Bashung

De France, du Québec ou de n'importe quel pays tant que c'est chanté en français

Bashung

Messagepar vox populi » 14 Mar 2013, 23:48

Pour les 4 ans de sa mort je recopie ici le portrait que j'avais commencé sur l'autre forum

J'adore cet artiste. Pour moi il est à mettre au même niveau que Brel, Ferré, et Brassens...C'est pourquoi à la demande générale j'ai décidé de partir à la découverte de l'ensemble de sa discographie Very Happy

BAshung est née le 1 décembre 1947. C'est grâce à un harmonica qu'on lui a offert alors qu'il avait 5 ans que Bashung découvrira la musique. D'ailleurs cet instrument ne le quittera plus. A la fin des années 50 après avoir grandit près de la frontière Allemande il remonte à Paris pour entamer des études de comptabilité. Il montera des groupes éphémères et produira des 45 tours tout à fait dispensables jusqu'à sa rencontre avec Bergman avec qui il produira son véritable premier album "Roman Photos" en 1977. Cet album est un échec commercial et artistique.
Lors d'une interview aux inrocks Bashung dira de ce disque
« J'ai volontairement fait disparaître cet album de mon intégrale, parce que j'estime qu'il ne me ressemble pas du tout. A l'origine, il devait s'intituler « Maquettes » et, avec le recul, il aurait vraiment mérité de rester dans les tiroirs.
Petite anecdote : Balavoine a fait les coeurs sur ce disque
(source wiki)

A signalé que Bashung a travaillé pendant ses années de vaches maigres pour Dick Rivers en tant que Directeur artistique. Il a notamment dirigé les enregistrements des albums « Dick'n roll » en 1971, « The Rock machine » en 1972 et « Rock'n roll star » en 1973. Fidèle en amitié Bashung ne perdra jamais le contact avec son vieux pote Dick.

Voici ce que Dick Rivers dira de lui au moment de sa disparition
"Entre 1968 et 1972 alors que nous, les drapeaux du rock'n roll, nous étions mis sur la touche par les Mike Brant et autres chanteurs psychédéliques qui rêvaient de Woodstock, nous faisions plein de choses ensemble. Je ne me déplaçais jamais sans lui Il faut dire que nous avions les mêmes goûts et j'étais d'ailleurs ravi de voir qu'à la télévision l'autre soir, pour les Victoires de la Musique, il portait de vraies bottes de cow-boy bicolores.
C'était vraiment le Bashung que je connaissais et qui, comme moi, avait connu ce rêve américain, lui vivant près d'une base américaine dans l'est de la France et moi pareil à Nice. Le Bashung fan de rock à donf ! Un dingue de Buddy Holly et des Everly Brothers que peu de gens connaissent aujourd'hui. Celui qui m'avait composé les 45 tours « Marilou » et « Sherry » ; celui qui m'avait offert « Believe me » en anglais et avec qui j'avais enregistré à Londres l'album « Rocking along the river's country side »… Et on avait même enregistré ensemble un album pirate regroupant les grands classiques du rock'n roll ».
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Re: Bashung

Messagepar vox populi » 14 Mar 2013, 23:49

EN 1979 Bashung continu sa collaboration avec Bergman et sort roulette russe. Selon Bashung lui même cet album était celui de la dernière chance après des années d'échecs aussi bien commerciaux qu'artistiques. BAshung reste dans un style qui oscille entre le country et le rock alternant avec des ballades. On retrouve sur ce disque les premiers classiques de BAshung (Bijou , bijou ou le superbe toujours sur la ligne blanche). A côté de ces morceaux réussis on retrouve pas mal de déchets, peut être à cause de certains textes qui ont pris un sacré coup de vieux ( y a un yéti ou les jeux de mots vaseux sur Guru tu es mon fuhrer de vivre)..D'ailleurs c'est tout le problème des textes de Bergman. Souvent ils reposent sur des jeux de mots qui finissent par s'essoufler avant de devenir épuisants. Néanmoins le disque malgré des carences évidentes tient la route et permet à Bashung de partir en tournée. Il prend comme ingénieur du son un compagnon de ses nuits blanches du nom de Jean Fauque. Jean fauque et Bashung se sont rencontrés en 1975. Rencontre qui débouche d'abord sur une histoire d'amitié et sur des tentatives de collaboration avortées, mais qui s'avérera plus tard cruciale pour la suite de sa carrière. À cette époque, ils écrivent ensemble une quinzaine de chansons, jamais exploitées.

