BREAD (Bio)

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BREAD (Bio)

Messagepar alcat01 » 19 Juil 2015, 23:37

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Bread fut un groupe de Folk Rock Américain formé en 1969, originaire de Los Angeles, en Californie.
Ils furent l'un des groupes de Rock les plus populaires du début des années 1970.
Ils placèrent treize chansons dans les Charts du Billboard Hot 100 entre 1970 et 1977 et ils furent surtout un bon exemple de ce qui plus tard sera catalogué comme du Soft Rock.

Le line up original du groupe se composait de David Gates (chant, basse, guitare, claviers, violon, alto, percussion), Jimmy Griffin (chant, guitare, claviers, percussions), Robb Royer (basse, guitare, flûte, claviers, percussions, flûte à bec, soutien chant).

Auteur, compositeur et interprète des plus grands succès de Bread, David Gates œuvrait dans le monde musical depuis le début des années soixante à titre de producteur, arrangeur et compositeur, soit bien avant la fondation de Bread.
Son talent de mélodiste avait rapidement été reconnu, si bien que furent ses compositions qui établirent la marque de commerce du groupe.
Peu à peu, un climat de tension s'installa entre lui et Jimmy Griffin.

Un musicien de session de Los Angeles du nom de David Gates, a été demandé, par l'entreprise de la figure légendaire de la musique Russ Regan, pour produire un LP mettant en vedette Rob Royer en tant que chanteur pour le groupe "Pleasure Faire, sorti en 1967.
Royer avait co-écrit "For All We Know" de The Carpenter avec Jim Griffin, gagnant un Oscar en 1970 pour 'Song of the Year'.

Royer présenta ensuite Gates à son partenaire d'écriture, Griffin, et c'est ainsi que Gates, Griffin et Royer, le noyau de Bread, se rencontra, développa des amitiés et décida de mettre en commun leurs talents.
le trio se réunit en 1968 et il signa avec Elektra Records en Janvier 1969, après avoir choisi le nom de 'Bread' à la fin de 1968, prétendument après avoir été coincé dans le trafic derrière un camion Wonder Bread.

Beaucoup trop souvent, un groupe comme Bread sera catalogué et oublié par les auditeurs occasionnels.
Ceux qui ne les connaissent qu'à partir de leurs Hits radio vont penser que ce n'est qu'un groupe de Soft Rock ou de ballade comme les autres, et ils ne chercheront pas à comprendre qu'il y a une certaine profondeur à cette musique qui n'a pas toujours eu une chance de se véritablement se montrer.

Le premier single, "Dismal Day" du groupe, a été publié en Juin 1969, mais il n'est pas entré dans les Charts.
Après ce Hit mineur, une chanson appelée "Make It With You" est allée tout droit au sommet des singles Billboard. le groupe a suivi dans la foulée avec une autre ballade, le Hit Top 10, "It Don't Matter To Me".
Cette approche 'Soft Rock' allait être le son qui allait devenir leur identité et il y avait certainement eu une connexion profonde entre les musiciens.

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Leur premier album, "Bread", publié en Septembre 1969, est clairement l'un de leurs meilleurs, sinon le meilleur et, à l'époque, certainement le plus prometteur. Il n'y a pas une seule mauvaise composition, que ce soit d'un point de vue lyrique ou musical.
La couverture avec les représentations fantaisistes des photos des membres du groupe sur du papier-monnaie se réfère à l'argot contemporain assimilant 'bread' à l'argent.

C'est effectivement la naissance de Soft Rock Californien, car David Gates et ses compatriotes ont procédé au mélange du Folk Rock de the Byrds et de Buffalo Springfield avec un mélodisme typiquement Britannique et une certaine sentimentalité empruntée tout droit à McCartney.
En fait, même si leurs Hits sont encore très agréables à écouter après de nombreuses années, cet album éponyme apporte, en premier lieu, du matériel plus influencé par le Rock et le Blues.

La vraie polyvalence de ce groupe se trouve dans les harmonies vocales et le style d'écriture.
Le 'songwriting' sur l'album a été divisé de manière égale entre Gates et l'équipe Griffin / Royer.
La musique, la production et la qualité sonore sont excellentes, et Jim Gordon, un musicien de session, assume parfaitement son rôle de batteur sur cet album.

Le résultat est un petit bijou tout à fait modeste, avec falsettos, mélodies, guitares rugueuses, et un ensemble de chansons bien-écrites et attrayantes.

Le morceau d'ouverture, "Dismal Day", écrit par Gates, commence très fort avec de jolies harmonies vocales.
Une autre chanson de Gates est introduite au piano: "London Bridge" est une complainte pour les choses qui changent, mais pas pour le meilleur, c'est d'une époque révolue où le véritable London Bridge a été déplacé dans le sud-ouest américain.
Un peu plus de rythms pour la première compo du duo Griffin / Royer. "Could I" qui est un morceau un peu beatlessien dans les harmonies vocales avec une jolie guitare toute crystaline.
Retour à une compo de Gates avec "Look at Me" qui a quelques réminiscences d'America avec un passage à la flûte de toute beauté.
"The Last Time" signée Griffin / Royer est encore une chanson avec harmonies vocales et musicalité quasi parfaite accompagnée à la fin par un orgue.
Avec "Any Way You Want Me", le tandem Griffin / Royer a écrit une chanson plus rythmée que les précédentes avec un riff syncopé et un court solo de guitare tout à fait incisif.
"Move Over" est un morceau de Griffin aux riffs répétitifs quasiment obsédants avec un côté psychédélique très prononcé.
"Don't Shut Me Out" de Gates est mélodique et très rythmé.
Gates a écrit aussi "You Can't Measure the Cost" avec une intro guitare et à basse pour un morceau avec plusieurs changements de tempos du très lents à un country rock.
"Family Doctor", de Griffin / Royer est un morceau Country très attachant avec intervention inspirée de la flûte et de la guitare.
Et puis il y a l'un des premiers de leurs morceaux 'classiques' comme ce "It Don't Matter To Me" signée Gates. Cette version dispose d'un tempo beaucoup plus rapide up-beat que celle qui sera publiée en single quatre ans plus tard.
Pour cloturer l'album, "Friends and Lovers", écrit par T. Hallinan, Griffin, et Royer, a une belle mélodie mid tempo avec guitare et piano qui fait penser un peu à David Crosby.

