

MC5 (Motor City Five) est un groupe de Rock Américain, souvent considéré comme le précurseur du Punk Rock et du Hard Rock. Avec les Stooges, MC5 fait figure de gardien du temple du rock brut et provocant.
Le MC5 pourrait se résumer à une seule devise 'Sex, Drugs, et Rock' N' Roll'. Anti-conformiste, agressif, définitivement punk dans l'âme, le groupe de Detroit, renommée pour ses automobiles et ses groupes de Heavy Metal, était surtout réputé pour ses shows incendiaires, qui se terminaient souvent en bataille rangée. Aussi, trois albums auront suffi, entre 69 et 71 à les faire entrer dans l'histoire, peut-être pas vraiment comme ils l'auraient souhaité.
Réputé pour ses performances scéniques explosives, le groupe a pourtant eu une carrière professionnelle très courte et fut rapidement oublié par ses contemporains. Souvent cité comme influence majeure par les groupes Punk de la fin des années 1970, il acquiert toutefois plus tard un statut de "groupe culte" qu'il conserve encore aujourd'hui. Groupe culte au même titre que les Stooges ou les Flamin'Groovies, le MC5 a développé un Rock Garage sans aucune concession. Leur morceau le plus connu, "Kick Out The Jams", a été repris par de très nombreux artistes.
Créé à Lincoln Park près de Detroit, dans le Michigan, en 1964 par les guitaristes Wayne Kramer et Fred Smith en tant que the Bounty Hunters, ils recrutent le chanteur chevelu Rob Tyner au chant (à l'origine, il voulait être leur manager) le bassiste Pat Burrows, et le batteur Bob Gaspar qui fréquentent encore tous l'université.

L'histoire du groupe commence par une amitié entre deux lycéens Américains, tous deux chanteurs et guitaristes, Wayne Kramer et Fred Smith. Passionnés très tôt par le Rock and Roll naissant, ils forment, encore adolescents, chacun leur propre groupe Rock.
Fort d'un succès local bientôt suffisant pour vivre de leur musique, les musiciens engagent en tant que bassiste le jeune Rob Derminger, un ami du frère de Kramer, impliqué dans la scène Beatnick de Detroit.
Rebaptisé Rob Tyner, ce dernier propose de changer le nom du groupe en "Motor City 5" (en référence à Detroit, surnommée "Motor City", voir le classique "Motor City Is Burning" de John Lee Hooker, et dont l'économie repose entièrement, à l'époque, sur cette industrie, ainsi qu'au nombre de musiciens qui composent le groupe), avant de le quitter, la veille d'un concert, à cause de ses difficultés à apprendre la basse.
Devant les nombreuses défections de musiciens dues à l'appel de l'université et de métiers plus stables, les membres les plus décidés des deux groupes unissent leurs forces en 1964 au sein des "Headhunters", puis des the Bounty Hunters. Avec le temps, cependant, Smith et Kramer commencent à expérimenter avec le feedback et la distorsion, ce qui précipitent l'éviction de Burrows et de Gaspar au cours de l'Automne 1965, remplacés par le bassiste Michael Davis et le batteur Dennis Thompson.
Début 1965, Tyner réintègre le groupe, cette fois au poste de chanteur. À cette époque, la plus grande partie des membres du MC5 sont encore à l'université, et le groupe ne joue que des reprises, ce qui n'empêche pas sa musique, très énergique et inspirée du Rock and Roll comme du Free jazz, d'attirer un public assez nombreux.

