
Annexus Quam est un groupe psychédélique expérimental qui a émergé de la scène Allemande 'Cosmic Rock' au cours de la fin des années 60 pour enregistrer une paire d'albums qui variait du jazz progressif et fusion à la pure improvisation. Leur nom, qui se traduit approximativement par 'connexion' ou 'connexion comment', évoque leur intention de connecter de nombreux types de musique à la fois classique et nouvelle.
Le groupe a été classé parmi les plus innovants des groupes de Krautrock Underground qui, comme Organisation, construisent les bases d'un nouveau type de musique sur le côté cosmique de Jazz Fusion.
Annexus Quam est, par conséquent, un groupe de Krautrock bien influencé par le Jazz qui délivre des sons inventifs ambitieux.
Ses racines géographiques viennent de Kamp-Lintfort, une banlieue de Düsseldorf à partir de 1967.
Le groupe commence initialement sous le nom Ambition of Music en Septembre, jouant un mélange créatif assez typique de Hippie Rock.
En 1968, le groupe fusionne avec un fanfare évangélique locale pour ajouter un Jazz plus 'free form' de trompettes, trombones, et basson à l'ensemble, une sorte de Jazzkraut.
Ils décident de former un groupe de 'Cosmic Rock' pour développer plus avant leurs propres idées musicales et mettre l'accent sur le côté bien sympathique de leur musique. Le groupe pratique alors un mélange de Jazz, de Rock, d'avant-garde et de musique psychédélique.
En 1970, le groupe, maintenant en septet, est rebaptisé Annexus Quam et il tourne beaucoup en Allemagne ainsi que plusieurs concerts au Japon (dont quelques jours à l'Exposition universelle d'Osaka).

Le premier morceau de Annexus Quam (enregistré pendant les sessions de leur premier album) est l'uniquement ethnique "Kollodium", présenté sur l'excellente compilation "Ohrenschmaus". C'est maintenant une rareté qui vaut vraiment le détour, montrant leurs racines, un genre de dispositif comme un Third Ear Band cosmique, avec un étrange clin d'œil au Between des origines ou à Limbus.

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En Septembre de cette année, ils enregistrent le matériel pour leur premier album. "Osmose", avec sa couverture complexe multi-dépliante d'images variables, est devenu l'un des premiers disques sur le légendaire label Ohr et il est paru vers la fin de l'année.
Osmose" est plus fascinant, encore plus cosmique que "Kollodium", avec beaucoup de guitare et l'utilisation inhabituelle des instruments de Jazz (le travail de trombone est extraordinaire, par exemple) dans ce qui est vraiment une musique axée sur le Rock.
C'est un excellent exemple de la direction Psyché Jazz Rock dans la scène Kraut des débuts.
La force de ce premier album représente certainement la fusion entre la 'Cosmic' Music et le Jazz Rock. Leurs étranges improvisations psyché sont mélangées avec des effets space / electronic bizarres.
Les instruments à vent (principalement la flûte et la trompette) sont associés à l'orgue électrique et les parties de guitare électrique classiques. Ces combinaisons offrent un ensemble musical tout à fait cohérents. Les percussions fortes et l'utilisation de la flûte créent une atmosphère quelque peu mystique.
Les morceaux plus longs présentent un mélange du Pink Floyd d'origine (style "Careful With That Axe, Eugene") avec le Jazz Rock proche de Nucleus et les premiers albums de Soft Machine. La musique coule librement dans des directions inattendues et peut probablement sembler trop décousue ou trop expérimentale pour certains. Elle évoque un monde de rêve plein de scènes étranges et fascinantes.
C'est un album presque entièrement instrumental avec juste quelques mélodies vocales par-ci par-là. The sept membres du groupe jouent une grande variété d'instruments, dont la flûte, le saxo, la clarinette, le trombone, la basse, l'orgue et la guitare, la plupart d'entre eux jouant aussi des percussions. Le son est essentiellement détendu avec quelques passages psychédéliques.
Quatre chansons, deux courtes et deux très longues avec de l'improvisation tout du long, des textures spacieuses, des voix bizarres, et beaucoup d'exploration:
La première chanson "Osmose I" au rythme lent et régulier avec quelques influences psychédéliques, est courte mais Heavy, sonnant comme Pink Floyd qui ferait une lente marche d'enterrement. Les parties de batterie rappellent même le style des débuts de Nick Mason, lent mais envoûtant.
