CREEPY JOHN THOMAS (Bio)

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CREEPY JOHN THOMAS (Bio)

Messagepar alcat01 » 23 Mar 2018, 16:50

Tout d'abord, contrairement à ce que l'on pourrait croire, Creepy John Thomas n'est pas le nom d'un groupe!

Mais c'est un surnom que bien des aficionados de la Rock Music ne connaissent pas forcément.
Il est vrai qu'un guitariste du nom de John Thomas semblait tellement courant en Angleterre à la fin des années soixante que pour avoir une chance d'être reconnu en tant qu'individu, il fallait pouvoir se différencier.
Et un surnom peut parfois (souvent) être plus utile face à un tel défi, et cet artiste originaire d'Australie est venu avec un bon quand il a été surnommé 'Creepy John Thomas' après avoir déménagé à Londres en 1969.
Pourtant, ceux qui l'ont embauché à l'époque ne voulaient pas l'appeler par ce surnom; dans les notes de pochette, par exemple, il est parfois confondu avec le guitariste Britannique John "J.T." Thomas, qui devait rejoindre Budgie en 1978.
A noter, par ailleurs, que ni l'un ni l'autre de ces gars du Commonwealth n'ont quelque chose à voir avec le John Thomas qui joue de la guitare électrique aux côtés de Joe Henderson et Jimmy McGriff.

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Né à Sydney, John Thomas a toujours joué du Rock. Il avait écrit des chansons depuis sa première expérience réussie dans le monde de la musique, quand, entre 1964 et 1965, il était membre du groupe The Flies, un combo basé à Melbourne, pour lequel il avait co-écrit les Hits.
The Flies étaient connus pour atterrir sur des concerts en soutien de certaines des plus grandes attractions des années soixante, dont the Rolling Stones et Roy Orbison. Ils étaient devenus célèbres dans toute l'Australie pour leurs performances live sauvages et frénétiques.

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Puis John Thomas s'était installé à Londres, mais peu de temps après, il partit pour Allemagne, où il enregistra le très bon album "Come With Me" paru en 1969 avec son groupe Rust composé de membres Anglais et Américains.

ImageRust

John Thomas créa ensuite un groupe de Rock Britannique, avec les musiciens Allemands Andy Marx et Helmut Pohle pour l'accompagner sous le pseudonyme de Creepy John Thomas, qui jouait une sorte de Blues Rock Progressif qui sonne bien!
Leurs deux seuls disques ont été édités seulement en Allemagne, s'assurant, par là-même, que leur musique reste en grande partie inconnue partout ailleurs!...
En temps que Creepy John Thomas en 1969, il a donc publié un premier disque, et un an plus tard, un second intitulé "Brother Bat Bone".

https://dfiles.eu/files/q2rih4293
http://dfiles.eu/files/7toyjriy2
mot de passe: xara

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Le premier album paru sur le label RCA orange, comprend de brèves pistes d'environ trois minutes chacune pour maintenir les climats typiques Hard / Folk / Psychédélique de l'époque.
Enregistré par le légendaire Conny Plank et sorti fin 1969, ce disque époustouflant combine le Rock Psychédélique, le Blues et le Folk avec un effet envoûtant.

Creepy John Thomas au chant et à la guitare, joue sur les deux enregistrements avec George Hart (Dickie Schmaltz) à la basse, Kieran O'Connor à la batterie, et Andy 'Shotgun' Marx à la lead guitare.
Côté instrumental, il n'y a pas à se plaindre de la capacité des gars. Même la voix de Thomas est tout à fait bonne.

"Creepy John Thomas" semble assez confus avec ses onze titres:
Le disque laisse l'impression d'une collection un peu immature d'idées de chansons.
Entre morceaux teintés de Beat ("(Do I figure) In your Life"; "You've got to Hide"; "Ride a Rainbow"; "Sun and Woman"), Prog Rock ("Good runs great Stone"), Psychedelic Rock ("One Way Track Blues") et Blues Rock ("Trippin like a Dog and rocking like a Bitch").
A côté du fade "Green eyed lady", il y a enfin la session studio chaotique de "Bring back the love" et la reprise de "Eight miles high" de the Byrds qui rappelle "Moon and eyes song".
Le meilleur morceau de l'album est le pur Rock "Lay it on Me".