Les choses sérieuses commencent en 1966 quand ils rencontrent celui qui va devenir leur manager et tête pensante, John Sinclair, poète hippie, activiste, chroniqueur et fondateur d'un journal underground, fondateur des White Panthers, l’équivalent blanc des Black Panthers, condamné plusieurs fois pour possession de marijuana. (C'est une grande figure de la contre-culture de Detroit et il avait déjà purgé deux peines de prison pour des infractions liées à la marijuana.)
Au programme des White Panthers: abolition de l’argent et de la conscription! Rien que ça!
C'est une véritable déclaration de guerre envers le gouvernement Américain, alors quelque peu en 'difficulté' avec le Vietnam.
Plus amateur de Jazz que de Rock, Sinclair était pourtant à la recherche d'un Rock 'N' Roll band comme moyen idéal pour tourner un grand nombre de jeunes sur les possibilités de changement. Il accepte donc de devenir leur 'guide' au sein de son association underground 'Trans-Love Energies'. Très impliqué à l'extrême gauche, Sinclair a une grande influence sur le groupe, dont les concerts deviennent très provocateurs: Ils montent sur scène drapés dans des drapeaux Américains, appel à la révolution, meurtre simulé du chanteur... Les musiciens commencent également à consommer des quantités importantes de drogues, surtout du cannabis et du LSD.
En 1966 à Detroit, le groupe se compose alors de Rob Tyner (chant), Wayne Kramer (guitare), Frederick "Sonic" Smith (guitare), Michael Davis (basse) et Dennis Thompson (batterie).Il apparaît pour la première fois sur le 45 tours "I Can Only Give You Everything".
A l'Eté 1968, le groupe se produit sur la scène du Yippies' Festival of Life, évènement organisé en opposition à la Democratic National Convention. Dans le public se trouve le directeur exécutif Danny Fields du label Elektra Records, Danny Fields qui les signera quelques mois plus tard.
Jouant presque tous les soirs dans les environs de Detroit, le MC5 gagne bientôt une réputation sulfureuse, relayée par la presse locale qui compare le groupe à un cataclysme naturel.
MC5 joue régulièrement en première partie de grands groupes tels que Cream, Big Brother ou Blood Sweat And Tears et leur fait de l'ombre.

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Après les émeutes de Detroit de 1967, les membres du groupe s'étaient installés dans la ville voisine de Ann Arbor. Remarqués par Jac Holzman, PDG d'Elektra Records, l’audacieux label de Los Angeles qui a déjà les Doors à son catalogue, leur premier album sera d'emblée enregistré live au Russ Gibb's Grande Ballroom de Détroit, les 30 et 31 octobre 1968 et sortira en 1969 sous le titre de "Kick Out The Jams". Par ses apports free, le disque est étonnant pour un groupe de Detroit et les place à part, entre Sun Ra et les Stooges. Aujourd’hui encore, son écoute est rafraîchissante.
En 1968, Trans-Love Energies avait sorti un single, avec deux morceaux originaux "Lookin at you" et "Borderline". Les premiers pressages furent épuisés en quelques semaines, et le disque atteignit plus de 7000 ventes à la fin de l'année.
Le groupe ne se révèle vraiment qu'en 1968, avec cette sortie mythique de "Kick Out The Jams". C'est l'avènement (plutôt chaotique) du rock puissant, furieux et politisé, proche à la fois des Who et du free jazz de John Coltrane. Ce brûlot live sans concession marquera définitivement l'histoire de la musique rock en rendant compte sans fioriture de la puissance et de la subversion qui accompagnaient les prestations scéniques des MC5.

