WEST, BRUCE AND LAING (Bio)

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WEST, BRUCE AND LAING (Bio)

Messagepar alcat01 » 04 Juil 2015, 13:19

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Après la séparation de Mountain en 1972, le guitariste chanteur Leslie West ne voulait pas abandonné, et il décida de donner corps à un véritable rêve: Dès la première fois qu'il avait entendu Cream, il avait été fasciné par le talent de Bruce.

Bio Mountain:
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Comme Felix Pappalardi était bassiste, et qu'il avait été producteur de Cream, qu'il avait produit et joué sur le premier album solo de Bruce, "Songs for the Taylor" (1969), Leslie West et Jack Bruce devinrent, par la force des choses, de bons amis.

Après trois albums solo de Jack; "Songs for a Taylor", "Things We Like" (1970) et "Harmony Row" (1971), il lui manquait un petit quelque chose au niveau du son, ce qu'il trouva finalement avec la puissante guitare de West.

Bruce fut, en conséquence, invité à se joindre à Mountain, ou ce qu'il en restait...
Il accepta, mais parce qu'il était un ami proche de Pappalardi, il leur demanda de ne pas garder le nom de Mountain, mais de trouver un nouveau nom.

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C'est ainsi qu'est né au Printemps de 1972 un nouveau grand Power Trio appelé tout simplement West, Bruce & Laing.
L'idée initiale du trio n'était pas de graver des disques, mais de jouer tout simplement, encore et encore jusqu'à l'épuisement.
Les débuts officiels du groupe ont eu lieu en Avril 1972 avec un spectacle à Cleveland le 21, suivi d'un concert à New York les 24 et à Boston le 27.

Cependant, Windfall, le label de Mountain à l'époque, voit dans le nouveau trio la chance de gagner encore de l'argent avec la sortie d'un LP.
Pour ce faire, un contrat est signé en bonne et due forme et West, Bruce & Laing entre en studio pour enregistrer en quelques jours leur excellent premier album avec l'aide d'Andy Johns, producteur et ingénieur du son

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Ce disque doit être joué fort, sur une bonne hifi et "Why Dontcha", dans ces conditions, c'est une perle rare. Nous avons affaire à de vrais musiciens qui jouent de tout leur cœur, et c'est sans aucun doute un must pour tout amateur de Rock qui se respecte.

Mélangeant le Blues de Cream au hard de Mountain, "Why Dontcha" a été publié en Novembre 1972 et on y trouve un Jack Bruce beaucoup plus technique qu'à l'époque de Cream, jouant de façon dynamique du piano, des claviers et, bien sûr de la basse et se partageant les vocaux avec West et il y a quelques moments vraiment spectaculaires avec quelques tentatives notables pour diversifier leur style.
A noter que Jack utilise la basse Gibson EB-3 qu'il utilisait avec Cream.
Leur Rock, en lui-même, est assez banal, mais ces gars-là savent prendre des risques dans leur jeu et cela rend l'écoute beaucoup plus intéressante.

