PETE BROWN (Bio)

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PETE BROWN (Bio)

Messagepar alcat01 » 05 Fév 2013, 23:07

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Pete Brown (né Peter Ronald Constantine Brown le 25 décembre 1940 à Ashtead dans le Surrey, en Angleterre) est un poète de performance, un parolier, mais aussi un producteur de musique Anglais.
Surtout connu pour sa collaboration avec le bassiste chanteur de Cream, Jack Bruce, Brown a aussi travaillé avec The Battered Ornaments, Graham Bond et Phil Ryan et formé son propre groupe Pete Brown & Piblokto!.
Il est également auteur de musique de film et a créé sa maison de production cinématographique.
Pour l'anecdote, il est aussi le cousin de l'acteur Marty Feldman.

Avant son implication dans la musique, Brown publie son tout premier poème dans le magazine Américain 'Evergreen Review' dès l'âge de 14 ans.
Il fait ensuite partie de la scène poétique de Liverpool durant toutes les années 1960 et, en 1964, il est le premier poète à se produire à Morden Tower à Newcastle.
Pete est d'ailleurs devenu l'un des seuls poètes professionnels de Grande-Bretagne en 1960, vivant à partir des performances de son propre travail jusqu'en 1966 où il accède à une place d'auteur compositeur.
Il a travaillé avec Mike Horovitz dans the New Departures, groupe de poésie et de jazz en tournée.

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En 1961, Pete et Horovitz représentent la Grande-Bretagne à la Bienalle de Paris. Pete et Mike prennent part à des lectures de poésie célèbre d'Albert Hall de 1965 et 1966 aux côtés de William Burroughs, Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Robert Graves et d'autres. Pete tourne aussi en Angleterre avec Ginsberg et Robert Creely.

Il forme ensuite son premier groupe personnel en 1967, The First Real Poetry Band en compagnie du guitariste John McLaughlin, du bassiste Binky McKenzie, du batteur Laurie Allan et du percussionniste Pete Bailey.

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The First Real Poetry Band attire l'attention du groupe de Blues Rock, Cream sur Pete Brown; il devait initialement travaillé comme co-auteur avec Ginger Baker mais le groupe se rend compte rapidement qu'il collabore mieux avec Jack Bruce.
Bruce dira plus tard à ce sujet : "Ginger et Pete était dans mon appartement à essayer de travailler sur une chanson mais cela ne fonctionnait pas. Ma femme Janet se mit donc avec Ginger et ils écrivirent 'Sweet Wine' pendant que je commençais à travailler avec Pete".
Ensemble, le duo Brown / Bruce a écrit une grande partie des succès de Cream, notamment "I Feel Free", "White Room" et, avec Eric Clapton, l'énorme Hit "Sunshine of Your Love".

Après la séparation de Cream, Bruce et Brown continuent d'écrire ensemble des chansons pour la carrière solo de Bruce.

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Brown écrit les paroles des albums "Songs for a Tailor" (1969), "Harmony Row" (1971) et "Out of the Storm" (1974).

Par la suite Brown s'aventure profondément dans les eaux profondes du Prog Rock, restant, pour ainsi dire, l'un des véritables pionniers du genre.

Pete Brown était devenu un véritable poète Beat, et quoi qu'il en soit, il avait avant tout besoin d'un véhicule pour exprimer sa poésie, un peu comme Jim Morrison ou Patti Smith l'ont fait, non seulement la chanson traditionnelle bien structurée, mais plutôt des notes d'un travail sain comme catalyseurs pour permettre l'expression de toute la colère, la douceur, les frustrations et le militantisme et tout autre sentiment qui constituent l'entière personnalité de chaque poète qui se respecte.
Il forme alors Pete Brown and His Battered Ornaments en 1968.

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Après quelques expériences informelles (après la disparition de Cream), il rassemble His Battered Ornaments, mais contrairement à son groupe suivant Piblokto!, où Jim Mullen apportera une certaine discipline harmonique et mélodique à l'écriture, son groupe est beaucoup plus accompagnateur; car Brown est le principal compositeur, entièrement responsable de quatre morceaux et co-auteur avec l'aide de Bruce, de Spedding ou de Layton pour le reste! Le songwriting ne peut pas être très complexe, essentiellement basé sur des structures Blues ou sur deux-trois accords, mais ces gars-là compensent avec un engagement intense au projet, et leur expertise du Jazz permettra à la musique d'aller bien au-delà des simples styles Rock ou PopRock des autres poètes

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En 1969 le groupe enregistre deux albums, "A Meal You Can Shake Hands With In The Dark" et "Mantlepiece", avec une formation comprenant, outre Brown au chant, le percussionniste Pete Bailey, le claviériste Charlie Hart, les saxophonistes tenor Dick Heckstall Smith et George Kahn, le bassiste Roger Potter, le guitariste Chris Spedding et le batteur Rob Tait.
Les textes de Brown sont beaucoup mieux écrits et plus intéressants que la moyenne des chansons de l’époque mais surtout la musique bénéficie de la voix singulière et du caractère excentrique du leader ainsi que du support de Graham Bond à l’orgue et de Dick Heckstall-Smith au saxophone, deux musiciens issus de la même scène Blues-Rock-Jazz Britannique à la quelle appartient aussi John Mayall, The Graham Bond Organisation, Jack Bruce, Cream et Colosseum.

Le premier album de Pete Brown peut ne pas avoir été aussi accessible que ceux de Cream ou même le début de Jack Bruce en solo. Il y a des similitudes, cependant, aussi bien avec le travail en solo de Bruce qu'avec Cream.
Pete Brown & His Battered Ornaments partage aussi quelques points communs avec la première mouture de King Crimson, avec un saxe grinçant.

