BLACKWATER PARK (Bio)

Venez lire ou déposer ici vos biographies de musiciens ou de groupes, vos chroniques d'albums autres que l'album de la semaine.

BLACKWATER PARK (Bio)

Messagepar alcat01 » 06 Mai 2015, 15:40

Image

Image

Blackwater Park est encore un autre de tout ces groupes de Rock Allemand avec un chanteur Britannique, comme Epitaph et Lucifer's Friend par exemple, à émerger dans les années '70.

En effet, alors que trois des quatre musiciens du quatuor étaient Allemands, de nombreuses personnes, dont eux-mêmes, spéculèrent sue le fait qu'ils avaient un Anglais dans le groupe, Richard Routledge.
Partageant les tâches de guitare avec Michael Fechner, mais aussi chanteur du groupe, Routledge est également épaulé par Andreas Scholz à la basse, ancien membre de Murphy Blend récemment démantelé, et Norbert Kagelmann, à la batterie.

Ce groupe obscur a émergé de la scène underground de Berlin et cette formation peu connue a enregistré son seul et unique album, "Dirt Box", dans les Windrose Studios au cours de Décembre de 1971 et l'album a été publié prr BASF en 1972.
Le nom du groupe vient du nom de la demeure de style gothique du livre 'The Woman in White' de Wilkie Collins.

Et le véritable épicentre de "Dirt Box" est le travail de guitare de Michael Fechner:
Des riffs gras et agressifs se mélangent avec un grain du Black Sabbath du début, et des progressions d'accords complexes des deux guitaristes en font un album exceptionnel agréable à écouter.
Pourtant, il sait aussi se fondre avec les autres aspects de l'album pour rendre sa place dominante un peu plus subtile; par exemple, sur les morceaux "Mental Block" et "Dirty Face", là où la mélodie des guitares correspond à celle de l'apparition de l'orgue Hammond.

Cet album semble surtout mal étiqueté, car catalogué comme du 'Kraut Blues Heavy Prog!!!...', ou quelque chose comme ça, mais c'est plutôt du Heavy Rock Proto Metal dans une veine plus proche de Trapeze ou de Black Sabbath.
Pas trop Prog, pas trop Kraut; Des riffs accrocheurs combinent avec une section rythmique groovy, funky et même heavy.
Les vocaux sont uniformément forts, mais les paroles sont plutôt simples et assez fastidieuses.

Ceci posé, tout comme beaucoup de leurs contemporains au cours des premières années du Krautrock, Blackwater Parc combine des éléments provenant de plusieurs sous-genres de Rock existants et le bourgeonnement combinés pour construire leur son complexe: Hard Rock, Blues Rock, le Jazz Rock (à toute petite dose), Acid Rock, Prog Rock (en quantité infime), et même Proto Metal.
Le groupe délivre surtout un captivant et efficace bluesy Heavy Rock "trip" avec beaucoup de riffs incisifs de guitare, des arrangements progressistes de l'orgue Hammond, des vocaux mélodiques et heavy et des effets psychédéliques qui font partie du mixage.
Pour les fans de guitare, de formule Rock à saveur Blues Heavy Rock, leur son pourrait être comparé à celui de groupes comme Free, Armaggedon, Edgar Broughton Band, ou même un Deep Purple un peu plus Rock et bluesy, avec une Hammond moins virtuose mais plus mélodique et une voix plus énervée que celle de Gillan.

Blackwater Park possède un certain charisme principalement grâce aux vocaux de Routledge, mais il y a aussi un sentiment qui prévaut tout au long de l'album, c'est que le son de base a été conservé purement et simplement.
Le songwriting de Blackwater Park va quasiment dans le même sens:
Le matériel écrit par Fechner et Scholz ("Mental Block", "Rock Song" et "Indian Summer") semble le meilleur, rappelant un peu l'éclat d'Armaggedon. Le matériel de Routledge tend plus vers le Boogie Blues et ressemble un peu plus à Free, et il a également écrit toutes les paroles.

