Découvrir la musique "classique" en 15 albums

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Re: Découvrir la musique "classique" en 15 albums

Messagepar EmilenR » 10 Déc 2017, 21:45

zuma a écrit:... 15 services administratifs pour découvrir la musique classique durant l'attente téléphonique !
Image

:respect: Yes ! :rieur:

Et pas forcément publics :siffl:
L'administration privée tire également de belles casseroles ! :hahaha: :boing:
:copains:
Il ne faut abuser de rien, surtout pas de privations ;o)
Au-delà de nos points communs, c'est par la richesse de nos différences que nous sommes égaux (et du coup intéressants, utiles, donc VIVANTS) !
(Merci à Nenno de m'avoir inspiré cette pensée).
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Re: Découvrir la musique "classique" en 15 albums

Messagepar EmilenR » 10 Déc 2017, 21:50

Unserious Sam a écrit:Je me demandais si la pizza "quatre saisons" avait été inventée par Vivaldi :mouais:

C'est vrai qu'avec un nom pareil... ça peut faire penser pizzaïolo :hahaha:
Et on en trouve chez Aldi ! vive Aldi ! :jesors:
Il ne faut abuser de rien, surtout pas de privations ;o)
Au-delà de nos points communs, c'est par la richesse de nos différences que nous sommes égaux (et du coup intéressants, utiles, donc VIVANTS) !
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Re: Découvrir la musique "classique" en 15 albums

Messagepar Des Esseintes » 31 Déc 2017, 10:34

Je suis sincèrement désolé pour le retard avec lequel je réponds à cette requête, j’ai pas eu de weekend ces deux derniers mois donc j’ai pas pensé à me connecter…

En même temps ton truc Peekaboo ça ressemble bougrement à un bizutage en règle… Comme cela a déjà été dit dans ce thread, c’est déjà difficile de faire un top 50 pour 50 ans de rock alors un top 15 pour 1000 ans de musique couvrant des époques et des cultures aussi radicalement différentes c’est forcément très arbitraire… En plus personnellement je ne suis déjà pas capable de faire la liste des albums de rock les plus importants donc en musique classique c’est encore plus difficile.

Cette requête me fait d’autant plus rire que dans la mesure où du fait de mon histoire familiale et relationnelle je suis entouré de pas mal de musicologues, interprètes, critiques musicaux et autres connaisseurs avisés, c’est sans doute la toute toute toute première fois de ma vie qu’on se tourne vers moi pour un avis de “spécialiste” en la matière. Je n’ai évidemment aucune prétention à être un spécialiste donc je vais juste essayer de faire de mon mieux…

Il faut ajouter à cela le fait que non seulement la notion de musique classique est compliquée (peut-être serait-ce plus judicieux de parler de “musique savante” ? Ou de musique écrite ?… “classique” dans son acception restreinte faisant en fait réalité référence à période relativement courte, en gros la deuxième moitié du 18ème) mais celle d’œuvre l’est également puisqu’elle n’est pas dissociable de l’interprétation (en musique baroque il y a même des passages entièrement dédiés à l’improvisation) et que les compositeurs eux-mêmes ne composaient pas toujours dans l’optique de créer une “œuvre” (Bach par exemple composait de façon quotidienne comme un exercice sans nécessairement chercher l’originalité, l’individualité etc… toutes ces concepts qu’on rattache à la notion d’œuvre de façon rétrospective)

L’autre problème c’est de savoir si on fait des choix en fonction de l’importance historique/musicologique ou simplement si on tape dans des trucs qui semblent plus accessibles ou alors qui nous touchent plus d’un point de vue émotionnel… Je tente ici un entre-deux pas très confortable mais on va faire avec.

Forcément je vais oublier des trucs essentiels, regretter, etc… Si je dois répondre au pied levé sans y passer la journée à réfléchir et en catégorisant grossièrement par période, je te donnerais la liste suivante. Il y en a plus que 15 donc je te conseille d’en pioche un pour chacune des 15 catégories que j’ai subjectivement délimitées, selon ce qui te branche le plus.


