

Little Feat est un groupe de Rock Américain formé par le chanteur compositeur et guitariste Lowell George et le claviériste Bill Payne en 1969 à Los Angeles.
Bien que le groupe ait subi plusieurs changements dans son line up, la musique est toujours restée un mélange éclectique de Rock and Roll, Blues, R & B, Boogie, Country, Folk, Gospel, Soul, Funk et influences de Jazz Fusion.
Lowell George avait rencontré Bill Payne, lorsque George était membre des Mothers of Invention de Frank Zappa. Payne avait d'ailleurs auditionné pour the Mothers, mais n'avait pas été retenu.
Ils forment donc Little Feat avec l'ancien bassiste des Mothers Roy Estrada et Richie Hayward, ancien batteur de Fraternity of Man et du groupe précédent de George, Factory.
Le nom du groupe vient d'un commentaire fait par le batteur des Mothers Jimmy Carl Black au sujet des 'little feet' (petits pieds) de Lowell.
L'orthographe de "feat" avec un 'a' (exploit, en Français) étant un clin d'oeil hommage aux Beatles.
Il existe trois légendes sur la genèse de Little Feat:
La première explique que George montre à Zappa sa chanson "Willin '", et que Zappa le congédie des Mothers of Invention, parce qu'il sent que George est trop talentueux pour être simplement un membre de son groupe, et il lui dit qu'il devrait partir et former son propre groupe.
La deuxième version montre Zappa le virant pour avoir joué un solo de guitare de 15 minutes...avec son amplificateur hors tension.
La dernière révèle que Zappa l'aurait congédié parce que "Willin '" contient des références à la drogue ("weed, whites and wine") ("mauvaises herbes, blancs et vins"). George a souvent introduit sa chanson comme étant la raison pour laquelle il lui a demandé de quitter le groupe.
Le 18 octobre 1975 à l'Auditorium Theater de Rochester à New York tout en introduisant la chanson, George a fait remarquer qu'il lui a demandé de quitter le groupe pour "avoir écrit une chanson au sujet de la drogue".

Cependant, dans n'importe quelle version, Zappa a contribué à obtenir pour George et son nouveau groupe un contrat de disque.
Quand "Willin '" a été enregistrée pour l'album "Little Feat", George s'était blessé à la main par accident avec un modèle réduit d'avion, aussi, c'est Ry Cooder qui joue la partie de slide guitare dans la chanson. L'accident de Lowell est représenté sur la couverture de l'album "Under the Radar" sorti en 1996.
"Willin '" est ré-enregistrée (avec cette fois Lowell à la slide) sur le deuxième album de Little Feat "Sailin' Shoes", qui est également le premier album du groupe à inclure la couverture d'art de Neon Park, qui avait auparavant peint la couverture de "Weasels Ripped My Flesh" de Zappa.
Les deux premiers albums ont reçu pratiquement une renommée critique universelle et "Willin '" est devenu un standard, par la suite popularisé par son inscription sur l'album "Heart Like a Wheel" de Linda Ronstadt.

Le premier intitulé "Little Feat" sort en Janvier 1971. Sa pochette montre une peinture murale à Venice, Californie, peint par the L.A. Fine Arts Squad en 1970 intitulé "Venice in the Snow".
Bricolé à partir de diverses sessions enregistrées principalement entre Août et Septembre 1970, le son peut être mieux décrit comme l'antithèse de tous les enregistrements classiques du groupe (tels que par exemple, "Dixie Chicken" de 1973 et "Waiting For Columbus" de 1978).
Le Blues qui accentuera plus tard les enregistrements du groupe est en pleine forme sur "Little Feat".
Utilisant la légende de la slide guitare, Ry Cooder, le groupe a concocté un medley de deux chansons de Howlin 'Wolf, "Forty Four Blues" et "How Many More Years".
La réunion des paroles bizarres et de la superbe instrumentation qui dominent tous les albums de Little Feat à travers la position de Lowell George comme leader débutent avec le noir "Hamburger Midnight".
Les tranches brillante de la vie américaine qui sont présentes sur chaque album débutent par "Strawberry Flats" et "Willin '".
Le côté tendre du groupe est illustré avec des titres comme "Truck Stop Girl" et "I've Been The One".
En raison de son échec relatif dans le commerce (le groupe ne vend qu'environ 11.000 exemplaires de cet album), Little Feat ne retentera plus jamais d'enregistrer quelque chose comme ça.

"Sailin' Shoes", sorti en 1972 est remarquable pour plusieurs raisons:
-D'abord, il présente le travail de Neon Park pour le groupe, avec la conception de la pochette recto qui montre un escargot regardant une chaussure qui s'envole du pied d'une grosse part de gâteau qui se balance assise sur une balançoire, ce qui semble être une allusion à "The Swing" par le peintre Jean-Honoré Fragonard.
-Deuxièmement, c'est un album plus raffiné que son prédécesseur, signalant une réelle évolution dans cet album.
-Troisièmement, il marque le dernier album original avec le bassiste Roy Estrada.
Mis en évidence par une version retravaillée de "Willin '", il présente également des morceaux mémorables comme "A Apolitical Blues", "Easy to Slip" et la chanson-titre, "Sailin' Shoes", tous écrits par le guitariste et chanteur Lowell George, le second co-écrit avec Martin Kibbee (alias Fred Martin), et la première apparition de l'association "George / Martin" sur le songwriting d'un disque de Little Feat.
C'est le dernier disque complet de Little Feat à être produit par un outsider jusqu'au "Time Loves a Hero" de 1977, les trois albums dans l'intervalle étant produits presque dans leur intégralité par Lowell George.
Le manque de succès commercial conduit, cependant, à la scission du groupe en place, avec Estrada les quittant pour se joindre au Magic Band de Captain Beefheart.
En 1972, Little Feat se reforme, avec le bassiste Kenny Gradney en remplacement d'Estrada. Le groupe engage également un second guitariste, Paul Barrère, qui connaissait George, car ils allaient ensemble à la Hollywood High School, en Californie, et le percussionniste Sam Clayton.
Ainsi, Barrère et Clayton joignent leurs voix sur plusieurs chansons, même si tous les membres du groupe font les choeurs dans les diverses chansons.
Ce nouveau line up modifie radicalement le son du groupe, se penchant vers le Funk New Orleans et leur beat est un mélange parfait entre Rock et Funk, grâce à l'apport d'un percussionniste.

