Ardo Dombec est un groupe underground de Prog Allemand qui a sorti un album sur le label Pilz, une sorte de sous label de Ohr, avec une ambiance Heavy, Bluesy, et même un peu Jazzy.
Ayant signé avec le label BASF, ils se sont retrouvés sur Pilz en raison d'une fusion entre ces deux labels.
Pourtant, avec des rythmes complexes et des influences Jazz tout à fait inhabituelles, ils ont ensuite trouvé leur place sur ce label qui est particulièrement consacré au Folk.
Souvent comparé à Colosseum, If, Warm Dust ou à Mogul Thrash, leur musique comporte beaucoup de saxophone, souvent en osmose avec la guitare électrique et la flûte.
Leurs arrangements sont optimistes et lumineux, mais les paroles sont assez sombres et cyniques par contraste.
Ardo Dombec se trouve catalogué dans la catégorie des groupes underground Allemands des années 70, mais le groupe se distingue des autres groupes de Folk-Blues-Fusion-Hard Rock de la même époque par la présence viscérale omniprésente d'arrangements de saxophone très structurés et, parfois, il ressemble à Out of Focus.
En raison des sous-genres précités, Ardo Dombec s'inscrit parfaitement dans la catégorie d'Art Rock.
Leur seul et unique album, intitulé tout simplement "Ardo Dombec" est sorti pendant l'Eté 1971 et il est excellent.
Parfois, le groupe flirte avec un matériel Jazzy avec de la Pop et à d'autres moments, cela sonne carrément Baroque. Ardo Dombec offre, en fait de la musique Jazz-Rock virtuose, telle qu'elle était pratiquée dans les années 70 par un certain nombre de groupes.
Certaines chansons ont des paroles intéressantes. Ainsi, "Clean Up Sunday" traite d'une nonne qui croit que le salut ne peut être assuré que par la suppression des pièces de monnaie dans les zones de collecte chaque dimanche, alors que "Downtown Paradise Lost" parle de s'éclater dans le quartier rouge de Hambourg.
La batterie et la basse sont souvent très rapides, rythmiques, mais aussi complexes, flirtant avec des éléments de Fusion, et rappelant les débuts de Camel, mais sans les claviers.
Le groupe bénéficie évidemment des rythmes étranges et complexes dans un style proche de Soft Machine.
Beaucoup de parties de flûte rappellent Jethro Tull ou Focus. La musique est assez addictive, disciplinée et structurée avec certains morceaux accrocheurs, combinés avec un chant typique. L'harmonica viscérale très agréable montre aussi une certaine versatilité des membres.
Le morceau d'ouverture "Spectaculum" et le final "Unchangeable Things?!” sont à la fois plein d'énergie et bourrés de riffs de saxe excentriques. Mais il y a aussi de moins bonnes choses. Le répétitif "Supper Time" et "A Bit Near the Knuckle" sont deux compositions assez moyennes, mais la plus mauvaise des chanson est le bluesy "Downtown Paradise Lost".
Bien qu'ils semblent favoriser les morceaux chantés (qui ne sont pourtant pas exactement leur fort), c'est surtout dans les sections instrumentales qu'ils sont vraiment brillants. "108" est un très bel instrumental atmosphérique, ne comprenant que de la guitare acoustique et de la flûte. "Clean-Up Sunday" est certainement un des points culminants de l'album, avec beaucoup de flûte dans le style Jethro Tull, avec des changements de corde et plusieurs bons riffs et des jolies mélodies.
Mais le groupe doit aussi être crédité pour son grand sens de l'humour. Tout d'abord, la couverture créative de l'album reprèsente un cactus dans un cornet de glace, ensuite, le morceau de 8 secondes intitulé "Oh, Sorry" sur la seconde face nous fait croire que le LP était cassé et rayé complètement par le bras de votre lecteur de disque! Il y a probablement beaucoup d'auditeurs qui ont eu un petit choc et craint le pire la première fois qu'ils l'ont entendue.
Ce n'est donc certainement pas un album absolument indispensable, mais celà vaut la peine de l'écouter, surtout pour le groove heavy du saxophone d'Helmut Hachmann qui domine les morceaux.