Winsterhand a écrit:Élevons un peu le niveau, voulez-vous ? (là imaginez un smiley qui fume la pipe d'un air dédaigneux)
Je viens de finir l'Edda de Snorri Sturluson, l'une de nos principales sources pour tout ce qui est mythologie nordique (Thor, Odin, les Valkyries et toute la smala). Le problème, c'est que c'est avant tout un manuel de poésie, donc pas toujours très intéressant, à moins que la versification norroise soit votre péché mignon. À lire en VO si on le peut, je pense.
Je compte enchaîner sur Lolita de Nabokov, si je le trouve à la BU.
Tu es surement déjà au fait, mais Dumézil a consacré des travaux a cette mythologie nordique. Doit pas être inintéressant, vu la trempe du gus.

De mon côté j'ai abandonné la lecture de La Gana de Fred Deux évoqué sur l'ancien forum. Je le recommande tout de même attention, mais c'est trop dense, pesant, gris, dérangeant pour moi en ce moment. Pas grave, on reprendra plus tard.
Et comme je suis quelqu'un de parfaitement cohérent, j'ai embrayé sur ça :

Comme chacun sait, cette ode au printemps des coeurs, qui chante fleurette à chaque ligne.
Bon, c'est la deuxième fois que je tente, la première fois j'avait lâché sur exactement le même modèle que La Gana. Il semble que cette fois ça coule plus facilement...
Et puis, après la lecture du Déshoneur des Poètes, et suivant l'enthousiasme d'Harvest (cf ancien forum again), je me suis lancé dans Le Grand Jeu, de Benjamin Péret. Très impressionnant en effet... :O

Le Malade Imaginaire
Je suis le cheveu de plomb
qui tombe d'astre en astre
et deviendra la comète
qui te détruira dans un an et un jour
Maintenant il n'y a ni jour ni année
il y a une plante impeccable
dont tu voudrais être l'égal
Pour être l'égal des plantes
il faut être grand dans la vie
et solide dans la mort
Or je suis seul immobile et muet comme un astre
les pieds baignant dans les nuages
qui comme autant de bouches
me condamnent à rester parmi les êtres immobiles
désespoir des plantes
Pourtant un jour les liquides révoltés
jailliront vers les nuages
armes meurtrières
maniées par des femmes bleues
comme les yeux des filles du nord
Et ce jour là sera dans un an et un jour