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Lyriquement et mélodiquement, l'album est inventif et toujours intéressant, même un peu sauvage par endroits. Première chose, les paroles sont d'un niveau beaucoup plus élevé que la plupart des chansons entendues dans le rock, allant de l'impressionnisme à l'inquiétante satire politique.
Puis il y a la voix de Brown, qui ressemble plutôt à la voix de Jack Bruce, mais en plus rude et son efficacité n'est certainement pas aussi harmonieusement mélodique que la voix de Bruce.
Et enfin, il y a la musique, qui est issu de la même communauté Jazz-Blues-Rock qui a donné naissance à the Graham Bond Organisation, Cream, et Colosseum. En fait, deux autres anciens de cette scène, l'organiste Graham Bond et le saxophoniste Dick Heckstall-Smith, font partie de son groupe d'accompagnement, ainsi que le jeune guitariste Chris Spedding. Il y a également des accents inhabituels de psychédélisme et du Moyen-Orient ici et là dans les arrangements, mais toujours de bon goût.
Le jeu de batterie vigoureux et inventif de Rob Tait (le seul membre Brown conservera dans Piblokto!) et la basse bien graisseuse de Butch Porter constituent l'épine dorsale du rythme avec les percussions de Bailey Pete, Chris Spedding travaille la guitare de façon tranchante, certains violons et Charlie Hart à l'orgue, plus une paire de saxophonistes ténor, Nisar Khan et Dick Heckstall-Smith complètent le groupe.

Les ambiances nombreuses et variées comprennent le groovy Rock Jazz destructif qu'est "Dark Lady" avec des cris très sauvages de saxe et une orgue qui sonne un peu comme Gregg Rolie (Santana) sur une forte ponctuation des saxophones jumeaux, qui ressemble musicalement au travail de Graham Bond, "The Old Man" rappelle les Doors grâce à la partie de slide avec bottleneck joué façon Krieger, mais aussi une séquence envoûtante d'accords descendants, ou le beau et calme Psychadelisme, les accords de guitare sonnant électrique et acoustique, le ronronnement de tambours, les saxophones qui se lamentent et la voix en reverb de "Station Girl”, contrastent fortement avec les couches sonores denses du Blues Boogie up Tempo de "The Politican", où après quatre minutes de la voix seule, la poésie pleine d'esprit, Spedding et Heckstall-Smith répondent et enflamment la voix entraînante de Brown: Quelques airs bluesy sont plus fonctionnels, mais les douze minutes de "The Politician" ne sont pas tout à fait les mêmes que le classique de Cream écrit par Brown et Bruce; bien sûr, il y a des similitudes, c'est évident, comme un très spirituel et mordant poème anti-establishment parlé enchaîné sans interruption dans une Blues Rock parfaitement décalé, mais, mis à part les paroles, ce n'est plus du tout la version de Cream: L'intro parlée (ivre ou dopée) est un cri, et le morceau jazzy, mots déclamés, moqueur sonne toujours très pertinent. "Song Station" ressemble de certains des titres les plus mystérieux de Jack Bruce...
Il ressort donc trois véritables joyaux qui font que cet album vaut la peine:
Premièrement, l'original de "The Politician" déjà cité, deuxièmement, la séduisante spirale descendante mélodie de "Rainy Taxi Girl" nous donne un morceau superbement mélodique avec la poésie de Brown et cela aurait pu être un succès mineur si elle avait été publié en singleet, enfin, "Travelling Blues (or the New Used Jew's Dues Blues)" qui est un Blues 12-bar paresseux avec Chris Spedding à la guitare. Ce doit être l'un des plus originaux des 12 bars Blues jamais fait!
Bref, un excellent disque!

En Juillet de la même année, Brown est débarqué de son propre groupe, la veille d'un concert de soutien aux Rolling Stones à Hyde Park.

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Toutes les parties chantées par Brown sont alors effacées de "Mantlepiece" et ré-enregistrées par Chris Spedding, tandis que le groupe se renomme tout simplement The Battered Ornaments.
Ceci dit, "MantlePiece" reste un disque globalement intéressant dans la lignée du précédent avec une instrumentation variée incluant saxophone, orgue, piano, flûte et guitare. Et il y a même toujours un petit côté progressif à la Van Der Graaf Generator dans certains arrangements qui devrait plaira à ceux qui l’écouteront.

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Après The Battered Ornaments, Brown forme un autre groupe, Pete Brown & Piblokto!, qui connaitra plusieurs formations et qui sort deux albums, "Things May Come and Things May Go but the Art School Dance Goes on Forever" et "Thousands On A Raft" en 1970, ainsi que trois singles, avant de se dissoudre en 1971.
Le nom du groupe est tiré d'un mot Inuit qui signifie "hystérie arctique", Piblokto, avec des symptômes comme l'hystérie (cris, un comportement sauvage incontrôlé), la dépression et l'écholalie (répétition insensée de mots).
Les membres originaux de Piblokto! sont Brown au chant, Laurie Allen à la batterie, Jim Mullen à la guitare, Roger Bunn à la basse et Dave Thompson à l'orgue. Allen les quitte pour rejoindre The Battered Ornaments et il est remplacé par leur batteur Rob Tait. Ils sortent leur premier single "Living Life Backwards" / "High Flying Electric Bird", (La face A sera reprise plus tard par Jeff Beck), suivi par l'album "Things May Come and Things May Go but the Art School Dance Goes on Forever" en 1969.

