RRRouliane a écrit:Dans un premier temps, je reconnais que ce commentaire peut sembler péremptoire, mais il n'engage que moi, bien sûr.Cooltrane a écrit:RRRouliane a écrit: ("Smile" est pour moi le plus grand album pop jamais écrit, composé et enregistré)
je ne vois pas comment on peut dire cela , alors qu'il est sorti en 2004.
S'il était sorti à l'époque, on pourrait encore le croire (alors qu'il est très booooffff, àmha >> tout ça pour çà, quoi) ) , mais comme il n'a pas joué un rôle d'influence historique, je ne vois pas comment on arrive à ce genre de conclusion
Ensuite, il me semble vraiment que la date de sa sortie, si elle amoindrit la portée de l’œuvre puisqu'elle la sort de son contexte, la transformant en une simple sortie archival, n'a pour autant aucun impact sur la qualité réelle de la musique. Par ailleurs, 2004 c'est l'année de la sortie de la version Brian Wilson & Wondermints, c'est-à-dire une relecture certes soignée mais pas l'objet original (autant sur le travail orchestral, rien à dire, ainsi que sur les passages écrits pour la circonstance, en revanche la voix de Wilson quarante ans plus tard, c'est difficile), alors que les vrais malades (j'en fais partie mais j'en connais de bien plus atteints) connaissaient déjà l'essentiel de l’œuvre via les bootlegs depuis déjà des années. Il faut se souvenir aussi que "Look, Listen, Vibrate, Smile : The Book about the Mysterious Beach Boys Album", l'ouvrage de référence par Domenic Priore, est paru en 1988 soit près de 25 ans avant la sortie officielle de l'album, donc ce dont il y avait lieu d'avoir conscience à l'époque sur la qualité et l'importance de cet album était potentiellement connu dans sa quasi-exhaustivité (la version de 2012 n'est finalement ni plus ni moins qu'un autre et énième montage des mêmes fragments ultra-bootleggés depuis des lunes, avec éventuellement une meilleure qualité sonore - bien sûr - et aussi quelques bidouillages comme la superposition de la démo chantée "Barnyard" sur l'instrumental inachevé). Mais si cet album était sorti comme prévu en janvier 1967, l'histoire de la pop music aurait été sensiblement changée...
Ensuite, qu'est-ce qui m'amène à affirmer une idée aussi définitive ? Tout simplement parce que dans l'histoire des Beach Boys, cet album représente un sommet créatif, en même temps qu'il montre une plénitude dans l'inspiration de son auteur (assez étonnamment d'ailleurs, puisque ledit auteur commençait à se trouver totalement assailli et altéré par ses démons), parvenu au stade d'une meilleure acceptation de son propre talent (lui qui disait, "Je ne suis pas un génie, je suis juste un mec qui travaille dur"), plus à l'aise dans son corps, reconnu par ses pairs, à la tête d'une industrie florissante, avec des hits à la pelle (le dernier en date, "Good Vibrations", conciliant à ce point succès commercial et critique, avait de quoi rasséréner). L'album fait la jonction entre diverses sources d'inspiration musicales quasi-exclusivement sorties du monde du rock, de la pop. Là on est chez Varèse, chez Charles Ives, ou comme le disait d'ailleurs Elvis Costello à propos d'une démo de "Surf's Up", chez "du Mozart qui chante". Les textes de Van Dyke Parks peuvent sembler abscons et imbitables, pour ma part je les trouve brillants, cette poésie surréaliste, absurde, loufoque et tendre à la fois me touche comme chez peu d'auteurs. Et que raconte cet album, envisagé à l'origine comme rien de moins qu'une "symphonie adolescente dédiée à dieu" ? Il dépeint l'histoire de l'Amérique dans un chromo fantasmé, il chante une ode des quatre éléments, il aborde la métaphysique avec un regard plein de fraîcheur, et surtout dans tout cela, il n'oublie pas de se marrer deux minutes (la reprise de "Gee", le passage "George Fell Into His French Horn").
Donc, et bien que je sois un foutu inconditionnel des Beatles, je suis persuadé qu'ils n'auraient jamais pu, de quelque manière que ce soit, écrire quelque chose du rang de "Surf's Up", et s'ils furent effectivement les grands vainqueurs de cette compétition (d'émulation d'abord saine mais qui finit par laisser Wilson sur le carreau), ils savent ce qu'eux et leur art doivent à Brian Wilson et les Beach Boys.