1. Moyen-âge

Je ne suis pas très calé en musique médiévale donc les choix sont à prendre avec un grain de sel comme disent les anglophones.

Pour le plainchant (monophonie) et les débuts polyphonie, je ferais un choix pas très orthodoxe et que certains jugeront un peu “populo” mais dans la mesure où cette musique n’a pas d’annotations de rythmes, la liberté d’interprétation est très grande donc pourquoi pas un truc un peu plus glamour comme le recueil de chant médiéval pour l’ascension du 10ème siècle “1000 A Mass for the End of Time” par Anonymous 4. C’est le choix un peu plus “pop” pour le moyen-âge mais tout aussi légitime d’un point de vue musicologique.

Pour des choix plus institutionnels, Pérotin ou Léonin pour l’école de Notre Dame (organum), par exemple le Magnus Liber Organ, la Messe de Notre Dame de Guillaume de Machaut… Pour le chant grégorien plutôt que d’y aller par œuvre je prendrais une anthologie de chant grégorien d’Alfred Dealer et du Deller Consort (il y en a sans doute plusieurs il faudrait que vois laquelle est la meilleure…)

Il faudrait de la musique de troubadours mais je n’y connais rien donc je ne me lance pas là-dedans, peut-être quelqu’un aura des recommandations…

2. Renaissance

Les choix institutionnels du point de vue de l’importance seraient bien entendu Palestrina, Tallis, Byrd, Victoria…

D’où mon choix de deux disques fort didactiques puisqu’ils mélangent des œuvres de compositeurs aux approches assez différentes : les Heavenly Harmonies (par Stile Antico) qui alternent la rigueur de Thomas Tallis avec la chaleur de William Byrd (ma préférence va au second mais le contraste est éloquent) ou alors In Paradisum (par le Hillard Ensemble) avec l’Espagnol Victoria et l’Italien Palestrina.

Sinon le best of de la renaissance par les Tallis Scholars (oui je suis un fan absolu donc ils reviennent plusieurs fois ici, de même que le Hillard Ensemble) serait le choix “pratique”.

Sinon en plus “pop” (au sens où ce sont des chansons avec voix et instrumentation et en format court), tape dans Josquin Desprez, par exemple le recueil “Adieux mes amours, chansons" par l’Ensemble Clément Janequin.

Le choix plus émotionnel pour moi serait le Miserere d’Allegri interprété par les Tallis Scholars (franchement si t’as pas des frissons avec ça c’est que t’es mort)

ou pour la renaissance anglaise Crystal Teares de John Dowland, sublime

ou pour les débuts de la renaissance la Missa Et ecce terrae motus (messe dite du “tremblement de terre) d’Antoine Brumel, anomalie totale où une suite de canons aux notes ultra étirées forme des blocs sonores statiques, quasi-abstraits, hypnotiques, terrassants (il y a des versions avec ou sans saqueboutes, au choix)

ou alors si tu veux le “bad boy” de la renaissance, un prince italien richissime, assassin multiple, infanticide et masochiste (il en mourra), qui composait enfermé dans son chateau des œuvres d’une noirceur unique, bourrées de dissonances maladives telles qu’on n’en entendra plus jusqu’au 19ème, alors pioche Tenebrae de Carlo Gesualdo par le Hilliard Ensemble (c’est le début du XVIIème soit la toute fin de la renaissance, ce qu’on appelle le maniérisme - dans le style les madrigaux de Monteverdi sont plus “importants” mais j’aborde ça dans la catégorie suivante).