En conclusion, cet album bourré de mélodies imparables est un plus indéniable; un début très fort. Grande album, et, par là même, recommandé!
Largement passé inaperçu à l'époque, et malgré d'excellentes critiques, il ne se vendit pas très bien, juste à environ quelques 30.000 exemplaires.
Quoi qu'il en soit, ce premier album est un pur joyau avec une musicalité hors du commun et même encore aujourd'hui, il révèle qu'ils avaient beaucoup à offrir. Il a culminé au numéro 127 dans le Billboard 200.

À l'Eté 1969, Bread fit quelques concerts avec Gordon à la batterie.
Mais, en 1970, quand les horaires de Gordon s'y opposèrent et qu'il se trouva indisponible pour les sorties futures, ils engagèrent rapidement le batteur de studio originaire de Los Angeles, Mike Botts, comme batteur permanent juste à temps pour leur deuxième album, "On the Waters" qui atteindra le numéro 12 dans le Billboard 200.

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Le deuxième album initialement publié en Juillet de 1970 est remarquablement bon dans la présentation non seulement de David Gates, mais aussi de James Griffin.
Alors que la voix de Gates représente les plus grands Hits, le chant truculent de Griffin sert de contrepoint sur les Rocks et les ballades.

Bread progresse grâce au classique Pop "Make It With You" de David Gates, la chanson étalon pour les ballades pop sensibles pour les années 70 et les années à venir.
Mais cela est un peu trompeur car le groupe ne se tourne tout juste qu'un peu vers une série de ces belles mélodies Pop luxueuses dans ce disque.
En fait, avec l'aide de Royer et Griffin, le groupe rocke effectivement plus Hard que, par exemple, Crosby Stills & Nash, et ils continuent de montrer que la diversité et la gamme de matériel qu'ils ont montré à leur débuts n'était pas un hasard.
En conséquence, "Make It With You" ne définit pas le rythme pour le reste de l'enregistrement, mais c'est grâce à la coloration par les guitares, le songwriting varié et la mélodie.

Plus orienté Rock que le premier album, ce qui pourrait surprendre certaines personnes qui ne connaissent de Bread que leurs Hits Pop, "On The Waters" est rempli de bonnes chansons solides avec l'interaction caractéristique Gates / Griffin et le jeu rythmique qui définit le style du groupe: Bonne musicalité, voix solides, grande cohésion d'ensemble.

Bien sûr, cela n'est pas un disque de Hard rock, mais c'est un disque de Pop Californienne de toute première classe.
Il suffit d'écouter "Why do You Keep Me waiting" ou encore "Blue Satin Pillow" pour voir un côté plus Hard du groupe.
Pas plus Hard en raison d'amplis poussés dans une tentative d'être quelque chose qu'ils ne sont pas, mais plus Hard en raison d'un côté cynique plus sarcastique.
Bread avait un certain talent pour créer de bons riffs et les combiner avec une bonne rythmique et des paroles plus pointues que leurs doucereux singles.
De la dualité entre Griffin et Gates résulte un grand équilibre musical, mais il ne faut pas oublier Royer et Botts qui sont probablement les musiciens les plus sousestimés de notre temps.
Six des chansons sont créditées au tandem Griffin / Royer; une est une composition Griffin / Gates, tandis que les cinq autres chansons sont des compositions solo de Gates.
Ce groupe tantôt Jeckyl, tantôt Hyde montre beaucoup de qualités dans son ensemble et il est très créatif de chansons!
Le style Rock peut surprendre, mais il ne peut que satisfaire son auditoire.

Il n'y a pas une seule chanson faible et chacune possède sa propre force:
Le palpitant uptempo "Why Do You Keep My Waiting" signé Griffin / Royer, est, selon Royer, une tentative de "...trouver notre propre direction rock...".
Le somptueux "Make It with You" de Gates donne plutôt une fausse impression de l'album dans son ensemble, et cela est certainement vrai. C'est un point fort évident; il est superbement mélodique, avec des paroles faussement tendres, une basse formidable et les parties de guitare électrique inspirées jouées par Gates, le tout d'entrelacé avec un arrangement de cordes.
A noter qu'au moment de la sortie de l'album, le single "Make It With You", qui avait été publié deux mois avant, était déjà devenu un Hit et il était sur la bonne voie pour devenir un single d'or.
Mais Gates sait aussi écrire des Rocks: "Blue Satin Pillow" en est un vraiment accrocheur avec une utilisation efficace des rythmes incessants intelligemment décalés.
Et le duo Griffin / Royer sait aussi écrire des ballades telles que la plaidoirie désespérée de "Look What You've Done" qui souffre cependant de vocaux parfois un peu douceâtres de la part de Griffin, mais Gates sauve un peu les choses en aidant Griffin sur ces vocaux et il contribue à quelques grandes harmonies.
Sur la spiritualité éthérée de "I Am That I Am", Griffin dit que Royer a chanté la ligne du titre d'une Bible de Gédéon et que "...cela convient à la mélodie parfaitement...". Quoi qu'il en soit, morceau possède quelques grands effets sonores et une merveilleuse ligne de basse dominante.
L'épopée-saga 'rockante' et plaintive de la vie d'un musicien "Been Too Long On The Road" de Gates minutieusement arrangée a juste un peu recourt au mélodrame, mais c'est très impressionnant, avec de puissants ponts vocaux, et bien emballé avec de grands riffs de guitare joués par Griffin qui fait un excellent travail.
Sur le folkeux "I Want You With Me" écrite en collaboration avec Griffin, Gates mélange une sorte de Country rythmée avec quelques fioritures doucement jazzy, et c'est vraiment bon, avec toujours quelques jolies harmonies.
Le tandem Griffin / Royer a écrit le déchirant "Coming Apart", une ballade mélodramatique où se trouve les meilleurs vocaux que Griffin jamais ait jamais fait.
La haute énergie répétitive de l'uptempo "Easy Love" de Griffin / Royer a un petit quelque chose de "Day Tripper".
Le hanté "In The Afterglow", signé Gates, est une chanson légère qui se construit dans les chœurs, avec des passages de synthé assez ringards, mais c'est une ballade mélodiquement solide.
Griffin et Royer ont écrit l'invitation flagrante bluesy "Call On Me" qui groove de façon prometteuse, mais qui finit peut-être un peu trop légèrement.
Enfin, l'album se termine avec une belle, douce et apaisante ballade acoustique de Gates "The Other Side Of Life". avec de belles harmonies vocales et un lyrisme incisif.