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Ce premier disque de Piblokto! est beaucoup plus accessible que toute la production de the Battered Ornaments et il n'y a aucun point faible sur l'album tout entier.
Pete Brown est un exemple parfait de l'esprit aventureux de création qui a mené la culture populaire dans les années 1960. Sa facilité avec le language et un surréaliste envoûtant, l'imagerie spirituelle est joliment mise à profit sur cette collection variée de chansons. Contrairement à son groupe précédent, Piblokto! est un ensemble de haut vol. Le guitariste Jim Mullen est particulièrement doué et il brille vraiment ici: il suffit d'écouter son solo sur "Someone like you". Et les autres membres de Piblokto! sont au diapason.
C'est un changement radical après une certaine imprécision de The Battered Ornaments. Piblokto! joue plus sérieusement et plus concis. L'album se lance avec la chanson-titre avec un rythme d'enfer, emportée par le jeu de guitare puissant de Jim Mullen. Pete Brown lui-même est en grande voix. Il n'a certainement jamais été un grand chanteur, en fait il n'a même jamais été un chanteur du tout, mais il possède une voix très personnelle, et une façon de faire coller les lignes qui est purement sienne.

Le matériel est un hommage au talent de Brown et ses efforts d'écriture lyrique qui viennent vous titiller de façon engageante. La guitare de Jim Mullen est partout, jouant frénétiquement ("Walk for Charity, Run For Money”) ou avec des courbures caressantes ("Country Morning”); la basse de Roger Bunn peut être déformée comme sur "Then I Must go And Can I Keep” ou insidieuse, comme sur "My Love’s Gone Far Away”; les percussions de Rob Tait tant dénigrés, des cymbales au roulement de tam-tam Africain ou tout est pourtant très inventif; les grincements de saxo de Dave Thompson avec des étapes émotionnelles remplissent les paysages d'orgue ou de mellotron; Et Pete Brown donne la touche supplémentaire de la couleur avec des sifflets d'oiseaux ou il argumente sur son 'tambour parlant'.

Bien qu'appuyant leurs chansons sur les structures plutôt simples, ces gars-là savent comment les rendre attrayantes, tout en offrant toutes sortes d'émotions: elles vont de la colère du militantisme "Walk for Charity, Run For Money”, à l'ambiance décontractée du "Golden Country Kingdom”; cela peut arriver dans une chanson aussi, comme sur "Firesong", qui va d'un orgue d'une humeur sombre dans la veine du Velvet Underground, pour un Folk psychédélique avec guitare acoustique grattée et sonnant oriental; Pete Brown déclame un genre de rap de style Ginger Baker sur une jam de Cream avec orgue wah wah sur le thème "Things may Come And Things May Go, But The Art School Dance Goes On Forever" ou chantant avec émotion sur un groove jazzy comme sur "Country Morning”.
"Things May Come And Things May Go, But The Art School Dance Goes On Forever" est en fait une chanson inventive; “High Flying Electric Bird” (face B de leur single), un Rock très inhabituel, met en vedette Brown avec l'utilisation d'un coup de sifflet qui sonne comme un oiseau gazouillant est un classique instantané, le travail de basse de Roger Bunn sur "Then I Must Go, And Can I Keep” n'est pas sans rappeler la virtuosité de Jack Bruce. "My Love's Gone Far Away" révèle certains travaux d'orgue plus mélancoliques et efficaces; mais c'est le gentil "Golden Country Kingdom" qui est le point culminant; long et complexe, c'est un morceau merveilleux et très touchant de Prog Rock qui se présente comme la meilleure Cchanson jamais faite par Piblokto!. elle se présente comme une revanche de la plus décontractée "Firesong" qui est un morceau Folk calme.

De l'énergie propulsive de la chanson titre, jusqu'au plus contemplatif et doux-amer "Someone Like You", en passant par l'étrange et mélancolique "Firesong", tout l'album n'est qu'un plaisir du début à la fin!
Et si la voix de Brown a quelque chose d'un goût spécial, son honnêteté rude et puissante libère de merveilleuses chansons.

Bunn est remplacé par Steve Glover pour leur deuxième single, "Can't Get Off The Planet" / "Broken Magic" et le LP, "Thousands On A Raft" en 1970.

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L'album est logé dans un pochette 'intelligente' qui dépeint le Concorde (en modèle réduit) et le naufrage du Titanic (également en modèle réduit)dans la mer alors que des milliers de fèves au lard s'échappent sur des radeaux de pain grillé!

Ce disque est un autre bel exemple de la raison pourquoi les musiciens Britanniques règlent le monde de la musique progressive depuis la fin des années 60.
Dans cet enregistrement, tous est sentiment, créativité et émotions, livré et empaqueté par de grands musiciens; au premier abord, les auditeurs simples parleront de Blues, comme dans certaines autres publications de Brown, et encore une fois ils se rendront compte que, suite à la musique bluesy apparente, se trouve une merveilleuse tentative progressive, parfois sonnant un peu Jazz de Canterbury, d'autres très Hard Rockant, d'autres Blues... et quelles mélodies! ... et quelles paroles étonnantes!
Comme d'habitude dans ce genre, le jeu de clavier est impressionnant, mais il apparaît ici un jeune guitariste du nom de Jim Mullen qui fait des riffs vraiment merveilleux très Hard Rock, et de toute façon, tous les musiciens ici ont le même niveau de talent, avec une mention spéciale méritée par le chant de Pete Brown, à la voix râpeuse, pleine d'émotions et de sensibilité, dans une complicité délicieuse avec l'auditeur.