Entre deux concerts BAshung et Bergman écrivent deux nouvelles chansons qu'ils décident d'enregistrés vu que l'album Roulette Russe semble avoir bien du mal à décolé.
Quelques mois plus tard sort Gaby oh Gaby qui deviendra rapidement un méga tube (le premier de Bashung). Des années plus tard Jean Fauque se souviendra du changement de statut de BAshung qui soudain devenait une méga star que tout le monde voulait absolument venir voir en concert

La maison de disque décide alors de ressortir l'album roulette russe pour y inclure le tube ainsi que la face B du 45 t (un morceau très dispensable). Deux morceaux de l'édition originale vont faire les frais de cette réédition. Milliards de nuits dans le frigo et surtout le magnifique les petits enfants...Ce titre est annonciateur de la future direction artistique de Bashung, plus poétique, avec des textes sombres plus uniquement basés sur les jeux de mots.
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Re: Bashung

Messagepar vox populi » 14 Mar 2013, 23:51

c'est aussi en 1981 que Bashung se lance dans l'aventure du cinéma grâce au film "nestor burma detective de choc" réalisé par Jean luc Miesch. BAshung écrit la musique du film et incarne le chanteur de Rock Bo craddock à côté de Michel serrault qui incarne le célèbre inspecteur. Bergman est co scénariste du film

la même année Bashung tourne un film où il tient le rôle d'un christ qui marche sur l'eau (qu'il peut transformer en bière). Dans le cimetière des voitures, il incarne un jésus en santiags finallement crucifié sur sa moto...Spécial.


En 1981 BAshung profite du vent dans le dos et sort son troisième album. Pizza est un disque résolument rock.Beaucoup plus cohérent que ses deux opus précédents, cet album va bénéficier d'un très bon accueil du public et de la critique. L'album pizza sera son premier numéro 1 et le single vertige de l'amour se vendra à plus d'un million d'exemplaires. Ce titre obtiendra d'ailleurs le Prix Charles Trenet et celui de la Sacem. IL entame une grande tournée à travers la France et fera son premier Olympia devant plus de 2500 personnes..La même année il reçoit le bus d'acier, récompense suprême de la critique rock.

Artistiquement Pizza est bien meilleur que ses deux précédent opus. Bashung va dorénavant privilégier le rock et la new wave au détriment de ses influences country. LA voix de BAshung elle aussi a beaucoup changée. Elle devient plus rauque, parfois à la limite de la dissonance mais toujours parfaite au niveau de l'interprétation. Les textes sont toujours aussi surréalistes pour le meilleur (reviens va t'en) ou le pire (retour, Ydille au caire). Si Pizza est le premier album de BAshung que je recommenderais ce n'est pas un disque excempt de tout reproche. LA faute à certains morceaux où le duo Bergman/ Bashung privilégie le jeu de mot et le second degré au détriment du fond (l'insuportable idylle au Caire). Néanmoins plusieurs titres deviendront des véritables piliers scénique de BAshung comme le superbe ca cache Quekchose
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Re: Bashung

Messagepar vox populi » 14 Mar 2013, 23:53

pizza marquera la fin provisoire de la collaboration entre Bashung et Bergman. Les deux hommes se sont souvent brouillés puis rabibochés. Mais Bergman a toujours gardé une certaine blessure sur la façon dont les critiques ont perçu son travail avec Bashung.