Elle s'ouvre avec des cuivres timides et une flûte pendant une minute. Ensuite, la guitare, l'orgue et les percussions entrent dans ce paysage sonore psychédélique. Différents sons planants suivent avec des mélodies de cuivre plus détendues.
Le second morceau "Osmose II" est une sorte de Rock psyché plus uptempo, plus upbeat, avec des percussions et des mélodies vocales entêtantes et des orgues hébétés accompagnant une impulsion de charmeur de serpents.
"Osmose III" qui rappelle un peu par moment la chanson ''Careful With That Axe, Eugene'' de Pink Floyd, dure plus de dix minutes et termine la première face de l'album. Deux cuivres, des percussions et de la guitare jouent durant une minute avant que l'orgue ne fasse son entrée. Puis viennent les mélodies vocales après trois minutes dans ce morceau de détente et de rêve. Le son est excellent et la guitare et la flûte dominent les cinq dernières minutes avec ce rythme détendu.
La seconde face ne comporte qu'une chanson, "Osmose IV" qui est une longue suite, avec une sensation de Doo-Wop, de plus de dix-huit minutes. Elle ouvre avec un piano sur une mélodie pleine de percussions et de cuivres accrocheurs et ensuite vient la guitare. Après un peu plus de six minutes, la chanson se calme avec le reour de la plupart des percussions et d'un court solo de batterie qui ressemble au solo de batterie dans la chanson "The Grand Vizier's Garden Party'' de Pink Floyd ("Ummagumma"). L'arrivée d'une flûte apès environ onze minutes contribue à créer un son agréable. Pour les deux dernières minutes, la mélodie s'arrête et des sons différents vont et viennent jusqu' la fin.
En conclusion, ce disque est une sorte de Fusion très Space d'avant-garde, Rock, Jazz, et l'utilisation inhabituelle d'effets psychédéliques de studio, quelque part entre Ash Ra Tempel et peut-être Kollektiv; c'est de la space music pure, et "Osmose" est considéré par beaucoup comme l'un des plus beaux albums du label Ohr. En quelque sorte, ce serait comme prendre les sections instrumentales jazzy d'"Atom Heart Mother" Pink Floyd et les transformer en Kosmische!
Cet album est resté largement inaperçu, inconnu et enterré sous le poids de quarante ans de l'histoire du Rock. Pas de titre essentiel, mais un excellent disque qui ne dépareille pas à côté de Nucleus, Soft Machine et autre Dzyan.
Le groupe a joué plusieurs festivals de jazz au cours des deux années suivantes, et après quelques changements de line-up et mouvements du personnel, ils sont retournés en studio en quintet en mai 1972 pour enregistrer l'album "Beziehungen", publié par Ohr plus tard cette année.

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Annexus Quam fait donc face à quelques changements de personnel et devient un quintet: Hans Kämper (trombone, guitare espagnole, flûte), Harald Klemm (cithare, tabla, bendira, guitare) , Peter Werner (guitare, percussions), Ove Volquartz (saxophones ténor / soprano, flûte) plus un nouveau venu Martin Habenicht (basses).
Après "Osmose", la formation subit un changement radical de style: le groupe s'est débarrassé de sa section de percussion permanente, la batterie et les instruments électriques et il s'est axé davantage et résolument sur une élaboration plus 'Free' des cuivres et des flûtes en renforçant son potentiel avant-gardiste.
Le groupe s'est tourné progressivement vers la musique de Jazz expérimental, abandonnant pour un style d'improvisation essentiellement Free.
Cette formation réduite enregistre "Beziehungen", un effort beaucoup plus jazzy qui se dirige droite vers le Free Jazz, mais en conservant la touche inventive typique du groupe. La musique est presque entièrement devenue free-jazz, abandonnant beaucoup du délicieux Jazz Rock Psyché du début.
C'est un album délicat à analyser, les titres variant entre Free Jazz sans compromis et expériences psychédéliques abstraites.
Le groupe semble avoir tenté de combiner les éléments de Fusion du premier album avec des improvisations Free.
