Après six mois passés au Club Med, Joël Alexandre Daydé, Daniel Carlet et Michel Hervé cessent la condition de G.O.pour se tourner naturellement vers la musique et former les New Strangers.
Le chanteur Joël Daydé, le saxophoniste ténor et violoniste Daniel Carlet, le bassiste Michel Hervé, vont se rapprocher en 1968 de musiciens de studio, le guitariste Pierre Fanen, le saxophoniste ténor violoniste et tromboniste Michel Ripoche, le trompettiste Tony Canal, les batteurs André Hervé, Christian Devaux et le guitariste compositeur Michel Bonnecarrère pour former… Question !
Ils seront donc alors neuf à tourner, et se constituent un répertoire particulier, coloré par les multi-instrumentistes constituant l’orchestre, solidement assis sur une base rythmique très Jazzy.
Un groupe qui, après quelques dates à Paris et en Suisse, entrent en studio le 16 Avril 1969.
Lors de ces enregistrements, le producteur du label d’Eddie Barclay Riviera n'en revient pas : "Vous jouez comme des bêtes!". "Nous n'avions pas de nom, ça a fait tilt, Zoo était né", se rappelle le bassiste, Michel Hervé.
Après deux jours de travail, Zoo enregistre huit titres qui restent sur l’étagère.
Et comme il faut bien manger, Zoo accompagnera, par exemple, David-Alexandre Winter (le futur père d’Ophélie).
Barclay le gardera pourtant dans ses tiroirs, et il ne le sortira malheureusement qu'après le succès commercial des albums de Chicago Transit Authority et autres Blood Sweat and Tears et dans une discrétion absolue.
Ce disque, intitulé "Zoo" est tout à fait excellent et il contient de véritables petites perles, comme "Mammouth" ou "If You Loose Your Woman". Le chant profond et rauque de Joël Daydé fait merveille sur ces titres très inspirés.
Quelques mois plus tard, après une présence chahutée au Festival de d’Amougies en Novembre sous leur nom, Tony Canal craque et rejoint définitivement Joe Dassin. Ils avaient pourtant partagé l'affiche avec des groupes étrangers comme Pink Floyd, Colosseum, Nice, East of Eden, et même Frank Zappa…
La B.O. du film "Champignon" est à peine sèche que l’hémorragie continue.
En 1970, une hémorragie soudaine, liée à des divergences musicales, relationnelles et surtout financières fait partir du groupe les piliers qu’étaient Daydé qui va tenter l’aventure solo et Pierre "Pierrot" Fanen qui part accompagner Eddy Mitchell.
Privé alors de chanteur, Zoo va, par l’intermédiaire d’une petite annonce parue dans le Melody Maker, recruter un chanteur typiquement Anglais appelé Ian Stuart, pour affirmer leur présence sur ce marché.
Rebaptisé Ian Bellamy, Ian Stuart tiendra le micro pour enregistrer le deuxième album en Septembre.
Cet opus intitulé "I Shall Be Free" sera enregistré du 12 juin au 9 Septembre. Dans ce nouveau disque, les violons prennent le pouvoir, reléguant les cuivres sur certains titres, et ce, malgré la réussite, en particulier du saxophone, sur "Endless Words".
L’album sera programmé, et servira même d’indicatif pour des radios …Américaines! Nul n’est prophète en son pays...
Effectivement, WOR-FM et WABC-FM, deux des plus grosses stations New-Yorkaises, prendront respectivement les deux titres du single pour ouvrir leurs émissions. Une promo inattendue qui pousse le label RCA à compiler les deux albums pour le marché américain. Un LP compilant des extraits des deux premiers albums, réalisé par Robin Mc Bride, verra d’ailleurs le jour dans ce pays.
Le groupe va alors participer à l’enregistrement de deux chansons de Léo Ferré, "Le Chien" et "La The Nana", titres parus en simple, et sur l’album "Amour, Anarchie, Ferré 70-Vol.1". Également, un simple commun Eddy Mitchell et Zoo va être enregistré juste après leur album, avec le titre "Dodo, Boulot, Métro, Dodo".
La fin de l'année les verra se produire en Angleterre dans plusieurs clubs et universités, en particulier au Ronnie Scott's de Londres, où ils partageront l’affiche avec Charlie Mingus. Après cela, c'est au tour de Michel Bonnecarrere de tirer sa révérence.
Mais Zoo jouera quand même en France, aux Halles de Paris, courant Novembre.
L'année 1971 est très chargée en collaboration, ce qui limitera les sorties des propres titres du groupe. Classé second au Grand Prix De La Pop Française, ils participent au festival de St Gratien, début Avril, avec Dynastie Crisis, Ergo Sum, Voyage, Triangle et bien d'autres.
Puis ils font l’Olympia en Octobre, avec Caravan et Seatrain.
Seuls deux singles seront produits, le premier, un hyper collector de la bande originale du film "Les jambes en l’air" avec Francis Blanche. Le second, signe avant-coureur du futur album, avec une première version de "Hard Times, Good Times".
Sorti en Mai, ils tiennent alors leur plus gros succès discographique, avec celui-ci. Ils en ont tout de même écoulé 12 000!
Pour les collaborations, tout d’abord, Léo Ferré réalise un de ces albums culte "La Solitude", avec l’apport sur une majorité des titres des orchestrations du groupe. Celle-ci se conclura par une tournée, et 7 jours sold out à la Mutualité, avec l’artiste.