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Après le relativement léger "Things May Come And Things May Go But The Art School Dance Goes On Forever", Pete Brown et Piblokto! produisent un Rock beaucoup plus Heavy en 1971 avec seulement six morceaux, beaucoup plus d'espace étant donné aux musiciens, Jim Mullen rockant de tout son cœur tout au long de l'enregistrement avec de puissants solos bluesy, et Dave Thompson jouant fantastiquement de l'orgue; le jeu de batterie de Tait étant aussi bon qu'avant alors que le nouveau bassiste, Steve Glover a une approche plus Rock que son prédècesseur.
Globalement, c'est un excellent disque, et le guitariste Jim Mullen est co-auteur tout au long de ce disque, tandis que la section rythmique de Rob Tait et Steve Glover balancent plutôt bien.
Mélodiquement, ce disque est aussi fort que les deux précédents albums de Brown, et globalement, c'est un excellent exemple de la musique Rock excentrique Britannique du début des années 70.
Ce fut le dernier soubresaut de cette incarnation de Piblokto!, Mais il n'y a pas de doute ils sont sortis par la grande porte sur une bonne note.

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Le morceau d'ouverture, "Aeroplane Head Woman", donne un signe impressionnant et un clin d'oeil appuyé en direction du Heavy Rock, avec son riff de guitare Heavy, elle pourrait tout aussi bien venir de Deep Purple.
C'est un très bon Rock avec un orgue fort et des riffs de guitare qui sonne un peu comme une sorte de mélange Cream / Trafic que recherchait Blind Faith.
C'est une des chansons les plus commerciales malgté sa longueur de près de sept minutes, et c'est là que réside le problème. Il fallait simplement du temps à Brown pour raconter son histoire. Il semblait être la recherche d'un moyen de rendre plus accessible son matériel sans compromettre sa vision artistique.
Et lui succède "Station Song Platform Two" qui emploie un Mellotron pour amplifier les effets Prog Rock est assez jazzy.
C'est un beau et lent modèle ascendant avec accompagnement de piano plus mellotron et des vagues d'orgue. Cette chanson possède certainement les lyriques les plus beaux que Brown ait jamais écrit.
C'est le genre de mélange de poésie et de Rock que la Scène de Liverpool visait sans réellement le comprendre.
"Highland Song" de Jim Mullen offre un inventif et long instrumental comme pièce maîtresse du disque. Le titre a un côté Pink Floyd surprenant, compte tenu de la prédilection de Brown pour le Jazz et le Blues, mais il fonctionne bien dans le contexte. Il commence par un long riff de Hard Rock et se transforme en longue jam où chacun peut donner libre court à son improvisation énergique.
Musicalement c'est du bon Jazz Rock, sans le chant de Brown et ses paroles elliptiques. La plupart des gens qui trouvent à redire sur cet album critique ce long instrumental de 17 minutes.
Bien sûr, la plupart du temps, ce sont les mêmes personnes qui analysent pourtant chaque note des 22 minutes de "Whipping Post" des Allman Bros.
Piblokto! est plus progressif, mais la virtuosité sur les deux morceaux est la même.
Le début de “If They Could Only See Me Now (Parts One and Two)” dispose des mêmes lignes de guitare qui ouvrent "Like A Plate” de West, Bruce & Laing , avant de se diriger dans une direction Jazz Rock.
"If They Could... Part One" rappelle l'album solo "A Story Ended" de Dick Heckstall Smith, et elle s'étend également dans une jam avec plusieurs minutes où tout le monde joue sur une 'percussion fest', tandis que "Part II" a un joli rythme de tempo moyen et on sent qu'elle aurait pu patfaitement se trouver dans "Things May Come and Things May Go but the Art School Dance Goes on Forever";
Le morceau suivant, "Got a Letter from a Computer" semble étrangement en avance sur son temps pour le début des années 70. C'est un Blues Rock, avec un chant chuchoté engageant, principalement basé sur un accord, avec double canal de lead guitare et des bizarres sons d'orgue.
"Thousands On A Raft", la chanson-titre est l'un des plus beaux moments de cet opus: commençant avec un tempo lent, il se construit dans un paroxysme impressionnant et atmosphèrique, avec une palette de paroles sérieuses et un refrain très accrocheurqui n'aurait pas été déplacée sur le "Songs For A Tailor" de Jack Bruce.
La musicalité est excellente, en particulier de la part du bon et jeune guitariste Jim Mullen et du percussionniste respecté Rob Tait.
Le songwriting de Brown est, comme toujours, lyriquement amusant, intelligent, et tout simplement bizarre. Ce titre alterne entre une partie de guitare lente en arpège progressif et un orgue avec le groupe au complet alimentant la partie mid tempo terminant ainsi l'album dans une belle humeur, quoique pas très originale. L'album se termine avec les mots les plus évocateurs de Brown: Il semble commencer par un clin d'œil sur les circonstances de son licenciement de the Battered Ornaments avant de devenir une métaphore de l'animosité générale de la condition humaine tout entière.
Un joli solo de guitare de Jim Mullen rend sans doute les plus belles heures de Piblokto!, et une manière appropriée pour sa fin.