3. Baroque

Je fais une section baroque hors Bach et Händel (qui ont leur propre section). J’adore le baroque mais j’ai une approche un peu particulière de la chose donc je te donne ce que moi je préfère et dans certains cas ce ne sont pas forcément les choix les plus évidents mais dans la mesure où depuis qu’il y a eu un “revival” du baroque après les années 60/70 de nombreux compositeurs auxquels ont portait peu attention sont remontés à la surface, à mon avis ça se justifie puisque les échelles de valeurs ont été complètement bousculées.

Monteverdi - L’Orfeo pour les débuts de l’opéra ou les madrigaux (amoureux ou guerriers selon ton humeur), ça c’est du lourd, de l’important. Il faudrait que je fasse des recherches pour savoir quelles interprétations privilégier.

Le Stabat Mater de Pergolèse, compositeur génial mais mort à un âge de rock star (26 ans) et qui aurait sans doute fait la liaison avec la période classique s’il avait vécu. Musique religieuse curieusement enlevée, légère et ludique mais également profondément émouvante. J’écoute la version des Talents lyriques avec Andreas Scholl mais c’est un choix pas forcément plus valable que d’autres.

Domenico Scarlatti - les sonates (je les préfère au piano mais c’est un long débat…), d’une délicatesse bouleversante.

Les Concerti grossi de Francesco Geminiani opus 5 d’après Corelli par Andrew Manze & The Academy of Ancient Music, du baroque ludique et sensuel.

Un disque qui contient Membra Jesu Nostri de Dietrich Buxtehude et O Bone Jesu, fili Mariah de Heinrich Schütz par John Eliot Gardiner et The English Baroque Soloists : austère, sévère, le contrepied du choix précédent mais tout aussi magnifique.

Les Sonates du Rosaire de Heinrich Bieber (par Andrew Manze et Richard Egarr), œuvres mystiques, éthérées, perdues jusqu’à leur redécouverte en 1905, qui tracent un voyage allant de la souffrance à la transfiguration christiques, à écouter d’une traite.

The Indian Queen de Purcell (ou alors la musique pour la reine Anne), histoire d’avoir un masque anglais (la forme équivalente à l’opéra). C’est à la fois fun et important.

Le recueil de cantates baroques allemandes par Andreas Scholl et Julian Behr (intitulé simplement Kantate) si tu aimes la musique chantée plus intime.

Les Sonates pour trio de Jan Dismas Zelenka (par Hollinger) : il y a des passages qui pourront sembler un peu “pouet-pouet” à certains mais ces sonates sont d’une inventivité harmonique rare.

Pour la France et la musique galante, je dirais soit le recueil au piano d’Alexandre Tharaud d’œuvres de Rameau ou le recueil d’œuvres chantées par Sampson intitulé Règne Amour. (je choisis délibérément Rameau plutôt que Lully, Couperin, Campra… mais évidemment c’est ouvert à débat)

4. Baroque - Bach

Compliqué ! La Passion selon Saint Matthieu ou Saint Jean (plus dark), les concertos italiens, les concertos brandebourgeois, le clavier bien tempéré (sans doute l’œuvre la plus décisive d’un point de vue strictement harmonique et musicologique), l’Art de la fugue, les suites pour violoncelle, les sonatas et partitas pour violon, les variations Goldberg, les cantates (il y en a des tonnes, ma préférée, totalement arbitrairement, est la 199ème, au thème très gai “Mein Herz schwimmt in Blut”, “Mon cœur nage dans le sang”, mais je ne prétends pas les avoir toutes écoutées même si c’est mon but avant de mourir…) Franchement c’est impossible de choisir alors écoute tout ça !

Bien sûr Glenn Gould pour le piano et Nathan Milstein pour le violon s’imposent dans un premier temps, quitte à s’en détacher par la suite.