La même année 71, le groupe croise aussi la route de Nicoletta pour son album "Visage".
En 1972 Sort le troisième album "Hard Times, Good Times", le plus vendu du groupe.
Celui-ci bénéficiera de parution de l’autre côté de la Manche (RCA), ainsi que de l’Atlantique grâce à Warner Bros.
Hormis les titres déjà cités, et la seconde version de "Hard Times, Good Times", l’album recèle encore quelques réussites, tendant sur le Rythm'N'Blues.
Participant au MIDEM, en début d’année, on les retrouvera sur les scènes pour une tournée en Angleterre durant le mois de Mai, puis à Strasbourg au festival de Wacken.
Mais faute de gros succès international, en Octobre 72, la sortie de l’excellent dernier single, "Life Is Living" / "Stiggy Poo" ne changera rien à l’inéluctable séparation.
Le groupe n’ayant pas pu atteindre la consécration internationale qu'il aurait mérité, en jouant souvent de malchance, en particulier lors de tournées, avortées, ou mortes-nées, dans les pays Anglo-Saxons, subira la loi d’un marché national étriqué, qui condamna beaucoup de groupes à cette époque.
La majorité des membres de Zoo feront alors carrière dans le monde de la musique.
Tony Canal rejoint Joe Dassin en 1969.
Joël Daydé s’est tourné vers le Blues. Après Zoo, il signe chez Barclay et sort son premier album solo "J’aime". En 1971, il enregistre aussi le fameux titre "Mamy Blue". En 1977 il signe chez Phonogram et enregistre l’album "J’en ai marre / HLM Blues". Dans les années 80, il enregistre des spots de pub. Mais son nouvel album solo en 1995 "Spleen Blues" ne sortira jamais…
Pierre Fanen (1946-2000) est devenu guitariste de studio. On peut l’entendre en live derrière Eddy Mitchell sur l’album "Olympia 1980" et "Palais des Sport 1984". Il rejoint ensuite Jean-Jacques Milteau. Il collabore avec le chanteur occitan Joan-Po Verdier avant de tourner avec sa propre formation. Parallèlement, il créé les méthodes et partitions pour guitare "Pierre Fanen".
Michel Bonnecarrere se lance dans l’aventure Ophucius.
Daniel Cartet est aujourd’hui compositeur, arrangeur et directeur artistique. C'est l’auteur du tube éternel qu’est "Mamy Blue" connu et interprété par Nicoletta.
Michel Hervé a joué dans Magma. Il est toujours bassiste pour la fine fleur de la variété Française. D’origine bretonne, il est également aux côtés d'Alan Stivell et de Dan ar Braz.
Michel et André Hervé (aujourd'hui décédé) avaient rejoint Maria Popkiewicz au chant et créé ZOU (Zon Orchestra Unlimited) avec un disque éponyme en 1974 sans grand succès, si ce n’est la première partie de la tournée "Rockin ‘in Nashville" d’Eddy Mitchell
Seul sous son nom, avec Augustin Dumay ou encore avec Jean-Pierre Castelain, Michel Ripoche enregistre plusieurs albums.
Et l’on reparle de Ian Bellamy dans le groupe Clearlight dans l’album "Les contes du singe fou" en 1977.
En 1972, Christian Devaux remplace Victor Coletta dans l'orchestre d'Eric Erday.
Près de quarante ans plus tard, en 2009, le Morbihanais Michel Hervé, Joël Daydé et huit autres musiciens reprennent le chemin du Zoo.
Hervé découvre des pièces musicales de son frère André Hervé, hélas disparu, pièces qui, à l’écoute, n’attendent d’évidence que l’énergie d’irréductibles musiciens pour faire re-sonner les notes de Zoo. Il décide de remonter sur scène avec les membres d’origine restés fidèles au groupe, complétés de musiciens réputés et inconditionnels de Zoo depuis la première heure...C'est donc le grand retour de Zoo sous le nom de Zoo Tribute Original.
Les nouveaux venus sont le guitariste René Lebhar, le violoniste Cyril Zardé, le pianiste Bertrand Richard, la chanteuse Maria Popkiewicz, le batteur David Rusaouen, le saxophoniste Patrick Bourgoin et le tromboniste Jean-Marc Welch.
Si l'on rajoute quelques invités comme les guitaristes Michel Bonnecarrère et Joël Hervé, le violoniste Michel Ripoche et les choristes Brenda Hervé Della Valle et Marielle Hervé, le groupe a vraiment très fière allure.
C’est avec cette nouvelle énergie musicale que Zoo Tribute Original enregistra le 19 Janvier 2010 sur les terres Lorientaises de la famille Hervé, l’Album Live "Épisode 1" qui reprend une quinzaine de titres de Zoo, un titre hommage à Léo Ferré et des titres inédits dont le single de l’Album Live, "Rummy’s Saga", signé André Hervé et Maria Popkiewicz.
Avec pour objectif de rejouer au plus près le son de l'époque à travers des morceaux comme "Mammouth", "If You Lose Your Woman" et "Hard Times, Good Times", le groupe interpréta aussi "La The Nana".
A noter la présence de Murray Head sur deux titres!
Discographie:
1969 : "Zoo" (Riviera)
1970 : "I shall be free" (Riviera)
1972 : "Hard times, good times" (Riviera)
2010 : Live "Episode one"
Sources: wikipedia, Rock Made In France