Le premier LP commence avec un air de Hard Blues, "Gut Runs Great Stone" avec un rythme monstrueux et une bonne guitare.
Le morceau suivant, "(Do I Figure) In Your Life", est un pur Rock classique. Les paroles sont solides mais fluides et elles vont bien avec la mélodie.
Et la mélodie est bien amenée - même si quelques accords changent en arrière-plan, avec une deuxième guitare qui joue pendant la chanson entière et ajoute de doux passages de guitare. La basse et la batterie créent un groove solide et une superbe assise rythmique - mais le point culminant de cette chanson est le solo de guitare ingénieusement exécuté, un de ces solo de style Hendrix, avec tellement d'émotions qu'il en devient sublime.
"You've Gotta Hide" est un morceau bluesy avec des éléments solides de pur Rock classique et le refrain est entraînant.
"One Way Track Blues" possède un riff génial de Blues, emmené par la guitare acoustique et il est rempli de riffs à la guitare électrique.
Les vocaux sont bien ajustés et sont totalement bluesy, avec un ton aigre mais avec force sur la finition.
Le solo de guitare est une autre bonne chose et Creepy chante "...Left my house, spend my time, Blue Cheer, plunder sky..." ("... quitté ma maison, passe mon temps, Blue Cheer, à piller le ciel...") qui permet de conclure qu'il était probablement en bonne relation avec Blue Cheer pendant que Thomas était à San Francisco.
Suit du Rock brut de décoffrage avec "Trippin 'Like A Dog" qui est un autre air de Blues de style Muddy Waters mais avec une guitare psychédélique se lamentant toute la chanson.
"Ride A Rainbow" est une chanson à thème psychédélique, faite par des hippies pour des hippies - orientée vers la paix, l'unité et l'amour.
Le talent de la guitare est évident; avec son son de guitare psyché-bluesy, il peint chaque chanson avec des couleurs d'une image vivante.
Le morceau suivant, "Green Eyed Lady", rappelle immédiatement la basse de "The Other Side Of This Life" du puissant Jefferson Airplane, ce qui prouve la connexion de Thomas avec la scène de San Francisco.
Mais bien que les sons de basse soient similaires, cette chanson n'a pourtant rien à voir avec Jefferson Airplane.
Si une chanson est vraiment accrocheuse sur cet album, c'est bien "Sun and Woman". La guitare est si joyeuse et accrocheuse qu'elle restera dans la tête de l'auditeur pendant des semaines.
Le rythme de "Lay It On Me" est vraiment plus que satisfaisant, et le jeu de guitare ne peut que faire aimer ce disque. C'est drôle comment ils utilisent le refrain de "Ride A Rainbow" dans cette chanson, juste comme ça, au milieu de la chanson.
"Bring Back The Love" révèle un côté oriental. Il y a des bongos et des sitars, des chants sortant du rythme comme au milieu d'un rituel.
Cependant, cette dernière chanson aurait encore pu être meilleure.
Réalisant la force de cet album, cette version Psyché bluesy de jam se termine par un air cool mais plutôt court intitulé "Moon and Eyes Song".

Ce premier LP a été édité au Royaume-Uni aussi, mais il n'a pas eu le succès escompté.
Il est maintenant devenu un classique culte et il est frénétiquement recherché par les historiens du Rock et les collectionneurs!

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Le label RCA Britannique a sorti un second LP enchanteur intitulé "Brother Bat Bone" sur le label Teldec.
La pochette de "Brother Bat Bone" représente une espèce de chien à quatre pattes avec des mains d'homme dans un esprit assez naïf.
La qualité de la musique est très différente et "Brother Bat Bone" est d'un calibre complètement différent.