Dans cet ordre d'idée, le groupe a clairement pu mieux mettre en évidence son talent à créer et à développer des atmosphères comme la conjonction des individus au lieu de chercher un son collectif plus compact.
Cependant, "Biziehungen" est la continuité logique du premier album. C'est un album étrange, mais son excellence musicale en termes de style Prog Krautrock est parfaitement breveté. Enregistré en 1972, il est plus élaboré, plus évident avec une approche d'improvisation plus accomplie.
Les choses commencent bien avec le joli et doux "Trobluhs el E Isch", un morceau s'appuyant doucement sur des textures partiellement définies qui comportent des dialogues vifs entre la dualité mélancolique trombone et saxo, rejoints plus tard par les accords de guitare jazzy d'un duo de guitares, un peu de lignes de basse mélodieuse contrôlées et des percussions préparant une base harmonique pertinente dans une veine presque cosmique.
En fait, ce morceau est lié aux aspects les plus calmes du premier album. Cela parait un peu dissonant, même le bruit des gens versant des boissons et autres sons étranges. Pas beaucoup de mélodie.
"Leyenburg" est une improvisation de vingt minutes (divisée en deux parties) sans aucune structure, point d'arrêt tonale ou harmonies apaisantes. Un peu comme l'instrumental "Trout Mask Replica" de Captain Beefheart. Le dialogue apparemment aléatoire entre les instruments crée un nouveau genre de langage qui frappe et intrigue, même s'il est toujours inintelligible:
-L'atmosphère grisâtre du premier morceau est remplacée par l'impénétrable "Leyenburg 1", un exercice s'ouvrant sur la basse suivie des cuivres, mystérieux bien que délicieux sur le mélange free jazz / jazz de chambre contemporain. Tout s'arrête et on entend la respiration des gens et d'autres bruits étranges. La basse et le saxo reviennent de plus belle. Puis cela s'arrête presque à nouveau avec des sons complexes. Le sax dissonant est de retour ainsi que des palpitations de la basse et le reste de la chanson s'écoule lentement.
Une fois de plus, le saxophone et le trombone se livrent à des dialogues qui fixent des arrangements pertinents pour le développement du morceau, mais cette fois la structure est moins solide.
Les plus de seize minutes de "Dreh Dich Nicht Um" possèdent des traits de Free Jazz similaires en son milieu, mais il offre aussi d'agréables arpèges de guitare acoustique dans les sections au début et à la fin. Le morceau est construit autour de guitares.
Le morceau s'active avec une structure languissante hypnotique de guitares rythmiques (dont l'une est espagnole) et les ornements subtils de la basse qui établissent un soupçon délicat aux atmosphères de Jazz: le facteur Jazz est d'abord capitalisé par la flûte, puis par le saxo.
Le saxophoniste Ove Volquartz brille comme il ne l'avait jamais fait auparavant: quand son saxo est seul, il sait comment en disposer même dans les instants où le vide est utilisé.
L'ambiance psyché paresseuse rappelle Mythos et Dom, deux autres formations de Kraut obscure inspirées par le côté pastoral rêveur des premiers Floyd. Cela sonne bien. La basse entre en jeu au bout de trois minutes suivie de la flûte. Un peu plus tard vient le sax jusqu'à ce qu'il soit tout seul. Suivent des sons étranges. Puis, retour des guitares et de la flûte suivies de la basse.
Les pulsations douces affichées par les deux guitares apportent une ambiance exotique semblable aux moments ethniques d'Amon Düül II ou d'Agitation Free (sans la batterie, cela va de soi).
-"Leyenburg 2" reprend la même détermination d'avant-garde que "Leyenburg 1" avec des sons expérimentaux et du saxo pendant un peu plus de deux minutes, jusqu'à ce que le mariage du trombone et de la contrebasse ne jette les bases pour la coda contrôlée qui s'estompe trop tôt.
En conséquence, les deux albums du groupe sont deux efforts remarquables qui ont parfaitement contribué au développement de la scène Krautrock.
On sait peu de chose sur la suite du groupe après cela car il n'a jamais sorti d'autres albums.
Discographie:
Osmose 1970
Beziehungen 1972
sources: Prog Archives