« Certains journalistes de ce que j’appelais « le triangle des bermudas », c’est-à-dire, des gens de chez Télérama, Libé et Les Inrocks, m’ont un peu tué. Pour eux, j’étais l’auteur qui avait fait les vilaines chansons de Bashung. Pour les intégristes de Bashung, sa vie commence à partir de Play blessures. Mais comme j’ai fait l’album Novice en 1989 (7 chansons en tout), ils sont bien emmerdés d’avouer que c’est le même homme qui a écrit Gaby Oh ! Gaby ! et Vertige de l’amour. »


En 1982 BAshung est devenu une référence dans le rock Français, une espèce de JH qui n'aurait pas mal tourné. Pourtant malgré le succès Bashung est mal à l'aise avec l'image de chanteur léger que ses deux tubes ont donnés de lui..Il veut profiter de sa notoriété pour la mettre au service d'une véritable ambition artistique et décide de contacter serge Gainsbourg qui rencontre en 1982, lui aussi, le grand public grâce à ses albums enregistrés en Jamaique. DE cette collaboration naitra l'album PLay Blessures rempli de sons électronique et d'une ambiance COld Wave très expérimentale. Cet album est un véritable monument, le premier grand chef d'oeuvre de Bashung. Tout est parfait dans ce disque, hormis la pochette qui dans la grande tradition des premières oeuvres bashungienne est complètement ratée...L'univers de cet album est sombre et torturé à l'extrème.
Bashung confiait à libération au moment de la sortie du disque
"il fallait que je sorte ce disque, je n'avais pas le choix, j'étais à deux doigts de la mort, clinique je veux dire, d'où ces mélodies minimalistes, cette cacophonie rigoureuse"..Il rajoutera " Play blessures est un album d'une extrème lucidité, la réalité est sordide ont à pas cherché à la faire plus moche qu'elle n'est.."..Ambiance...
Evidemment l'abum est très mal reçut par le public et la critique qui à l'exception de quelques rares journalistes va tirer à boulets rouges sur cet ovni musical..La maison de disque parlera de suicide commercial complètement incompréhensible ...Bashung a galéré 15 ans de sa vie avant d'obtenir le succès et au moment où la foule lui tend les bras le chanteur tourne le dos et retourne seul dans son désert...

les relations entre gainsbourg et Bashung sont un peu étranges:
A l'époque de la sortie de passé le rio grande, alors qu'Ardisson lui demandait s'il aimait toujours Bashung, gainsbourg a répondu, en haussant les sourcils, "lui m'aime".

Pourquoi ce (léger) mépris ?
plusieurs hypothèses. LA première c'est que Gainsbourg avait l' habitude de travailler avec des artistes assez dociles ce qui n'était pas le cas de Bashung. Alain malgré son admiration sans borne pour Gainsbourg a rejeté un certain nombre de ses textes car ces derniers ne lui ressemblaient pas, il les considérait comme excellents mais trop "féminins". C'est donc bel et bien Bashung qui dirigeait la barque lors des séances de travail. Il ramenait un carnet dans lequel il avait noté un certains nombres d'idées, de bout de phrases ..Ensuite il fallait mettre de l'ordre là dedans...Il faut dire que la méthode pour y parvenir était asssez spéciale puisque ils avaient inventés un nouveau cocktail dont il avait une légère tendance à abuser lors des séances de travail : Le "pastis vodka"...Un Pastis où l'eau est remplacé par de la Vodka sifflz ...Gainsbourg a t'il mal prit le fait que Bashung rejette certaines de ses oeuvres? ..possible mais pas certain car selon BAshung les séances se sont extrèmement bien déroulées (tu m'étonnes...) à tel point qu'ils n'ont pas arrêté de faire la fête ensemble pendant cette période

Une autre hypothèse remonte à un incident entre les deux : en 1985
Gainsbourg s'était vu confier la réalisation d'un reportage sur le Printemps de Bourges et il avait carte blanche pour en filmer les coulisses. Or Bashung s'est opposé à ce qu'il utilise le film qu'il avait fait sur une répétition, estimant que cela ne donnait pas une bonne impression (voix pas juste et musiciens pas bien calés). Gainsbourg voulait au contraire montrer dans ce film la spontanéité artistique et ses imperfections.
Au final, il avait dû remonter dans l'urgence son documentaire sans cette séquence, ce qui l'avait profondément énervé et du coup il avait totalement zappé Bashung du film. Ce qui n'avait pas manqué d'étonner les journalistes auxquels il avait répondu ironiquement qu'il n'était pas là pour mettre en valeur un artiste mais pour livrer un instantané des coulisses du festival (j'ai repris cette anecdocte d'un forum sur le site officiel de Bashung mais elle me semble crédible).
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Re: Bashung