Bread fut, en quelque sorte, un fiasco comme groupe de Soft Rock parce que les chansons choisies en tant que singles l'étaient par le label alors que les faces B étaient souvent d'un tout autre acabit.
En conséquence, cet album mérite une écoute plus profonde. Beaucoup de gens, à sa sortie, l'avaient acheté en raison de la présence de "Make it with You", qui est en soi une belle chanson digne de sa réussite, mais il y a tellement plus sur cet album que cela.
En conclusion, cet album est essentiel pour les 'Breadophiles' et une excellente introduction pour les auditeurs nostalgiques de la grande musique. C'est l'album qui représente ce que le groupe voulait être, ou plutôt senser être avant que les programmateurs de radio et les patrons de labels aient pris le contrôle.
Il est bien dommage que Bread n'ait pas fait plus d'albums comme "On the Waters" car c'est une excellente offre d'un groupe qui a maintenu des normes élevées tout au long de sa carrière.

Et, cette fois-ci, leurs efforts ont rapidement établi Bread comme un groupe majeur avec le Billboard Hot 100: Hit numéro 1 "Make It with You" en 1970. Ce sera cependant leur seul numéro 1 dans le Hot 100.
Pour leur single suivant, ils sortiront une version réenregistrée de "It Do not Matter To Me" tirée de leur premier album.
Ce single fut aussi un succès, atteignant le numéro 10.

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Bread commença les tournées et l'enregistrement de l'album de 1971 intitulé "Manna", qui comprenait le hit single d'or, "If", qui atteindra le numéro 4.

"Manna", initialement publié en Mars, profita du succès colossal de "If" qui deviendra synonyme de Bread (un peu comme Procol Harum et son "Whiter Shade of Pale"), mais chaque morceau mérite d'être approfondi à son écoute.
C'est vraiment doux, Rock simple avec de belles harmonies sans une seule mauvaise chanson.
C'est un bon album avec beaucoup de styles très variés et intéressants.
C'est un excellent exemple de la capacité du groupe à créer des chansons pop très agréables.
Le conflit entre Gates et Griffin fut malheureux parce que les deux écrivains ont énormément contribué à l'entité globale et l'identité de ce groupe.

Ces gars-là savaient pourtant comment enregistrer et produire et Gates est en pleine forme mélodique avec sa douce voix de ténor sur les chansons comme "If" et "What a Change".
Griffin / Royer contribuent également à quelques bonnes chansons, dont le Country Rock mélodique "Too Much Love" et l'éthéré "I Say Again".
Comme toujours, le répertoire est équitablement scindé en deux : d'un côté, David Gates, de l'autre, Griffin et Royer.

La différence de style (Pop, Soft Rock pour Gates, Rock pour Griffin et Royer) et surtout de qualité était assez perceptible sur "On The Waters". Elle se renforce un peu plus ici, et cette rivalité est un atout qui profite bien au disque.
Titillé par les éloges essentiellement affectés à la production de Gates, le tandem Griffin / Royer hausse son niveau.
Le contraste entre les deux options structurant "Manna" demeure, mais, cette-fois, ça fonctionne, contrairement au disque devancier. L'ensemble est très séduisant.

Dans l'ensemble, Gates est en très bonne forme avec ses compositions, surtout avec trois chansons irrésistibles: "She Was My Lady", "What A Change" et bien sûr, l'immortel "If". Quant au combo Griffin / Royer, ils montrent des signes de nette amélioration.
La légendaire ballade "If" est presque suffisante pour justifier l'appel 'céleste' de l'album, mais des chansons telles que le Rock enlevé par un clavecin "Let Your Love Go" et les solos d'orgue d'église comme sur l'éthéré "What A Change", ainsi que la pièce maîtresse de l'album, "Come Again " qui, comme mélodrame, réussit brillamment dans ses changements de tempo et la dynamique d'ensemble donnent, en fin de compte, à cet album un chaud sentiment tout à fait 'baroque'.

Les deux premières chansons donnent une fausse impression car on pourrait croire que cet album est plus Heavy qu'il ne l'est.
L'ouverture "Let Your Love Go", accrocheur comme l'enfer, déjà sorti en single à la fin de 1970 culminant au numéro 28, est l'un de leurs meilleurs Rocks, montrant que Gates pouvait faire d'autres styles, et pas seulement des ballades, avec une tentative pour un son percutant et relativement Hard Rock.
"Take Comfort", avec un bon et fort riff de guitare va titiller le Jefferson Airplane jusque dans son jardin sur un morceau tempéré par des cordes et de superbes harmonies Rock.
Ce morceau passe d'un moment vraiment bluesy avec une section relativement Hard à un côté ballade dans le milieu et cela fonctionne vraiment, montrant par- là même, que Griffin et Royer étaient aussi talentueux que le génie avéré Gates.
Le beau Pop Rock acoustique "Too Much Love" possède un autre de leurs mélodies fortes et douces à la fois.
Et bien sûr, on en arrive à la superbe chanson intemporelle "If", pour ne pas dire immortelle, qui est une belle ballade déchirante et à la fin, en fermant les yeux, on a l'impression de prendre l'avion; Trucs incroyables.
Cette déchirante ballade transcendante de la dévotion éternelle est dignement améliorée par une guitare électrique sonnant un peu 'sous marine'.
La bonne chose à propos de la chanson douce et luxurieuse "Be Kind To Me" aux saveurs R & B est son instrumentation somme toute assez détendue... la mélodie n'est pas puissante, mais elle sonne plutôt considérablement désinvolte.
La mélodie de "He's A Good Lad" a un côté Beatles, une légère sensation de McCartney, mais malheureusement assez légère et terne.
Gates en vient ensuite au Rock à saveur un peu roots intitulé "She Was My Lady" dans lequel il livre un excellent chant avec écho et un solo averti de lead guitare; elle ressemble certainement à John Lennon et elle n'a pas une mélodie forte, juste une sensation agréablement psychédélique.
"Live In Your Love" a un petit quelque chose d'Elton John dans la façon dont la chanson commence. C'est une autre ballade orchestrée presque incroyable, avec une mélodie transcendée.
Le Pop Rock jovial "What A Change" est une jolie ballade mélodique avec solo d'orgue.
Ils enchainent avec une engageante ballade morose "I Say Again", dont l'instrumentation du départ est impressionnante, voir même 'trippy'.
"Come Again" a une incroyable arrangement classique avec un beau piano et violon et une belle mélodie. C'est un air extrêmement ambitieux, commençant comme une ballade classique d'inspiration majestueuse, passant par une touche jazzy de nightclub, et contenant un passage instrumental mélodique complexe avec piano et l'orchestration. Il est assez fascinant avec ses mélodies impressionnantes et efficaces.
Et l'album s'emballe un peu plus pour le final avec "Truckin'" qui est finalement très accrocheur alors que son départ Country est bluffant.

