par Dark Pink » 02 Sep 2015, 21:03
En avant pour la face B:
Decotty et Harvet sont un mélange de Patrick Raynal et des Charlots. Ils ouvrent la face B avec un morceau à moitié instrumental où celui qui prend l’accent péquenot s’en sort mieux que celui qui imite un femme. On a eu peur un instant que les filles en minijupe fuient, mais elles sont restées sans doute pour apercevoir le sissoyen du chanteur qui performe depuis sa baignoire.
François Fivier cultive l’art de la liaison (« nous deux -z- à présent ») trop -p- à propos et s’égosille dans les aigus -z- en fin de refrain (« c’est bien finiiiiiii ! ») C’est lui le mec que Jacqueline Pérez a éconduit au début de la boum. Reviens ! Andouille ! Elle t’attend (en minijupe). Mais arrête de geindre, tu chantes bien, et si tu l’as dans la peau à ce point, que peux-tu faire d’autre ?
Encore un qui n’a rien compris, le père Koric ! Avec l’égoïsme comme style de vie, on finit par se faire choper et devoir rembourser les quatre cent millions qu’on avait extorqués pour préjudice moral… Et je me suis laissé dire qu’en zonzon il n’y a pas énormément de filles en minijupe.
Spauv Georges a un pseudo paradoxalement justifié : comment peut-on arriver à faire un disque en chantant aussi mal ? On suppose que « Agathe the blues » avec un mec qui pousse la chansonnette de la sorte. Met une minijupe, « Agathe the skirt », s’il te plaît ! Quand il te contemplera, il ne chantera peut-être pas…
Sur une belle musique à la « Sunny afternoon » Sophie Darel, en rupture de Guy Lux, nous extrait des clichés sur les japonaises pour nous raconter avec un clin d’œil et sa voix acidulée ceux qui courent sur les françaises. Dans nos souvenirs, elle portait bien la minijupe, alors on lui pardonne.
On ne reconnait pas Bashung dans cette chanson franchouillarde et branque sans le vouloir. Sinatra et De Funes y sont comparés et je ne suis pas choqué. C’était l’instant « casserole » de cette compile/boum. Les invités se marrent et on enchaîne. Christel Ruby avec son tailleur rose et sa perruque jaune fluo sans minijupe complète la batterie de cuisine démarrée par Bashung. Elle est touchante de naïveté et on lui fait crédit de sa sincérité. Mais on ne sait pas si faire écouter Dylan aux Vietnamiens était une bonne idée tant on est sûrs qu’écouter Metallica est une torture pour certains belligérants actuels. Malgré sa chanson un peu bancale, Bashung a raison de poser la question : « Pourquoi rêvez-vous des Etats Unis ? »
Sans la basse au médiator de l’intro et les cuivres on aurait pu croire que les Doors ont embauché le bassiste, la section de cuivres de Chicago et ont appris à finir leurs morceaux. Il n’en est rien, c’est Claude Vasori et son orchestre qui se déchaîne en permettant des solos de sax et de trompette. Et pourquoi le cacher : pendant le solo de guitare, nos copines en minijupe sont saisies de transes par ce fantomaniac et… On voit leurs culottes !
Tout le monde à poil ! La vision troublante du morceau précédent n’a pas suffi. Jo Alan, un prédicateur de mauvais augure aux accents de Julien Clerc provoque les transes de la foule qui se croit dans la scène finale de Hair et retire tous ses habits. Après tout, puisque « c’est l’heure du jugement dernier » à quoi bon garder les minijupes et les chemises à jabot. La suite est, bien entendu, censurée…
Retour au calme, c’était une fausse alerte. Comme on est des mauvais esprits, on pense que la moustache au papa d’Anna Bell pourrait bien être une métaphore coquine. C’est une moustache comme celle de papa, pas la sienne… Elle lui pique la joue, le cou… Alouette. Bon, c’est peut-être à cause du woolly boogie de la musique. Faut que je me calme. Je sais plus où sont mes fringues mais ya une minijupe qui traîne, je vais l’enfiler… STOP !
Il est temps de se poser avec Yar et Yana, un couple qui chante. Ont-ils trouvé l’harmonie ? Vocale, c’est certain, mais dans la vie ? Ils se cherchent, moi je dirai qu’ils se sont trouvés. Le coda de la fin (avec moi, avec moi, etc…) ressemble autant à une chanson qu’à un accouplement réussi. C’était pas un slow, c’était intense, ils n’avaient pas envie que ça finisse.
C’est une performance que d’avoir trouvé deux chansons où les chœurs martèlent « bleu ». Michel Heron a bien besoin de soutien vocal, il a une notion de la justesse qui va jusqu’à négliger une erreur d’un demi ton. Pour prévenir les MST ? (madame Bleno), il faut que les mises en garde soient un peu douloureuses à l’oreille et en restent là. Après toutes ces chansons débridées, une annonce de santé publique déguisée s’imposait. « Porter une minijupe peut avoir des conséquences » devrait être écrit sur l’étiquette à côté des consignes de lavage.
Serge Franklin n’a lu aucun des avertissements. Il a pris tous les risques sur une musique martelée plus que rythmée. Le sitar est de retour, joué sans sérénité. Il s’adresse aux gens éreintés et désorientés qui quittent la piste de danse un à un. Il ne regrette rien. Quelle qu’était la tenue qu’on avait en entrant, on ressort invariablement en minijupe. Porter un minijupe a un prix. Franklin est prêt sans hésiter à le payer pour exister.
La boum est finie… Que dire… Une autre !?