Robert Wyatt & Friends - Theatre Royal Drury Lane 8th September 1974 (2005)
À peine deux mois après la sortie de Rock Bottom, Robert Wyatt remonte sur scène avec ses amis pour un concert exceptionnel. Nous étions nombreux, à l’époque à envier ceux qui pourraient y assister – mais Londres était éloignée de notre poussive province. Et nous nourrissions quelques interrogations quant à la capacité de Wyatt à donner un concert en public – qui donc va jouer de la batterie ? Il a fallu attendre 2005 pour qu’enfin la musique jouée ce soir-là nous soit offerte. Et nous ne sommes évidemment pas déçus. Entouré de musiciens fidèles dont une bonne partie a joué sur l’album publié quelque temps auparavant. Nous assistons même à de véritables recréations de titres anciens qui nous ramènent à la période de
Soft Machine (
Memories,
Dedicated To You dans une brève version totalement déconstruite), de
Matching Mole (
Signed Curtain) et
Calyx (titre apparaissant sur le premier
Hatfield & The North où vocalisait déjà Wyatt). La part belle est bien sûr accordée à Rock Bottom. Les interprétations qui en sont présentées sont fidèles aux versions originales, mais laissent les musiciens, Wyatt en tête, libres de jouer, de trouver des petits espaces où égrener leurs touches inventives, le chanteur n’hésitant pas à prolonger les vocalises en une sorte de liberté improvisatrice.
Trompette –
Mongezi Feza Saxophones –
Gary Windo Basse –
Hugh Hopper (2 to 8, 10 to 14)
Batterie –
Laurie Allan (2 to 8, 10 to 14),
Nick Mason (10, 11, 13, 14)
Guitare –
Mike Oldfield (7, 8, 11, 13, 14)
Claviers –
Dave Stewart (2 to 8, 10 to 14),
Julie Tippetts (9, 10, 14)
Violon, Guitare, Viola –
Fred Frith (2, 3, 6)
Voix –
Robert Wyatt (2 to 8, 10 to 14)
On remarquera la présence du batteur de Pink Floyd, producteur de Rock Bottom.
Plus qu’un simple document, ce disque, sans une certaine nostalgie, nous ramène à cette époque où la création musicale explorait tous les possibles sans éprouver cette crainte d’un possible formatage ou d’un insuccès récurrent. Il y avait encore une voie intermédiaire qui laissait un peu de place à l’audace et à son soutien par le public et les éditeurs. J’espère qu’aujourd’hui il peut encore en être ainsi…