Merci Witchy pour ce compte rendu vibrant à ta ville. Je ne connais pas Montréal, hélas. C'est ce que j'aime dans cette manifestation, la liesse, le sentiment que les gens laissent un peu les soucis pour se retrouver. Ils s'accaparent de nouveau la rue, qui, alors, ne sert pas seulement à véhiculer les gens pressés de regagner leur peine ou leurs pénates. Maintenant, il se trouve toujours des gens qui pensent que ces événements ne sont là que pour faire oublier les vrais problèmes. Bref, le foot, le sport, comme opium du peuple. Je n'en fais pas partie. J'ai un ami qui vient du pays organisateur de la coupe du monde qui me dit être fier d'accueillir toutes les autres nations et qu'il voit cet événement comme un coup de projecteur sur son pays... Ce n'est peut-être que du sport, ça peut être vécu ainsi par exemple pour les Français en France, mais la Coupe du Monde va bien au-delà pour les expatriés. Les Québécois, dans l'ensemble, ne doivent pas se passionner autant pour le foot. Le Canada n'y participe quasiment jamais, le foot est un sport secondaire, le hockey lui fait de l'ombre. Mais tous les quatre ans, ce sont les communautés étrangères de Montréal qui vivent un événement qui n'est pas seulement sportif. Ces communautés se rassemblent autour du foot, elles vivent une seule fois tous les 4 ans un sentiment fraternel, une grande complicité phénoménale. Les Mexicains envahissent les restos mexicains pour regarder les matchs du Mexique ensemble, les Italiens en font de même, les Français, les Espagnols, tous les autres ressortissants des pays qui y participent. Un rassemblement très important quand on vit à l'étranger, un sentiment, l'espace de quelques matchs, de vivre chez soi, avec les siens.
Quand la France a gagné la Coupe face au Brésil, j'ai d'abord regardé le match à la télé. Puis je suis allée au bar français où tout se passait. Ce bar, c'était la France à ce moment précis. Le bonheur, la fierté. La fierté d'être Français, ou Italien, ou Mexicain, un sentiment merveilleux quand on vit si loin de son pays, qu'on vit le reste du temps avec le sentiment d'être un étranger. À la fin du match, les Brésiliens sont venus rejoindre les Français dans ce bar. Aucune animosité. bien au contraire. Français et Brésiliens ont réellement fraternisé, quand ils s'ignoraient avant. Ce moment a peut-être changé l'image que les uns avait des autres à jamais. Les Brésiliens, bons perdants, se sont lancés dans un défilé digne du Carnaval de Rio.
Le foot, un sport, oui, mais beaucoup plus que ça.
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