par Dark Pink » 11 Oct 2015, 17:11
On en est à Pop Party 5. La série étant maintenant une institution, il est temps d’écrire les notes qui devraient figurer au dos de la pochette du double 33 tours qu’on serait en droit d’attendre si les world compagnies faisaient leur boulot.
C'est-à-dire : pas grand-chose ! Tout le boulot est déjà fait ! Danzik parcourt ce qu’il faut bien appeler « les sites archéologiques » pour rapporter les vestiges de l’époque Pop. Il creuse là où ses pairs ont oublié de creuser, sur les bords des périmètres délimités, en dessous du dernier forage, et rapporte ce qui sans lui n’aurait plus vu le jour. Pourtant, la plupart des titres dépoussiérés à l’Audacity, le bien nommé, en spray méritent bien l’exhumation. Mieux que la datation au carbone 14, l’écoute du son des pépites nous situe irrémédiablement un peu avant la fin du siècle dernier et certains diront que ce qui devait perdurer l’a fait et que le reste méritait l’oubli. Ils ont tort !
Ceux qui chantent dans ces disques, s’ils font un tour par ici, auront la satisfaction et l’honneur, certes bien décalés dans le temps, de se voir Pop Partyfiés et ceux qui n’ont pas connu cette époque pourront acquérir la certitude que bien avant le net, le foisonnement musical et branquignole n’avait rien à envier à notre époque numérique. Tout comme maintenant, il y avait le hit parade avec ses motrices aux pantographes frénétiques monopolisant le réseau et des prototypes prêts à capturer n’importe quel électron pourvu qu’il soit libre et à emprunter les chemins de traverse (de chemin de fer, bien entendu).
Puisque je tente subtilement, avec mes gros sabots, de vous suggérer/imposer que tout ça est « moderne », regardons quelques reliques de plus près avec les yeux, les outils et l’esprit de maintenant.
C’est certain, Spauv Georges aurait bénéficié d’un passage forcé dans Auto-tune, mais est-ce que ça aurait changé grand-chose ? Pas sûr, vu le lascar, qu’il en aurait eu envie. Et vu le contenu de sa chanson, on a envie de lui envoyer un texto.
Les D-Jayzzz croient avoir réinventé le mash-up… Ecoutez « Drunken sailor », le chant de marin traditionnel repris de façon musclée pendant que le saxo susurre les « Bateliers de la Volga ». « Hoo ray and up she rises/Courage compagnons, allons marchons… »
Qui pourrait bien trouver bizarre de classer “Raison légale” et Bernard Jamet dans un spectacle de Slam en première partie de Grand Corps Malade ? Une reprise, Fabien ?
Jean Claude Hayer découvre la vie sentimentale de sa grand-mère avec tendresse. (Je rajoute rien, là…)
Volkswagen et ses bagnoles tricheuses. Apple et ses méthodes de mafia. Le pognon roi… Ecoutez « Le Trust » de J.P. Gadet.
La belle vie que celle des travailleuses du sexe ??? « Quand je serai péripa… » Ginette Garcin.
« Le téléphone » déconne. Pas sûr qu’il y ait besoin d’un commentaire. La pub qui nous vend de l’exotique de pacotille : « Ah ! Le folklore » avec un savoureux glissando dans la voix. Les amours tièdes : « O ! O ! Je t’aime ». La tentation ? « Mon amie fille ». L’obligation de performance sexuelle : « Je suis un éléphant ». Les serial killers : « Jack l’éventreur n’est pas mort ». L’appellation contrôlée, le terroir : « Le camembert ».
« Oh Yeah ? Oignons ! Oh Yeah ? Oignons ! »
A l’époque des jingles, pas un seul morceau de plus de trois minutes ! Alors ? Si vous êtes tentés de vous faire expliquer la vie actuelle en chanson par des gens de vingt ans, écoutez Pop Party 5 !