
Et spéciale dédicace à Silence !

VIRGIN PRUNES

Né à la fin des années 70 à Dublin, Virgin Prunes fut un temps considéré comme “le groupe rock le plus ouvertement subversif (Mark Pendergast, “Irish Rock”).
Membres du groupe (permanents ou ponctuels) :
- Gavin Friday (chant)
Pour ses 50 ans, en 2009, Gavin Friday s'est offert une mega fête avec quelques invités de choix ; au hasard : Antony, Rufus Wainwright, Courtney Love, Lou Reed, Laurie Anderson, U2.
Après plus de 15 ans de silence, il vient juste de sortir un album - Catholic - dont je vous épargne la pochette ...
- Guggi (chant)
- Dave-id Busaras (chant)
- Dik (guitare)
(pour les amateurs de potins, Dik est le frère de The Edge chez U2. Dik a mieux choisi sont camp ... )
- Strongman (basse)
- Mary D’Nellon (c’est un garçon - batteur sur If I Die I Die)
- Pod (percussions. Remplacé plus tard par Haa-Lacka Binttii)
- Haa-Lacka Binttii (percussions – guitare).
Rythmes barbares, païens, transes, du vrai rock gothique. Normal qu'ils soient révérés par nos jolis petits gothiques au teint blême et aux yeux langoureux.
Virgin Prunes, ce sont des Irlandais, du Sud. D’où cette empreinte farouchement religieuse, même si elle n’est pas franchement catholique.
C’est lugubre, scabreux et extravagant comme Gavin Friday, le créateur du groupe. Gavin Friday, pas net, glauque, et dérangeant. Leader charismatique de Virgin Prunes, il a quitté le groupe en novembre 1986. Ceci scella la disparition de Virgin Prunes.
Mais ils sont restés cultes. Pas ultra connus, certes, mais cultes quand même. Ceux qui ont croisé leurs albums dans les années 80 ne peuvent pas les oublier. C’est mon cas.
Ce sont aussi des bêtes de scène. Je suis allée à un concert au Grand Rex vers 1983 : du miasme pur sur scène. J’ai néanmoins vu de grands esthètes, mais trempés dans la fange. De remarquables musiciens mentalement gangrenés. Des parfums et des remugles. Sur la scène, il faut voir Gavin Friday et Guggy – faux frères consanguins, beautés outrageuses – se livrer à quelques pantomimes du meilleur goût .


Parmi toutes leurs productions, If I Die I Die est la plus facile d’accès et a le grand mérite d’être un album cohérent et très maîtrisé. De Ulakanakulot à Yeo, tout se tient. C’est du primordial, c’est l’alliance du sublime et de l’écoeurant. Un grand écart majestueux entre rock et anciennes cadences celtes. En plus, c’est presque dansant ! D’ailleurs Pagan Lovesong, on dirait - presque - du B52’s ...
Tout est magnifique, dans If I Die I Die, et particulièrement Caucasian Walk, martelée jusqu’à plus de voix. Morceau d’anthologie. Répétition infernale du refrain. Refrain d’idiot que G. Friday mâchonne à l’infini : « like a crazy singer in a band that’s lost the words, like a crazy singer in a band that’s lost the words, like a crazy singer in a band that’s lost the words, like a crazy singer in a band that’s lost the words, … ».
La première chanson de l’album, c’est Ulakanakulot , on comprend très vite le ton. Le Grand Chtulhu est arrivé dans nos oreilles …
Puis Decline and Fall, en ligne avec ce qui précède et ce qui va suivre … Ça gèle le sang. Des clochettes, des cordes et de l’ulean pipe, et une voix. C’est tout. Et c’est magique ! C’est sombre et jubilatoire en même temps.
Et Theme for Thought, autre morceau d’anthologie. Il y a quelque chose de pernicieux dans ce titre. Sa ligne de basse qui donne un ton de ballade légère, contredite par la lead guitar qui sonne comme un glas
Cet album est une rareté musicale, il faut absolument l’avoir écouté. Ça n’a pas d’âge, c’est éternel.
Outre If I Die I Die, j'ai la fierté de posséder quelques albums vinyles de Virgin Prunes, dont le magnifique coffret HERESIE. Édité en France par « Invitation au Suicide » : deux 25cm dedans, en plus de 5 livrets de textes souvent très beaux, bien que parfois un chouïa plumitifs.
Voici mon Heresie :

Et voici Theme for Thought :
[youtube]YIyoO-mSiA4[/youtube]