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Après la sortie de ce deuxième album, Brown dissout le groupe et met en place un nouveau line-up.
Mullen, Thompson et Tait partent, de sorte que Brown et Glover sont ensuite rejoints par Phil Ryan aux claviers, John 'Pugwash' Weathers à la batterie (tous deux anciens membres de The Eyes of Blue) et Brian Breeze à la guitare.
Ce line up enregistre seulement un single, "Flying Hero Sandwich" / "My Last Band". Weathers et Breeze partent pour être remplacés par le guitariste Taff Williams (également ancien membre de The Eyes of Blue) et le batteur Ed Spevock, avant que le groupe finalement ne se sépare en Automne 1971.
Quand un contrat pour Piblokto! pour une tournée aux États arrive, le groupe n'existe déjà plus. L'album "My Last Band" est une compilation, qui comprend tous leurs singles.
Les deux albums, avec les trois singles et plusieurs bonus ont été réédités sur un double album CD en 2001.

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Après Piblokto!, Brown entame une collboration avec Graham Bond, sous l'impulsion de Jack Bruce et de la femme de Bond, Dianne Stewart.

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Armé d'un apprentissage de Jazz de bon augure dans le Don Rendell Quintet au début des années 60, et d'un passage tout aussi prestigieux dans le Alexis Korner"s Blues Incorporated, Graham Bond était l'avant-garde des années 60 des musiciens Britanniques pionniers du Jazz Fusion, R'n'B et la sensibilité rock émergente, notamment dans son propre et séminal Graham Bond Organisation, qui comprenait rien moins que Ginger Baker, Jack Bruce, Dick Heckstall-Smith et, brièvement, John McLaughlin.
Cependant, au début des années 70, Bond se retrouve de plus en plus au bord, non seulement du monde de la musique mais de la vie elle-même. Ses problèmes de drogue et d'alcool, combinés à un intérêt croissant pour l'occulte, tout a contribué à faire son comportement encore plus erratique et dangereusement imprévisible.
Après son mariage avec la chanteuse Dianne Stewart, Bond et sa femme, qui s'intéresse à la magie, forme et met fin successivement à plusieurs groupes, dont Holy Magick qui enregistre "We Put Our Magick On You" en 1971.

Les liens entre Pete Brown et Graham Bond avaient existé depuis les tout premiers jours de leurs carrières professionnelles. Pete Brown avait à l'origine écrit "Theme From an Imaginary Western” pour Graham Bond Organisation (bien que la chanson fera la gloire de Leslie West & Co), et leurs liens mutuels avec Bruce et Baker, et pourtant, bien qu'indirectement, à l'occasion de leur carrière, ont évolué séparément et cet album sera leur coopération la plus ouvertement déclarée; malheureusement, Bond allait bientôt succomber à ses démons et cet album était donc destiné à être leur dernier.

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Il était donc inévitable que les deux icônes Britanniques, le saxophoniste claviériste compositeur Graham Bond et le chanteur trompettiste parolier Pete Brown devaient éventuellement se retrouver dans un groupe. Après tout, ils se côtoyaient depuis plus d'une décennie avant que cet album ne soit enregistré, les deux étant membres d'un cercle de musiciens avec de nombreux amis communs, comme Bruce (co-auteur de la plupart du matériel de Cream avec Brown, et qui a été membre de la Graham Bond Organisation), Baker, Heckstall-Smith (également membres de l'Organisation) et plusieurs autres.

Donc, en 1972, Bond fait équipe avec Brown et ensemble ils forment une alliance musicale pour produire la dernière œuvre enregistrée de Graham. Mentalement et physiquement, il est clairement en déclin. On ne peut pas dire la même chose, cependant, de sa musique, et ce dernier album reste une épitaphe. Pete Brown fait équipe avec Bond, qui était sur le point d'être limogé du groupe de Jack Bruce, pour créer l'éphémère partenariat Bond / Brown.

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Quand ils se sont retrouvés pour travailler, ils sont aller à la rencontre de la solution naturelle. L'unique album enregistré de ce groupe est l'un des plus farfelus albums créé à cette époque-là. Complètement en dehors des limitations stylistiques, Bond et Brown semblent juste passer un bon moment, jouant et chantant accompagné par certains instrumentistes superbes.
Leurs passions communes pour le Rhythm and Blues, le Jazz, le Blues et le Rock s'étend aussi dans une fascination commune avec la musique Africaine. Ils ont créé un album unique qui est la dernière œuvre enregistrée par Graham Bond avant sa mort tragique en 1974.
Ils engagent le batteur Ed Spevock de Piblokto!, le bassiste deLisle Harper de Gass, le guitariste Derek Foley de Paladin, et l'épouse de Graham, Diane Stewart au chant.

Malgré le mariage de Bond, son déclin périodiques dans des abus d'alcool et stupéfiants, ainsi que les 'distractions' d'une préoccupation plus profonde avec la Magie Blanche, "Two Heads Are Better Than One" est une remarquable projet cohérent basé sur des morceaux de Rock Progressif.
"Two Heads Are Better Than One" est en partie enregistré aux Manor Studios de Richard Branson et l'ingénieur du son Tom Newman avait également travaillé avec Mike Oldfield sur "Tubular Bells", et plus tard il sortira son propre album "The Faerie Symphony".
À l'époque, Graham était chancelant sur le bord même de la dépression nerveuse provoquée par la drogue, l'alcool, et l'effondrement prochain de son mariage. Les histoires sur son comportement de plus en plus bizarres sont depuis longtemps devenuent une légende. Malgré tout cela, son dernier enregistrement s'avére être non seulement cohérent, mais aussi bien écrit, superbement joué, et il contient des éclairs de génie indiscutable, il est connu pour cela.
"Two Heads Are Better Than One" est un album qui propose une fusion de Jazz Rock et d'influences Afro.
Moins ouvertement R'n'B que les précédents albums de Graham Bond Organisation, il dispose des breaks condensés instrumentaux entre de nombreux riffs accrocheurs. C'est un album brillant qui a vieilli incroyablement bien. C'était l'ère anti-bourgeoisie et l'album reflète les signes de ces temps. Musicalement c'est un rien superbe, plein de musicalité affirmée.
Parce que, en dépit de son titre, ce qui est beaucoup plus qu'un simple produit de la concentration des efforts des deux têtes, c'est la place et clairement un effort collectif où la plupart de chaque participant collabore pour le matériel, contribuant ainsi à la diversité de l'album et son dynamisme.

