Ganafoul est un groupe de Blues Boogie Rock Français fondé en 1974 par un trio, alors instrumental, composé du guitariste Edouard Gonzalès, du bassiste Philippe "Fourmi" Veau et du batteur Yves Rothacher.
Ces trois-là sont originaires de Givors, dans la banlieu Lyonnaise.
Le nom de Ganafoul est tiré de l'argot-patois du coin et il signifie "Comme un fou".
Le chanteur et parolier Jean-Yves Astier, originaire du quartier de la Croix Rousse à Lyon, est embauché peu après, et le style de l'orchestre est alors quasiment du Heavy Rock.
A noter que tous les textes sont alors en Français.
En 1975, Ganafoul engage un deuxième guitariste, Croix Roussien lui aussi, beaucoup plus Blues, ancien membre de SHB, appelé Jack Bon.
Ils donnent leur premier concert aux Ateliers à Lyon. Celui-ci est pratiquement un fiasco et le groupe se sépare.
Jean-Yves Astier et Jack Bon restent seuls, alors que les trois autres rejoignent un autre groupe Lyonnais, Factory à l'Automne 1975.
Un an plus tard, c'est le retour d'Yves Rothacher et Ganafoul se reforme en trio.
Jean-Yves Astier passe à la basse, à l'harmonica et aux chœurs, Jack Bon devient le guitariste et chanteur principal, alors que Yves Rotacher tient les baguettes.
Le gang répète durement à Givors et élabore un Hard Rock fortement imprégné de Blues et de Boogie avec des textes toujours partagés entre l'Anglais et le Français.
Ils appellent alors leur musique du "Sider-Rock" (sider pour sidérurgie). Un rock ‘prolo’ qui puise sa source dans leurs origines sociales modeste et leur environnement industriel, raffineries et aciéries du sud lyonnais, le fameux couloir de la chimie
Enfin, doté d'un manager tout neuf appelé Robert Lapassade (futur chanteur du groupe Killdozer), Ganafoul donne des concerts un peu partout dans la région Lyonnaise.
Début 1977, ils font même la première partie de Little Bob Story à Lyon.
Le courant passe immédiatement avec Little Bob qui recommande chaudement Ganafoul auprès du patron du tout jeune label Crypto, Jean-Claude Pognant.
C'est une première pour le groupe lorsque Pognant signe le trio car Ganafoul avait jusqu'alors essuyé pas mal de refus de la part des compagnies discographiques.
Entre-temps, Ganafoul aurait dû assurer la prestigieuse première partie de Status Quo à Lyon le 6 Février 1977, mais, pour d'obscures raisons, le groupe n'a finalement pas pu jouer.
Il participe pourtant au Festival de Pont-de-Cheruy le 22 Mai partageant l'affiche avec Factory et Little Bob Story, et le groupe joue enfin à Paris au Gibus (du 24 au 28 Mai, puis Ganafoul retrouve Little Bob à Givors le 1er Juin.
Du 20 au 30 Août, le trio rentre enfin aux studios 20 à Angers pour l'enregistrement de son premier opus intitulé "Saturday Night". Ce brûlot comprenant neuf titres, tous en anglais sort en Octobre.
Le morceau d'ouvertue "Let Me Burn" est un boogie style ZZ Top avec les guitares en avant et des breaks fort judicieux.
Moins speedé, mais plus lourd, "Danger Zone" lui succède.
"Helvetia Song" est une chouette ballade tandis que "Free Tomorrow", avec l'apparition de la wah-wah sonne résolument plus pop.
"Saturday Night", Boogie-Blues brûlant, est renforcé par un piano martelé.
Ca déménage tout autant, sinon plus avec "Dreamer", "Get Out Of Here" et "Roll On" qui débordent tous d'énergie.
On se sépare avec "Move On Faster", un thème peut-être plus abordable mais toujours aussi swinguant.
Toutes les compositions sont signées Jack Bon. Jean-Yves Astier et Yves Rothacher en cosignent respectivement une et deux.
"Saturday Night", réalisé en quelques dix jours, sonne très brut, très live et, si la production est simple, elle n'en est pas moins claire et efficace, ce qui renforce la cohésion de cet album.