Mon choix émotionnel et personnel irait vers le recueil de cantates et arias par ma chanteuse préférée de tous les temps, Elly Ameling (recueil repris sur l’anthologie Icon qui comprend des œuvres d’autres compositeurs ) - son interprétation de "Zerfliesse mein Herze” de la Passion selon Saint Jean est une des choses les plus déchirantes qu’il m’ait été donné d’entendre,

ou les concertos italiens par le jeune et néanmoins merveilleux pianiste Alexandre Tharaud (ce qui me permet de caser Vivaldi, grand oublié de la catégorie précédente),

ou encore les concertos pour violon (par exemple par Akiko Suwanai) en particulier le deuxième dont l’adagio m’évoque toujours l’image du visage sculpté par les jeux de lumière de Liv Ullman dans Persona de Bergman. En fait tous les adagios de ces concertos sont bouleversants.

5. Baroque - Händel

Water Music, les sonates pour violon, mais également les airs d’opéras. Comme tu vas pas tout écouter, j’ai un conseil pratique mais peut-être pas très académique : le recueil “Deutsche Arien”, mariage “made in heaven” entre ma chanteuse baroque moderne préférée, Dorothea Röschmann (voix féminine au timbre d’une chaleur et d’une profondeur rares) et mon ensemble baroque moderne préféré, l’Akademie für Alter Musik de Berlin, qui alterne Händel et Telemann de façon à la fois logique, organique et magistrale.

Sinon deux compiles qui me tiennent particulièrement à cœur et qui contiennent pas mal de Händel mais couvrent d’autres compositeurs baroques : le “Grand Tour” de Andrew Manze ainsi que le recueil d’arias de Bach et Händel par Marilyn Horne (je sais c’est pas très moderne mais que voulez-vous, the old school is still the best school) avec l’énorme tube Scacciata Dal Suo Nido, extrait de l’opéra Rodelinda.

6. Classique - Mozart

Alors là, c’est vraiment compliqué… Si tu veux un opéra, Cost Fan Tutte, La Flute enchantée ou Don Juan, Les Noces de Figaro (mais bon les débats restent ouverts), les quatuors, les concertos pour piano (le numéro 20 étant le plus connu) et les sonates, rien à jeter, les symphonies 40 et 41 (Jupiter), les concertos pour flute et harpe, le requiem… En fait il faudrait une compile d’airs d’opéra mais ce genre de trucs je me les fais moi-même donc je ne sais pas ce qui est dispo sur le marché. Si je ne devais recommander qu’une seule chose, je recommanderais peut-être le cycle de concertos pour piano par Daniel Barenboim mais c’est un choix parmi plein d’autres possibilités…

Mon choix émotionnel, et aussi parce que j’aime tout ce qui dit merde à la bienséance, serait le quatuor 19 en do K465 dit “des dissonances” dont l’introduction (un exercice de style destiné à maximiser les effets de “frottement”) évoque du Beethoven tardif avant de revenir à un style plus propre à Mozart. Un petit miracle, une merveilleuse anomalie…

7. Classique - Haydn

Perso je prendrais les Sept dernières paroles du Christ en croix parce que c’est ce qui me colle vraiment des frissons mais La Création (par René Jacobs ou par Sir Neville Marriner par exemple), les symphonies londoniennes (par Jochum et le London Philharmonic), les Quatre saisons et les sonates pour piano sont des choix tout aussi légitimes.

8. Beethoven

Bon ben tape dans les sonates (à partir de la pathétique, elles sont toutes essentielles et même avant ça dépote bien), le cycle de quatuors, les symphonies (la 3, la 5 et la 9 en priorité mais au final elles sont toutes essentielles), le concerto pour violon en ré, enfin pour le développement de la virtuosité en piano, les variations Diabelli sont essentielles (par exemple par Friedrich Gulda)

Mon choix émotionnel se porterait sur le quatuor n°14 en do dièse mineur opus 131 (j’écoute la version du Quartette Italiano mais il y en a peut-être de meilleures), une œuvre tardive et sublime d’un bout à l’autre, structurellement le plus complexe des quatuors et pourtant chaque partie s’imbrique de façon miraculeuse.