Le groupe continue en enregistrant "Dixie Chicken" en 1973, un des albums les plus populaires du groupe, qui incorpore des influences et styles musicaux de New Orleans.
"Dixie Chicken" permet à George d'atteindre un nouveau sommet au niveau vocal.
Les illustrations de la couverture sont encore de l'illustrateur Neon Park. L'album est considéré comme l'album phare qui fera date avec la chanson "Dixie Chicken" comme leur chanson réfèrence qui a contribué à mieux définir le son de Little Feat.
L'adjonction d'un deuxième guitariste, Paul Barrere, permet à Lowell George de prouver qu'il est l'un des meilleurs joueur de slide de l'époque. Bill Payne crée des arrangements de cette atmosphère 'Honky New Orleans' et cela donne à l'ensemble un côté décontracté qui estompe quelque peu l'extraordinaire sophistication musicale qui émane du groupe.
Les morceaux sonnent tous parfaitement bien et les compositions sont plus que soignées.
La chanson "Dixie Chicken" assez chaude et funky, peut-être la meilleure du disque, ouvre de façon très agréable cet album.
Suit "Two Trains" continue dans un style funky tout autant inspiré.
La très belle ballade acoustique "Roll Um Easy" prend le relais et elle fait ressortir une atmosphère bérate et bienheureuse.
"On Your Way Down", écrite par Allen Toussaint, est une chanson lente, brûlante et enivrante.
"Kiss It Off" est un morceau étrange chanté joliment par Lowell George mêlant les congas de Clayton et le synthé de Payne.
Le morceau le plus difficile à juger, "Fool Yourself " signé Fred Tackett, est peut-être un peu moins bon, mais il est suivi dans la foulée par une chanson enjouée, "Walkin' All The Night".
Vient ensuite le morceau certainement le plus connu, "Fat Man In The Bathtub", avec l'humour bancal de George.
"Juliette" n'est rien d'autre qu'une magnifique chanson d'amour.
L'album se conclut par un instrumental "Lafayette Railroad", où la slide et les congas s'en donnent à coeur joie.
Ce disque respire le naturel, la sobriété et la passion. Bien que le succès boude le groupe, les fans de Little Feat s'entendent pourtant pour reconnaître que c'est l'album de la maturité.

"Feats don't Fail Me Now" dont le titre est un hommage à la chanson de Fats Waller, paraît en 1974, une année où Little Feat est vraiment au meilleur de sa forme. C'est une tentative d'enregistrement en studio afin de capturer une partie de l'énergie de leurs 'live shows' car le groupe est alors une formidable 'bête de scène'.
Le LP fut enregistré dans le studio de leur manager Bob Cavallo dans le Maryland. Le mélange de Funk, de Boogie et de Rock rend la presse unanime pour cet album dans lequel Little Feat est en complète osmose musicale. Les rythmes et les harmonies vocales sont en totale fusion avec les instruments. Les arrangements et la musicalité sont parfaits. Et Lowell George n'est plus le seul à composer: A retenIr particulièrement, sur ce disque, la contribution de Payne sur le titre "Oh Atlanta", et celle de Barrere sur "Skin it back", Lowell George nous gratifiant cependant de deux superbes compositions: "Spanish Moon" et "Rock and Roll Doctor".
La musique de Little Feat peut alors être décrite comme du Rock fortement influencé par du Blues, du Boogie et du Funk, soutenu par des excellentes parties de guitare parsemées de breaks, et un grand jeu de claviers qui donne à cette musique une touche tout simplement unique.
En fait, ce disque est plutôt bien composé avec un merveilleux "Rock And Roll Doctor", suivi par un solide "Oh Atlanta" emmené par Bill Payne et son piano bastringue. "Skin It Back", Funk Jazz signé Barrère est étrange jusque dans ses rythmes alors que "Down The Road" et "Spanish Moon" sont les passages obligés avant de finir par trois titres superbes:
"Feats don't Fail Me Now", la pépite "The Fan" aux rythmes syncopés et un époustouflant travail de guitare de George et le point culminant, un medley de près de dix minutes ("Cold Cold Cold / Tripe Face Boogie" empruntés à "Sailin' Shoes"). La basse gargouille, comme jamais, les synthés s'énervent comme ils ne l'ont jamais fait, la guitare n'en finit pas de se plaindre, le jeu de slide est grandiose, les musiciens sont de parfaits virtuoses et ils sont interactifs à volonté.
Pendant cette même période, Payne, Gradney, Barrère, Clayton et George (crédité comme George Lowell) collaborent aussi pour un enregistrement intéressant avec le batteur de jazz Chico Hamilton sur l'album Stax "Chico the Master", qui révèle fortement les penchants du groupe pour le Funk et le R & B.

La sortie de "The Last Record Album" en 1975 montre un autre changement dans le son de Little Feat, avec Barrere et Payne développant un intérêt pour le Jazz Rock.
Avant l'enregistrement de cet album, le batteur Richie Hayward a eu un accident de moto et les notes intérieures à la sortie du LP sont décorées avec des copies de ses nombreuses factures d'hôpital.
A noter également la preuve d'un changement tardif de l'ordre des pistes. Les paroles de la chanson de Paul Barrère "Hi Roller" ont été imprimées sur la pochette bien qu"elle ne soit pas sur le disque, et les mots "maybe next time" ("peut-être la prochaine fois") griffonné dessus. Effectivement, "Hi Roller" sera le premier morceau sur l'album suivant; "Time Loves a Hero".
Payne et Barrère s'orientent vers le Jazz Rock, registre qui n'est pas du tout celui de Lowell George qui, progressivement, se désolidarise de Little Feat. Même si, pour l'instant, il en est toujours le producteur, il en devient de moins en moins le compositeur prolifique qu'il était à l'origine (seuls trois titres lui sont imputés). Cette attitude annonce la fin d'une époque dorée car la passation de pouvoir s'opère.
C'est sans doute l'heure de gloire du groupe car dans les deux ans qui suivirent la sortie de l'album, George décéde d'une crise cardiaque à l'âge de 34 ans.
Tout est parfait avec ce disque, et les critiques rock ont été unanimes sur ce point.
Le son et le style de Little Feat a progressivement changé au cours des premières années avec Lowell George, allant du Southern Blues Rock vers un son raffiné jazzy funky. Le changement le plus radical est probablement arrivé avec la sortie de cet album, qui a bien failli à ce moment-là être vraiment leur dernier.
Ici, le son est plus brillant et George n'est plus la figure dominante. C'est un album très homogène avec, cependant, quelques morceaux au dessus du lot. Les claviers prédominent tout au long de l'album et les guitares acoustiques sont apparemment totalement absentes.
George ne contribue que pour trois chansons dont seulement "Long Distance Love" et "Mercenary Territory" sont au niveau des morceaux qu'il écrivait habituellement.
Le dernier album de Feat Little où figure donc Lowell George, est un peu plus uniformisé, plus lisse que "Dixie Chicken". Il est un peu moins New Orleans, mais peut-être un peu plus Las Vegas, mais même Las Vegas peut avoir des lyriques satiriques quand on arrive à la belle chanson qu'est "Mercenary Territory" qui est peut être la meilleure de Little Feat de tous les temps.
Ces chansons sont intemporelles, et elles font partie de la set liste de leurs performances en live. C'est un album pratiquement parfait de bout en bout!
Les meilleurs morceaux apparaitront plus tard sur le séminal album live du groupe, "Waiting for Columbus". "All That You Dream" de Paul Barrère est le morceau le plus accrocheur. "Mercenary Territory" est la meilleure des chansons de George. "Day or Night" de Bill Payne qui avait dû écouter beaucoup de Jazz avant d'enregistrer cela, s'avère être le premier morceau de vrai fusion du groupe.
Bien que le bassiste Kenny Gradney et le batteur Richard Hayward brillent vraiment, les sons de synthétiseur de Payne ne sonnent pas parfait.
Cet album apparaît un peu comme la synergie de l'ensemble de la carrière du groupe, plus que tous leurs albums d'avant et d'après: La section rythmique est incroyablement soudé, les paroles de Lowell sont fantaisistes et humoristiques et il n'y a pas de chansons faibles. Son jeu de slide est hallucinant, tout comme le jeu de claviers de Payne.
Le chant de George, bien que paraissant très fatigué, n'a jamais sonné plus doux ni étonnamment parfait, mais c'est la force instrumentale du groupe qui étourdit avec le jeu de guitare tellement bizarre de Barrere.
Pourtant, ce mélange de Country, de Rock, de Blues et de Jazz n'est pas l'idée la plus originale pour le début des années 1970, mais Little Feat est meilleur à cela que quiconque. Ce groupe combine tous ces éléments. Lowell George peut avoir un accent dans la voix et il peut y avoir une slide guitare, mais il y a aussi les chœurs qui pourraient être sur un disque de Funk. Le jeu est subtil, mais complexe en même temps. Sombre, touchant, émouvant et souvent tout simplement adorable, c'est un disque fantastique.
"Romance Dance" et "One Love Stand" montrent quelques aperçus de la vieille magie avec certaines grandes harmonies et la guitare slide, mais de façon complètement différente. "Somebody's Leavin'" de Payne commence comme une belle ballade au piano, mais ensuite elle entre sur le territoire d'un nouvel âge et cela ne sonne plus du tout comme le Little Feat original. L'album comporte également des versions live de "Don't Bogart That Joint" et "A Apolitical Blues". Par ailleurs, le groupe découvre les synthétiseurs qui commencent à faire sentir leur présence.
C'est un grand album studio de Little Feat, et alors que c'est peut-être un album de transition, il est pourtant peu cohérent dans sa configuration d'origine.
"One Love Stand" écrit par Paul Barrère et Bill Payne est un joli morceau, alors que "All That You Dream" étonnamment accrocheur signé Barrere "ou "Day or Night" de Payne, ne semblent pourtant pas aussi enthousiasmants.
La meilleure chanson est sans conteste "Mercenary Territory" où l'écriture pleine d'esprit de George, sa voix douce, et sa guitare se fondent en un chef-d'œuvre musical.
Lowell George continue à produire les albums du groupe mais sa contribution au songwriting diminue au fur et à mesure que les musiciens s'investissent dans le Jazz Fusion, un style dans lequel il trouve peu d'intérêt.

