Des idiots sympathiques
Samplent des boutonnières
Et maraudent, élastiques
Des querelles éphémères
S'ensuivent des choses sucrées
Et des idées bizarres
Des parpaings, des nuées
Des réponses au hasard
Tremblements insoumis,
Regards evanescnents,
Les choses n'ont pas de prix
Sous ce soleil d'argent
La chaleur est si forte
Qu'on l'entendrait trembler
Elle ouvrirait des portes
Si elle pouvait bouger
Et cette lueur là-bas
Au fond de l'horizon
Mesure nos émois
Et s'installe pour de bon
Cette course effrenée
Vers un ailleurs possible
Se trompe de destinée
En nous prenant pour cibe
Combien d'actes manqués,
Combien de gestes fous
Encore combien d'années
Encore combien de trous
A creuser à la pelle
Pour ensevelir tous ceux
Qui manquent à l'appel
Qui étaient si heureux !



J'ai vu une demi douzaine de spectacles au Café de la Gare, à cette époque-là et je les confonds. Je me souviens d'un où Patrick Dewaere était assis en tailleur à côté de moi sur un décor. Il était impassible la plupart du temps et il ne sortait de son silence qu'en gueulant: "Waii na na weii na, waii na na weii na !" comme un indien fou. Puis il replongeait dans son mutisme et son immobilisme. Romain Bouteille avait des tirades philosophiques de plusieurs minutes avec des raisonnements qui mériteraient d'être exhumés.