Rendez vous très bientôt (je l’espère) pour la deuxième moitié (19ème et 20ème) avec les sections 9 à 15 qui sont pour moi encore plus un casse-tête !
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Re: Découvrir la musique "classique" en 15 albums

Messagepar arsen33 » 31 Déc 2017, 14:28

Des Esseintes a écrit:1. Moyen-âge

Je ne suis pas très calé en musique médiévale donc les choix sont à prendre avec un grain de sel comme disent les anglophones.

Pour le plainchant (monophonie) et les débuts polyphonie, je ferais un choix pas très orthodoxe et que certains jugeront un peu “populo” mais dans la mesure où cette musique n’a pas d’annotations de rythmes, la liberté d’interprétation est très grande donc pourquoi pas un truc un peu plus glamour comme le recueil de chant médiéval pour l’ascension du 10ème siècle “1000 A Mass for the End of Time” par Anonymous 4. C’est le choix un peu plus “pop” pour le moyen-âge mais tout aussi légitime d’un point de vue musicologique.

Pour des choix plus institutionnels, Pérotin ou Léonin pour l’école de Notre Dame (organum), par exemple le Magnus Liber Organ, la Messe de Notre Dame de Guillaume de Machaut… Pour le chant grégorien plutôt que d’y aller par œuvre je prendrais une anthologie de chant grégorien d’Alfred Dealer et du Deller Consort (il y en a sans doute plusieurs il faudrait que vois laquelle est la meilleure…)

Il faudrait de la musique de troubadours mais je n’y connais rien donc je ne me lance pas là-dedans, peut-être quelqu’un aura des recommandations…

2. Renaissance


Les anonymous 4, tout comme l'ensemble Hillier, est un très bon choix pour la musique de cette époque sans prise de tête.
Pour un choix plus sérieux et plus académique dans le domaine religieux, il faut se diriger effectivement vers l'ensemble Organum. le jeu de la passion par cet ensemble est vraiment à connaitre.
Pour le chant grégorien, je n'irai pas vers le Deller consort qui est un peu daté (Alfred Deller est par contre incontournable pour ses interprétations de chansons profanes de cet époque et au delà -Purcell notamment). Je privilégierais plutôt l'Ensemble Josquin des Prés par exemple. Et pour les voix féminines, l'ensemble Discantus.

Pour la musique des troubadours le choix est vaste. On peut commencer avec l'ensemble Clemencic qui fait plutôt très pop des années 70 mais qui donne une idée de cette musique. Après, il existe beaucoup d'autres enregistrements plus récents et musicologiquement plus satisfaisant comme l'ensemble Unicorn (merde mes CDs ont disparu), l'ensemble Alla Francesca, l'ensemble Micrologus ou le New London Consort de Philip Pickett.

Un petit exemple avec un tube de l'époque médiévale "Bache Bene Venies" (une chanson à boire) le CB 200 des Carmina Burana:
Les versions de Clemencic:
Version musicale :
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Version vocale
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La version de Unicorn:
la version musicale précède la version vocale:
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Et celle (vocale uniquement et plus lente) du New London Consort:
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Et avec d'autres paroles sorties du Codex Manesse par l'ensemble Micrologus:
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Et la version religieuse provenant du Mystère de la Passion dans les Carmina Burana:
Par Clémencic:
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Je n'ai pas trouvé sur youtube de version sérieuse, religieuse et notamment pas celle de l'ensemble Organum
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Re: Découvrir la musique "classique" en 15 albums

Messagepar arsen33 » 31 Déc 2017, 19:30

Des Esseintes a écrit:2. Renaissance

Les choix institutionnels du point de vue de l’importance seraient bien entendu Palestrina, Tallis, Byrd, Victoria…

D’où mon choix de deux disques fort didactiques puisqu’ils mélangent des œuvres de compositeurs aux approches assez différentes : les Heavenly Harmonies (par Stile Antico) qui alternent la rigueur de Thomas Tallis avec la chaleur de William Byrd (ma préférence va au second mais le contraste est éloquent) ou alors In Paradisum (par le Hillard Ensemble) avec l’Espagnol Victoria et l’Italien Palestrina.