Bien que l'album atteigne le Top 30 national, les détaillants, surtout la chaîne de l'Hudson, refusent de transporter les copies du fait de l'enregistrement du cri de bataille de Tyner en introduction de "Kick Out the Jam, motherf*ckers!".
Pour essayer de limiter les dégats et contre la volonté du groupe, Elektra a ainsi publié une version censurée de l'album, en remplaçant ce juron par "brothers and sisters".
Mais le groupe n'est pas connu que pour sa musique. Il y a cette violence qui les entoure, ce public de freaks incontrôlables, qui les suit partout, provoquant dans leur sillage, chaos et destruction. L'agressivité et le chaos inhérents au combo contribuent à leur (im)popularité, au point d'être boycotté outre-Atlantique. Le MC5 est aussi vite boycotté sur l’ensemble du territoire Américain. Il est difficile de trouver une salle lorsque l'on sait que chaque concert se termine en émeute. De plus, le Five commet quelques gaffes et brouille Elektra avec une chaîne de disquaire qui retire immédiatement de ses rayons tous les disques de la compagnie.
Le MC5 affiche des positions gauchistes de plus en plus marquées, appelant à la révolte les ouvriers et les employés. Ces provocations, ajoutées à la consommation de drogues, attirent sur eux l'attention de la justice Américaine.
Le groupe est remercié par son label. Ils signent avec Atlantic, mais Sinclair est arrêté par le FBI et jeter en prison, pour une sombre histoire de stupéfiants, jamais très bien éclaircie. John Sinclair est condamné à dix ans de prison pour deux joints ; Lennon en fera une chanson en 1972 (sur "Sometimes In New York City").

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Le groupe perd donc son mentor et quitte Elektra pour Atlantic. John Landau (futur manager-producteur de Bruce Springsteen et alors journaliste à Rolling Stone) prend la relève et produit en 1970 "Back In The USA", le second album, un parfait manifeste du style "garage" (fort, efficace et peu sophistiqué). Cette fois, le MC5 nous livre un album de rock straight. Plus de free jazz à l’horizon et c’est un peu dommage. Le son est presque devenu trop propre. Sur cet excellent album studio figure une version du morceau "Lookin at you".
Le groupe part en tournée en Grande-Bretagne où ils ont eu beaucoup de succès. Le 25 Juillet, ils vIennent pour le Mick Farren's Phun City Festival à Ecclesden Common, Worthing, bien que, par la combinaison d'une mauvaise organisation et le mauvais sort, celui-ci devient un festival gratuit.
Malgré cela, et malgré leur dettes, MC5 fait son show habituel!
Le lien avec Farren allait devenir un point important. Des années plus tard, lorsque Kramer est allé en prison pendant deux ans pour possession de drogue, ce fut Farren qui récolta de l'argent pour sortir Kramer avec quelque chose pour l'aider à se réinstaller.
Avec une chaude réputation dans l'ensemble du Royaume-Uni et en Europe, la conquête de ces territoires est la prochaine grande étape pour les cinq

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Le groupe confirme ainsi sa réputation de groupe révolutionnaire, ancêtre du Rock Punk.
En 1971, ils publient leur troisième et dernier album sur le même label, "High Time", dans la lignée du précédent, juste à temps pour se séparer en beauté, rongés par les dissensions internes. Le succès va en diminuant et les problèmes de drogues minent malheureusement le groupe et sa cohésion.
Le coup fatal est porté par Atlantic qui les laisse sans sociéré d'enregistrement, ni manager, plus de John Landau ou Danny Fields pour les soutenir.
Tout va mal, il n'y pas d'argent, ils sont loin de chez eux, de leurs fans, de leur pays et ils ont perdu le lien spirituel qui les relie à la musique.
La seule chose qui les tient encore ensemble est Ronan O'Rahilly, qui devient ostensiblement leur manger à partir de 1972 et le propriétaire du navire pirate Radio Caroline.
L'épopée sauvage du Motor City Five s'achève donc en 1972, après une ultime tournée.
L’absence de succès, les mauvaises drogues et cette propension à entraîner des catastrophes auront eu raison d’eux. Leur passage à Paris, par exemple, se résumera à deux chansons jouées et à une bagarre de deux heures avec les C.R.S. avec Ron Asheton (ex-Stooges).
Pendant la tournée Anglaise de Février 1972, le bassiste Michael Davis (abus d'héroine) est remplacé successivement par Steve Moorhouse puis par Derek Hugues pour le reste de la tournée Européenne qui passera par la France.
Le malaise au sein du groupe persiste et en Novembre 1972, Dennis Thompson puis Rob Tyner s'en vont.
Après avoir tenté de relancer le Motor City Five en intégrant un nouveau batteur, Richie Dharma et pris à leur compte le chant pour la tournée en France et en Scandinavie, Wayne Kramer et Fred "Sonic" Smith reviennent aux États-Unis, jouent un dernier concert au Grande Ballroom de Détroit puis arrêtent définitivement le moteur du Five dans la nuit du 31 décembre 1972, pour seulement 500 dollars.