Leur album le plus éclectique, "Time Loves a Hero" expose une liste de bonnes chansons avec le regain de confiance qui manquait cruellement sur l'album précèdant. Cet album, suite logique du précèdant, souffre d'un apport minimal de Lowell George, qui ne s'est pas présenté à maintes reprises pendant les sessions d'enregistrement. Par conséquent, le reste du groupe comble le vide en utilisant des synthétiseurs pour simuler le son de la slide guitare de George sur quelques morceaux, comme le solo sur "Rocket in My Pocket". En fait, la si brillante guitare de Lowell est pratiquement inexistante. Heureusement le disque n'en souffre pas trop.
Ted Templeman, le producteur de nombre d'albums des Doobie Brothers, a été appelé à s'asseoir derrière la table de mixage, et il a amené avec lui dans ses bagages Michael McDonald (chant sur "Red Streamliner"), Patrick Simmons (guitare acoustique sur "New Delhi Freight Train") et Jeff "Skunk" Baxter (guitare dobro sur "Missin' You") des Doobie.
"Hi Roller", l'un de leur meilleur morceau d'ouverture, devient un tout commencé de la manière la plus spectaculaire possible: Le chant de Lowell George montre plus de conviction que sur le précédant album, pendant que Kenny Gradney, Sam Clayton, et Richard Hayward assurent un groove d'enfer. La section de cuivres de Tower of Power fait une première apparition sur cette chanson et elle jouera plus tard un rôle pivot sur leur excellent album live, "Waiting for Columbus".
"Time Loves a Hero" une base de leurs spectacles à ce jour, est l'un de leurs morceaux le plus accrocheur.
"Rocket In My Pocket" de Lowell George est également très bon avec quelques uns de ses travaux de slide distinctifs et il tape encore dans le Funk lourd et contrairement à beaucoup de groupes de Rock, Little Feat possède en la personne de Billy Payne, un pianiste formé au classique avec des claviers électriques et de synthés, qui colore merveilleusement la musique.
En termes de Jazz, rien ne peut battre le frénétique travail sur la pièce maîtresse "Day At The Dog Races" qui est un long instrumental de plus de six minutes. Ce n'est pas seulement l'une des meilleures pistes de Little Feat, mais aussi l'un des meilleurs documents dans le genre fusion.
Bill Payne et Richard Hayward sont incroyables sur ce morceau tandis que le solo de Paul Barrere en combustion lente est l'un de ses meilleurs. "Day At the Dog Races" qui est tout simplement stupéfiant; une grande partie en est sans doute une jam improvisée, mais c'est l'effort le plus créatif du groupe.
"Old Folks Boogie" est un autre grand morceau de Barrere et ses jeux de mots rappelle quelque chose de l'écriture de George durant l'èpoque de "Dixie Chicken".
"Red Streamliner", à la fois avec son arrangement et ses invités Michael McDonald et Patrick Simmons au chant, sonne un peu trop comme les Doobie Brothers, mais ce morceau est apaisant dès l'intro avec la voix de McDonald qui s'inscrit parfaitement dans les choeurs.
"New Delhi Freight Train" est l'une des meilleures chansons de l'album avec quelques touches de Heavy Jazz et avec certaines jolies harmonies vocales de Michael McDonald. Cette chanson est plus détendue que le morceau précèdant mais c'est un superbe morceau avec une histoire à propos d'un homme armé en marge de la loi.
"Keepin' up With the Joneses", avec son solo de sax très cool, et la jolie ballade acoustique "Missin' You" sont solides mais pas spectaculaires.
L'album se termine sur le Country Rock "Missin 'You", un peu de clin d'œil en arrière en direction de leur passé. C'est une jolie chanson avec des paroles larmoyantes qui pourraient être appliquées comme une ode à Lowell George qui décédera deux ans après.
Les deux chansons "Time Loves A Hero" et "Old Folks Home" pleine d'esprit, sont les seuls airs sur l'album qui ont vraiment quelque chose de plus que le style de R & B de leurs plus anciennes concoctions et, sur la dernière avec quelques satire sociale un peu hystérique, alors que "Red Streamliner" et "Keepin' Up With The Joneses" sont deux morceaux littéralement ancrés dans le Funk Rock.
"Time Loves a Hero" sera le dernier bon album studio du groupe avant la mort prématurée de Georges en 1979.