Crypto édite aussi un 45 tours "Saturday Night" / "Let me burn" composé des deux meilleurs morceaux de l'album.
Pour fêter ça, Ganafoul participe au concert Crypto avec, entre autres, Wapassou. Océan, Mona Lisa et Little Bob Story le 24 Septembre 1977 à Belfort.
Ce show enregistré fera l'objet du troisième 33 tours de Ganafoul.
Le trio entame alors une tournée Française d'un mois en première partie de Little Bob. Ce qui les amène à l'Olympia le 23 Octobre.
L'année 1978 démarre encore avec de multiples concerts et quelques dates marquantes.
Ainsi les 28 Janvier et 29 Mars, Ganafoul joue au Laser à Paris.
Le 25 Avril, retour à Lyon, à la salle Rameau, devant 1500 spectateurs, avec Killdozer en première partie.
Le 22 Mai, le groupe joue de nouveau à Paris, à l'Espace Cardin, encore avec Little Bob Story.
Le référendum annuel des lecteurs du magazine Best voit Ganafoul se classer septième groupe Français et ils reviennent ensuite à l'Olympia pour le Festival "Le Rock d'ici" qui se déroule sur sept soirées.
Le trio Lyonnais est programmé en vedette le 11 Juillet avec Shakin' Street, Trans Europe Express et Brézovar en première partie.
Entre temps, pour des raisons personnelles, Yves Rothacher a quitté Ganafoul, remplacé par le batteur Bernard Antoine, ancien membre de Metabolisme, Tangerine, Valery Btesh (voir l'album "Rêve Crystal") et Mama Béa. Il avait même remplacé Jacky Bitton pour un concert des Variations!
Yves Rothacher, quand à lui, ne reste pas longtemps inactif puisqu'il rejoint très vite Factory. Factory semble être la porte de sortie des anciens membres du groupe!
Le 29 Juillet, Ganafoul se produit au Festival "New Wave French Connection", au Théâtre Antique de Fourvière à Lyon avec Starshooter, Bijou, Téléphone et, bien sûr, toujours et encore Little Bob Story, le tout devant 5.800 spectateurs.
Ce festival est immortalisé par Gilbert Namiand qui réalise le film "New Wave French Connection" dans lequel apparaît un Ganafoul conquérant avec deux titres, "Far From Town" et "Saturday Night".
Au Théâtre Antique d'Orange le 12 août, Ganafoul assure tout d'abord la première partie de Téléphone, puis revient en vedette le lendemain devant un public de plus de 6.000 personnes.
Ils retournent alors en studio, toujours à Angers, au studio Loury, pour enregistrer leur deuxième album, comprenant aussi neuf morceaux enregistré en quinze jours.
Puis le groupe attaquent d'autres concerts.
Le 2 Septembre, Ganafoul joue au festival de Lesdins avec Shakin' Street et Starshooter, entre autres... C'est là que Kent, le chanteur de Starshooter les rejoint sur scène pour un "Saturday Night" endiablé.
Le 10 Septembre, ils font la Fête de l'Humanité à La Courneuve.
Puis les 16 et 17 Septembre, lr groupe est à l'affiche du Festival de Carquefou avec de nouveau Little Bob Story devant 3500 spectateurs, tandis que le 21, le trio Lyonnais est au Stadium à Paris en ouverture des Boomtown Rats emmenés par Bob Geldof.
En Octobre 1978 sort "Full Speed Ahead", second 33 tours de Ganafoul avec huit compositions signées Jack Bon et une reprise.
Deux invités prestigieux figurent dans les chœurs, Little Bob sur deux titres et Fabienne Shine de Shakin' Street sur trois autres.
L'album démarre avec "Full Speed Ahead", un morceau violent et rapide, suivi de "Nothing More", cosigné avec Jean-Yves Astier, puis une reprise du "l'm A King Bee" de Slim Harpo, très Soul Rock, "Dealing Your Love" et "Waiting For The Show", également écrit avec Jean-Yves Astier, avec un tempo ralenti et l'apparition de cuivres.
Suit "Rock Gutter", morceau composé avec l'aide d'Yves Rothacher, et "King Size Killer", deux titres gorgés de Blues. Puis "Trying So Hard", morceau lourd et assez lent, et enfin "Far From Town", cosigné par Bernard Antoine qui vient terminer l'album en beauté par un véloce Boogie Rock.