"Why Don'tcha" débute l'album avec un air féroce quelque peu fanfaron; le riff de West présente la chanson et le guitariste costaud la chante sans fioriture avec un énorme accompagnement de la section rythmique constituée de Bruce et Laing;
C'est du pur West en dehors du contexte du Mountain d'origine et son solo de clôture est un délice.
Mais le point culminant en est les très belles lignes de basse que Bruce sait nous concocter.
D'autre part, ensuite pour faire retomber la sauce, Bruce ne peut pas résister à livrer des chansons plus élaborées, "Out In The Fields" en est l'exemple le plus flagrant.
Bruce, au piano, accompagne une belle ballade avec les changements de tempo où il montre ses compétences aux claviers.
Accompagné par des voix féminines qui évoquent un sentiment très distinct de gospel grâce à la chorale en arrière plan, Jack libère sa voix, et le chœur fait une interprétation saisissante suivi par un joli solo de West.
Cette chanson a une mélodie vocale relativement édifiante et elle réussit à être Heavy avec un côté psychédélique vaporeux dans le même temps. Le solo de guitare final est particulièrement intéressant.
Ce morceau mélodique sera plus tard repris par le guitariste, Gary Moore.
Le trio repart de plus belle avec la chanson la plus forte du disque, le classique "The Doctor" qui commence par un martèlement syncopé rappellant un peu Blue Cheer.
C'est un Rock bluesy chanté puissamment par West tandis qu'il joue de la slide. Laing et Bruce l'accompagnent également sur certaines phrases vocales, ce qui donne encore plus de poids au son.
Bruce joue une séquence rapide introduisant un solo de slide effectué par West, révélant l'une des meilleures chansons du trio.
Emmené colossalement par West, 'The Doctor' offre également la meilleure interaction lead guitare / lead basse entre West et Bruce. Cette interaction entre les improvisations mélodiques de West et Bruce fait que ce morceau doit être joué fort pour obtenir son plein impact.
"The Doctor" a été largement diffusé à la radio, devenant ainsi le morceau phare de l'album et l'un des plus demandés dans les spectacles.
La chanson suivante, "Turn Me Over", est un très bon morceau stimulé par l'harmonica de feu de Bruce qui ouvre et porte la mélodie.
Cela rappelle grandement Cream avec Bruce jouant de l'harmonica dans un style similaire à "Rollin 'et Tumblin'".
C'est une des rares chansons où Laing chante sur un Blues rapide très efficace emmené de main de maître par West et où Bruce sert un joli solo d'harmonica.
Le combo guitare / batterie fournit un formidable groove pour la voix de Laing qui surprend avec ses vocaux dont on ne l'aurait pas cru capable.
La première face se termine par une reprise de "Third Degree" d'Eddie Boyd et Willie Dixon.
Cette reprise caractérise le bon jeu de Bruce, avec un Leslie West déchirant, déversant des phrases de Blues et plaçant des trilles puissantes sur sa six cordes.
C'est un grand morceau bluesy piano / guitare, un Blues fantastique et enivrant avec Bruce faisant un duel entre le piano et la basse tandis que West déchire des notes sur sa guitare.
West semble d'ailleurs s'inspirer des premiers disques de Led Zeppelin et la voix de Bruce répond littéralement à la guitare de West.
Les riffs de guitare empêchent le fond sonore développé par le piano de devenir trop monotone et il faut écouter le solo de guitare qui se déroule tout au long de la chanson.
"Third Degree" contient un riff de guitare bluesy qui est assez puissant par lui-même, et la voix de Bruce montre sa large gamme car ses vocaux superbes et parfaitement mixés sont mémorables, et ils rappellent sans doute les paroles de "Born Under a Bad Sign".
Il ne faut pas oublier que Bruce est un jazzman à l'origine et ses riffs sont sophistiqués et ses structures très mélodiques.
West répond dans un style mélant vibrato et tons de Blues amplifiés par des trilles de lave en fusion, créant une osmose sonique gigantesque.
À la fin du morceau, une surprise, la chanson s'accélère pendant une minute à la fin et elle devient un Rock viscèral où Bruce fait un petit solo de basse alors que West joue en rythmique.
"Shake Ma Thing (Rolling Jack)" ouvre la seconde face, de nouveau avec Bruce au piano et partageant les vocaux avec West.
C'est un Rock assez autoritaire pour un morceau qui ne semble rien de plus qu'un exercice de style à la recherche d'un riff entrainant.
Le solo de West est fait de nouveau avec la slide, mettant le feu aux poudres avec une rythmique de doux dingues que sont Bruce et Laing.
La ballade qui suit intitulée "While You Sleep" est introduite par le piano suivie par une guitare, schéma classique.
C'est une sorte de berceuse acoustique curieusement intéressante, même si le trio sonne comme s'ils se moquaient d'eux-mêmes pour le faire.
Ce morceau montre que même les hard rockers sont capables de mettre de la douceur dans leur musique.
La voix de West se détache sur le fond doux et les chœurs de l'harmonie mais ne les efface pas et au niveau instrumental, le fond musical est très simple avec piano et des guitares acoustiques et électriques.
West joue de ce que le groupe appelle une guitare violon; Un détail intéressant, Laing est le responsable du jeu de cette guitare, et aussi pour des belles voix en chorale effectuées par Bruce dans le chœur.
Vient ensuite "Pleasure" qui dispose d'un riff Rock distinctif fait par West, avec Bruce au piano, à la basse et au chant.
Les lignes de basse sont toutes plus frappantes les unes que las autres, le toucher rapide accompagne la mélodie vocale, parfois le riff de guitare.
Un sobre solo de West accompagne le piano, c'est une autre très bon morceau du trio.
Une grande chanson Rock Blues suit, son titre: "Love Is Worth Blues".
C'est quasiment le morceau fondamental pour les fans du groupe. Tout comme les chansons de Mountain, il s'ouvre avec la voix de West qui ajoute une grande émotion à la chanson.
West chante de manière séquentielle, jusqu'à ce que la chanson se transforme en une grande séance instrumentale où les séquences d'accords se multiplient par la volonté de West.
"Love Is Worth the Blues" est crédité aux trois membres, mais il semblerait plutôt que ce soit une chanson de Bruce arrangée par le trio.
C'est un de ces morceaux de Rock d'enfer Heavy trempé dans le Blues.
Ce qui est intéressant à propos de cette chanson, c'est que c'est presque une réécriture de "Play With Fire"; en l'écoutant attentivement, on peut aisément reconnaître des parties de cette chanson des Rolling Stones.
C'est tellement évident que, lorsque West, Bruce & Laing reprennent “Play With Fire” sur leur album live, "Live 'n' Kickin'", ils utilisent les paroles de Jagger / Richard avec la musique de "Love Is Worth the Blues".
La fin du morceau se fait avec des solos de West à la guitare, puis par un ensemble fantastique général créé par le trio.
L'album se finit solidement avec "Pollution Woman" qui commence avec une basse faiblement accompagnée seulement de cymbales, apportant un joli riff lourd à la chanson. Bruce arrive avec le chant, accompagné par un chant féminin et avec le rythme fait par des guitares.
Dans le choeur, Bruce utilise des synthétiseurs avec un accompagnement à la guitare acoustique joué par lui-même, tandis que West accompagne le chant avec ses interventions de guitare.
Cette chanson a une jolie mélodie vocale et du travail de guitare intéressant, avec un solo de guitare à la fin tout à fait fantastique.