En Août 1977, Little Feat enregistre un album live à partir de concerts au Rainbow Theatre de Londres et au Lisner Auditorium à Washington, DC.
"Waiting for Columbus" est considéré par de nombreux critiques rock comme l'un des meilleurs albums live de tous les temps, malgré le fait que des parties importantes du chant de George et que le travail de slide étaient en fait plus tard 'over-dubbed' en studio.
Il sort en 1978, époque à laquelle il était devenu évident que l'intérêt de George dans le groupe était en déclin, comme sa santé, d'ailleurs.
Aucun autre album Rock live ne peut rivaliser avec la musicalité pure et l'énergie de "Waiting for Columbus" car Little Feat a vécu sur scène pendant des années et les musiciens savent exactement comment se situer les uns par rapport aux autres musicalement. C'est l'un de ces disques rares qui allie virtuosité musicale et énergie contagieuse. Le son est fantastique, incroyablement net, riche et équilibré.
"Waiting for Columbus" débute, à l'origine, lorsque Little Feat est à un carrefour de son existence.
En partant de l'échauffement que le groupe rituellement a l'habitude de chanter a cappella sur le chemin de la scène, à l'intro style Country Joe à Woodstock, directement jusqu'à la jam de clôture du rappel final sur "Feats Don't Fail Me Now", l'ennui n'a pas le temps de venir.
Le choix de chaque chanson revient en grande partie à Lowell George, le leader incontesté du groupe sur scène, dont la somptueuse slide guitare et le chant unique dominent le set. Cet ultime album live démontre la pertinence particulière du langage musical de Little Feat quand il était le plus efficace et le plus expressif. Ce groupe aime jouer en live, distillant toute cette énergie à un public ravi. Les performances sont enthousiastes et professionnelles et la musicalité est exceptionnelle.
"Waiting For Columbus" est une excellente introduction à Little Feat:
Le concert est rapidement engagé et, dès que le groupe prend possession de la scène pour l'ouverture avec un "Fat Man in the Bathtub" plein de groove, l'auditeur a le sentiment d'appartenance qui, normalement, ne se produit que sur des occasions Rock 'n' Roll très spéciales et très rares. C'est d'ailleurs toujours l'une des meilleures chansons du Feat et pendant son interprétation, on peut pratiquement sentir l'audience vibrer.
"Old Folks' Boogie" se dilue lentement avec un groove qui s'insinue en chacun.
"Mercenary Territory" de George est probablement l'un des meilleurs moments live de musique jamais enregistré
Il se passe tellement de choses qu'il est difficile de les mentionner toutes, mais la palme doit être donnée à la section de cuivres de 'Tower of Power' qui rejoint le groupe à la quatrième chanson "Oh Atlanta", où tout l'ensemble commence vraiment à tourner à plein régime.
Une version étendue du morceau peut-être le plus connu, "Dixie Chicken" révèle que les membres du groupe savent jouer et montrer leurs talents.
Après une pause de la section 'Tower of Power', Lowell George prend la suite, ne laissant personne dans le doute quant à savoir qui est le patron. Cela ne veut pas dire que ce n'est que du spectacle Lowell George, loin s'en faut.
Les rythmes de basse parfaits de Kenny Gradney ajoutent juste la bonne quantité de Funk nécessaire. Les percussions de Sam Clayton donnent au groupe leur son unique. Richie Haywood est l'un des batteurs les plus occupés dans le business. Bill Payne réalise certains de ses plus beaux travaux de claviers à être entendu sur un album live, alors que le travail de lead guitare de Paul Barrere est parfait pour s'accrocher à la musique, ce qui donne de la profondeur aux incursions du groupe dans la terre du Jazz Rock Fusion, comme la longue jam improvisée de quatorze minute "Day at the Dog Races".
Le groupe a modifié le Country Rock de "Willin'" pour la circonstance avec l'instrumental jazzy "Day At The Dog Races".
Alors qu'un morceau comme "A Apolitical Blues" avec le trop sous-estimé Mick Taylor en invité à la guitare prouve que le groupe est tout aussi apte à jouer le Blues.
"Tripe Face Boogie", "Spanish Moon" et "Feets Don't Fail Me Now" sont toutes autant de chansons mémorables. "Waiting For Columbus" est une excellente introduction à Little Feat.
Le concert est rapidement engagé. Dès que le groupe prend possession de la scène pour l'ouverture avec un "Fat Man in the Bathtub" plein de groove, l'auditeur a le sentiment d'appartenance qui, normalement, ne se produit que sur des occasions Rock 'n' Roll très spéciales et très rares. C'est toujours l'une des meilleures chansons du Feat et pendant son interprétation, on peut pratiquement sentir l'audience vibrer.
"Old Folks' Boogie" se dilue lentement avec un groove qui s'insinue en chacun.
"Mercenary Territory" de George est probablement l'un des meilleurs moments live de musique jamais enregistré
Il se passe tellement de choses qu'il est difficile de les mentionner toutes, mais la palme doit être donnée à la section de cuivres de 'Tower of Power' qui rejoint le groupe à la quatrième chanson "Oh Atlanta", où tout l'ensemble commence vraiment à tourner à plein régime.
Une version étendue du morceau peut-être le plus connu, "Dixie Chicken" révèle que les membres du groupe savent montrer leurs talents.
Après une pause de la section 'Tower of Power', Lowell George prend la suite, ne laissant personne dans le doute quant à savoir qui est le patron. Cela ne veut pas dire que ce n'est que du spectacle Lowell George, loin s'en faut. Les rythmes de basse parfaits de Kenny Gradney ajoutent juste la bonne quantité de Funk nécessaire. Les percussions de Sam Clayton donnent au groupe leur son unique. Richie Haywood est l'un des batteurs les plus occupés dans le business. Bill Payne réalise certains de ses plus beaux travaux de claviers à être entendu sur un album live, alors que le travail de lead guitare de Paul Barrere est parfait pour s'accrocher à la musique, ce qui donne de la profondeur aux incursions du groupe dans la terre du Jazz Rock Fusion, comme la longue jam improvisée de quatorze minute "Day at the Dog Races".
Le groupe a modifié le country rock de "Willin'" avec l'instrumental jazzy "Day At The Dog Races". Alors qu'un morceau comme "A Apolitical Blues" avec le trop sous-estimé Mick Taylor en invité à la guitare prouve que le groupe est tout aussi apte à jouer le blues.
"Tripe Face Boogie", "Spanish Moon" et "Feets Don't Fail Me Now" sont toutes autant de chansons mémorables. Cette musique donne l'impression que le groupe prenait beaucoup de plaisir lors de ces concerts. L'album sert en quelque sorte de mémorial à Lowell George. Ces chansons montrent la haute énergie qui se dégage de la bonne humeur. Les arrangements de cuivres sophistiqués qui pourraient étouffer ou entraver le moindre des groupes, fait ressortir plus d'âme et plus de puissance brute.
Les jams s'allongent et tendent parfois vers de l'auto-indulgence. "Spanish Moon", une incroyable version de neuf minutes de "Dixie Chicken", et "Tripe Face Boogie" sont tous super mais leurs traitements sont parfois un peu erratiques avec des résultats contradictoires. "Rocket In My Pocket" est l'un des meilleurs morceaux absolus tandis "Willin'" semble un peu hors de propos. Heureusement le spectacle se termine avec un morceau d'anthologie, "Feats Don't Fail Me Now".
Les jams s'allongent et tendent parfois vers de l'auto-indulgence. "Spanish Moon", une incroyable version de neuf minutes de "Dixie Chicken", et "Tripe Face Boogie" sont tous super mais leurs traitements sont parfois un peu erratiques avec des résultats contradictoires.
"Rocket In My Pocket" est l'un des meilleurs morceaux absolus tandis "Willin'" semble un peu hors de propos.
Heureusement le spectacle se termine avec un morceau d'anthologie, "Feats Don't Fail Me Now".
"Waiting for Columbus" étale l'immense talent de Lowell George, qui occupe la place centrale, et son chant et jeu de slide guitare sont clairement l'objet principal de l'attention des auditeurs. Chaque chanson est unique à chacun de leurs spectacles semble réellement meilleure que sa version d'origine dans les albums studio. Le son est plus rageur et la section de cuivres ajoute la plénitude qu'il manquait aux chansons originales.
Cette musique donne l'impression que le groupe prenait beaucoup de plaisir lors de ces concerts. L'album sert en quelque sorte de mémorial à Lowell George. Ces chansons montrent la haute énergie qui se dégage de la bonne humeur. Les arrangements de cuivres sophistiqués qui pourraient étouffer ou entraver le moindre des groupes, fait ressortir plus d'âme et plus de puissance brute.
Après "Time Loves A Hero" et avant les sessions de "Down on the Farm", Little Feat a été utilisé comme groupe d'accompagnement pour l'album "Pressure Drop" de Robert Palmer, qui présentait une reprise, sa version du "Trouble".de Lowell.
George avait fait quelques travaux sur ce qui allait devenir plus tard "Down on the Farm", mais il a ensuite déclaré que Little Feat avait été officiellement dissout.
Dans une interview avec Bill Flanagan (pour le livre "Written In My Soul") réalisé onze jours avant sa mort, George avait précisé qu'il estimait que la disparition de Little Feat était due au fait qu'il avait permis au groupe de fonctionner démocratiquement, avec le résultat que Payne et, dans une moindre mesure, Barrere, avaient eu une présence en tant que compositeurs et dans la production qui était disproportionnée par rapport à leurs capacités. George avait été particulièrement cinglant au sujet des tentatives de Payne dans le Jazz Fusion, citant un cas où Payne avait jammé avec Weather Report sur une émission de télévision et il était tombé dans "un de ses 'Day at the Dog Races'. J'étais sorti de là aussi vite que je le pouvais. C'était embarrassant".
Dans la même interview, George avait déclaré qu'il prévoyait de réunir Little Feat mais sans Payne et Barrere.
A cette époque, Warner Brothers publia le seul album solo de George, "Thanks, I'll Eat It Here" pour lequel il avait signé un contrat en 1975.
L'album était principalement une collection de reprises de chansons: George avait travaillé sur un projet parallèle pendant plusieurs années et, dans sa biographie de Lowell George 'Rock And Roll Doctor', Mark Brend déclare que George avait laissé entendre qu'il signerait le contrat en solo afin d'obtenir des fonds pour financer Little Feat.
Pendant la tournée de promotion de son album solo en Juin 1979, à l'âge de 34 ans, George s'est effondré dans sa chambre d'hôtel à Arlington, en Virginie.
Une autopsie a déterminé que la cause du décès était une crise cardiaque, mais il est probable que l'excès de poids de George, l'usage des drogues, et le stress de la tournée y ont contribué.