Messagepar vox populi » 14 Mar 2013, 23:54

EN 1983 après l'échec commercial de sa collaboration avec Gainsbourg, Bashung décide de mettre un peu d'ordre dans sa vie privé pour le moins dissolue. Il va se marrier (lui qui deux ans plus tôt avait complètement exclue cette hypothèse lors d'un entretien avec Manoeuvre pour la revue PlayBoy). Sa femme va lui donner un fils Arthur Victor, le 6 avril 1983. La tête ailleurs Bashung retourne en studio avec un nouveau parolier Pascal Jacquemin. Cette collaboration donnera naissance au disque figure imposée. Malheureusement on sent que BAshung ne sait plus très bien où il va dans cet album qui part un peu dans tout les sens sans réel fil conducteur..Très peu de choses sont à mon avis à sauver de ce disque. On y retrouve pourtant le superbe What's in a bird qui sera un des piliers scénique de Bashung.

Imbecile est un des autre moment fort du disque. Ce morceau est le seul de l'édition originale écrit avec Bergman.

Sur la réédition de l'intégrale de 1993, les titres Lou ravi et Nuits halloween sont remplacés par les titres Spiele mich an die wand écrit avec Bergman et surtout le morceau White spirit qui représente la première collaboration officielle entre Bashung et son ami Jean Fauque...Chose surprenante cette première collaboration est un instrumental très cold wave :lol:

Figure Imposée sera un flop commercial..Un de plus pour Bashung qui n'arrive toujours pas à trouver sa place dans le paysage rock Français

Voilà ce que son auteur dira de ce disque avec quelques années de recul
"j'ai tenu absolument à enregistrer avec un nouveau magnéto digital et cela s'est avéré une catastrophe parce que personne ne savait s'en servir. Quand l'album a été terminé, j'étais désespéré : il sonnait claustro, pas épanoui. J'avais l'impression d'avoir fait un film dont la copie aurait été floue. Quelque chose s'en dégageait mais je n'étais pas parvenu à faire aboutir mes idées. Je me sentais trahi, frustré."
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Re: Bashung

Messagepar vox populi » 14 Mar 2013, 23:56

A cette époque Bashung est vraiment à la recherche d'un second soufle tant au niveau artistique que commercial. Seul ses prestations scéniques absolument extraordinaires lui évite de sombrer dans l'oubli. Sa maison de disque assiste impuissante à ce qu'elle considère comme un suicide commercial. C'est à ce moment précis que Bashung réussit le tour de force de revenir sur le devant de la scène. Il se rabiboche avec Bergman et retourne en studio pour sortir un nouveau 45t qui va relancer sa carrière. SOS AMOR n'est pourtant pas un énorme succès. IL atteindra à peine la 40eme place dans les charts mais ce titre permet à Bashung d'exister médiatiquement. Un an plus tard en 1985 il accepte d'écrire (toujours avec BERGMAN) la chanson "touche pas à mon pote" pour l'association du même nom. Ce titre, loin d'être inoubliable, va pourtant lui permettre de jouer devant plusieurs dizaines de milliers de spectateurs le 15 juin 1985 place de la concorde. EN un an BAshung repasse du "out" au "in". Ce retour en force est d'ailleurs tout à fait symptomatique du caractère de Bashung qui était un homme au courage exemplaire et qui avait cette faculté incroyable de se relever après d'énormes échecs.