Sinon le best of de la renaissance par les Tallis Scholars (oui je suis un fan absolu donc ils reviennent plusieurs fois ici, de même que le Hillard Ensemble) serait le choix “pratique”.

Sinon en plus “pop” (au sens où ce sont des chansons avec voix et instrumentation et en format court), tape dans Josquin Desprez, par exemple le recueil “Adieux mes amours, chansons" par l’Ensemble Clément Janequin.

Le choix plus émotionnel pour moi serait le Miserere d’Allegri interprété par les Tallis Scholars (franchement si t’as pas des frissons avec ça c’est que t’es mort)

ou pour la renaissance anglaise Crystal Teares de John Dowland, sublime

ou pour les débuts de la renaissance la Missa Et ecce terrae motus (messe dite du “tremblement de terre) d’Antoine Brumel, anomalie totale où une suite de canons aux notes ultra étirées forme des blocs sonores statiques, quasi-abstraits, hypnotiques, terrassants (il y a des versions avec ou sans saqueboutes, au choix)

ou alors si tu veux le “bad boy” de la renaissance, un prince italien richissime, assassin multiple, infanticide et masochiste (il en mourra), qui composait enfermé dans son chateau des œuvres d’une noirceur unique, bourrées de dissonances maladives telles qu’on n’en entendra plus jusqu’au 19ème, alors pioche Tenebrae de Carlo Gesualdo par le Hilliard Ensemble (c’est le début du XVIIème soit la toute fin de la renaissance, ce qu’on appelle le maniérisme - dans le style les madrigaux de Monteverdi sont plus “importants” mais j’aborde ça dans la catégorie suivante).


Globalement d'accord avec tes choix même si je privilégierai les Tallis pour la musique anglaise voire française (Tallis, Byrd, Mundy, Dowland,..., Brumel) et que j'éviterai les enregistrements du Hilliard dans la chambre froide d'ECM. Et pour la musique anglaise, là on peut faire appel au Deller consort parce que même si c'est un peu daté c'est toujours un must.

Pour Allegri, même si souvent il sonne un peu vieillot, il est déjà du temps du baroque. Disons que comme Monteverdi il est à la frontière entre la renaissance et le baroque. D'ailleurs l'Orfeo de Monteverdi est plutôt renaissance alors que le retour d'Ulysse et le couronnement de Popée sont résolument baroques.
Pour son Miserere même si j'apprécie les versions des Tallis Scholars, je choisirai la version d'A Sei Voci avec les improvisations. C'est de toute façon à connaitre.

Pour Gesualdo et la renaissance du sud de l'Europe, j'irai plutôt sur les enregistrements du Concerto Italiano. Et pour la France l'ensemble Clément Janequin (j'aime beaucoup la voix particulière de Dominique Visse) pour commencer.

Le Miserere d'Allegri par A Sei Voci avec les ornementations baroques
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et le même d'après la retranscription à l'oreille de Mozart par les Tallis en 1994:
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(Ruth Holton est présente dans les deux enregistrements)
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Re: Découvrir la musique "classique" en 15 albums

Messagepar Zwyx » 05 Juil 2019, 13:30

Proposer une liste de 15 disques, c’est faire obligatoirement faire des omissions et adopter un parti pris conscient ou inconscient.
Sur quels critères retenir un disque ou pas ?
Comme je ne suis pas un expert en musicologie, je vais choisir d’autres critères pour équilibrer ma liste comme pas plus de un compositeur par lettre de l’alphabet. Mais là déjà, il n’y aura que 15 lettres sur 36. Comme il y plus de compositeurs qui commence par B que par Y, ça peut déjà être un critère pour éliminer certaines lettres.
Trêve de bavardage, voici ma liste de disques (vinyls de préférence) établie avec beaucoup de mauvaise fois.