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"Two Heads Are Better Than One" s'ouvre avec "Lost Tribe", une coopèration dans l'écriture de Bond et Brown, qui fut l'un des premiers morceaux enregistrés par eux et il est sorti comme un EP avant l'album. Toujours sur ce EP se trouve "Milk Is Turning Sour In My Shoes” et “Macumbe”qui seront tous deux inclus en bonus plus tard.
"Lost Tribe" est un hymne emmené par une véritable impulsion infectieuse, sur un Rock Afro-Psyché, entachée d'expérimentation, rempli de temps d'arrêt et de changements de tempo, qui est devenu l'un des meilleurs hymnes perdus des années 70.
Il plonge profondément dans cette riche fusion des styles qu'ils avaient l'intention d'explorer. D'une certaine façon les racines de ce morceau peuvent être retracées aussi loin que le Graham Bond Organisation et l'intérêt particulier de Ginger Baker dans le rythme Africain. Les deux avaient aussi brièvement travaillé ensemble dans Ginger Baker's Airforce. C'était, à bien des égards, la déclaration de Bond et Brown qui, en 1972, s'étaient une fois de plus retrouvés en dehors de la scène musicale traditionnelle.
C'est une pulsation, une chanson énergique qui contient quelques paroles estampillées Pete Brown.
Le morceau suivant, "IG The Pig”, a été entièrement écrite par Graham Bond. "IG" étaient les initiales d'un particulier notoire installé à Los Angeles, le patron d'une filiale de Mercury Records, Pulsar. L'histoire implique de l'argent manquant, des fusils et des mésaventures ultérieures. C'est le monde étrange de Graham Bond capturé dans une chanson et cela fait penser à du Jethro Tull sous acide.
Les échos de Ska et Afro Rock comblent "Oobati" qui de la plume de Delisle Harper et il coule lourdement dans la veine Africaine. "Oobati", est un irrésistible morceau Funky Afro Jazz, chanté par son créateur et où le sax alto de Bond et la trompette de Brown apportent le soutien de cuivre adéquat.
Après quelques entrelacs entre les jeux d'orgue Hammond et de percussions (Ed. Spevock), "Amazing Grass", écrit par Diane Bond, culmine dans un choeur bluesy gospel; Ce morceau met l'accent sur un sujet pas difficile à deviner, un morceau deux-en-un chanté par le couple Bond et commençant dans une sorte de Psyché Afro Funk en mode trépidant avant de se transformer en un souvenir quasi 'béat psyché blues spirituel' de Ray Charles embelli par des choeur féminins et une guitare particulièrement jazzy.
Les paroles de Pete Brown prennent le relais pour le brillament intitulé "Scunthorpe Crabmeat Train Sideways Boogie Shuffle Stomp” qui est un excellent exemple des compétences de Bond pour le piano de grande envergure et il y a une ligne de guitare obsessionnelle et croustillante de Derek Foley qui fluctue au-dessus d'un brouhaha festif et chantant.
Brown n'écrit entièrement que "C.F.D.T. (Colonel Frights’ Dancing Terrapins)”, un morceau de Blues Rock tout aussi bizarre avec des échos de Piblokto!, illustrant la préférence de Brown pour avoir une lead guitare entrainante sur ses morceaux; dans ce cas, c'est Mick Hutchinson du Clark Hutchinson Group qui fournit une activité fretboard rarement entendu dans l'album, avec un superbe break de guitare, même si cette rudesse, tout comme la réalité de la première guerre mondiale dépeint dans les paroles au milieu des nappes d'orgue et un intermède expérimental avec un break Free Jazz inattendu enmené par le sax alto de Bond et de la guitare fuzz.
Le charmant morceau dénommé "Mass Debate” du batteur Ed Spevock avec des paroles de Brown suit avec une ode érotique Anglaise, de l'excentricité tout droit sorti du livre de perversité de Syd Barrett "Arnold Layne".
L'indice de comment ça se passe se trouve dans l'ouverture lyrique de Brown, "midnight mackintosh moves on its way". Les paroles et le chant distinctif et Afro-tribaliste de Brown atteignent une hauteur malicieusement érotique où la musique a les nuances psychédéliques de Pink Floyd époque Barrett.
"Mass Debate" est certainement le plus beau de tous les morceaux
L'album original se termine avec la doucement hantée "Looking For Time". Une fois de plus un cadeau superbe de Bond au piano / vox tranquille, mais une épitaphe la fois troublante et pleine d'espoir, qui même si le morceau d'ouverture semblait composer avec le fait que les deux hommes se considéraient comme des étrangers légitimement soucieux de préserver leur potentiel créatif de liberté au lieu de suivre les diktats de l'industrie, mais c'était, en quelque sorte, aussi loin que leur coopération peut aller.

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On pouvait s'attendre à de l'inattendu ici, avec les paroles spirituelles de Brown et les excellents travaux de claviers de Bond à la fois à l'orgue et le piano acoustique.
Malheureusement cet album s'est avéré être le dernier enregistrement de Bond en studio avant qu'il ne périsse dans un terrible accident / suicide allégué deux ans plus tard.