"Full Speed Ahead" / "Waiting For The Show" font l'objet d'un 45 tours promo.
ll y a très peu de différences avec le premier LP si ce n'est que la production est un peu plus fouillée, ce qui donne à l'ensemble un son quelque peu plus sophistiqué et moins immédiat.
Mais ça fume plus que jamais !
Bardé de ce nouvel album, Ganafoul reprend rapidement la route.
Une méthode qui lui a déjà permis de vendre son premier albums à plus de 15 000 exemplaires sans aucune promotion de la part de Crypto.
Les tournées intensives aux quatre coins de l'hexagone reprennent de plus belle, marquées à Lyon par un concert promo sous chapiteau en Janvier 1979 où ils sont rejoints par l'harmoniciste Sugar Blue et par Little Bob avec lequel ils interprètent "Hound Dog", "Sweet Little Rock'n'Roller" et "Maybelline".
La recette a apparemment du bon puisque le power trio Lyonnais est désormais classé troisième au référendum de Best derrière Téléphone et Ange, et quatrième espoir 1979 derrière Van Halen, Dire Straits et Devo...
Ganafoul joue alors pratiquement partout. Ils sont ainsi le 15 Avril au Printemps de Bourges avec Jacques Higelin, face à 2000 personnes.
Le 28 Avril, ils participent au Festival Antirouille à l'Hippodrome de Pantin avec François Béranger, Little Bob Story, 12°5, et bien d'autres.
Puis le 18 Mai ils sont au Festival de Miramas, le 9 Juin à Marseille avant de s'attaquer à la Belgique et à l'Allemagne.
Ganafoul fait aussi partie de la tournée Rock d'Ici qui, début Août 1979, passe par Cap d'Agde, Menton et Fréjus, avec les Dogs, Starshooter, et Au Bonheur Des Dames.
Le 27 Août, ils sont très fiers de faire la première partie de leurs idoles AC/DC, encore emmené par Bon Scott, dans un parc d'Aix-les-Bains !
Auparavant, est paru leur troisième album, live celui-là, intitulé "Route 77".
Ce disque avait été enregistré live à la Maison du Peuple de Betfort le 24 septembre 1977 lors du concert Crypto.
A cette occasion, et pour 25 minutes seulement, on retrouve donc Yves Rothacher à la batterie sur les six titres, cinq compositions de Jack Bon et une reprise.
Il y a quatre inédits puisque seuls "Roll On" et "Saturday Night" ont été préalablement immortalisés sur vinyle.
"You've Got To Pay" ouvre tranquillement le feu, carré et lourd puis cède sa place à l'efficace "Bad Train" et à l'ultra-rapide "Roll On".
Vient ensuite "Hey Woman", Blues lent, une excellente version de "Saturday Night" et le classique de Chuck Berry "Maybelline" expédié en 2'20.
Un LP live malheureusement trop court, mais suffisamment concis qui retranscrit parfaitement l'esprit de Ganafoul: un Rock Boogie Blues énergique et d'une maîtrise technique sans failles.
Tandis que "Full Speed Ahead" approche les 25 000 exemplaires vendus, le trio abandonne temporairement les routes pour retrouver les studios en Septembre 1979.
Au château d'Hérouville. sous la houlette d'Anton Matthews (qui a déjà travaillé pour les Stones), Ganafoul enregistre du 19 Septembre au 3 Octobre son quatrième album.
Le 27 octobre 1979, le trio participe au Festival de Saumur, avec Bijou, tandis que "Side 3", leur nouveau 33 tours, sort en Décembre 1979 avec neuf morceaux encore une fois tous signés Jack Bon.
Départ en fanfare avec "Bad Street Boy" long thème mélodique de six minutes, cosigné par Jean-Yves Astier, auquel succède un Boogie Blues assez traditionnel, "Low Down inside". Vient ensuite "Don't Corne In", titre stonien renforcé brillamment par le piano d'Anton Matthews.
"After All Those Days" est un Boogie énergique.
"Sometimes", est une tentative reggae plutôt réussie, suivie par l'électrisant "Push And Pull".