Très franchement, je ne vois même pas les Beach Boys comme un groupe de surf music : leur affiliation à ce genre me semble très artificielle et ne relève que d'un concours de circonstances doublé d'un certain opportunisme, bien que la passion sincère de Dennis Wilson pour ce sport ait été ce qui a incité Brian Wilson a composer sur ce thème (la chanson "Surfin'", puis celles qui suivirent). Je me souviens d'une intervention de Jackson Browne disant que les Beach Boys avaient lancé une mode du surf qui s'étendait bien au-delà de la Californie (jusqu'en Arizona il y avait des surfeurs !) Dick Dale ou les Ventures me semblent être de bien plus authentiques représentants du genre, en particulier sur le plan instrumental où - tous anachronismes culturels, temporels et géographiques assumés - leur caractère innovant et leurs capacités d'instrumentistes évoquent les qualités esthétiques de Hank Marvin et des Shadows, en faisant réellement progresser (tiens tiens...) l'instrument.Cooltrane a écrit:RRRouliane a écrit:BLAH BLAH BLAH
Une brilliante défense (qui ne fait que justifier une hype trop fabriquée par les médias pour être honête, àmha), qui me fera p-ê, un jour, réécouter l'album sous un angle un peu différent (et presque 15 ans plus tard) ce Smile, mais c'est bcp de supputations pour un fantôme, devenu un clone sur le tard.
Désolé, mais pour moi, les BB sont un groupe de surf moyen (je leur préfère d'autres groupes, pour des Apaches et/ou Wipe-Out bien plus "rock endiablé"), qui pour survivre plus longtemps a commence à chanter (plutôt bien) sur leurs morceau. Il faut, toutefois, reconnaitre que peux de groupes européens auront osé faire de telles harmonies vocales de cette ampleur
Tu parles d'un bouquin, lequel, tu as écrit un truc ? Je serais vraiment intéressé de le lire, tu me passes une référence s'il te plait / merci d'avance ?Cooltrane a écrit:Perso , je ne vois pas comment Sgt Pepper ou leurs albums suivants n'auraient pas étés exactement les mêmes avec ou sans Pet Sounds (et/ou Smile, pour le même prix, s'il avait existé à l'époque)
oui, je sais, ce que j'écris peut être considéré comme un blasphème par une intelligentsia qui aime être contredite à peu près autant que le régime nord-coréen, mais je m'en fous totalement. Les BB dans mon bouquin, c'est tout juste une anecdote dans l'histoire du rock (celui que j'écoute). Je n'ai jamais acheté un de leurs trucs, et tout au plus j'ai emprunté un album ou deux en médiathèque durant les 70's et les 00's (moment où j'ai essayé de réévaluer leur carrière, à la sortie de Smile)
RRRouliane a écrit:, 2004 c'est l'année de la sortie de la version Brian Wilson & Wondermints (...) en revanche la voix de Wilson quarante ans plus tard, c'est difficile).
33rpm a écrit: Wild Honey, ...
Penses-tu, je le réécoutais hier et me disais que j'aimerais bien avoir gardé une voix pareille après quarante ans à trois paquets de clopes par jour...Pablitta a écrit:RRRouliane a écrit:, 2004 c'est l'année de la sortie de la version Brian Wilson & Wondermints (...) en revanche la voix de Wilson quarante ans plus tard, c'est difficile).
Je n'avais pas vu ça.
Mécréant
RRRouliane a écrit:Tu parles d'un bouquin, lequel, tu as écrit un truc ? Je serais vraiment intéressé de le lire, tu me passes une référence s'il te plait / merci d'avance ?
Pablitta a écrit:Sinon @Cooltrane, la surf music c'est instrumental et, objectivement, assez éloigné du son BB.
RRRouliane a écrit:C'est non seulement pro mais impeccablement frappé au coin du bon sens, bravo. Pour l'inspiration de "Yoo Doo Right", je pencherais plus du côté du Velvet que du bon vieux Bo mais ça méritait d'être mis sur la table.
Pablitta a écrit:Cooltrane a écrit:Parce que tu t'imagines que je ne l'ai pas écouté??
So-po-ri-fi-que
Opeth alors ?
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