Graham Bond était destiné cependant à poursuivre son déclin, pour finalement atterrir dans un hôpital psychiatrique. Cet album est une épitaphe de l'extraordinaire vie et carrière de Bond. Toujours en dehors de la vie et de l'industrie musicale, il reste un personnage mystérieux et fascinant.
Comme épitaphe, Graham Bond n'aurait pas pu faire beaucoup mieux que "Two Heads Are Better Than One", même s'il avait su que cet enregistrement devait être son dernier album. Peut-être parce que le multi-instrumentiste travaillait avec son vieil ami Pete Brown, l'album a un frisson merveilleusement créatif, totalement renforcé par la facilité avec laquelle le groupe peut jouer. C'est particulièrement perceptible dans la façon comment le piano de Bond et la lead guitare de Derek Foley s'entrelacent sur le splendide gospel "Amazing Grass" un 'Alléluia à la marijuana, bien sûr'.

Avec sa mort, la scène Jazz Rock Britannique a perdu son ancêtre primordial et ce disque est devenu un must pour tous les fans de Bond et Brown.

Ils enregistrent aussi une grande partie de la bande-son du film "Maltamour", dont les morceaux ont été rajoutés en bonus sur la dernière édition CD de "Two Heads", avant que Bond ne crée "Magus" en 1973.
La vie troublée de Graham Bond connait donc une fin tragique, le 8 Mai 1974 sous les roues d'un train dans le nord de Londres. Il a laissé un immense héritage qui le place légitimement parmi les pionniers du mouvement du milieu des années 60 qui a réussi fusionné R & B avec le jazz, le blues et le rock.

Brown forme alors Brown and Friends et Flying Tigers, mais aucun de ces deux groupes ne dépassent le stade de la production de demos.

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Il enregistre également en 1973 un album ou il déclame premiers poèmes, "The Not Forgotten Association", sur le label Deram avant de participer à des enregistrements avec des membres de Back to Front, dont l'album "Back To The Front - Party In The Rain" avec Ian Lynn, enregistré en 1976, mais sorti seulement en 1982.

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Ian Lynn jouait dans le West End de Londres comme pianiste de Jazz alors qu'il était encore adolescent, et il s'est fait connaître comme musicien au cours des années soixante-dix quand il est devenu directeur musical de la chanteuse Barbara Dickson, un rôle qu'il a aimé pendant de nombreuses années.
Il a également travaillé pendant ce temps avec Sheena Easton, Gerry Rafferty, et Leo Sayer, jouant dans tous les coins du monde des salles de clubs de jazz intime aux stades de football immenses.

Dans le milieu des années 1970, Ian Lynn a donc rencontré et beaucoup travaillé avec Pete Brown.
La seule preuve tangible de cette collaboration reste ce CD de sept de leurs chansons et "White Room", écrite par Pete et Jack Bruce. Ils ont eu quelques groupes comme The Flying Tigers et Back To The Front mais "Party In The Rain" est finalement sorti sous leurs noms communs.
Cet album de Prog Jazz Rock a été enregistré en 1976 et il n'est sorti qu'en 1984.
Il contient Pete au chant et le très respecté Ian Lynn aux claviers avec Jeff Seopardi à la batterie, Helen Hardy au chant, Dil Katz à la basse, Rob Tait à la batterie, Bimbo Acock au saxophone et à la flûte et Val McKenna à la guitare et le soutien chant.
Les huit morceaux originaux furent reproduits pour cet album avec cinq bonus inédits.
Cet enregistrement est beaucoup plus intimiste que les précèdants albums de Brown et la musique semble plus dépouillée.
On y perd un peu de vivacité...
En fait, cet album est un peu froid: pour inconditionnels!

Depuis, Lynn a divisé ses efforts en écrivant pour la télévision et le cinéma et des films documentaires, bien qu'il ait aussi trouvé le temps d'être invité à travailler avec George Michael, Katrina and the Waves, Miriam Stockley (Adiemus), Lance Ellington et de nombreuses stars du théâtre musical, comme Elaine Paige et Michael McCarthy.
Ian a aussi travaillé avec Andy Williams, Gérard Kenny, Barbara Dickson, Mora Kerr, Linsey-de-Paul et bien d'autres.
Il a composé des partitions complètes pour le cinéma et la télévision, dont la série de la BBC "Great Railway Journeys Of The World" et le primé "Tin Fish".
En outre, il a travaillé comme directeur musical sur de nombreuses séries telles que "Life And Loves Of A She-Devil" de la BBC, "The Markman" de Hugh C. Rae, "Jumping The Queue" de Mary Wesley, etc Il a aussi été directeur musical de la très réussie comédie musicale" Jeff "qui a été montré en Suisse pendant une longue période.

Après ce LP, Pete Brown quitte la scène musicale avec l'arrivée du punk en 1977, et commence à écrire des scénarii de films.
Il compose ensuite la musique d'un téléfilm pour la BBC avec Phil Ryan (un ancien de Piblokto!). Ils collaboreront d'ailleurs ensemble pendant douze ans; il crée aussi son propre label, Interoceter.