L'album, mis à part "If" peut-être moins commercial que les précédents, est excellent.
Bread se bonifie petit à petit.

Pourtant, un changement de line-up a lieu en 1972, quand Rob Royer quitte le groupe pour poursuivre un autre chemin dans le business de la musique, mais il continuera à écrire avec Griffin.
Larry Knechtel, un célèbre claviériste de sessions de Los Angeles qui avait joué du piano sur le single "Bridge Over Troubled Water" de Simon & Garfunkel en 1970 devient son remplaçant définitif.

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En Janvier 1972 Bread sort "Baby I'm-a Want You", leur album certainement le plus réussi, avec un pic au numéro 3 dans le Billboard 200.
La chanson-titre est devenu un Hit à la fin de 1971 avant que l'album ne soit publié, atteignant aussi le numéro 3.

Robb Royer a quitté le groupe et Larry Knechtel est venu à bord. Les membres semblent enfin sonner comme un véritable groupe. Les airs semblent couler de source, les orchestrations développent plus de profondeur et de saveur, et les membres chantent de mieux en mieux et les uns pour les autres. Bien que Gates ait écrit six des douze chansons et co-écrit deux autres, il semble que lui et Griffin sont à leur meilleur colaboration pour créer une véritable osmose.

Cet énorme album est composé de douze chansons dont six sont des compositions en solo de David Gates et le duo d'auteurs-compositeurs Griffin / Royer n'a, cette fois, écrit que deux chansons, "Dream Lady" et "Games Of Magic", mais chacune d'entre elles est étonnamment forte.
Les ballades sont toujours là, et Griffin a écrit certaines de ses meilleures comme "Dream lady" et "Just like yesterday".
A remarquer que des chansons comme "Down on my knees" et "Just Like Yesterday" ont la signature indubitable de Griffin.
Gates est, lui aussi, en forme; "Baby I'm a want you" ainsi que ses autres contributions sont de grandes ballades, sauf pour "Mother Freedom" qui est sa contribution personnelle au Rock.
A cette époque, il sentait qu'il était un peu le "McCartney" du groupe, son penchant pour la composition comme "Make It With You" étant l'une des chansons de Bread qui ont été le plus jouées à la radio.
Mais Griffin brille absolument ici: super jeu de lead guitar sur la chanson d'ouverture, "Mother Freedom", ou surtout le morceau final de l'album, "I Don't Love You", où Griffin arbore son côté Memphis, et chante comme Wilson Pickett qui aurait une sévère gueule de bois.

En fait, la force de cet album repose beaucoup sur les Rocks que Griffin a écrit en solitaire. Ses "Down on My Knees" et "Nobody But You" sont deux grandes chansons qui ont bénéficié plus que toutes autres chansons sur l'album de la présence de l'un des plus grands musiciens de l'époque, Larry Knectel.
Ses claviers sont quasiment stellaires et la voix granuleuse de Griffin ajoutent de la vie à ce qui aurait été un très bon album de toute façon, mais ils font encore mieux.
Chaque chose est sublimée par la présence de Knechtel et celui-ci joue même de la lead guitare sur la chanson "Daughter". Son solo d'orgue sur le "Dream Lady" de Griffin montre sa supériorité sur les autres claviéristes "flashy" alors en vigueur et son jeu d'harmonica sur "I Do not Love You" est superbe.

Bread a souvent commencé ses précédents albums avec une chanson Rock, et "Mother freedom" est sans doute le morceau le plus Heavy qu'ils aient jamais fait. Excellent et particulièrement accrocheur, il fait un peu penser à "Smell Like Teen Spirit" (au beat tranquile et accrocheur). Définitivement Rock avec un riff à la James Gang, il est bien dommage cependant que les paroles soient assez ringardes...
Belle chanson d'amour très accrocheuse dans un style proche d'America ou the Carpenters, "Baby I'm a want you" fut un grand Hit et sa mélodie est certainement très agréable, mais les lyriques sont aussi un peu ringards, et rétrospectivement, la chanson sonne comme une sorte de répétition pour la version 1974 de "Never Let Her Go" de David (une chanson qu'il avait effectivement écrite au milieu des années 60).
Le Pop Rock uptempo "Down On My Knees", co-écrit par Gates et Griffin, est également assez accrocheur et cela reste l'un des airs les plus mémorables avec bonne et forte mélodie.
La jolie ballade avec orchestre "Everything I Own", écrit pour le père de David qui était décédé est particulièrement bien écrite.
Suit un peu de Country Rock avec "Nobody like you", un morceau aussi un peu jazzy Soul chanté par Griffin et écrit par Knechtel, Griffin, et Gates.
La douce ballade de style "If" intitulée "Diary" est bien arrangée et agréable à écouter. Elle a un arrangement de cordes superbe, avec de subtiles choeurs faits par James et de belles paroles.
"Dream Lady" est une ballade psychédélique vraiment cool qui évolue dans un sérieux solo d'orgue!
Elle commence de façon rêveuse, solidement mélodique et bien chantée par James, et la chanson fait finalement place à une section médiane qui rocke joliment avec orgue et solo de guitare. Jolie mélodie avec des choeurs agréables et une guitare toute en finesse.
La chanson upbeat "Daughter" est une belle petite rock ballade sonnant un peu Beatlessienne, de style McCartney avec David et James partageant les vocaux.
Un autre morceau de rêve avec beaucoup de travail de Larry Knechtel aux claviers, la jolie ballade acoustique (sans batterie) "Games of Magic" est une chanson psychédélique lente et mélodique qui fait penser à certaines chansons Flower Power.
Accompagné au violon d'une manière très Hillbilly, "This Is not What The Governmeant" souffre malheureusement de paroles bien légères.
Et l'album se termine avec deux compositions signées Griffin en solo:
- "Just Like Yesterday" qui est encore une autre belle ballade et c'est même l'une de ses meilleures ballades au piano.
- "I Don't Love You" qui rappelle les Rocks surmenés de Griffin / Royer sur "On The Waters", avec James chantant d'une voix incroyablement 'Blues' sur le premier verset, revenant à une plus voix normale pour le reste de la chanson à part un bref extrait sur le fondu.

