Le 20 juin 1969 sort dans les bacs le troisième album du Dead !
La pochette tout d'abord, due à Rick Griffin, fidèle à une de ses obsessions du dessin parfaitement symétrique. Pochette qui d'ailleurs fut aussi une affiche de concert annonçant une soirée en compagnied du Dead et de Sons Of Champlins à l'Avalon Ballroom. Et puis le titre de l'album, parfait palindrome, qui ne cesse encore aujourd'hui d'étonner et peut-être de fasciner tant il accompagne le dessin.
Aoxomoxoa est le quasi prototype de l'album psychédélique tendance acid rock (et folk). C'est aussi le début du partenariat de Garcia et de Robert Hunter qui composent tous les titres à l'exception d'un seul pour lequel Phil Lesh les rejoint (St.Stephen).
La musique balance entre acid folk et rock psychédélique avec toujours les souvenances de la musique américaine, country et pourquoi pas bluegrass (on entend une pedal steel, un banjo) - mais concassée et brassée à la mode Dead - c'est-à-dire avec des surprises sonores, des ruptures rythmiques, des accalmies etc. Les titres sont plus courts que sur l’album précédent et l'ensemble a été enregistré entre San Mateo et San Francisco de septembre 68 à mars 69. Tom Constanten est toujours là, aux claviers, ajoutant des petites touches de piano ou clavecin. Pig Pen semble absent même si sa voix et son orgue, à certains endroits se font entendre. Le disque propose quelques titres qu'on retrouvera plus tard sur les setlist de concert mais finalement certains d'entre eux ne feront leur apparition que sur cet enregistrement. Garcia expliquera que certaines chansons sont trop difficiles et techniquement quasi injouables en live. Demeurent une pléthore de chansons absolument parfaites, réussies et qui soulèvent encore aujourd'hui une forme d'enthousiasme étonné. On peut aussi prendre la mesure des inventions rythmiques des deux batteurs dans leur parfaite complémentarité - l'un jouant parfois en avant du temps et l'autre en arrière - ces petits décalage dans le tempo ne cessant d'accrocher l'oreille attentive. Ils en feront une marque de fabrique par la suite et surtout au cours des débordement percussifs en concert.
Album recommandé à ceux qui voudraient se plonger dans une musique certes témoin de son époque mais qui n'en est aujourd'hui que plus touchante et même admirable tant le temps ne semble pas avoir de réelle prise sur elle. Signalons l’objet sonore non identifiable que constitue
What's Become Of The Baby (long, trop long ?, récitatif plongé dans un bain électronique, de réverb, d'écho et de filtres qui distordent les sons !)
9/10
Petite anecdote : Sur le verso de la pochette, sur la photo de groupe, on peut apercevoir la future Courtney Love, adorable petit bout de drôlesse entourée d'une fumeuse bande de hippies.
Seconde anecdote : le mix de l’album original déplaisant au groupe, les éditions à partir de 71 proposent un autre mixage censé améliorer le disque. Malheureusement, aux dires mêmes des membres du groupe ce remix n'est pas parvenu à rendre totalement et fidèlement l'enregistrement originel. Et puis après avoir comparé entre les deux mix il n'est même pas sûr que la différence soit assez flagrante pour que ça vaille la peine d'en parler...
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