A
J’avais bien pensé à d’Anglebert ou à Andy Akiho (mais son concerto pour ping pong n’est pas disponible en vinyl).
C’est Charles Valentin Alkan que je retient car il faut aussi équilibrer les siècles et il me faut un représentant du XIXe siècle dans la liste. En CD : Alkan ‎– The Railway · Préludes · Etudes · Esquisses And Others . Label: Naxos ‎– 8.553434 (le chemin de fer est d’une modernité étonnante)

B
Je ne pouvais pas faire autrement que de choisir un Bach, un des musiciens les plus prolifiques de l’histoire. Je parle de JS et non pas son fils Carl Philipp Emmanuel (qui était le filleul de Telemann, Telemann qui contrairement à ce qu’on peut penser n’était pas un homme de la télé).
Avec une rigueur méthodique, on aurait pu choisir le BWV 1 ( Wie schön leuchtet der Morgenstern, cantate pour solistes) mais il aurait fallu se taper les 1127 BWV suivants !
Mon vinyl à retenir :
Bach / Glenn Gould ‎– The Goldberg Variations Label: CBS Masterwoks ‎– D 37779

C
Ernest Chausson
deux disques vinyls :
Chausson, Orchestre Du Capitole De Toulouse ‎– Symphonie · Soir De Fête
Label: La Voix De Son Maître ‎– 2C 069-14086
Ernest Chausson ‎– Quatuor Avec Piano Op. 30 Label: Harmonia Mundi France ‎– HM 1116
Pourquoi ce choix de deux vinyls? Parce que c’est tout de même bien , en rentrant chez soi, de trouver une paire de Chausson.

F
Il n’y a pas beaucoup de compositeurs commençant par F. Je ne trouve presque rien.
Et puisque je ne trouve presque rien, Luc Ferrari s’impose.
Luc Ferrari ‎– Presque Rien Label: INA-GRM ‎– 9104 fe, INA-GRM ‎– 9104 FE
Series: Série Gramme
Seul problème, le prix du disque, ce n’est pas presque rien.

G
Comme dans une liste , il faut aussi essayer de respecter une parité de sexe, j’en profite pour placer Sofia Gubaidulina,
Sofia Gubaidulina - Gidon Kremer, Boston Symphony Orchestra · Charles Dutoit ‎– Offertorium
Label: Deutsche Grammophon ‎– 427 336-2 (C’est en CD, on peut essayer trouver ses vinyl, sous label Melodia, mais il faut lire le cyrillique)

H
Pierre Henry ou Arthur Honneger ?
Le vinyl « Messe pour le temps présent » étant plus facile à trouver que « pacific 231 », j’avais une préférence pour le premier.
Toutefois, A Honneger étant de nationalité Suisse et pour respecter les équilibres géographiques, si aucun Suisse ne figure dans la liste, je risque de m’attirer des reproches. Donc :
Honegger ‎– Symphonie No.1 - Pacific 231 - Rugby - Pastorale D'Été - Mouvement Symphonique No. 3 Label: Erato ‎– NUM 75254,

L
J’avais bien pensé à La Monte Young, mais c’est à L, M ou Y qu’il faut le mettre ?
Pour faire plaisir aux amis de l’Aisne, ce sera NA Lebègue.
Nicolas-Antoine Lebègue – Marie-Claire Alain ‎– Pièces Pour Orgue Label: Erato ‎– STU 70950

M
Il y a pléthore de musiciens commençant par M. J’élimine Olivier Messiaen car on a déjà un français du XXe. Ingram Marshal ? Il faut écouter Frog Tropes (1984) puis écouter la face B du premier disque du double LP Zeit de Tangerine Dream (Nebulous Dawn) sorti en 1972. Hasard ?
En fait pour M, je suis obligé de retenir un latino américain pour les équilibres géographiques
Arturo Marquez (musica para Mandinga) Label: Urtext Digital Classics ‎– JBCC 009