A ce propos quand on demandera à Jean Fauque ce qu'il admirait le plus chez BAshung voilà ce qu'il répondait

Sa volonté, sa faculté à rebondir après l'épreuve. Je l'ai vu morfler gravement plusieurs fois, faire de drôles de descentes, mais à chaque fois, il se relève plus fort, plus déterminé... J'ai toujours été marqué aussi par sa maturité . Déjà, quand je l'ai connu, il avait une grande sagesse. A 27-28 ans, il avait déjà tout un vécu incroyable. Il était aussi très lucide, clair sur les choses

Bashung continue sa reconquete du public en publiant un nouveau 45t qui est en fait une adaptation du morceau Hey Joe de qui vous savez..Bashung pratique à nouveau le grand écart après un SOS AMOR au ton plutôt léger il propose une version sombre du célèbre tube d'Hendrix. Ce titre sera un petit succès mais ne réussira pas à rentrer dans le tout nouveau top 50.


En 1985 Philips souhaite profiter du relatif retour en grâce de Bashung et propose à l'artiste de sortir un live. Celui ci accepte à condition que ce dernier soit double et retrace fidèlement l'ambiance de ses concerts. Lorsque sa maison de disque découvre le contenu des bandes elle prend peur et pretexte de vaseuses raisons budgétaires pour sortir, en douce, le disque en version simple. Dès lors ce live devient un simili Best of de mauvaise qualité. Bashung déteste, la critique aussi et le public lui tourne le dos pour ne pas voir ça..L'affaire semble plié pour tout le monde..sauf pour Bashung, qui retourne voir sa maison de disque et engage un véritable bras de fer pour que cette dernière publie son live dans une version complète. Ce bras de fer va durer plusieurs mois, Philips ne comprenant pas l'intérêt de sortir un disque qui n'a aucune chance de se vendre. Pour appuyer son point de vue elle va d'ailleurs ressortir ce disque dans une nouvelle version agrémentée de trois inédits...Nouvel échec commercial et critique..Bashung devrait alors se résoudre à l'évidence ...mais non ..il retourne dans les bureaux de Philips et insiste pour qu'on publie le disque dans sa version C.O.M.P.L.E.T.E..Nouveaux bras de fer de plusieurs mois et finallement le disque finit par ressortir dans sa version complète quelques semaines avant Noël 1985..Et là miracle, la critique adore et les fans de Bashung aussi..Ce disque est d'ailleurs aujourd'hui considéré comme un des meilleurs live Français de tout les temps..
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Re: Bashung

Messagepar vox populi » 14 Mar 2013, 23:58

En 1986 Bashung, fatigué de jouer les locomotives, décide de s’accrocher aux wagons. Déçu par les échecs de ses albums expérimentaux il se rabiboche avec Bergman pour écrire son disque le plus surréaliste. Sur la pochette de l’album Passé Le Rio Grande on retrouve un Bashung travestit, méconnaissable et pour une fois cette pochette correspond parfaitement à l’ambiance générale du disque. Bashung se parodie lui même sur cet album qui, même si il comprend certains bon titres (l’arrivée du tour, malédiction ), laisse tout de même le sentiment d’un artiste en bout de course qui semble avoir fait le tour de son sujet. D’autre part Passé le Rio Grande est massacré (il n’y a pas d’autres mots) par une production trop clinquante qui date terriblement l’album. Néanmoins ce disque se vendra convenablement et recevra même une victoire de la musique pour le meilleur album rock de l’année. Les 45 tours issues de cet album feront de rapides passages dans le top 50 sans jamais atteindre des sommets. Avec le recul je pense que ce disque est sans doute celui qui a le plus vieillit de toute la discographie de Bashung (avec l’album Roman photo). Le véritable problème de cet album c’est que pour la première fois de sa carrière (et la dernière) Bashung semble se résigner à donner à son public ce qu’il attend de lui…Il dira lui même à propos de ce disque quelques années plus tard qu’il traversait une époque difficile durant laquelle il avait peur d’ennuyer son public avec des albums trop expérimentaux.
Sa discographie continue donc inlassablement a faire le grand écart entre chefs d’œuvres intemporels (Play blessures) et disques beaucoup plus anecdotiques .
En 1987 Bashung à 40 ans et ne semble toujours pas avoir trouvé sa vitesse de croisière


Cet album va véritablement marquer un tournant pour Bashung sous le signe du "plus jamais ça"..Il va donc définitivement tourner la page du chanteur rigolo et s'en expliquera quelques années plus tard :