Parmi les six seuls titres de ce disque plus Rock que le précédant, il y a deux longs morceaux, qui sont certainement les meilleurs de l'album.
C'est un bon album Heavy Psyché Blues Rock du plus haut niveau et chaque morceau est juste une gemme oubliée issue de la génération précédente qui fait facilement oublier les groupes Britanniques jouant du Heavy Psychédélic Progressive Rock, avec d'abord, beaucoup de guitares très juteuses, une solide section rythmique et de jolis chants.

Un riff particulièrement incisif parcourt toute la chanson intitulée "Down In The bottom" de façon répétitive, la batterie est particulièrement percutante et le solo de guitare inspiré.
"What's the Matter with the Mill" est un bon petit Blues acoustique façon Peter Green's Fleetwood Mc...
Sur la piste titre, "Brother Bat Bone", qui dure environ neuf minutes, le groupe joue un puissant Blues Rock dans le style du bon vieux Boogie de Canned Heat avec John Lee Hooker.
La guitare est particulièrement efficace et le solo de basse exceptionnel est aussi très impressionnant.
Il est possible que ce soit Thomas lui-même qui était aussi un bon bassiste qui l'a enregistré, mais rien n'est moins sûr!
"This Is My Body" est un bon morceau accrocheur avec un rythme très entrainant et une très bonne partie de guitare plus que percutante.
Ensuite vient la deuxième longue piste de l'album, "Standin' in the sunshine", d'une durée de plus de huit minutes qui est toute aussi convaincante avec de superbes parties de guitare.
Et sur le morceau final, "100 Lib. Noomy", les musiciens montrent qu'ils savent aussi jouer des Boogies rapides...

Une firme appelée Fingerprint avait apparemment réédité ces deux chefs-d'œuvre, mais Thomas lui-même a prévenu les fans que ce sont des productions tout à fait illégales.
Par contre, le label Progressive Line a réédité les deux disques en 2002 sur un seul disque sous forme remastérisée.
Mais la chronologie n'a pas été respectée: Sur le CD, on trouve d'abord "Brother Bat Bone", puis le premier album.
C'est probablement parce que le deuxième disque est nettement meilleur!
Mais on ne trouve que la ré-édition sans aucune information sur le groupe, et encore moins sur des notes plutôt ennuyeuses.

Thomas a passé environ un an à San Francisco suite à la sortie de ces albums solo, mais au début des années 70, il était de retour à Londres et il fut engagé comme guitariste dans the Edgar Broughton Band.

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Deux albums avec ce groupe le mettent en valeur, particulièrement celui intitulé "Bandages", le combinant avec le cerveau de studio, Mike Oldfield.
Le guitariste a également collaboré avec Dave Stewart et Annie Lennox avant le début de leur succès avec Eurythmics.

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À la fin des années 70, cet artiste entreprend un autre changement de lieu, se rendant à Berlin et créant son propre groupe Johnny & the Drivers. Thomas a apprécié Berlin, où il est populaire, pendant une décennie.

Encore une fois ce projet lui a permis d'enregistrer une paire d'albums sur autant de labels, dans ce cas Polydor et Phonogram pressant les disques.

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"This Must Be The Night" en 1983

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Et "Homing In On Zero" en 1984.

Thomas 'planifiait sa prochaine attaque' à son retour à Londres mais il a rapidement mis son expertise à la disposition d'autres artistes en tant que producteur.

Il a finalement sorti un nouvel album solo en 2003, en suggérant aux auditeurs "Remember Me This Way".

Discographie:

Creepy John Thomas 1969
Brother Bat Bone 1970

Sources: Eugene Chadbourne, Adamus67
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Re: CREEPY JOHN THOMAS (Bio)

Messagepar harvest » 23 Mar 2018, 20:18

Juste une remarque ; le premier Creepy John Thomas a eu les honneurs d'une édition française sur RCA avec la mention Progressive Pop sur la pochette. C'est comme ça que je l'ai.

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