
Mais parmi l'azur qui crève enfin les nuages
Voici l'Avril! Voici le printemps jeune et beau.

Ô gouvernants bourgeois à la poigne cruelle
Emprisonnez les gens, faites-en des martyrs,
Tuez si ça vous plaît toutes les hirondelles,
Vous n'empêcherez pas le printemps de venir.

Gaston Couté

Gaston Couté est vraiment un grand poète ! je possède ses oeuvres intégrales ou presque depuis mes 18 ans mais il y a bien longtemps que je n'ai pas ouvert l'un des volumes !
j'ai aussi deux LP's de je sais plus qui (Pierron ou qq chose comme ça ) ou ses textes sont mis en chansons ou sont dits simplement et c'est très bien ! A l'époque, militant libertaire, c'était des lectures et des disques incontournables.


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MessagePosté: Sam Mar 29, 2008 3:18 am 
http://www.mots-auteurs.fr/auteurs_cita ... ellet.html


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MessagePosté: Sam Mar 29, 2008 5:04 am 
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Gaston Couté est vraiment un grand poète ! je possède ses oeuvres intégrales ou presque depuis mes 18 ans mais il y a bien longtemps que je n'ai pas ouvert l'un des volumes !
j'ai aussi deux LP's de je sais plus qui (Pierron ou qq chose comme ça ) ou ses textes sont mis en chansons ou sont dits simplement et c'est très bien ! A l'époque, militant libertaire, c'était des lectures et des disques incontournables.

C'est bien Gérard Pierron. J'ai aussi ses disques à la maison :D


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MessagePosté: Mar Avr 01, 2008 8:16 pm 
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Extrait des Faux monnayeurs d'André Gide :

L'analyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour ou je me suis avisé que l'homme éprouve ce qu'il s'imagine éprouver. De là à penser qu'il s'imagine éprouver ce qu'il éprouve... Je le vois bien avec mon amour : entre aimer ma tendre et chère et m'imaginer que je l'aime - entre m'imaginer que je l'aime moins, et l'aimer moins, quel dieu verrait la différence? Dans le domaine des sentiments, le réel ne se distingue pas de l'imaginaire. Et, s'il suffit d'imaginer qu'on aime, pour aimer, ainsi suffit-il de se dire qu'on imagine aimer, quand on aime, pour aussitôt aimer un peu moins, et même pour se détacher un peu de ce qu'on aime- ou pour en détacher quelques cristaux. Mais pour se dire cela ne faut-il pas déjà aimer un peu moins?

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MessagePosté: Mar Avr 01, 2008 9:27 pm 
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Localisation: dernière porte a gauche
Extrait des Faux monnayeurs d'André Gide :

L'analyse psychologique a perdu pour moi tout intérêt du jour ou je me suis avisé que l'homme éprouve ce qu'il s'imagine éprouver. De là à penser qu'il s'imagine éprouver ce qu'il éprouve... Je le vois bien avec mon amour : entre aimer ma tendre et chère et m'imaginer que je l'aime - entre m'imaginer que je l'aime moins, et l'aimer moins, quel dieu verrait la différence? Dans le domaine des sentiments, le réel ne se distingue pas de l'imaginaire. Et, s'il suffit d'imaginer qu'on aime, pour aimer, ainsi suffit-il de se dire qu'on imagine aimer, quand on aime, pour aussitôt aimer un peu moins, et même pour se détacher un peu de ce qu'on aime- ou pour en détacher quelques cristaux. Mais pour se dire cela ne faut-il pas déjà aimer un peu moins?

quel enculeur de mouches ce Gide :roll:

_________________
"la naïveté grotesque des enfants fait peine à voir, surtout si l'on veut bien la comparer à la maturité sereine qui caractérise les adultes. Par exemple, l'enfant croit au Père Noël. L'adulte, non. L'adulte ne croit pas au Père Noël. Il vote."


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MessagePosté: Mer Avr 02, 2008 3:37 am 
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Localisation: DE L'AUTRE COTE
quel enculeur de mouches ce Gide :roll:

ehzz

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Dernière édition par JiMorrison le Mer Avr 02, 2008 7:22 pm, édité 1 fois.

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MessagePosté: Mer Avr 02, 2008 8:03 am 
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Dans le genre émouvant et superbement bien écrit : Portrait of the artist of the artsit as a young man de Joyce. Mais quel prose mes aïeux! Et dans la catégorie poème le Howl de Allen Ginsberg. Il est possible de trouver sur la toile sa lecture de son poème et le Kronos Quarte l'utilise sur un album. Par contre à quoi il me fait penser? heu...


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MessagePosté: Mar Avr 08, 2008 2:27 am 
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Messages: 555
Localisation: DE L'AUTRE COTE
Je continue mes plaisirs lol :

Les Yeux d'Elsa

Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa

Louis Aragon

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MessagePosté: Mar Avr 08, 2008 2:39 am 
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Messages: 15010
Localisation: In the Heart of the City
Rêver, pleurer, dormir, mourir

Rêver, rêver pour oublier
La vérité qui me torture
Pour oublier le sablier
Et l'heure de ma sépulture

Pleurer, pleurer en regrettant
Les temps heureux de mon enfance
En regrettant les jours distants
Remplis de rêve et d'insouciance

Dormir, dormir et puis partir
Vers des Édens et des merveilles
Et puis partir sans avertir
Sans que jamais je ne m'éveille

Mourir, mourir pour ne plus voir
La chimère qui m'emprisonne
Pour ne plus voir ni rien devoir
À ce monde ni à personne



.......

Je connais pas l'auteur, j'ai retrouvé ce texte dans mes papiers il y a quelques mois

_________________
The world is full of kings and queens
Who blind your eyes and steal your dreams


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