Après la dissolution du MC5, Rob Tyner, le chanteur, abandonne pour écrire de la science-fiction, mais il.enregistrera quand même avec la formation Anglaise, Eddie and the Hot Rods.
Leur plus grand hit fut sans aucun doute le légendaire "Kick Out The Jams" qui, accompagné de son fameux "Motherfucker" fut censuré pour ses paroles injurieuses. Le groupe MC5 fut l'un des précurseurs de la vague Punk. Certains puristes de la classification les définissent comme faisant partie du mouvement Protopunk.
Dennis Thompson, le batteur, continuera une carrière musicale en formant New Order (version US) en 1978 avec Ron Asheton, le guitariste des Stooges avant que tous deux ne s'associent aux musiciens Australiens de Radio Birdman pour fonder l'éphémère mais brillant New Race en 1981.
Michael Davis a joué avec Ron Ashton dans Destroy All Monster et a servi deux ans pour possession de drogue.
Rob Tyner est décédé en 1991. Il disparaît effectivement le 26 Septembre 1991, suite à une crise cardiaque, après un album solo, Bloodbrothers (1990). Il a été enterré dans un Tshirt de MC5.
Fred "Sonic" Smith retrouva, en 1978, un instant la flamme avec un groupe nommé Sonic's Rendez-Vous Band composé du batteur Scott Asheton (ex Stooges et frère de Ron), du guitariste Scott Morgan ( ex Rationals présent sur les sessions de High Time) et de Gary Rasmussen à la basse pour créer notamment le percutant morceau "City Slang". Il collabore un temps avec Iggy Pop, mais il décède d'une crise cardiaque le 4 Novembre 1994, laissant une veuve célèbre, la chanteuse et poétesse punk rock Patti Smith.

Wayne Kramer (l’autre guitariste, sans doute le plus charismatique des deux) poursuivra jusqu'au début du nouveau millénaire une carrière principalement solo flirtant avec le hardcore, côtoyant aussi, à l'occasion, Scott Morgan ( Sonic's Rendez-Vous Band), Denis Tek (Radio Birdman et New Race) au sein de Dodge Main en 1996.
Kramer croupit deux ans en prison à Detroit pour une affaire de drogue et monte, dès sa sortie, un groupe avec Johnny Thunders, Gang War ; mais leurs deux réputations leur ferment les portes du métier. En 1995, cependant, il est de retour avec quelques rescapés du mouvement grunge.
Kramer fait, en 1995, un album solo, intitulé "The Hard Stuff", le premier d'une série de nouveaux efforts pour le label punk Epitaph.
Il partagera aussi son temps entre certaines obligations contractées envers l’administration pénitentiaire et des expériences musicales variées telle qu'une participation à Was (Not Was).
En 2003, Wayne Kramer, Michael Davis et Dennis Thompson formeront DKT-MC5 pour une série de concerts annoncés comme une célébration de la musique des MC5, auxquels se joindront Ian Astbury (The Cult), Lemmy Kilmister (Motorhead), Dave Vanian (Damned) et Nick Royale (Hellacopters). En 2006, c'est avec la chanteuse Lisa Kekaula (the Bellrays) que les trois vétérans se lancent dans une nouvelle tournée européenne.

Un DVD "Sonic revolution: a celebration of the MC5" témoignera de l'évènement.
Discographie:
1969 : Kick Out the Jams
1970 : Back in the USA
1971 : High Time
sources: wikipedia,.fluctuat.net, allmusic