Donc, dans l'ensemble, c'est vraiment un excellent album qui regroupe quelques unes des meilleures ballades du groupe et quelques superbes Rocks.
Cet album a engendré quatre de leurs meilleurs Hits top 40 avec certainement le meilleur travail de Griffin....
Dans l'ensemble, il a un bel équilibre et plus de variance entre les ballades, Rocks, et autres chansons que leur album précédent, "Manna."
"Baby I'm-A Want You" aurait même dû être le véritable chef-d'œuvre du groupe et être considéré comme un classique au même titre, par exemple, que "Sgt. Pepper" ou "Pet Sounds", mais, pour une raison qui m'échappe, il ne l'est pas devenu!

Tous les singles qui suivent, "Everything I Own" et "Diary" atteignent le Top 20.

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L'album, "Guitar Man", édité dix mois plus tard (il atteindra le numéro 18 dans les Charts) est un album classieux qui a donné à David Gates assez de raison de tenter une carrière solo. Il suffit d'écouter "Aubrey" pour entendre le producteur chanteur et compositeur qui peut créer une piste solide avec peu ou pas d'aide de ses collègues musiciens.
La couverture de LP d'origine est composée de belles illustrations pastel réalisées par Bob Ziering sur carton rugueux sans aucune brillance lisse, impressionnantes à l'aspect et au toucher.
Gates et Griffin travaillent de mieux en mieux ensemble et le disque semble plus cohérent: "Guitar Man" est peut-être leur album le plus polyvalent.

A ce moment-là, en 1972, il était évident que Gates était le 'fabricant de Hits' de Bread, mais des chansons hors concours comme la chanson titre grandiose et "Sweet Surrender" bénéficiaient de toute évidence de la présence d'un groupe exceptionnel à ses côtés.
Inversement, le mélancolique "Aubrey" était une ballade forgée en studio qui utilisait la guitare classique, des cordes d'orchestre et une boîte à musique au lieu d'un simple groupe (Il culmina au numéro 15, pendant 11 semaines dans le Hot 100 charts, ouvrant la voie à la carrière solo de Gates).

Parmi les douze chansons qui composent l'album, Gates en a écrit six et co-écrit deux autres.
D'autre part, deux de ses chansons les plus fortes, "Sweet Surrender" et "The Guitar Man", sont totalement des produits Pop parfaits d'un groupe en plein groove.

Grâce à un ensemble de chansons accrocheur, "Guitar Man" couvre tous les angles des divers talents de Bread avec usage et destination.
La façon dont le groupe a incorporé ses influences profondes, engloutissant tout, du Country, du Folk, du Blues, du Classique, du style 'British Invasion', de la Soul, et du bon vieux Rock and Roll, dans un mélange Pop reste impressionnant.
Des mélodies agiles, des harmonies concises et des arrangements créatifs nous sont livrés tout au long du disque et les excellentes sensibilités du songwriting, accompagnées par une production propre et fraîche, resserrent en outre l'ensemble.
Par exemple, il y a le Boogie de "Do'nt Tell Me No", tandis que "Tecolote" palpite avec une intensité brute du jeu de batterie assez fort pour relever les morts, des vocaux menaçants, bourrus et durs, et des rythmes lourds.

A noter par ailleurs et de manière toute significative, Bread n'a jamais atteint le Top Ten avec un seul Rock.
Leur seule tentative, "Mother Freedom" était un effort louable, mais les fidèles ne sont pas prêts.
Par conséquent Gates retourna à ses ballades et les hits commencèrent à revenir.

Tous les albums du groupe ont fourni un avant-goût de leur diversité, "Guitar Man" étant un parfait exemple de leurs multiples compétences; peu importe, c'est, avant tout, un bon album qui montre le talent du groupe dans l'écriture de chansons: Du jazzy "Welcome To The Music", au radical "Tecolote"; en passant par le Country Pop "Make It by Yourself", et le doux Hit acoustique "Aubrey", ce bel album est un must pour tous les amateurs de Bread et de musique en générale.
Le disque contient trois Hits du Top 20, "The Guitar Man", "Sweet Surrender" et "Aubrey".
Ils ont échoué à atteindre le Top Ten, bien que "The Guitar Man" l'ait approché. Elle et "Sweet Surrender" ont bien marché dans les adult contemporary Charts en 1972, tandis que "Aubrey" suivit ces deux titres, en entrant dans le Top 15 au début de 1973.

