Lincoln Street Exit est un groupe de Garage et Psychedelic Rock formé en 1964, originaire du Nouveau-Mexique, et composé à l'origine de Paul Chapman, du batteur Leeja Herrera, du chanteur et guitariste Michael Henry Martin et du bassiste Jomac "Mac" Suazo.
Ce fut l'un des rares groupes Amérindiens de la fin des années 60 au début des années 70.
Cette rareté est surtout due au fait que ce groupe de Rock autochtone Américain (en effet, les quatre membres étaient des Sioux du Nouveau-Mexique) participait activement à tourner et à enregistrer, et que les musiciens avaient lutté pendant quelque six ans avec finalement bien peu de reconnaissance, pour ne gérer la sortie que de trois singles instantanément et obscurément durant cette période.
Lincoln Street Exit est, en fait, la première mouture de ce groupe qui donnera naissance à XIT.
Le groupe commence par s'installer à Albuquerque, au Nouveau-Mexique.
Comme avec la plupart des groupes de cette époque, leur meilleur travail se trouve aussi dans leur performance live.
Lincoln Street Exit n'a jamais été ménagé et ce fut malgré tout un phénomène naturel, qui évolua à partir d'une groupe de danse qui jouait à la Junior High School, et qui a fini par être capable de jouer un "Gloria" ou "Brown Eyed Girl" de Van Morrison de très grande facture.
Au moment où le groupe signe chez le label Mainstream, de Détroit, Chapman était mort et remplacé par le guitariste RC Gariss qui fait équipe avec le producteur Brad Shad en 1970.
Le seul album de Lincoln Street Exit, intitulé "Drive It" est un de ces disques qui suscite toujours beaucoup d'attention de la part des collectionneurs depuis de nombreuses années.
L'Album est, musicalement, essentiellement basé sur le Blues. La pochette est vraiment tout ce qu'il y a de psychédélique.
Il a fallu près de deux ans au groupe pour que cet album entre dans la phase de production.
Lincoln Street Exit s’inscrit dans la lignée d’un Rock très énergique, presque survitaminé, où les guitares ont la part belle dans les échanges démonstratifs effectués entre les deux excellents solistes.
L’album démarre de fort belle manière avec "Man Machine" et le Blues Rock de "Dirty Mother Blues" qui montrent que ces jeunes gens ne s’en laissent pas compter.
Les titres s’enchaînent selon une veine Heavy, "Got You Babe" ou "Straight Shootin’Man", boogie, "Teacher Teacher", ou même Country, "Soulful Drifter", mais, on retrouve aussi dans la rythmique tribale de "Time Has Come Gonna Die" le style caractéristique naissant du futur XIT.
"Phantom Child" conclut l'album avec brio.
Pourtant, niveau texte, les sentiments anti-guerre du groupe révèlés sur les morceaux "Man Machine" et "Has Come Gonna Die" ne sont pas particulièrement originaux ou remarquables. De même, leur pseudo-évangélisme de "Going Back Home" est, au mieux, très peu judicieux.
D'autre part, propulsé par la voix sympathique de Martin, des titres comme "Dirty Mother Blues", "Teacher Teacher" et "Straight Shootin 'Man'" offrent un ensemble tout à fait convaincant de ce que peut être un Blues-Rock violent.
Ironiquement, le morceau le plus impressionnant est également un de leurs efforts les plus commerciaux, le très country Pop "Soulful Drifter" (qui est aussi sorti en single, mais sans aucun succès).
Le label TRC propose une version avec deux bonus dont "The Bummer", composé en 1967, souvent repris sur les compilations de Garage Rock, qui montre l’évolution musicale du groupe, mais ces morceaux ne sont pas du tout joués par le groupe d'origine, et les musiciens essaient plutôt simplement de sonner comme lui.
Cet album ne représente que la pointe émergée de l'iceberg de ce à quoi ils ressemblaient réellement et de ce qu'ils étaient capable de faire, et comme avec la plupart des groupes de cette époque, leur meilleur travail était aussi au moment de leur performance live.
Au moment où cet album fut enregistré, le groupe désirait dèjà changer de son et son style psychédélique et cherchait déjà dans d'autres directions afin de garder sa fraîcheur et sa spontanéité.
Ces musiciens avaient réellement du talent mais cela ne transparaît pas forcément complètement sur cet enregistrement. Ainsi, par exemple, le batteur Lee Herrera est un très bon batteur, car malgré le fait qu'il n'utilise pas de double grosse caisse, cela y ressemble fortement.
Gariss, Herrera, Martin et Suazo ne cessent pas pour autant leur collaboration musicale, réapparaissant ensuite sous un nouveau nom, XIT, enregistrant d'une série de LPs pour Motown au milieu des années1970.
Contrairement à son prédécesseur, XIT cherche plutôt à mixer les rythmes traditionnels de la musique indienne avec ceux de la musique binaire pour créer une sorte d'"Indian Rock'N'Roll".
