Le 27 juin 1974 voit la publication de
From The Mars Hotel, second album publié sur le label du groupe Grateful Dead Records.
Keith et Donna Godchaux font maintenant partie de la "famille" depuis un peu plus de deux années. C'est peu de dire que leur son a quelque peu changé. Surtout en raison du pianiste qui contrairement à Pig Pen passe inlassablement d'un clavier à l'autre. L'album mérite une attention toute particulière puisque il semble revenir à une formule qui a fait ses preuves, le groupe, rien que le groupe, avec juste deux invités qui jouent chacun sur un titre.
Wake OF The Flood (le précédent) avait vu, lui, la participation de nombreux invités et l'introduction d'instruments auxquels nous n'étions pas habitués depuis les débuts du Dead.
Le disque sort à une période de grande incertitude - les ventes du précédent album se sont vu diminuées par une sale affaire - on en reparlera plus tard. Et le Dead a contracté des dettes en créant son propre label et surtout en faisant l'achat de ce qu'on appellera raidement son Mur du Son ( énorme installation de sonorisation avec plus de 500 haut-parleurs). Une véritable petite entreprise qui fait vivre jusqu'à 300 personnes. On imagine les difficultés lors des tournées pour faire vivre tout ce petit monde. Le gigantisme des années 70 pointe le bout de son nez...
Et l’album ? Une quasi parfaite réussite. Avec le recul on est à même de juger de la qualité de l'ouvrage en se départissent de ce qui à sa sortie avait peut-être un peu gêné ! Fin d'une époque, L’ère hippie est morte depuis bien des années et on ne retrouvera plus tout à fait le son et l'audace des albums fin 60's. Le son a aussi changé et les musiciens semblent vouloir tracer un autre chemin. Néanmoins il faut bien porter au crédit de cette nouvelle réalisation que les compositions nouvelles sont de très haute qualité - balançant entre le folk (acid), le country rock et la pop aux relents encore psychédélique. Pas un hasard non plus si de nombreux titres deviendront dans les décennies à venir des chevaux de bataille, que le groupe se chargera de transformer parfois en épiques chevauchées instrumentales.
China Doll est tout simplement superbe,
Unbroken Chain délivre un solo mémorable de Garcia,
Ship Of Fools est devenu un classique du Dead. Et puis sur ce disque Donna Godchaux est d'une discrétion appréciable, elle qui sur scène parfois envoyait des pains vocaux absolument inaudibles et attristant pour le groupe tout entier.
Sur mon échelle perso - 08/10
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