Après la mort de George, les autres membres du groupe décident de terminer l'album qu'ils avaient travaillé avant que George ne les quitte. Heureusement, George avait enregistré les voix de la plupart des morceaux, et il a écrit cinq des chansons sur l'album.
Les contributions de Lowell sur cet album sont beaucoup plus grandes que sur le précédent.
Beaucoup de gens sont un peu dur sur cet album car il est souvent désigné comme l'un des disques les plus faibles de l'ère de George, un fait qui reste vraiment à démontrer! Il s'agit pourtant d'une nette amélioration par rapport à "Time Loves A Hero".
Musicalement, les membres de Little Feat ont toujours fait étalage de l'intégration de leurs influences dans leur propre son distinctif si bien qu'ils ne semblent jamais prendre le temps de faire d'essai.
Cet album possède d'excellents morceaux tels que "Kokomo", "Front Page News" et le reste des chansons écrites, chantées et jouées par Lowell George.
Et les chansons qu'il a écrites ou co-écrites sont énormes. "Kokomo" et "Be One Now" sont les perles de George, et Barrere contribue à l'une de ses meilleures chansons, "Perfect Imperfection".
"Six Feet of Snow" est une incursion du groupe dans le Zydeco et il est assez bon, aussi. "Front Page News" est bien et "Down on the Farm", est solide.
Le songwriting des chansons est donc toujours aussi fort, intéressant et varié, des balades pop comme "Be One Now", au Blues avec "Perfect Imperfection", jusqu'aux chansons d'amour telles que "Front Page News", George offre toujours d'excellentes performances vocales, et le travail de guitare sort vraiment de l'ordinaire (Robben Ford fait le solo sur "Perfect Imperfection").
Le chant de George n'a jamais été meilleur et ses chansons sont excellentes. "Be One Now" est tout simplement déchirant. "Kokomo" et "Six Feet of Snow" sont aussi bonnes que n'importe laquelle des chansons sur l'album "Dixie Chicken" ou "Feats Don't Fail Me Now".
On trouve aussi des chansons comme "Perfect Imperfesion" et "Front Page News" qui continuent à excercer un genre de son plus jazzy, mais le style de chant 'Dr.John / Van Morrison' de Lowell ajoute un mordant très soul à l'occasion. Le populaire "Straight From The Heart" et "Feel The Groove" ne sont pas beaucoup différent de quelque chose comme l'école 'New Orleans funk' de the Meters / the Neville Brothers.
Parmi le reste des titres de l'album, "Straight From the Heart", écrit par George et Payne mérite également d'être mis en évidence.
"Down on the Farm", écrit par Barrere, est accrocheur et funky et mettant en vedette une des plus fortes performances vocales de George. C'est la meilleure chanson de l'album et elle demeure un élément de base de leur spectacle live.
D'autre part, l'un des points forts est "Six Feet Of Snow", un court zydeco très doucement hyperactif.
Ce morceau, que le groupe joue toujours dans une version beaucoup plus fortement bluegrass, et "Kokomo" sont les seuls autres morceaux que l'on pourrait éventuellement critiquer car ils auraient pu être mieux si ils n'étaient pas si surproduites.
Les seules vraies ratées sur cet album sont "Feel the Groove", et "Wake Up Dreaming". Les deux derniers morceaux pourraient être la raison pour laquelle l'album dans son ensemble est souvent sous-estimé. Ce sont de belles chansons, mais peut-être un peu trop soignées avec de très petites interventions de George.
Cet album referme, par la force des choses, l'ère de Lowell George pour le groupe.
Little Feat ne sera jamais plus comme avant!
Les membres survivants se séparent en 1979.