Parfois, l'album ressemble à beaucoup d'autres groupes de cette époque, et parfois même, par endroits, ça traîne quelque peu. Mais, comme ces sensations sont rares, le reste de l'enregistrement fait oublier ces petites déconvenues.
Le disque a beaucoup de qualités mais il a aussi quelques défauts, et la seule véritable et grande surprise est une reprise des Beatles appelé "For Noone" (orthographiée de cette façon dans le disque).

Une mention toute spéciale peut être décernée à l'excellent guitariste qui conserve le son acide propre au Rock psyché et un grain de saturation chaud et puissant, caractéristique du Rock de ces annérs-là.
Les autres instruments suivent et assurent, mais pas tout à fait dans la même ambiance ou l'effet créé par les guitares.
L'atmosphère générale de cet album n'engendre cependant pas la monotonie, mais plutôt la bonne humeur, ce qui accroît d'autant plus l'envie de découvrir "Dirt Box".

La musique est très uptempo avec des mélodies accrocheuses et des guitares Hard tranchantes, et de temps en temps, un certain Hammond se manifeste, plus en toile de fond, à l'exception du morceau d'ouverture où la musique est plus un Hard Rock avec quelques tendances prog ici et là.
Les parties vocales de Richard Routledge, très sûr de les possibilités de son chant, démontrent un excellent travail sur cet album.
Il y a certaines similitudes avec des groupes comme Goliath, May Blitz ou encore Walpurgis.

Image

https://mega.co.nz/#!WMt1EZRC!ObrmETC9C ... Vor6KruRTg
muro

A noter tout d'abord que l'artwork de la couverture de l'album est assez bizarre, mais intéressant.

"Dirt Box", sorti sur BASF, contient six titres originaux de qualité et une reprise non négligeable des Beatles '' For No One ", qui sonne bien différent de l'original.

L'album commence très fort avec "Mental Block", une chanson mid tempo, contenant de sérieux riffs de guitare qui rappellent Free; la chanson dispose de bons riffs qui jamment, des torrides solos de guitare, et un orgue Hammond aéré ouvrant le chemin pour le chanteur et pour des effets supplémentaires. Ce morceau sonne franchement comme Atomic Rooster ou Uriah Heep, c'est certainement le morceau le plus 'prog' de l'album.
Il est suivi par deux autres excellents morceaux, "Roundabout" et "One's Life" où le guitariste Michael Fechner fait un excellent travail, en véritable virtuose de la guitare qu'il est:
Des riffs puissants guident l'auditeur à travers "Roundabout", un bon Blues Rock agressif avec une intro un peu psychédélique qui fait penser soit à Free, soit à Cactus sous tranquillisants. Les paroles sont assez mauvaises cependant.
"Roundabout" est plus uptempo et plus Heavy que "One's Life".
Des morceaux énergiques comme "One's Life" et "Indian Summer" mélangent des tendances post psych avec des accents funk prémonitoires de futurs groupes tels que Captain Beyond ou Armageddon, mais "One's Life" rappellerait aussi plutôt Cream.
La guitare et la batterie ouvrent la voie au début et la guitare est assez Heavy sur "Indian Summer", une piste très bluesy de quelques 6 minutes.
L'album prend ensuite un son Heavy Blues avec "Dirty Face" explorant le royaume du Boogie Blues avec du piano et un boogie piano, mais surtout et toujours de gros travaux de guitare. C'est une sorte de précurseur sonore de l'œuvre de David Coverdale avec Deep Purple et du début de Whitesnake.
Cependant, aucun de ces titres n'est aussi intéressant que l'épique "Rock Song" qui se distingue car c'est la chanson la plus singulière sur l'album en termes de son.
C'est un morceau de presque neuf minutes avec grande guitare et chants quasi théâtraux qui commence par une série de riffs proto-Metal agressifs avant de tourner dans un 'Doom and Gloom' Rock avec une légère influence orientale (comme si, par exemple, Black Sabbath se mettait à jouer "Careful With That Axe, Eugene") avant d'aboutir à une série de solos de guitare Heavy.
Il devient même franchement psychédélique avant trois minutes révolues quand commence la voix, puis il se lâche littéralement embrasant le paysage sonore avec un duel des solos de six cordes, ce qui en fait la seule chanson vraiment digne d'être considérée comme un 'classique'.
Enfin, l'album se termine avec "For Noone", une bonne version plus Rock et avec un son très cool du "For No One" des Beatles qui vaut le détour à elle seule.
À leur crédit, Blackwater Park a fait un excellent travail pour faire que ce morceau sonne comme leur propre composition; alors que l'original est une chanson piano pop, la version de "Dirt Box" joue dans la fuzz distortion.