La chanson d'ouverture, "Welcome to the Music", révèle un Hard Rock bluesy accompagné par la plainte d'un harmonica. Curieusement, c'est une sorte de raté quasiment vide qui est conçu pour nous accueillir au 'spectacle', façon 'Sgt. Pepper', présentant l'album avec des paroles drôles, ce qui donne un ton agréable pour tout le reste de l'album.
Ensuite vient le classique absolu, "The Guitar Man". Aussi bonne que soit la première chanson et le titre de clôture "Didn't Even Know Her Name", l'ouverture de cette ballade parsemée du doux soupir d'une guitare folk bluesy et wah-wah, arrangements de cordes et vocaux de Gates est tellement impressionnante qu'il n'y a, musicalement, aucune comparaison. Son crochet est irresistible et sa mélodie est limpide.
Sans aucun doute, "The Guitar Man", avec Knechtel à la lead guitare, a influencé the Carpenters en mettant cette guitare flamboyant à la fin de leur Hit adult contemporary numéro un "Yesterday Once More" un an après cela, d'une façon vraiment intelligente et efficace.
"The Guitar Man" fut le plus gros succès des trois singles tirés de l'album.
Mais dans l'air du temps, Bread a commencé à flirter avec un Country Rock harmonieux comme en témoigne "Make It by Yourself ", une chansonnette chargée de pedal steel qui aurait sonné comme jamais personne auparavant sans le succès avéré des Eagles avant leur implosion et de Poco.
Mais, "Make It by Yourself" est bien loin de "Make It With You". Dommage, car avec Larry Knetchel et David Gates dans la même l'équipe, cela aurait pu être bien meilleur. Ce n'est pas aussi efficace que leurs trucs middle-of-the-road, mais c'est quand même bien loin d'être du remplissage.
L'orchestration calme et mélancolique de "Aubrey" fait de cette chanson la plus délicate et belle qu'ils aient jamais faite, une des meilleures ballades romantiques de David Gates.
Et "Fancy Dancer" est un Rock incroyable qui se mélange à un rythme Funk sexy, montrant que Bread n'est pas qu'un groupe de ballade. Le jeu de claviers en cascades marqué par un penchant Rock Progressif relève les moments les plus risqués du disque.
La pétillante "Sweet Surrender" est une autre merveilleuse balade de style Poco avec de grands lyriques.
"Tecolote" est une autre chanson qui met en lumière les talents musicaux de Larry jouant de la lead guitare et Mike de la batterie. Elle possède l'un de leurs départs les plus insolites, tout en profitant de sa musicalité et de son originalité. Avec quelques paroles hystériques, elle fait un peu rêve absurde des années 70.
"Let Me Go" est une autre chanson de style Beatles ou même Elton John avec arrangements et orchestre...
"Yours For Life" est un autre épisode de chansons d'amour de David.
Même Larry Knechtel entre sur le chant avec l'intrigante "Picture in Your Mind" accompagné par un piano et des claviers omniprésents et une progression musicale de tout l'orchestre petit à petit.
Griffin et Royer contribuent à l'exceptionnelle "Don't Tell Me No", avec cette influence Beatles qui faisait partie du son du groupe à ses débuts, qui présente James à son meilleur, mais ses talents d'écriture ont toujours été exceptionnels. Après tout, il a gagné un Grammy avec "For All We Know" un grand succès pour The Carpenters. (Ecoutez sa version sur le CD "Anthology Of Bread").
Et enfin "Didn't Even Know Her Name" est une touchante chanson d'amour perdu très poignante à propos d'un amoureux qui rencontre la fille de ses rêves. Mais, il ne pourra jamais l'appeler en raison d'un engagement qu'elle a fait avec son amour de lycée. Quelle déception.
Ce morceau ferme l'album sur une note mélodramatique...

Comme dit plus haut, l'album produit trois Hits singles dans le Top 20, "The Guitar Man", au numéro 11, "Sweet Surrender", au numéro 15, et "Aubrey", au numéro 15, avec les deux premiers qui seront numéro 1 dans les Billboard's adult contemporary Chart.

Comme il est normal pour les musiciens aussi talentueux que ceux-ci, les directions musicales commencent à évoluer dans un contraste tel qu'il est apparemment impossible de justifier le maintien de la cohésion du groupe, et peu de temps après la sortie de "Guitar Man", le groupe s'est séparé.

Il se passera même près de quatre ans avant que le groupe n'entre de nouveau dans les Charts à la fin de 1976 avec un autre album, "Lost Without Your Love". Ce qui fait que "Guitar Man" est le dernier chapitre de la première époque du groupe, trois de leurs onze Hits provenant de ce disque.

En effet, en 1973, la fatigue des enregistrements incessants et des tournées s'est installée en dépit du succès, et les relations personnelles commencent à se détériorer, et à l'approche du sixième album, les tensions créatives entre David Gates, principal compositeur du groupe, et James Griffin.
Car les onze singles performants dans les Charts entre 1970 et 1973 avait été écrits et chantés par Gates.
Elektra Records avait toujours privilégié les chansons de Gates pour les faces A des singles, tandis que Griffin estimait que les singles auraient dû être répartis entre les deux.
Il y avait une certaine insatisfaction avec les chansons prévues pour ce sixième opus et, par conséquent, Bread décida de se dissoudre après un concert final au Salt Palace à Salt Lake City.

Laissant Bread de côté, les membres du groupe prirent des directions différentes et Gates et Griffin retournèrent à leurs carrières solo avec des résultats mitigés.
David Gates connut quelques petits succès dans le cadre d'une carrière solo, mais ne parvint jamais à obtenir la gloire de ses années passées au sein de ce groupe.

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Il acheva quelques efforts en solo, "First Album", en 1973,...

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...et "Never Let Her Go", en 1975.

En 1977, il devint même le producteur du film 'Adieu, je reste' (The Goodbye Girl) pour lequel il écrivit la chanson-thème, puis se consacra à temps plein à sa vie familiale ainsi qu'à son ranch.

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Et en 1973, Griffin a sorti un album intitulé "Breakin Up Is Easy"...

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La compilation "The Best of Bread" de 1973 fut un énorme succès, avec un pic au numéro 2 dans le Billboard 200 et il resta dans les charts pendant plus de deux ans.

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La suivante, "The Best Of Bread, Volume Two", a été éditée en 1974 et elle atteignit le numéro 32.

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Ensuite, Bread ré-émergea pour ce qui sera leur chant du cygne, "Lost Without Your Love" en 1976 et son retour a été gagnant, la réunion du groupe étant survenue après que le label Elektra Records ait exprimé son intérêt pour un nouvel album de Bread.
Elektra avait forcé la main pour ses retrouvailles, pensant réconcilier les deux antagonistes Gates et Griffin.
Ce fut un grand coup d'épée dans l'eau car un Gates, contraint et forcé, n'est plus un Gates et tout s'en ressent.

Gates, Griffin, Botts et Knechtel retournèrent donc en studio et, mettant leurs différends de côté, ils enregistrèrent ce "Lost Without Your Love", sorti en Janvier 1977.

La première constatation est que c'est un bon album, avec quelques bonnes à très bonnes chansons, mais il n'a plus la magie des cinq premiers albums. Il est très différent des autres albums.
Gates n'a rien perdu de son talent et il a toujours le sens de la mélodie. En attestent ses belles ballades se démarquAnt cependant COMME "Hooked On You", "Lost Without Your Love",et "Belonging" qui sont ses marques déposées.
Mais, en fait, en 1977, la formule de Bread commençait à sonner un peu daté.