Une compilation rétrospective ultérieure en double album de outtakes rares et titres live, "Hoy-Hoy!", sort en 1981. L'album est un parfait aperçu de l'histoire et du son de Little Feat et il inclut la reprise s'une chanson de Hank Williams "Whistle Lonesome".
Paul Barrere, Sam Clayton, Kenny et Richie Hayward Gradney font plusieurs shows sous le nom de Feats en 1981 et 1982.
En 1986, Richie Hayward, Paul Barrere et Bill Payne ont été invités à jouer sur "Blue Slipper", l'album des débuts de Helen Watson en 1987. Ils sont ensuite apparus sur son deuxième album "The Weather Inside".
Les membres survivants de Little Feat, reforment le groupe en 1987 lorsque Barrere, Clayton, Gradney, Hayward et Payne ajoutent le compositeur chanteur guitariste Craig Fuller, ancien membre de Pure Prairie League et Fred Tackett à la guitare, la mandoline et à la trompette. Le groupe admirait les travaux antérieurs de Fuller et ils avaient été impressionnés quand il avait fait une tournée avec eux en 1978 sous le nom de the Fuller / Kaz Band. Ils n'eurent pas besoin d'une audition, après avoir joué avec lui en tournée, et donc, la nouveau line up de Little Feat était formé.

Lorsque Little Feat se réunit en 1988, après neuf ans d'arrêt, beaucoup de fans les adopte, mais certains fanatiques.les repoussent parce que pour ces irréductibles, Little Feat appartenait à Lowell George et, sans lui, le groupe ne peux pas exister. George était le cœur et l'âme du groupe, un peu comme Jerry Garcia avec le Grateful Dead, et que cette formation n'aurait pas dû se réunir sous le nom de Little Feat.
Evidemment, George fut le principal compositeur et visionnaire durant les premières années du groupe, mais il s'était détaché du groupe dans la dernière moitié des années 70 et surtout; il n'avait eu qu'un impact très marginal sur leurs trois derniers albums des années 70 . Bien que George ait disparu, ils voulaient encore jouer ensemble, et il est donc normal qu'ils se soient réunis, avec Craig Fuller pour prendre la place de George. Fuller a surtout été recruté car son style vocal ressemble beaucoup à celui de son prédécesseur. La voix de Fuller fonctionne d'ailleurs à merveille sur "Hate To Lose Your Lovin'" et la mélancolie sur "Hangin' On le Good Times" fonctionne très bien.
Ainsi, "Let It Roll", sorti en 1988, fonctionne formidablement bien. L'album prouve que les musiciens sont toujours aussi fantastiques et qu'ils peuvent toujours jouer un large éventail de styles. Huit des dix chansons de l'album ont été co-écrites par le nouveau membre Craig Fuller, membre fondateur de Pure Prairie League.
Le groupe donne l'impression de vouloir reprendre juste après l'album "The Last Record Album", décidant même de retourner au son de "Feats Don't Fail Me Now". Certes, le songwriting pourrait ne pas avoir le génie inné de George, mais il est solide, accrocheur et mémorable, ce ne sont pas les singles tirés de l'album "Hate to Lose Your Lovin'" et "Let it Roll" qui prouveront le contraire. Plus important encore, le groupe sonne vivant et ludique et Little Feat n'a pas sonné aussi bien en studio depuis "Feats Don't Fail Me Now", il est donc facile de voir pourquoi les membres voulaient se réunir.
"Let It Roll" est l'un des plus sous-évalués des albums sortis dans les vingt cinq dernières années. Convaincre Craig Fuller à rejoindre ce groupe en tant que chanteur était déja un miracle en soi.
"Let It Roll" est la meilleure chanson que le groupe ait enregistré depuis son grand retour et elle a été entendue dans de nombreux films et publicités. Les solos du claviériste Bill Payne et du guitariste Paul Barrere sont vraiment toujours aussi brillants. Les morceaux "Hate To Lose Your Lovin'", "One Clear Moment", et "Long Time Til I Get Over You" sont tous d'excellentes chansons qui possèdent des chœurs et des mélodies mémorables. L'optimiste "Cajun Girl" et la ballade "Hangin 'On To The Good Times" sont également des morceaux solides. Après ces chansons, l'album est un peu plus hasardeux. Les chansons mid-tempo "Business As Usual" et "Changin' Luck" n'impressionnent pas au début, mais ils finissent par s'insinuer après écoute répétée. Les ballades "Listen To Your Heart" et "Voices On The Wind" sont plutôt moyennes.
Tout compte fait, cet album est assez similaire à "Time Loves A Hero" dans lequel les meilleure chansons sont vraiment bonnes mais il a aussi quelques ratés. Bien sûr, George n'est plus là mais "Let It Roll" n'est pas irrespectueux envers sa mémoire, il garde sa musique vivante, ce qui est le plus grand compliment que l'on peut lui faire. C'est un disque dont George serait certainement très fier.
Le premier single tiré del'album, "Hate to Lose Your Lovin'", vaut au groupe son premier numéro 1 sur le 'Mainstream Rock Tracks chart'.
L'album atteint le statut 'certifié disque d'or' par la RIAA le 14 Février 1989. Il est l'un des albums les plus réussis, déclenchant un grand retour du groupe.
Dans la foulée de ce succès, les premiers disques du Feat connaissent une poussée soudaine des ventes. Le 10 Février 1978 le live "Waiting For Columbus" est certifié Platine le 8 Novembre 1989. "Dixie Chicken", initialement publié le 25 Janvier 1973, est également certifié Or le 8 Novembre 1989.
Le groupe reçoit alors plus de demandes que jamais, et il fait une apparition sur "Saturday Night Live". Des concerts sont réservés au niveau national et Little Feat joue, plein d'enthousiasme, des spectacles à guichets fermés.
Barrere, Payne et compagnie sont largement satisfaits par la réaction du public cat non seulement celui-ci apprécie les classiques du groupe, mais la nouvelle musique s'avére être artistiquement et commercialement réussie. Alors que certains irréductibles de Little Feat ont d'abord du mal à accepter le groupe sans Lowell George, le succès de Little Feat avec Fuller ne peut pas être contesté. Le groupe fait un retour qui introduit une toute nouvelle génération à Little Feat et relance leur passé par la même occasion.