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Après l'abandon d'un projet appelé 'Vista Sylvector', Phil Ryan; l'ancien claviériste de Man et de Eyes Of Blue entre autres.(ils avaient déjà joué ensemble dans Piblokto!) ravive son partenariat avec Pete Brown. Unissant ses forces avec l'ancien guitariste de the Neutrons Taff Williams, John McKenzie à la basse et Steve Jones à la batterie, The Brown and Ryan Band joue quelques concerts sur la côte sud et à Londres en 1977. Ryan avait participé brièvement au projet Flying Aces de Martin et George Ace avant d'enregistrer quelques demos avec Pete Brown, Taff Williams, Dill Katz à la basse et Jeff Seopardie à la batterie à la mi 1978 sous le nom de Ray Gammond and the Interoceters. Déménageant pour le Danemark, il se concentre ensuite sur l'écriture de musique de film pour le cinéma et la télévision.

Ses collabarations avec Pete Brown déboucheront sur deux albums, "Ardours Of The Lost Rake" et "Coals To Jerusalem".
Initialement publié le 25 Novembre 2002 sur le label Interoceter, le premier des deux albums, "Ardours Of The Lost Rake" fut une collaboration entre Brown et Ryan, et c'est un petit enregistrement mineur de Jazz Pop. Brown est en méchante forme avec ses paroles sur les huit morceaux, aussi elliptique que jamais, mais avec un certain sens de l'humour qui transparaît.
Les musiciens sur ce disques sont les guitaristes Paul Gamblin et Dave Watkins, le bassiste John MacKenzie, le batteur Robert Band, le saxophoniste alto Bimbo Acock et le percussionniste Robert Bond et quelques choristes appelés Jessica Walker, Helen Hardy, et Ephraim Lewis.

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Le second des deux albums, "Coals to Jerusalem", sorti en 2003 évite largement le principe selon lequel tous les albums réalisés dans les années 90 par les héros cultes du prog des années 70 doivent être affreux.
Les paroles de Brown, qui sont toujours bien plus étranges et divertissantes sur ses propres projets, sont généralement très fines ici, avec des chansons dont "Armored Priest" et, en catimini, la satire de la vie en banlieue "Don't Take Your Fish to the Swimming Pool" et "That's Me, I'm a Winner".
Bien que sa voix ait une gamme assez limitée, il faut se rappeler qu'il a toujours chanté comme ça.
La musique de Ryan, trop souvent, tombe dans une certaine banalité, mais la section de cuivres et de clavinet, dans un style proche de Steely Dan sur "A Hint of Blonde" et le vibraphone sur "That's Me, I'm a Winner" donne le ton juste.
Les deux partenaires avaient fait certainement un meilleur travail dans le passé, mais "Coals to Jerusalem" est un album étonnamment fort.

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La plupart des chansons de ces deux disques seront ensuite été compilées dans "The Land That Cream Forgot"...
Mieux, les deux albums sont sortis plus tard couplé sur un double CD.

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Brown maintient le cap avec la musique et il forme alors un groupe pour se produire sur scène, the Interoceters.
Avec l'aide de ses nouveaux musiciens, Simon Edgoose, à la batterie, Mo Nazam, à la guitare, David Hadley-Ray, à la basse et Dave 'Munch' Moore aux claviers, il enregistre un concert au Borderline, à Londres le 17 Décembre 2002.

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L'album qui en est tiré s'intitule tout simplement "Pete Brown and the Interoceters: Live" et il sort le 15 Novembre 2004.
La plupart des chansons de ce disque sont tournées vers le Blues et révèlent un excellent travail de la part du guitariste, Mo Nazam et de l'organiste Dave 'Munch' Moore. Outre les classiques de Cream comme "The Politician" ou "White Room", on trouve aussi "Theme For An Imaginary Western".
Le groupe rocke bien et la voix soucieuse de Brown convient évidemment parfaitement au matériel et ce disque est une agréable surprise...

En 2004, Pete Brown forme, avec Mark A.J.Waters et Miran Hawke, Brown Waters, une société de production de films Britannique.

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Quelques années plus tard, en 2010 parait un nouvel album "Road Of Cobras" qui est un retour remarqué au disque pour Pete Brown.
Aux côtés de son compère et partenaire musical Phil Ryan, Brown délivre 14 titres, avec la superbe participation des instrumentistes Arthur Brown, Mick Taylor, Clem Clempson, Jim Mullen, Annie Whitehead.
A noter aussi les très réussis arrangements de cuivres aux réminiscences Jazz / Soul.
L'un des sommets du disque est le duo entre Brown et la légendaire chanteuse de Stone The Crows, Maggie Bell sur le sulfureux et passionné titre "Between Us".
C'est un album de British Rock d'excellente facture, aux arrangements soignés et paroles aiguisées, dans une veine que l'on croyait évanouie avec les années 60.

Brown a également toujours maintenu une relation de travail avec Jack Bruce et il continue toujours à participer à la réalisation de plusieurs enregistrements d'autres artistes, et malgré son âge, il semble toujours en excellente forme!

Discographie

Pete Brown and his Battered Ornaments
1969 A Meal You Can Shake Hands With In The Dark

Pete Brown & Piblokto!
1970 Things May Come and Things May Go but the Art School Dance Goes on Forever
1970 Thousands On A Raft

Pete Brown & Graham Bond
1972 Two Heads Are Better Than One

Pete Brown
1973 The Not Forgotten Association

Pete Brown & Ian Lynn
1982 Party in The Rain

Pete Brown & Phil Ryan
2002 Ardours of the Lost Rake
2003 Coals to Jerusalem
2010 Road Of Cobras

Pete Brown and the Interoceters
2004 Live

sources: Richie Unterberger, wikipedia, Chris Nickson, Chris Blackford, Jeff Perkins
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Re: PETE BROWN (Bio)

Messagepar alcat01 » 06 Mar 2014, 23:13

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