CAR David Gates avait continué à travailler avec Mike Botts et Larry Knechtel sur ses albums solo, "First" de 1973 et "Never Let Her Go" de 1975.
Pourtant, il n'y avait pas de chansons comme "Hooked On You" ou "Belonging" sur ces disques-là!

"Lost Without Your Love" capitalise une fois de plus sur la formule à succès du groupe, mais il leur a également permis de mûrir et de se diversifier vers d'autres territoires, même une piste pseudo 'disco'.

La seule chose qui permet vraiment à cer album de devenir tellement transcendant, est la maturité de James Griffin, à la fois en tant que compositeur et chanteur.
Il a co-écrit avec Gates, un "Change of Heart" excellemment mélodique. Le reste de ses morceaux sont co-écrit avec son partenaire d'écriture habituel, Robb Royer, et ils démontrent un saut quantique dans le songwriting arrivé à maturité par rapport aux premiers enregistrements du groupe.

C'est donc un album plein à craquer de ballades.
Leur son est toujours aussi passionné et ils donnent tout à chaque chanson ,et cela se voit. La qualité du son est excellente.
Ce disque va du lumineux et de la gaieté (dans la chanson "Hold Tight") jusqu'au sombre et tragique (dans la chanson "Our Lady of Sorrow"). Il y a beaucoup de claviers utilisés avec la sensation des turbulentes années soixante-dix et Gates et Griffin créent quelque chose ensemble d'unique et magnifique et ce nouvel opus en est la cerise sur le gâteau.

La mélodie entraînante de l'irrésistible chaud et fuzzy Pop Rock "Hooked on You" commence l'album de la meilleure des façons; le travail de guitare est impressionnant et il améliore considérablement ce morceau. C'est une ballade d'amour mélodique typique de Bread, avec guitares douces et orchestre.
Le fantastique et jovial "She's The Only One" de James Griffin / Royer est une ballade Country Rock remuante qui est un atout majeur. Il s'est même retrouvé sur la plupart des compilations du groupe...
Il est suivi par la chanson d'amour "Lost Without Your Love", à la mélodie simple et douce, qui est un énorme Hit avec un son à lui qui le rend si difficile à oublier une fois entendu.
Ce genre de chansons parle vraiment directement aux émotions des gens et c'est une des raisons qui les rendent si grandes.
Cette ballade classique au piano de Gates a un refrain incroyable et de magnifiques chœurs édifiants, avec un grand solo de guitare électrique.
Elle a aussi une excellente et un peu inattendue pause instrumentale, en plus de cette magistrale 'touche Gates'.
Les synthés à la fin sont tout simplement éthérés.
Ce sera le dernier Hit au Top 10 du groupe, avec un pic au numéro 9 dans les singles Charts.
L'un des grans classiques de Bread excellemment mélodique, "Change of Heart", une collaboration assez rare entre Griffin et Gates, est une autre ballade délicieuse, utilisant les percussions et cette musique est en corrélation parfaitement avec la voix et quelques beaux travaux à la guitare acoustique et à la flûte.
Et la ballade acoustique orchestrée super-tendre "Belonging" commence comme un disque solo de David Gates, comme "Working Class Hero" de John Lennon, ou encore "Redemption Song" de Bob Marley.
Cependant la signature de l'instrumentation de Bread est magnifiquement tissés dans la chanson, l'élevant à un niveau beaucoup plus élevé.
C'est une ballade dépouillée, avec picking acoustique et orchestre, de style similaire à d'autres morceaux de Gates comme "Diary" et "Aubrey"; fantastique dans la façon la plus sensible dans laquelle elle est jouée.
L'édifiant "Fly Away", signé Griffin / Royer, reçoit le traitement royal; Bread injecte beaucoup d'une véritable passion dans cet air.
Quelques vocaux 'climatiques' montent vraiment dans les aigus et cette mélodie est accompagnée par beaucoup de travail à la guitare acoustique.
Gates a composé également "Lay Your Money Down", chantée par Griffin, qui est la seule chanson Rock de l'album; elle est fantastique, avec des voix multi couches, une grande instrumentation, des riffs de guitare super cool et un bon changement de rythme.
A noter que ce chant de Griffin très mémorable avait été enregistré par Bread en 1973 pour leur album "Next" (inachevé / inédit).
Et il y a encore un autre joyau du Soft Rock, le classique intitulé "The Chosen One" de Gates avec une grande harmonisation.
Ce morceau est aussi incroyable, avec un effort massif du groupe et d'excellents claviers et basse et un beau 'lead vocal'.
C''est tout simplement l'une des meilleures chansons de Soft Rock jamais enregistrées; sage décision, elle ne dispose pas d'un orchestre mais d'un somptueux mélange d'harmoniques de guitare, de piano électrique luxuriant, un groove de rock, et un chant soyeux.
La ballade 'triste, mais avec encore de l'espoir' intitulée "Today's the First Day", de Griffin / Royer a une mélodie assez luxuriante; le piano et les cordes sont bien utilisés dans l'arrangement musical. Beau refrain et choeurs agréables...
"Hold Tight" a un arrangement fougueux et Bread délivre une super mélodie fun, accrocheuse, et upbeat avec beaucoup d'énergie; c'est encore un autre morceau inoubliable, mais une tentative avortée de Gates au disco Rock.
C'est une chanson joyeuse qui est un peu prétentieuse, mais agréable tout de même.
Elle a été désignée comme coup de poignard de Gates au disco Rock, complétée avec un orgue carnavalesque, et avec une orchestration plutôt discrète.
Le disque se termine par la déchirante "Our Lady of Sorrow", de Griffin / Royer!
Cette chanson n'est pas exactement sur le plus heureux des sujets, c'est une méditation réfléchie et sympathique sur les problèmes de toxicomanie, avec de beaux vocaux de Griffin, mais il est néanmoins magnifique et c'est une autre belle performance.