"Representing the Mambo", sorti en 1990, est simplement un choix fantastique de chansons dont chacune est différente de la précèdente. Elles présentent une grande variété de styles, de rythms et de genres.
Les paroles sont innovantes et la musique est convaincante et complexe. On y trouve du Rock, du Country, du Xydeco, du Jazz, et des influences Dixieland.
Bill Payne décrit l'album comme la tentative du groupe de faire un 'virage serré à gauche' en partant de leurs sorties antérieures.
Cet album est du Little Feat classique avec quelques rebondissements. Chargé intelligemment avec un songwriting intelligent, bon nombre de 'Cajun boogies', et quelques chansons éclectiques comme "Representing the Mambo", ce disque montre la variété et l'originalité de ce grand groupe qui ne perd jamais pied avec son patrimoine.
C'est un vrai régal à écouter: Pour les amateurs de Blues Rock , il y a "Texas Twister" et "Daily Grind", pour les fans de Fusion, il y a "Siber Screen" et "The Ingenue", et pour ceux qui aiment le Funk que seul le Feat semble être capable de faire, il n'y a que "Woman In Love".
Si "Texas Twister" sonne comme la chanson d'un groupe différent, c'est que c'est Fred Tackett qui en est l'auteur compositeur. Les nouveaux membres avec de nouvelles idées permettent aux formations qui ont commencé dans les années soixante-dix de rester vital, et Fred est devenu un partenaire à part entière quand ils se sont réunis en 1987. Les arrangements de Jazz avec lesquels Bill Payne a marqué sa présence individuelle dans Little Feat continuent sur de solides et intelligentes chansons comme "Representing the Mambo" et "The Ingenue".
L'album commence fort avec "Texas Twister", qui rappelle "Let It Roll" avecTackett aux cuivres et le chant accrocheur de Paul Barrere emmené en douceur par son jeu de la guitare stellaire incroyable.
La performance de Barrere sur cet album est d'ailleurs puissante à travers son chant et son travail de guitare soulignent le Shuffle "Rad Gumbo" et le Funky "Woman In Love", qui tout deux avec "Texas Twister" reçoivent un franc succès à la radio.
L'éclectisme de Little Feat est en plein essor que ce soit sur les morceaux mid-tempo "Feelin's All Gone" et "Daily Grind", le Country de "Those Feat'll Steer Ya Wrong Sometimes", ou sur une grande ballade comme la chanson fermant l'album "Silver Screen".
Pratiquement tout ce que Craig Fuller a fait avec Little Feat est mémorable, dans certains cas même, superbe, et cet album contient quelques uns de ses meilleures morceaux. Ses vocaux sont forts tout au long de l'album, en particulier sur "Daily Grind".
Le 'song writing' est plus cohérent que sur "Let It Roll": "Texas Twister" commence doucement. "Daily Grind's" n'est pas mal, mais alors ensuite viennent trois classiques à la suite: "Representing the Mambo", "Woman in Love" et "Rad Gumbo". Suivent encore quelques morceaux avec la quintessence du Feat, comme "That's Her She's Mine" "Feelin's all Gone" et "Those Feat Will Steer You Wrong Sometimes", l'album se termine avec deux enregistrements éclectiques et brillants "The Ingenue" et "Silver Screen". "Representing the Mambo", "The Ingenue", et "Silver Screen" représentent une évolution réelle.
Par contre, c'est probablement la plus faible des pochettes de Neon Park.
Le titre "Representing the Mambo" est un morceau très ambitieux et il possède à la fois un chant très fort et le travail exceptionnel du piano par Bill Payne. "That's Her, She's Mine" est aussi une grande chanson. Mais avec tout cela, le meilleur morceau est le Jazz de "The Ingenue"qui dispose d'une ligne accrocheuse de piano, de jolis vocaux de la part de Barrere et du percussionniste Sam Clayton. La section rythmique toujours composée du bassiste Kenny Gradney et du batteur Richie Hayward est en pleine forme, en particulier sur "Woman In Love" et "The Ingenue". "Teenage Warrior" est la seule chanson qui n'est pas vraiment à la hauteur.
En conclusion, quoique cet enregistrement soit loin d'être leur meilleur, le groupe explore des rythmes plus intéressants. Que ce soit le jeu de guitare sur "Texas Twister", les interprétations jazzy de "Representing the Mambo" et "The Ingenue", ou le sincère "Feeling All Gone", tout est assez accrocheur. Craig Fuller remplace allègrement la voix de George sur la plupart des chansons. Quelques morceaux sont ordinaires, mais le produit est assez solide surtout lorsqu'on les compare à d'autres musiques au cours de cette année-là.
Un bien bel album, sans doute le meilleur depuis leur retour fortement recommandé.
"Representing the Mambo" s'avére être le dernier album du groupe pour Warner Brothers qui était dans une position inconfortable avec les penchants plus jazzy de l'album.

"Shake Me Up", publié en 1991, sera le troisième et dernier album où figure le chanteur guitariste Craig Fuller. Cependant, Fuller y est parfaitement omniprésent.
En conséquence, tandis que les chansons sont toutes bonnes et bien jouées, seule une poignée de chansons sont vraiment exceptionnelles.
Si vous aimez la vraie musicalité avec des riffs et des paroles qui attirent, ce disque est fait pour vous!
Les quatre premiers morceaux sont très solides comme "Spider's Blues" qui ouvre l'album avec un 'laid back' très New Orleans. "Shake Me Up" comporte les mêmes vibrations incessantes que "Let It Roll" et "Texas Twister", même si elle n'est pas aussi bonnes. Le mélodique "Things Happen" sortira en single et sa vidéo passera quelques fois sur VH-1 tandis que la percussive "Mojo Haïku" est la meilleure chanson de l'album avec une grande partie vocale de la part de Fuller. Après cela, l'album est décent, mais pas écrasant: les points forts étant "Clownin'" de Barrere et quelques bonnes ballades de Fuller, "Don't Try So Hard" et "Loved and Lied To".
Le morceau d'ouverture, "Spider's Blues", conte une histoire amusante dans un style typiquement Little Feat. Quant à "Shake Me Up", c'est un Rock tout simplement! "Things Happen" possède un air introspectif, mais ça marche...Le Funk Rock de "Mojo Haiku" est assez dynamique avec une super rythmique, particulièrement le jeu de batterie de Richie Hayward. "Loved and Lied To" est fausse chanson d'amour entraînante avec une partie de slide guitar de toute beauté. Suit "Don't Try So Hard", un morceau conceptuel avec une grande voix et une énorme dynamique musicale, qui a des liens évidents avec la chanson précédente. Le morceau suivant, "Boom Box Car" est une autre histoire drôle assez simpliste musicalement, mais amusante. "Fast and Furious" n'est qu'un autre morceau de Rock très entrainant. "Livin' On Dreams" est musicalement complexe avec des riffs accrocheurs. La chanson "Clownin'", optimiste et engageante, donne envie de danser. Le petit bijou musical qu'est "Down In Flames" est une composition absolument magnifique avec des harmonies et les paroles complexes.
Alors que cet enregistrement ne semble malheureusement pas du même niveau que les précèdents albums, on y trouve quand même beaucoup d'airs percutants qui donnent envie de taper du pied. A noter au passage beaucoup de choeurs où Shaun Murphy, qui remplacera Fuller sur leurs prochains albums, brille vraiment.
Tout compte fait, "Shake Me Up" n'est pas indispensable, mais il est toujours agréable à écouter.
"Shake Me Up" est publié sur Morgan Creek comme l'était la bande originale du film "White Sands" de 1992 qui contenait une chanson de Little Feat appelé "Quicksand and Lies", mais ce label disparait peu après, et Little Feat se déplace d'un label à l'autre jusqu'à la création de Hot Tomato Records en 2002.
Fuller quitte le groupe en 1993, affirmant que les tournées le retiennent trop de temps loin de sa famille. Il a depuis rejoint une reformation de Pure Prairie League.
Il est donc remplacé par Shaun Murphy en Septembre 1993.
Shaun a chanté sur tous les albums récents de Little Feat et tout au long de 1993, elle a fait une tournée dans le groupe de Bob Seger avec Fred Tackett et Bill Payne.
Murphy commença sa carrière à Detroit, dans le Michigan, et plus particulièrement au théâtre, et elle avait reçu un contrat de disque avec le label Rare Earth, une division de Motown Records, en tant que membre d'un duo avec Meat Loaf.
Ce duo dissout, Murphy alla chanter et enregistra avec des artistes renommés tels que Eric Clapton et Bob Seger, avant de se joindre Little Feat en tant que membre à temps plein.