"Door 105", écrit avec Bernard Antoine, sonne très Status Quo avec de belles parties de guitare.
"l've Got it Bad" a un tempo lourd blindé par des guitares affutées.
Pour clore l'album, Ganafoul propose "I Never Get Enough". L'album, dans son ensemble, sonne bien grâce à la production d'Anton Matthews.
Un single de promotion en est extrait, couplant "Sometimes" et "Push And Pull".
Ganafoul entame une nouvelle tournée Française d'un mois à compter du 29 Janvier 1980, puis enchaine avel le Festival Europe Rock 80, le 9 Mars au Pavillon Baltard de Nogent-sur-Marne, à la même affiche que Marquis De Sade, Simple Minds et Joe Jackson.
Un second film, "Saloperie De Rock'n'Roll" de Jean-Noël Delamarre, mettant en scène Ganafoul (aux côtés de Starshooter, Soho, Téléphone et Elvis Platiné) sort sur les écrans en février.
En Avril, Ganafoul se retrouve à la septième place du référendum de Best.
Le 13 Mai, le trio revient à Lyon pour jouer au Palais d'Hiver puis repart de plus belle sur les routes de France dès le 3 Juin, participant alors aux Festivals de Montbrison le 28 Juin (avec Atoll, Little Bob Story), Orange le 11 Juillet (avec Trus, Elvis Costello, Lili Drop).
Rieck le 26 Juillet (avec Sapho, Marquis De Sade, Lili Drop) et Etaples le 14 Août (avec Dr. Feelgood, Backstage).
Entre-temps, fin Juin, Jack Bon avait rejoint Factory au studio du château d'Hérouville, jouant de la guitare et assurant les chœurs sur deux morceaux, "L'Afrique A Faim" et "Le Zombie".
Jean-Yves Astier et Bernard Antoine le retrouvent au château d'Hérouville pour l'enregistrement du cinquième album du groupe.
Changement de décors, les textes sont désormais en Français (le succès de Téléphone et Trust oblige, tout comme les ventes plus faibles de "Side 3") et la formation devient un quatuor avec l'arrivée d'un second guitariste, Jean-Michel Bachtarzi. Dix titres sont alors réalisés.
En Octobre est diffusé par FR3, "L'Homme Aux Chiens", téléfilm dans lequel figure Ganafoul alors que Jean-Yves Astier joue un petit rôle.
Il s'ensuit une période très agitée puisque la publication de l'album est repoussée et que Jean-Michel Bachtarzi et surtout Jean-Yves Astier quittent Ganafoul à la fin de l'année.
Jean-Yves Astier réémergera à la fin des années 80, accompagné par le groupe Série Limitée pour trois albums de Blues énergique d'excellente facture, dans le style de Paul Personne ou Bill Deraime. La prise de son et le mixage de leur premier LP sont dus à Yves Rothacher, batteur original de Ganafoul.
Le duo restant Jack Bon-Bernard Antoine ne se décourage pas et recrute dès le Printemps 1981 le guitariste Franck Argento et le bassiste Hervé Corcos.
Cette nouvelle formation entre au studio Le Vigilant, à Nice, pour enregistrer quatre morceaux supplémentaires qui se retrouvent sur l'album "T'as Bien Failli Crever" qui sort enfin en Mai, tandis que le référendum de Best voit Ganafoul reculer à la 17e position.
Le titre du disque résume bien l'état d'esprit du groupe et les paroles de Jack Bon, auteur des dix morceaux, sont pleines d'amertume et de tristesse.
"Pour Te Tromper" est un Hard Boogie bien plombé alors que "Qui Sera Le Maître", est beaucoup plus rapide.
Puis vient la ballade "Sang Et Poussière" que vient illuminer la flûte de Pascal Mainenti.
"Les Mains Sur Le Volant" est un morceau excitant avec l'harmonica d'Hervé Corcos omniprésent qui est encore présent sur "Le Bronx", cosigné par Bernard Antoine.
"Comment Savoir" voit le quatuor rivaliser avec ZZ Top, tandis que "Scène" est enrichi d'une section de cuivres.
"T'As Bien Failli Crever" est un Blues instrumental plaintif qui débouche sur "La Garde", très Hard Rock.