L'opinion de Gates que ce fut un album 'de principe' pour le groupe est principalement le reflet de la tension entre lui et Griffin pendant son enregistrement.
C'est, cependant, un grand album, et malheureusement, il n'a pas permis de maintenir leur réunion.
Seuls deux singles ont atteint les charts: "Lost Without Your Love" qui fut un énorme succès et "Hooked on You" de Gates. (En Mars 1977, Elektra avait publié un deuxième et dernier single, "Hooked On You"). Celui-ci a moins bien réussi dans le pop Chart (avec un pic au numéro 60), mais il atteint le numéro 2 dans le Billboard's Adult Contemporary chart.

En conclusion, "Lost Without Your Love" est un véritable trésor pour les fans de Soft Rock des années 70.
C'est un album magistral, un must-have pour tout amateur de cette musique.
Cet enregistrement du retour atteignit le numéro 26 dans les Billboard's album Chart et ce fut le septième album consécutif de Bread (y compris les deux best ofs) à être certifié or R.I.A.A.

Les quatre membres du groupe, aidés par le guitariste de session Dean Parks, tournèrent pendant toute l'année 1977 pour soutenir cet album et aussi en 1995-1996 avec la programmation initiale.
Après une courte pause, ils commencèrent la deuxième partie de la tournée de cet Eté-là, mais sans Griffin, que Gates avait oublié d'inviter; après la montée des tensions et ils finirent l'année sans aucun autre plan pour enregistrer en tant que groupe.

Bread fut dissout à nouveau et Gates et Griffin revinrent de nouveau à leur carrière solo.

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Griffin publia un deuxième album solo en Europe sur Polydor, intitulé "James Griffin" en 1977, et il enregistra aussi de bonnes chansons avec Terry Sylvester, Black Tie, et The Remingtons.
David Gates sortit, quant à lui, quatre albums solo depuis cette nouvelle séparation à la fin de 1977...

En 1978, Gates écrivit la chanson-titre de l'adaptation cinématographique de la pièce de Neil Simon, "The Goodbye Girl", une autre mélodie inoubliable avec des résultats concrets dans les Charts (numéro 15).
La même année, il apprécia également le succès en tant qu'artiste solo avec un second single intitulé "Took the Last Train" (Numéro 30).
Il fit ensuite une tournée avec Botts et Knechtel sous le nom de "David Gates & Bread".
Le line up de 1978 en tournée incluait une fois de plus Dean Parks pour leur tournée de Juin au Royaume-Uni et en Europe.
Mais pour leurs dates de retour aux États-Unis, Parks les ayant quitté, le line up de scène s'était élargi pour inclure Warren Ham, ancien membre de Bloodrock (Bois, claviers, choeurs), Bill Ham (guitares) et David Miner (basse).

Cela conduisit tout droit à un litige avec Griffin sur l'utilisation du nom du groupe, dont Griffin était co-propriétaire.
Dans le différend, Griffin se plaignit que les chansons de Gates avaient été privilégiées en tant que singles au détriment des siennes.
Le litige en résultant ne fut pas réglé avant 1984.

Mais les tournées ayant pris trop de place pour David, il se retira à la campagne privilégiant la vie en famille de son ranch du nord de la Californie.
Après avoir quitté Bread en 1971, Royer travailla surtout comme 'songwriter' (toujours en équipe avec Griffin à l'occasion). Comme avec Griffin, son succès fut surtout d'écrire pour des artistes dans le domaine de la Country Music dans les années 1980 et 1990.
En 1994, Royer, Griffin et Knechtel se réunirent sous le nom de "Toast".
Knechtel continua à être un musicien de séance à la demande, épaulant des artistes comme Elvis Costello.

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En 1994, après avoir été loin des projecteurs pendant treize ans, Gates retourna en studio et publia un nouvel album solo, "Love is Always Seventeen", mais à ce moment-là, le Soft Rock de Bread avait perdu en popularité auprès des acheteurs de disques.

Pendant ce temps, Griffin avait déménagé à Nashville, où il travailla en tant que compositeur et il avait ensuite rejoint les groupes de Country, the Remingtons et Dreamer.
Le batteur Mike Botts était également resté actif dans la musique, servant de musicien de studio et tournant pour Linda Ronstadt et Dan Fogelberg.
Larry Knechtel continua à jouuer à la fois en live et en studio avec une longue liste de stars de la musique, comme Neil Diamond, Randy Newman, Ray Charles, The Beach Boys, The Doors, Elvis Presley, Hank Williams Jr., Elvis Costello et les Dixie Chicks.
Le line-up original se regroupa en 1996 / 97 pour une brève tournée:
En effet, en 1996, après avoir réglé leurs différends, Gates, Griffin, Botts et Knechtel se réunirent pour une tournée "25th Anniversary" couronnée de succès aux États-Unis, en Afrique du Sud, en Europe et en Asie.
Cette fois, le groupe était accompagné par Randy Flowers (guitares), Scott Chambers (basse) et une section de cordes pour les aider à capturer le son des enregistrements.
Cette tournée fut étendue en 1997, qui sera la dernière année où les membres originaux joueront ensemble.

Gates et les autres reprirent alors, encore une fois, leurs carrières individuelles.

Bread fut intronisé au Vocal Group Hall of Fame en 2006: Bread est donc un groupe qui restera, à jamais, intemporel.

Malheureusement, James Griffin décéda suite à des complications d'un cancer le 11 Janvier 2005, à son domicile de Franklin, dans le Tennessee.
Mike Botts décéda à Burbank, en Californie, le 9 Décembre 2005, le lendemain de son 61e anniversaire, après avoir souffert d'un cancer du côlon.
Knechtel décéda d'une crise cardiaque à l'âge de 69 ans, le 24 Décembre 2009.laissant Gates et Royer seuls membres originaux survivant du groupe.

Royer continue à être impliqué dans la musique, travaillant d'abord sur son Nashfilms studio dans le Tennessee avant de déménager aux Îles Vierges en 2013, tandis que Gates lui-même prit sa retraite à son domicile en Californie.

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En 2010, Royer a sorti un album avec Jimmy Griffin composé de chansons écrites par lui-même et Griffin intitulé "Cosmo & Robetta", un projet commencé par les deux en 1973...

Le chanteur et co-fondateur David Gates a récemment été intronisé au 'Songwriters Hall of Fame'.

Discographie:

1969 Bread
1970 On the Waters
1971 Manna
1972 Baby I'm-a Want You
1972 Guitar Man
1977 Lost Without Your Love

Sources: classicbands, wikipedia, Joe Viglione
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