N
Je m’aperçois que je n’ai toujours pas fait figuré d’italien. Et que serait la musique classique sans l’Italie. A noter que Luigi Nono est né en 1924 donc Sissi était morte depuis longtemps.
Nono ‎– Canti Di Vita E D'Amore / Per Bastiana / Omaggio A Vedova Label: WERGO ‎– WER 60067
Series: Studio Reihe Neuer Musik
Ce disque est très pratique : si tu as des invités qui s’attardent un peu trop chez toi le soir, tu mets le disque sur la platine et ils vont gentiment rentrer chez eux.

P
Il y a beaucoup de P. Et si il y a beaucoup de P, ça me fait penser à Gaspar Sanz (musicien espagnol de l'époque baroque) mais lui commence par un S.
Pergolese mériterait de figurer avec son Stabat Mater, mais on vient de mettre un italien. ArvoPärt ? Lituanien et soviétique , ce peut être un bon choix dans les équilibres géographiques et politiques, mais je vais prendre un autre soviétique : Prokofiev. Pourquoi ce disque ?
Serge Prokofiev, Orchestre De Lyon, Serge Baudo ‎– Les 4 Portraits Du Joueur - Suite Scythe
Label: Fnac Alpha ‎– Fnac-Alpha 1
Pour faire plaisir aux fan de ELP (cf Works1) et puis par chauvinisme, il faut que je mette l’orchestre de Lyon, qui n'était pas encore National.

R
Je ne choisi pas Steve Reich, car on a déjà le chemin de fer avec Alkan, pacific 231 avec Honneger, on ne va pas rajouter Different Trains,
Eliane Radigue s’impose car il faut au moins une deuxième femme dans la liste,
Eliane Radigue ‎– Feedback Works 1969-1970 Label: Alga Marghen ‎– plana-R alga040

S
Il y a pas mal de compositeurs sympa qui commencent par S : Giacinto Scelsi, Sati, Stockausen, Shostakowich, Richard Strauss.
Si tu as acheté certains des disques de la liste, tu n’as peut être plus beaucoup d’argent. Je te propose alors Johann Strauss, sous le label MFP, ça coûte 90 centimes et ton marchand peut même te le donner en cadeau pour avoir acheté les autres.
Das Grosse Wiener Hofball-Orchester ‎– Valses Viennoises Label: Music For Pleasure ‎– 2M045 - 13139
Mais si tu as encore un peu d’argent, sincèrement, ne prend pas ce truc là, même pour offrir à ta grand’mère,

V
Edgard Varèse s’impose, ne serait ce parce qu’il fut le maître à penser de Frank Zapa.
Varese ‎– Deserts / Hyperprism / Integrales / Density 21,5 Label: La Voix De Son Maître ‎– 2 C 061-10875 Y, La Voix De Son Maître ‎– 2C 061 - 10.875 Series: Perspectives Musicales

X
Vous en voyez beaucoup des X à part Xenakis ?
Xenakis Par Les Percussions De Strasbourg ‎– Persephassa Label: Philips ‎– 6521 020
Series: Prospective 21e Siècle
Si tu n’aimes pas, tu peux toujours encadrer la pochette.

Z
Jan Dismas Zelenka, un tchèque de l’époque baroque, c’est bon pour l’équilibre de la liste. Et puis, ce n’est pas facile de trouver un compositeur commençant par Z. En plus , c’est un musicien injustement méconnu. Son magnificat étant maginfique :
Jan Dismas Zelenka ‎– Magnificat - De Profundis / In Exitu Israël, Lamentatio Jeremiae Prophetae Label: Erato ‎– STU 71462.

Désolé pour ne pas avoir mieux respecté l'équilibre des sexes, des sensibilités politiques, géographiques... pas facile tout ça
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