A noter que ce LP s'est classé à la vingt-sixième position dans les Charts du Billboad, et il est aujourd'hui reconnu comme l'un des plus grands premiers albums de tous les temps.
A propos de ce disque, Laing a déclaré dans une interview avec le blog Poeira Zine:
"...Je dois dire que ce sont les disques préférés de toute ma carrière. Je dis souvent que ces albums sont mes enfants (rires). Le "Why Dontcha" était certainement l'un des albums les plus rapidement composés et enregistrés de l'histoire du Rock. Tout y est gaspillé urgence. Littéralement, nous avons mis nos tripes sur ce premier album...".

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Après la sortie du LP, le trio part pour une tournée Américaine, jouant à New York LE 11Juin 1972, à Boston le 10 Novembre 1972 et à Dallas le 29 Novembre 1972.
Après une pause pour les fêtes de fin d'année, ils reviennent à l'état actif en Février 1973, pensant déjà à un deuxième album, et à faire plus de spectacles.

Puis départ vers l'Europe, où ils effectuent une série de concerts sur le vieux continent pendant les mois de Mars et d'Avril, commençant par Copenhague le 28Mars, Vienne le 04 Avril, Paris le 05 Avril, Munich le 13 Avril, Kaiserslautern le 14 Avril, Francfort le 16 Avril, Manchester le 22 Avril, et terminant la tournée par Newcastle le 24 Avril.

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West et Laing, toujours friands de concerts, entraînent Bruce dans d’innombrables tournées nord-américaines, évidemment jouées à un niveau sonore dépassant l’entendement.
Le pauvre bassiste manque réellement de peu d’y laisser ses tympans, et il doit également supporter la frénésie de ses deux camarades, plus jeunes et avides de débauche.

Le succès public et critique du premier album persuade Leslie West, Jack Bruce et Corky Laing de poursuivre ensemble, quitte à sombrer dans l’autoparodie ou, pire, l’autosatisfaction.
L'étape suivante fut donc d'entrer en studio et de terminer les sessions du deuxième album, qui fut publié en Juillet 1973.
Avec une couverture qui se voulait amusante, révélant les principaux vices de chacun des membres; West avec la nourriture, Bruce avec les boissons et Laing avec les femmes, "Whatever Turns You On" maintient un assez bon niveau musical en dépit de ne pas avoir été si bien reçu par les critiques.
la pochette de l'album est tout simplement horrible: La bande dessinée underground faite par Joe Petagno n'a rien à voir avec ce qu'il a produit depuis, et ne constitue pas le travail accrocheur de Robert Crumb qui a rendu "Cheap Thrills" de Big Brother si chaleureux.