Ecrit avec Bernard Antoine, "Perdu Dans La Rue" achève ce cinquième album.
Force est de constater que cet album est quand même le moins intéressant qu'ait jamais enregistré Ganafoul.
Le quatuor tout neuf fait sa rentrée sur scène le 2l Juin 1981 au Festival de Viricelles (avec Factory) puis reprend la route jusqu'en Août.
Après une courte pause, Ganafoul repart en tournée à la fin de l'année, seul cette fois, et passe par Lyon le 10 Décembre à la Bourse du Travail.
Mais les ventes de l'album sont faibles et les concerts n'ont pas le succès escompté. Ganafoul s'essouffle et jette l'éponge en 1982, même s'ils figurent une dernière fois dans le référendum de Best en Avril 1982 à la 14e place.
Philippe Veau meurt dans un accident de voiture en 1982.
Jack Bon ne reste pas inactif et entreprend une carrière solo qui se solde par la première partie prestigieuse de Téléphone à Lyon en 1982 puis par sa signature chez CBS en Septembre 1984.
Il sort un premier single début 1985 avec "Non, Je Ne Regrette Rien" (bonne reprise inattendue de la môme Piaf) couplé au Rock puissant "Mademoiselle", qui n'obtient qu'un succès d'estime.
Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir utilisé des musiciens de qualité puisqu'il s'est entouré de Guy Delacroix (basse), Manu Katché (batterie), Jean-Yves D'Angelo (claviers) et Michel Gaucher (saxo).
Deux ans plus tard, Bon devient le guitariste leader d'un nouveau groupe, les Jets, avec Ziouth (guitare), Patrick Blache (basse), Babée (batterie), Wardia (chœurs) et Ramon Yuste (percussions, que l'on retrouve aussi chez Factory et les Snappin' Boys).
Cette formation remporte un concours organisé par Radio France-Lyon qui lui permet de figurer sur la compilation "Traboulorock" début 1987.
Un seul titre figure au menu, composition de Jack Bon, le funk très électrique de "Elle Me Rend Fou".
L'autre titre de gloire de Jack Bon et les Jets est de remporter la finale régionale des découvertes du Printemps de Bourges ce qui lui offre l'occasion de rejouer au festival en Mars 1988.
Dans la foulée, Jack Bon reforme alors Ganafoul avec Bernard Antoine (batterie), Puce (guitare, ex-Factory) et Patrick Blache (basse, ex-Jets).
Mais à part quelques premières parties à Lyon, Dr. Feelgood le 17 Mai 1989 et Trust le 7 Octobre 1989, rien ne vient ensoleiller le quotidien du quatuor qui se sépare de nouveau.
Jack Bon signe en 1991 sur le label Lyonnais Lazer qui en 1993 sort le CD 11 titres "Quartier Chaud".
Le bassiste Patrick Blache est toujours de la partie et on trouve dans on retrouve Ramon Yuste (percussions) et Robert Lapassade (chœurs, ex-manager de Ganafoul et ex-chanteur de Killdozer, Lapassenkoff et Snappin' Boys).
Même si les paroles, en Français, passent difficilement la rampe, l'énergie est encore au rendez-vous.
Par contre, la promotion est quasi-inexistante. il a toujours été difficile pour les labels locaux de s'imposer.
Malgré quelques concerts, rien ne se passe pour Jack qui rejoint en 1995 le D.C. Blues Band, un groupe de vétérans emmené par l'harmoniciste D.C. et dans lequel figure aussi Hervé Corcos (basse) qui avait succédé à Jean-Yves Astier dans Ganafoul.
Début 1996, le groupe autoproduit "Super Harp", un CD regroupant neuf standards de Blues et de Rhythm'N'Blues magnifiés par les guitares et la voix de Jack Bon. James Cotton, James Brown, Otis Redding sont au rendez-vous de cet album dont l'accroche est significative : D.C. Blues Band featuring Jack Bon;
Jack monte ensuite un duo de Country Blues baptisé B&J, avec Bertrand Repellin (ex-Arsenic et Dimsi Comedi) qui écume les pubs de la région.
Ils apparaissent fin 1996 sur la compilation "Impuls' Lyon" avec une reprise de "Prodigal Son".