En conclusion, toute une succession d'excellentes compositions, de thèmes plutôt habiles et assez entêtants, une énergie brute de décoffrage et des breaks très efficaces font de ce Hard Blues de haute volée un de ces petits monuments attachants pour n'importe quel collectionneur.
Car dans l'ensemble, "Dirt Box" est un album très addictif: Que vous soyez un fan endurci de ce type de musique ou un nouvel auditeur débutant, Blackwater Park a fait un album pour satisfaire les deux parties, avec de solides performances bien carrées et une grande accessibilité.
Et, à la fin, ce disque rend un peu triste qu'ils doivent rompre le charme si rapidement.
Rétrospectivement, le mélange apparemment banal de composants musicaux familiers céde encore à quelques combinaisons intéressantes qui surgiront dans le travail des futurs groupes de heavy prog du milieu des années 70.

Malheureusement, malgré un groove efficace et un grain de proto Metal qui en font une découverte intéressante, cet album a échoué à faire progresser la carrière du groupe au-delà de ses étapes préliminaires, et il ne fallut pas longtemps avant que Blackwater Park ne se sépare.

Après cela, comme cela a souvent été le cas avec ces groupes teutons obscures, le culte de "Dirt Box" a progressivement augmenté au fil des ans.
Car l'album est recherché depuis des décennies comme un trésor par beaucoup d'audiophiles qui aimeraient pouvoir mettre la main dessus sous forme de vinyle et c'est un disque dont les originaux se vendent une petite fortune aujourd'hui.
Pour répondre à la demande croissante, Second Battle avait réédité l'album en 1990 dans son manchon original...

Sources: wikipedia, Eduardo Rivadavia, Prog Archives, amazon
Dernière édition par alcat01 le 07 Mai 2015, 19:05, édité 9 fois.
Avatar de l’utilisateur
alcat01
♪♪♪♪♪
 
Messages: 5420
Inscription: 03 Fév 2013, 18:25
Localisation: région Lyonnaise

Re: BLACKWATER PARK (Bio)

Messagepar nunu » 06 Mai 2015, 16:05

Groupe dont Opeth a emprunté le nom pour leur album du même nom
Bono se pointe vers moi et me dit « Ça va fiston ? » Je ne suis pas ton fiston, connard. Ce mec là a fait un ou deux bons disques, mais de là à m'appeler fiston... (Liam Gallagher, 1995)
Avatar de l’utilisateur
nunu
♪♪♪♪♪
 
Messages: 12364
Inscription: 03 Fév 2013, 18:12

Re: BLACKWATER PARK (Bio)

Messagepar discographie-hard » 06 Mai 2015, 17:26

J'adore un album qui me manque et que je voudrais bien avoir mais le disque reste introuvable où à des prix exorbitant :-((
Avatar de l’utilisateur
discographie-hard
♪♪
 
Messages: 243
Inscription: 13 Fév 2013, 17:33
Localisation: Bretagne


Retourner vers Chroniques d’albums – Biographies

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité

cron