Ce deuxième album studio est très différent stylistiquement, et c'est vraiment plus un album solo de Jack Bruce qu'autre chose. Il l'aurait terminé lui-même après la séparation du groupe en raison de problèmes de toxicomanie.
En conséquence, la production se révèle fort peu attrayante, brumeuse et manquant de consistance.
La platitude du son anesthésie trop souvent des morceaux qui auraient pu révéler un minimum d’efficacité.
L’album se révèle par conséquent bien moins percutant qu’il pourrait l’être, s’enfonçant peu à peu dans une ambiance pateline de Boogie Blues sans la moindre prestance.
Cela n’aurait pu être que secondaire, si seulement les chansons avaient été bonnes; or, c’est bien loin d’être vraiment le cas.

L'album d'origine, d'après la biographie de Jack Bruce, a été mixé par Jack et Andy Johns alors qu'ils étaient tous les deux dans les affres d'une grosse dépendance à l'héroïne. La version originale en supporte les conséquences avec des tâches à demi faites, des pistes mal mixées et un laisser-aller général.
Si le premier album du trio avait su démontrer un véritable pouvoir d’accroche qui transcendait son manque d’originalité, "Whatever Turns You On" marque une certaine faillite de la formule West, Bruce & Laing.

Aucune surprise à signaler, mais de nombreux facteurs rendent ce disque bien moins séduisant que "Why Dontcha".
Sans être désagréable, cet album se révèle au fil des écoutes de plus en plus fade, voire de plus en plus vide, d’un vide presque abyssal, d’une banalité tellement flagrante qu’elle en devient déprimante.
Il est plutôt mauvais, parce qu'il y avait là quelque chose d'autre à en tirer.
Le mélange de Heavy Blues et de ballades pop au piano atteint ses limites stylistiques; rien ne permet de distinguer l’album des innombrables exégètes du Blues Rock qui encombrèrent la décennie dans le sillage des Rolling Stones, sans pour autant conserver la même énergie juvénile.
Et pourtant, cet album met en vedette certains des meilleurs jeux de basse de Bruce, et deux de ses plus grandes compositions "November Song" et "Like A Plate".

Le disque ouvre avec le riff de "Backfire", un bon Rock écrit en collaboration avec Pete Brown et joué par West accompagné par Bruce au chant et un jeu toujours aussi spectaculaire à la basse.
La médiocrité sonore est assez désastreuse; difficile de sauver le morceau du marasme ambiant, pas même la voix de Leslie West.
Il y a pourtant quelques bonnes chansons: "Token" est absolument terrible à écouter avec plein d'effets de guitare.
West chante sur une cadence bien Hard, partageant le chant avec Bruce dans certaines parties.
Bruce crée le changement de tempo de la chanson, ce qui en fait un Blues symcopé où le jeu de basse atteint son point culminant avec la séquence des solo entre West et Bruce.
Le triste "Sifting Sand" ne possède que Bruce au piano, à la basse et à l'orgue, avec un bel arrangement instrumental, mettant fin à la première face avec le clinquant "November Song".
"November Song", encore une collaboration avec Brown.
Bruce, commence à chanter seul au piano avec une guitare en arrière-plan qui suit à la lettre le jeu de l'orgue.
Bruce libère la voix, dans un rare moment où la basse joue doucement.
Enfin, le solo de West se pose avec, à la fin de la chanson, une légère progression du piano.
Bruce imite Neil Young dans ce morceau ressemblant un peu à "Helpless", mais la guitare de West ajoute le petit quelque chose qui fait la différence.
Leslie West brille un peu sur certains Heavy Blues Rocks comme "Rock And Roll Machine" qui ouvre la seconde face avec un autre grand riff accompagné par des solos de slide.
Mais c'est vraiment l'album de Jack, sa voix en multicouches et son style distinct aux claviers domine le disque.
Ce morceau révèle un superbe jeu de claviers sur lequel Bruce récite un poème, avant de terminer la chanson avec un court solo de West tandis que le nom de la chanson est crié par celui-ci qui groove joliment mais la production de Andy Johns est un peu trop lisse; il manque vraiment la finesse d'un Denny Cordell ou d'un George Martin.
Jack Bruce délivre un autre titre solide, une autre composition Brown / Bruce / West / Laing intitulée "Scotch Crotch" qui aurait tout aussi bien pu se trouver sur "Disraeli Gears" de Cream.
Avec Bruce au piano, à la basse et au chant, c'est un autre Blues animé où West apparaît seulement pour faire un rapide solo conduisant à "Slow Blues".
"Slow Blues" est un combo vocal fluide du duo West / Bruce avec piano et slide guitare. Comme son nom l'indique, c'est un Blues lent avec Bruce au piano et quelques interventions de West à la guitare.
Bruce chante beaucoup, et il effectue un grand duel de solo au piano avec West, et cela conduit à "Dirty Shoes" qui commence par la batterie dictant le rythme du piano et de la guitare ainsi que la voix de West.
La chanson prend du volume, puis Bruce et West commencent à chanter ensemble suivi de Laing à la batterie.
Le solo de West à la slide donnant encore plus une empreinte Boogie.
Le disque se termine avec "Like A Plate", où les harmoniques de guitare introduisent la chanson, et West chante de sa voix tonitruante accompagnée de guitare, la batterie et la basse.
Dans les chœurs, les voix féminines du premier album sont présents, et l'accent est sur la magnifique solo d'orgue réalisé par Bruce.