Le premier album de Shaun avec le groupe s'appelle "Ain't Had Enough Fun". En plus d'avoir du matériel spécialement écrit pour elle, pour augmenter le nombre de fans attirés par sa voix puissante hard sur les bords, sur les albums ultérieurs, "Under the Radar" et "Chinese Work Songs" voient Murphy devenir partie intégrante du groupe en partageant le chant et l'écriture avec Payne et Barrere.
L'album est dédié à la mémoire du concepteur de leurs pochettes, l'artiste Neon Park, décédé en 1993 après une longue bataille avec la maladie de Lou Gehrig. Le groupe continuera à puiser dans son portefeuille pour les couverture suivantes, ayant fait une promesse à cet effet dans les 'sleevenotes' de cet album.
C'est un disque à consonance Funky et Bluesy Cajun: C'est du pur Boogie Woogie, Blues et même Rock 'N' Roll. Il n'a aucune chanson de Jazz Fusion.
Avec l'ajout de Shaun Murphy, le son du groupe semble avoir été revitalisé. Sa voix est fantastique!
C'est la quatrième incarnation de Little Feat et, en laissant tomber Craig Fuller, le groupe réussit à vraiment changer et à rocker.
En déplaçant la chanteuse Shaun Murphy des choeurs vers le devant de la scène, le Feat se transforme en quelque chose qu'il n'a jamais été auparavant. Cela leur donne la possibilité de prendre une plus grande portée avec leurs chansons et donne à Paul Barerre et Bill Payne plus de place pour leur interaction vocale.
Cet album a des superbes moments et le groupe semble vraiment à l'aise dans son rôle de groupe Rock du bon vieux temps.
Toutes les chansons sont très bonnes (certaines, comme "Cajun Rage" et "Ain't Had Enough Fun", sont carrément géniales), mais on parle plus désormais du son de Little Feat que le sujet de ses compositions.
Et tandis que Murphy donne parfois aux groupe un éclat 'péquenaud' un peu douteux, Little Feat rocke parfaitement et cet album est brillant.
Cet album est vraiment sous-estimé et assez peu apprécié. Pourtant, il combine le meilleur de ce qui fait que le Feat est connu: du grand 'songwriting', de fantastiques spectacles musicaux et du cajun bien gras, du groove style bluesy que le groupe produit mieux que n'importe qui d'autre.
Ce fut un coup de génie de demander à Shaun Murphy de rejoindre le groupe car sa voix devait absolument être entendue et elle ajoute un son déjà puissant.
Comme la plupart des albums du Feat, il faut l'écouler plusieurs fois pour apprécier pleinement la complexité et l'art qui entrent dans la fabrication d'un album de Little Feat et cela est un des grands albums qu'ils ont fait dans leur longue et fructueuse carrière de trente années.
La décision d'amener Shaun Murphy à bord avec une nette tendance sur cet album vers un groove New Orleans a vraiment revitalisé le son du groupe et fait de l'album le meilleur depuis "Let It Roll". "Shake Me Up" a été généralement considéré comme une déception après quelques disques solides en 1988 et 1990.
Sur ce nouvel album, le groupe met l'accent sur ses points forts avec les irrésistibles grooves rythmiques emmenés par l'un des meilleurs batteurs de Rock, Richie Hayward, la guitare slide bluesy de Paul Barrere et le songwriting agréable, comme d'habitude fait par plusieurs membres du groupe, avec le clavièriste Bill Payne comme contributeur le plus fréquent.
Co-écrivant beaucoup de chansons sur l'album, Bill Wray co-produit l'album avec Payne. Fait intéressant, Bill Payne est connu pour avoir contribué à la facette jazzy du son de Little Feat, mais le nouvel album ne vient à ce son que sur un morceau lent et quelques cordes de type Steely Dan par ci; par là.
Les choses commencent avec une chanson signée Bill Payne / Bill Wray appelé "Drivin' Blind", qui sert à introduire la voix de Murphy, et avec son accordéon de style Cajun, elle montre un peu la saveur de la Louisiane de l'album.
Paul Barrere, ces dernières années, a été une voix importante dans le groupe, et il est le chanteur principal sur "Blue Jean Blues", qui possède plus du son classique de Little Feat, avec sa guitare slide au premier plan.
Un des morceaux les plus forts est "Cadillac Hôtel", qui met en lumière Shaun Murphy, et qui combine plusieurs des marques sonores de Little Feat, dont le séduisant boogie beat et quelques-uns des changements d'accords jazzy de Bill Payne.
Même s'il y a une chanson appelée "Cajun Rage", le groove New Orleans atteint son apogée sur une autre appelée "Romance Without Finance", chantée par Shaun Murphy.
La façon dont tout est réuni fournit un bon exemple des raisons pour lesquelles les membres de Little Feat ont été tellement demandés au cours des années en tant que musiciens de studio.
Aussi avec l'influence de la ville de Crescent City, il y a "All That You Can Stand". Dans ce cas seulement, il ressemble au vieux disque "the Night Tripper" de Dr. John.
La mélodie la plus lente est "Borderline Blues", un morceau de bon goût qui porte les marques de songwriting de Bill Payne, même s'il partage le crédit avec Murphy, Wray, Tackett et Barrere.
"Ain't Had Enough Fun" est peut-être la plus grosse surprise de l'album. C'est un morceau acoustique, influencé par le gospel dont les paroles sont une célébration à la bonne vie. L'album se termine avec sa seule reprise, une version contagieuse et rythmée du Hit de Ray Charles "Pretty Good Love".
Le groupe est à son meilleur funky, avec l'ajout d'une section de cuivres qui surgit ici et là dans l'album.
Si la première écoute de cet album incroyable ne vous accroche pas, fermez les yeux et imaginez un voyage tranquille sur une autoroute Américaine avec cette musique et les cheveux flottant dans le vent ...alors, soit vous êtes sourd, soit vous ne savez pas conduire, ou autre chose... mais c'est un disque magnifique, plein de sentiments bluesy, de progressions groovy, et quelques merveilleux travaux vocaux.
Si vous aimez le Rock ou le Boogie ou si vous aimez le 12-bar Blues, achetez-le! Mais si vous préférez le Jazz, achetez les albums précèdents.