Le plus aimé des renégats du rock 'n roll Indien, XIT, formé en 1970, n'est pas seulement un groupe, mais une icône, une énergie transformatrice de son, résultant de la transformation personnelle, de lutte et d'espoir.
"XIT" signifie "Crossing the Indian Tribes", c'est à dire "passage (ou croisement) des tribus indiennes", selon Tom Bee. Leur musique se penche souvent sur des thèmes historiques et contemporains concernant les questions amérindiennes.
Pour tous les rockers Indiens d'Amérique de tout âge, XIT est le moteur du changement.
XIT est donc la continuation de Lincoln Street Exit et il a sorti deux albums dans les années 1970 sur le label Motown, et il s'est reformé dans les années 1990 comme un groupe nouveau et différent sous la direction de Tom Bee. Ils ont donné un concert pour leur réunion de leur 30e anniversaire et sorti un DVD appelé "XIT: Without Reservation", En 2002.
Les membres fondateurs incluent l'écrivain Tom Bee qui recevra un 'Native American Music Award' pour des paroles de l'album "Plight of the Redman". Le groupe d'origine se compose de A. Michael Martinez (chanteur et guitare), Mac Suazo (narration et basse), Lee Herrerra (batterie), Et R. C. Garriss (2e guitare).
Xit s'est toujours défini comme un groupe contestataire et engagé dans la lutte indienne contre l'homme blanc. Leurs textes fort engagés mais toujours plein d'émotion brute a souvent dérangé tandis que leur musique était un savant mélange de rythmes indiens et tribaux, de western rock et d'orchestrations aussi originales que superbes.
XIT joue de la musique qui combine les instruments rock traditionnels avec un support de chant et de dialogue indien; sur des albums de prise de conscience politique, comme "Plight Of the Redman" et "Silent Warrior" qui leur vaut, dès le début, un public très fidèle, presque fanatisé.
Leur enregistrement initial, 1972 "Plight Of the Redman", est, en réalité, un Concept Album au sujet des changements dans la vie amérindienne depuis l'arrivée de Christophe Colomb.
Injustement critiqué pour avoir un son, Motown démontre qu'il peut y avoir plusieurs genres et styles sous son label.
A l'origine sorti sur le label Rare Earth en 1972, le titre explique la conscience et la pertinence de la musique. On y trouve "Nihaa Shil Hozho (I Am Happy About You)", une odyssée de sept minutes qui est le seul single extrait de cet album dans les années 70.
Il est pourtant curieux que "I Was Raised" ne soit jamais sorti en single, car c'est un morceau beaucoup plus commercial, avec des paroles très incisives.
Les choeurs féminins soulignent "Someday" et "End?" qui emploie la technique du mur du son chère à Phil Spector.
En 1973, grâce à "Silent Warrior", Xit fait la conquète de l'Europe.
Le single "Reservation of Education" qui en est tiré reste à ce jour leur plus gros succès. Pour l'anecdote, Il se classe d'ailleurs très bien en France à sa sortie pendant l'Eté 1974.
L'album "Entrance", sorti en 1974, n'est pas, à proprement parlé un nouvel album de XIT.
Il recueille en fait les travaux du groupe au début des années 60 quand ils étaient encore connus sous le nom de Lincoln Street Exit, mais, il sort simplement sous le nom de XIT.
Il contient beaucoup de morceaux inédits qui avaient été laissé de côté à l'époque.
"Half a Man", par exemple, est un rock tout droit sorti des années soixante.
On y retrouve même le dernier single de Lincoln Street Exit "Soulful Drifter" et toutes les compositions sont signées A.M. Martinez et Mac Suazo.
En 1976, on retrouve nos indiens après quatre ans d'interruption et ce n'est qu'en 1977 qu'ils sortent leur troisième album appelé "Relocation".
Ils traversent ensuite les années 80 dans la plus totale indifférence puisque sans aucun album à la clé.
Ils refont toutefois surface en 1993 avec "Entrance" qui les voit tourner sans relâche et ils finissent même par tourner en Europe.
De ces tournées sont tirées un album live intitulé "Drums Across the Atlantic" en 1995 qui restera longtemps leur ultime opus.
Il faudra attendre l'année 2002 pour, enfin, voir la sortie d'un nouveau disque "Without Reservation" qui à été enregistré pendant la tournée de réunion du groupe durant l'Eté 2002 pour leur 30ème anniversaire.
Le coffret comprend le concert en DVD ET un CD du concert où XIT reprend ses meilleurs morceaux.
XIT est certainement moins connu que leurs frères Redbone, mais ils restent, avec Geronimo black, un des groupes qui a le mieux défendu les interets des 'Native Americans" à travers leur musique.
Discographie:
Lincoln Street Exit
Drive It
XIT
Plight of the Redman, 1972
Silent Warrior, 1973
Relocation, 1977
Entrance, 1994
Drums Across the Atlantic, 1995
Without Reservation, 2002
sources: phrockblog, stoned.circus, Andrew Hamilton