"Il y avait une volonté affichée d'être gai à tout prix (pour l'album Rio Grande) et, avec le recul, c'était une erreur. Je pensais avoir trouvé la bonne équipe, le bon studio, mais la trajectoire prise au départ n'était pas la bonne. Avec Bergman, nous donnions l'impression de nous amuser mais nous ne parlions plus tout à fait de la même chose. Nous ne savions plus très bien où chacun en était par rapport à l'autre. Lorsque j'ai reçu le prix du meilleur album de l'année, j'étais encore plus perplexe"

Durant la même période Bashung continue sa dérive artiste en jouant dans un film sans intérêt (Le beauf). EN 1988 après presque deux ans de tournée c'est un Bashung exténué qui décide de prendre une année sabbatique durant laquelle il va réfléchir à la suite qu'il souhaite donner à sa carrière.
L’idée de l’album novice partira d’une phrase de Bergman
-Tant que soufflera la tempête, je saurais à quoi j’aspire.
A partir de ces simples mots, qui à priori ne veulent pas dire grand chose Bashung va savoir dans quelle direction il veut emmener son futur album. Il téléphone à Jean Fauque, qui depuis des années lui faisait lire ses textes, pour lui annoncer qu’il souhaite (enfin) travailler avec lui sur le prochain disque. Jean Fauque dira plus tard que la décision de Bashung arrivait au moment même où il envisageait d’arrêter d’écrire des chansons qui n’intéressaient personne pour se consacrer à l’écriture de romans. Bergman fera lui aussi partie de l’aventure, malgré des relations personnelles de plus en plus difficiles entre les deux artistes.


Novice sort en 1989. Bashung à presque 42 ans. C'est un album de transition et pourtant déjà un chef d'oeuvre. Bien sur Il reste sur ce disque quelques sons marqués par les années 80 et qui font un peu mal aux oreilles aujourd’hui, mais ces petits défauts ne sont rien devant la grandeur de l’œuvre que l’artiste nous propose ici. Bashung interprète les textes surréalistes de Bergman ou de Fauque avec tellement de génie que la plupart des morceaux prennent une toute nouvelle envergure dans sa bouche. D’ailleurs à partir de ce disque plus personne ne pourra reprendre une chanson de Bashung sans avoir l’air complètement ridicule. Avec cet album Bashung prouve qu’ un interprète peux aussi être le véritable créateur du morceau .
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Re: Bashung

Messagepar Philou » 15 Mar 2013, 12:19

La semaine dernière j'écoutais son tout dernier testament studio, Bleu Pétrole.
Quel bon album tout de même...

bon c'est toujours ça de gagné, pendant que Voxy parle de Bashung, il nous fait pas 145.387 posts sur Dylan.
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Re: Bashung

Messagepar Algernon » 16 Mar 2013, 15:34

premier album "Roman Photos" en 1977. Cet album est un échec commercial et artistique. Lors d'une interview aux inrocks Bashung dira de ce disque
« J'ai volontairement fait disparaître cet album de mon intégrale, parce que j'estime qu'il ne me ressemble pas du tout. A l'origine, il devait s'intituler « Maquettes » et, avec le recul, il aurait vraiment mérité de rester dans les tiroirs.
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J'ai bien fait de garder le vinyle.

[video]http://www.youtube.com/watch?v=5IGAzY5lfws[/video]
Keep on schtroumpfing - Il faut survivre avec son temps.
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Re: Bashung

Messagepar nunu » 27 Avr 2015, 20:57

Semaine spéciale sur FIP avec grosse émission le 4 mai pour la ressortie de Osez Joséphine
Bono se pointe vers moi et me dit « Ça va fiston ? » Je ne suis pas ton fiston, connard. Ce mec là a fait un ou deux bons disques, mais de là à m'appeler fiston... (Liam Gallagher, 1995)
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Re: Bashung

Messagepar 33rpm » 08 Sep 2018, 12:30

un album posthume est annoncé, à l'initiative et sous le contrôle de sa veuve (démos, morceaux non retenus), je n'en sais pas plus

https://www.parismatch.com/Culture/Musi ... ng-1572358
there ain't no alligators in Berkeley California, boys
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