Pour les raisons précitées, "Whatever Turns You On" n'atteignit que le numéro 87 dans le Billboard, et n'eut pas autant de succès que le premier album.
A propos de l'album, Laing a déclaré: "...En tant que batteur, enregistrer avec un bassiste comme Jack Bruce a été une expérience unique et inoubliable. Il est maître de son instrument et ce fut encore plus latent dans ce deuxième enregistrement. J'ai eu la chance d'être avec ces gars-là .. et enregistrer des albums de ce genre...".

A noter que la remasterisation CD tend à enlever tous les problèmes qu'elle peut, tout en essayant de préserver l'intégrité de la version originale.
Cette version semble tout simplement mieux et supprime un certain nombre de moments 'difficiles' d'un certain nombre de chansons.
Ils ont aussi, apparemment soit utilisé des pistes alternatives ou ils ont taillé des morceaux de pistes alternatives sur quelques chansons, et tout ceci à bon escient.

Bien que tous les trois considère cette fois que ce fut un mauvais moment dans leur vie, en raison de lourds abus de toutes sortes, cela ne vient pas vraiment par le biais de la musique qui sonne inspirée, presque subtile.
"Whatever Turns You On" paraît en Juillet 1973, échouant, et de loin, à reproduire la même performance que son prédécesseur. C'est un testament artistique presque totalement oublié.
L’avenir de West, Bruce & Laing apparaît dès lors comme vraiment compromis, ce que la suite des évènements va tristement confirmer.
Le groupe continue à tourner, faire des spectacles en Europe et aux États-Unis. Des enregistrements faits pendant ces tournées ont abouti à la publication d'un album live, "Live 'n' Kickin'", lancé en 1974, qui rassemble une version puissante de "Play With Fire" des Rolling Stones, et des versions inspirées de "The Doctor", "Politician" et le sans précédent "Powerhouse Sod".

Le trio, phénomène très seventies, va progressivement disparaître de la mémoire collective, et son souvenir sera seulement entretenu par quelques thuriféraires aussi rares qu’isolés.
Les amateurs éclairés de musiques lourdes pourront s’estimer à juste titre floués par la terrible déconfiture de West, Bruce & Laing, tandis que les contempteurs habituels des supergroupes se sentiront plaisamment confortés dans leurs assertions.
Deux albums studio auront suffi pour briser l’espérance, celle d’un groupe plus efficace, sinon plus original, que Cream et Mountain.
Les trois instrumentistes sont donc rentrés dans le rang, celui de l’indigence crasse qui caractérise bien trop souvent la scène Heavy Blues américaine.

Toutefois, avant la sortie de "Live 'n' Kickin'", le trio se sépare en raison de problèmes internes et aussi de problèmes avec Columbia Records, qui dirigeait Windfall et n'avait pas accepté la rupture du contrat de Mountain, même avec West, Bruce & Laing faisant de nombreux spectacles et vendant relativement bien.

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En 1973, Columbia publia la compilation "The Best Of Mountain", encourageant Pappalardi à revenir à Mountain, ce qui eut lieu en 1974 avec la sortie de l'album live "Twin Peaks", enregistré lors de la tournée Japonaise de Mountain en 1973.

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Juste avant qu'ils ne se séparent, West, Bruce & Laing avait enregistré en live et un album posthume qui sort en Mai 1974, "Live 'n' Kickin'".
Il a été compilé à partir d'une série d'enregistrements faits pendant la dernière tournée Américaine du groupe.
Le seul album live officiel de West Bruce and Laing fut enregistré à the Aquarium Theater à Boston.

Il est considéré par certains comme un grand album live de Hard Rock et définitivement un héritage du groupe.
A noter pourtant que la qualité sonore est absolument de mauvaise qualité, voir détestable.
Pour cette raison, cela ne constitue pas, à mon avis, une performance live proprement essentielle.

