Stylus : "l'instrument d'écriture"
Le nouveau cahier à spirales de William Sheller est arrivé, "poussé par on ne sait quel vent" (à la manière de), livraison aux notes et au verbe d'une élégance folle. "C’est surtout le disque d’un artiste qui a été obligé d’en faire un !" dixit l'artiste
Une poignée de chansons courtes, délicatement canevassées par son piano et un quatuor à cordes, avec en guise de courte respiration deux instrus piano.
C'est de la pop musique de chambre qui ouvre
Stylus avec "Youpiland" et "Une belle journée", parée de nuances maccartneisiennes. On est quand même en terrain familier. Chansons guillerettes et lumineuses, surtout à l'aune des titres suivants, qui sont au mieux mélancoliques.
Avec "Bus Stop", l'ambiance change notablement. Pas grand chose à voir avec le hit des Hollies, il s'agit d'un texte tout bonnement bouleversant. Sheller exprime des sentiments de séparation, douleur retenue, avec les mots les plus simples, et les plus justes qui se puissent trouver. Pour moi, la chanson la plus poignante de Sheller avec "Nicolas".
Même ressenti avec "Petit Pimpon" qui, par sa conclusion, illustre les regrets qu'éprouve un homme, une fois sa vie bâtie. Un peu le ton des "Passantes" de Antoine Pol, avec au bout du chemin UN bonheur. Magnifique aussi.
Donc, deux pièces au piano, intermèdes apaisants, dont un risque de vous faire penser à Chopin, comme le chantait Bécaud.
La tristesse de l'absence illustrée par "Les Enfants du Week end", ou avec une reprise d'un titre du premier album (1975) "Comme je m’ennuie de toi"
"Walpurgis" et "Les Souris Noires" deux presque contes sombres, aux atmosphères et décors intemporels, dans des contrées non définies, jamais atteintes par quelque industrialisation. Des compos et textes qui rappellent les ambiances de "l' Empire de Toholl" et autres excalibureries. Ailleurs.
Au cul de "Walpurgis" un titre caché, dans un style qu'il disait pourtant ne pas aimer.
Le temps a passé vite depuis Avatars, qui m'avait séduit mais pas assez en profondeur. Je retrouve avec "Stylus" le Sheller le plus attachant, le plus sensible, avec ce qu'il faut de surprenant. William Sheller donne une leçon. Une belle !
40 ans émerveillé.
Et meilleure santé Monsieur Sheller
http://tempsreel.nouvelobs.com/culture/ ... etier.html
Keep on schtroumpfing - Il faut survivre avec son temps.