Composé du batteur Doug Tull, du guitariste Richard Avitts, et du bassiste chanteur Doug Walden, Christopher commença sous le nom de United Gas en 1968 et le trio se forgea un ensemble de fans dans et autour de Houston, jouant dans des clubs locaux comme Tangerine Forest, dont le propriétaire, Nick Lee, développa un intérêt pour le groupe, avant de devenir leur manager.
Son seul LP, sorti en 1970, est le seul enregistrement autorisé par le guitariste Richard Avitts et le bassiste Doug Walden.
Ceux-ci avaient commencé à écrire leur propre matériel et ils enregistrèrent une demo que Lee fit circuler autour de Las Vegas et Los Angeles par ses relations dans ces villes.
United Gas déménagea ensuite à Las Vegas pendant une brève période, puis à Los Angeles, après que le label Metromedia de Los Angeles leur ait offert un contrat de deux ans.
C'est d'ailleurs à la demande de Metromedia que le groupe changea son nom en Christopher pour qu'ils ne soit pas confondu avec le groupe Californien similaire appelé Pacific Gas & Electric.
Walden et Avitts décrivaient Christopher comme un groupe religieux, car le nom est dérivé de Saint-Christopher, et ils voulaient transmettre celà à travers leur musique.
L'enregistrement de cet album, à Sound City, à Van Nuys en Californie, a commencé au début de l'année 1969, mais il a été beaucoup géné par l'usage de drogue par Tull et une tentative de suicide ratée.
Celui-ci fut congédié (plus tard, de retour à Houston, il rejoindra Josephus) et le reste des sessioins furent réalisées avec les batteurs John Simpson et Terrence Hand.
Le résultat fut cet album pressé à environ un millier d'exemplaires et publié en 1970 par Métromédia.
A partir du Blues tribal psychédélique d'ouverture "Dark Road" jusqu'à la fin de l'album, Christopher montre à quel point la musique psychédélique de la deuxième partie de la fin des années 60 pouvait être fort.
Il n'y avait pas de pénurie de grands musiciens originaires de Texas à l'époque, et ceux qui sont restés en l'état firent partie des groupes les plus singuliers et parfois les plus inventifs: des groupes de haut vol tels que Thirteenth Floor Elevators, Lost & Found, the Golden Dawn, et Christopher.
Christopher, cependant, ne peut pas exactement être confondu avec ces pairs. Le groupe a dû quitter le Texas pour la Californie pour se démarquer, et en effet, le groupe doit beaucoup à la musique de cet Etat: des chansons comme "Magic Cycles" et "In Your Time" sont porteuses des qualités de rêve du son de San Francisco, en particulier les longues pérégrinations de Jefferson Airplane et Grateful Dead.
On trouve aussi les empreintes de groupes amis de Los Angeles, the Doors et Spirit, tout au long de l'album, et comme le meilleur de la musique en provenance de Californie, les chansons de Christopher sonnent en quelque sorte révolutionnaires et prémonitoires, comme s'il y avait quelque chose de sombre cachée juste sous la surface de la musique.
Parfois, Christopher occupe un territoire musical très similaire à Cream. Les musiciens n'étaient pas étrangers avec le Blues, et, comme le 'super groupe' Britannique, ils étaient un 'power trio' avec énormément de capacité au niveau instrumental et compositions.
En outre, les vocaux de Doug Walden sont pratiquement la copie conforme de Jack Bruce.
Cela dit, l'album sonne finalement très différent de Cream. Christopher est, en quelque sorte, à la fois plus mystique et plus proche de la terre.
La chanson "Dark Road" commence par un passage avec un groove Jazz Blues avant d'être projeté rapidement vers l'avant par un changement de tempo et quelques brillants moments rythmiques emmenés par la batterie.
"Wilbur Lite" semble bien établie par certaines grosses parties de guitare de la part de Richard Avitts, mais, alors, une mélodie sans fin et la progression de la basse à la hausse soulève toute la chanson vers le haut.
"Queen Mary" roule sur un beat saccadé de tambour et la basse groove jusqu'à ce que la voix phénoménal à glacer le sang de Walden ne s'éleve au-dessus de la musique, irrépressible.
La musique elle-même, cependant, ne tourne jamais à la retenue. Pourtant, les chansons sont toutes relativement succinctes, ne progressant jamais de façon excessive ou terne, et le jeu de guitare d'Avitts est assez économique.
Les paroles des chanson peuvent être un peu prétentieuses ici et là, mais cela ne peut même pas vraiment être considéré comme un défaut mineur car c'était un produit ambitieux de l'époque.
En conclusion, "Christopher" est l'un des albums les plus fins à être tombé complètement à travers les mailles du filet des années 60, et le groupe, un des meilleurs groupes oubliés de cette période.
Christopher aurait pu (dû!) aller bien plus loin qu'un simple album, mais la formation fut abandonnée par sa maison de disques qui voulait plutôt pousser l'acteur Bobby Sherman dans une carrière de chanteur!