Jean-Yves Astier habite dans le Sud Ouest loin de tout sauf du Blues puisque plusieurs de ses projets acoustiques ont vu le jour "Sur les collines chaudes" en 1990) et "Rose Blues" en 1992.
En 1998, le mythique trio Ganafoul revient sur le devant de la scène de manière tout à fait inattendue avec la réédition en CD par Spalax de ses cinq albums.
De son côté, Muséa, qui souhaite sortir un album live de Ganafoul sur son label Bluesy Mind, recontacte le groupe qui se reforme.
C'est ainsi que Jack Bon (guitare, chant). Jean-Yves Astier (basse, chœurs) et Bernard Antoine (batterie) remettent le bleu de chauffe pour deux dates au Transbordeur de Lyon. les 26 et 27 Avril 1998 (le premier soir étant un rodage privé).
Avec un peu d'embonpoint et quelques cheveux en moins, Ganafoul enchaîne les morceaux dans un déluge sonore: "Bad Street Boy", "Full Speed Ahead", "Low Down Inside", "Rock Gutter", "Nothing More", leur reprise de "l'm A King Bee", "King Size Killer", "Saturday Night"...
Autant de classiques Boogie Blues survoltés par les riffs rageurs d'un Jack Bon toujours aussi inspiré, dont l'immortel "Crossroads" de Robert Johnson qui donne son titre à l'album, suivi en final de "After All These Days"...
Un bien beau moment de Sider Rock immortalisé sur le CD intitulé "Crossroads" qui paraît en Janvier 1999 avec des notes de pochette signées Robert Lapassade (qui fut un temps leur manager avant d'empoigner le micro avec Killdozer puis les Snappin' Boys).
Yves Rothacher, le premier batteur, est également monté sur scène le deuxième soir pour un morceau absent ici.
Plus de vingt ans après des débuts incandescents, Ganafoul reste fidèle aux douze mesures et, en dignes forçats du Blues, ils appartiennent à jamais à l'histoire du Rock Français.
D'ailleurs cette reformation, au départ ponctuelle, pourrait se prolonger si le public réserve un bon accueil au CD "Crossroads".
En 2001, le 21 Septembre, Ganafoul participe au Festival Blues Rock "Les GROSSES GUITARES 2001" dans la salle polyvalente de Messimy, dans la région Lyonnaise.
Ganafoul, ce soir-là, enchaîne titre sur titre, dans une débauche d'énergie et une grande jubilation musicale, bref, du très grand Ganafoul!
Parmi les titres joués, une majorité de compositions de Jack Bon, ou de Bon associé aux autres membres, J.Y. Astier, B. Antoine, Y. Rotacher, mais aussi des grands classiques du Blues; "Low Down Inside" ouvre le bal, suivi de "Full Speed Ahead", "King Size Killer", "Nothing More", "Far From Town", ou encore "I'm A King Bee" ou " Shake Your Hips " de J. Moore, "Cross Roads" de R. Johnson, et enfin "Love Sick" de B. Dylan.
IL suffisait de voir dans quel état d'épuisement physique et de tension nerveuse ils sont redescendus de scène pour savoir qu'ils venaient d'offrir au public une prestation exceptionnelle, en allant au bout d'eux-mêmes.
Le public ne s'y est d'ailleurs pas trompé, en les acclamant longuement, et à voir les nombreux fans qui les félicitaient pour leur prestation, ils ont pu mesurer le bonheur qu'ils avaient donné par leur générosité et leur énergie!
Ganafoul continue sporadiquement à jouer de temps en temps mais sans rien faire d'autre...
En 2010 sort un album de Jack Bon en duo avec Eric Delbouys, batteur percussionniste, compositeur et arrangeur, fan de John Bonham. Jack Bon et Eric Delbouys collaborent depuis dix ans à divers projets scéniques et discographiques.
Le fruit de cette rencontre explose dans cet album intitulé "Electric Duo" où ce groupe délivre une puissance et une surprenante efficacité dans ce premier album.
Discographie:
aturday Night (1977)
Full Speed Ahead (1978)
Live - Route 77 (1979)
Side 3 (1979)
T'as bien failli crever (1981)
Crossroads (1998)
source: adaptation d'un texte de Christophe Simplex