C'était pendant la première tournée en Avril 1972 et compte tenu du fait qu'ils passèrent une quantité infinie de temps à rechercher de la drogue entre les concerts, il est incroyable qu'ils soient encore en mesure d'interagir de manière correcte, la puissance dynamique de la guitare de West planant par dessus les prouesses légendaires de Bruce à la basse et le martèlement de Corky Laing est tout simplement phénoménal; ces gars-là étaient vraiment bruyants.
Cela démontre tout simplement que West, Bruce and Laing était avant tout un groupe scénique. Le reste est, comme on dit, de l'histoire, mais au moins ce moment particulier de l'histoire du Rock peut être apprécié par les inconditionnels.

L'album ouvre sur une une longue jam de style Heavy Blues Rock de "Play With Fire" des Rolling Stones où chacun y va de son solo, un choix pertinent si l'on considère l'utilisation de l'héroïne par le groupe qui est ouvertement mentionné comme étant une raison pour la courte existence des groupes éphémères.
Le tempo est marqué puissamment pendant les trois premières minutes, plus atténué ensuite avant de céder entièrement à un sempiternel et médiocre solo de batterie de trois minutes de Laing.
Le second morceau, le brutal "The Doctor", avec un West brûlant à la guitare fracasse tout sur son passge. "The Doctor" est assez basique, mais c'est l'un des meilleurs moments de l'album.
Ensuite vient deux morceaux qui comptèrent beaucoup dans le passé de Bruce. Une version de "Politician" de Cream et "Powerhouse Sod" qui était un morceau joué à tous les concerts du Jack Bruce Band depuis 1970.
'Politician' donne un coup de poing magistral à ceux qui ne connaissent que la version de Cream.
Ils transforment une composition moyenne en une Rock classique. Cette version plus rapide est plus Rock que l'original et que "The Doctor".
"Powerhouse Sod" est une chanson précédemment inédite avec un solo de basse joué par Bruce.
Bien que crédité de West, Bruce et Laing, Jack Bruce est probablement le véritable auteur de la chanson car elle avait déja été jouée par Bruce avec d'autres groupes avant de West, Bruce et Laing.
Bruce fait un solo de basse somptueux de quatre minutes qui ne sert qu'à confirmer sa réputation de virtuose de l'instrument, suivi d'un insert de "Escalator over the hill" de Carla Bley.

Le fait qu'il n'y ait que quatre chansons sur cet album suggère que, quelque part, il pourrait y en avoir un peu plus qui prennent la poussière.
"Live 'n' Kickin'" a atteint le numéro 165 dans les Charts Billboard U.S. album.

Toutefois, avant la sortie de "Live 'n' Kickin'", le trio se sépare en raison de problèmes internes et aussi de problèmes avec Columbia Records, qui dirigeait Windfall et n'avait pas accepté la rupture du contrat de Mountain, même avec West, Bruce & Laing faisant de nombreux spectacles et vendant relativement bien.

Depuis Jack Bruce a repris le cours tranquille et discret de sa carrière solo, ainsi que participé à des albums d'artistes comme Frank Zappa et John McLaughlin, joué aux côtés de Bruce et Gary Moore dans BBM.
Un an plus tôt, il avait aidé à la réunion de Cream pour le Rock 'n' Roll Hall of Fame et aussi participé au retour du groupe en 2005 avec des spectacles à Londres et à New York.
Il mourra des suites d'un cancer du foie, le 25 Octobre 2014 à l'âge de 71 ans.

Pour sa part, West reforme l’affaire de sa vie, Mountain, vite rejoint par Corky Laing, poursuivant une relation tumultueuse, faite de ruptures et de réconciliations.
Le plus surprenant est que cette association a duré jusqu’à nos jours, malgré les multiples obstacles dressés sur la route des deux hommes. La persévérance de Mountain fait que les différents projets associés à ce groupe ont depuis longtemps été considérés comme secondaires, et par conséquent presque totalement oubliés…

A noter qu"en 2009, le fils de Bruce, Malcolm Bruce fut invité par West et Laing pour faire une série de concerts sous le nom de West, Bruce Jr & Laing, qui a été largement massacrés par la presse, accusant Bruce de copier son père.
Le trio fit quelques shows durant le mois de Janvier 2010.

Discographie:

Why Dontcha 1972
Whatever Turns You On 1973
Live 'N' Kickin' 1974

sources: Len Comaratta, destination-rock, muro, Mairon Machado.
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