The Guess who."Hein, les Who tu veux dire, non ?"
"Non non, les Guess who"
"Connais pas"C'est en 2008 que j'ai découvert ce groupe incroyablement méconnu (son absence dans les listes, même underground de ce forum - comme le traumatisant index du rock psyché ou les chro de tonton Alcat' - m'a toujours intrigué)... il est devenu celui qui a trusté mon podium de l'année dans les découvertes annuelles.
Retour en arrière : c'est en revisionnant "American beauty" qu'on m'a chargé de retrouver ce que chante Kevin Spacey dans sa bagnole. Et oui, c'était "American woman" des canadiens GUESS WHO, pas de cette sous-merde de Lenny Kravitz. Je choppe le disque.

Surprise : l'album est une des meilleures choses que j'ai entendu dans l'rock 70s. Si les Guess who ne sont pas passé à la postérité, c'est parce que la pochette est moche et qu'ils ont jamais eu de style visuel. J'vois que cette raison. La voix du chanteur Burton Cummings est LA meilleure du genre (pas en terme d'émotion, en terme de
timbre pur et dur, rauque, puissant et juste), je comprend toujours pas qu'il soit pas plus reconnu.
L'enchainement des 4 premiers morceaux justifie direct l'adoption, la perle éponyme est suivi de "No time", une zik que tout l'monde devrait écouter, la mélodie évidente, les choeurs qui tuent, le putain d'classique. "Talisman" toute douce, pendant que tes potes dorment à côté des tentes, articulé avec une voix calme à la Jim Morrison, superbe. Suit "No sugar tonight/New mother nature", 2 en 1, elle cartonne, tout y est, groove, tête et épaules qui bougent, mélodie à chanter par dessus, les 2 parties qui s'croisent à la fin. Plus tard, "Proper stranger" envoie un riff tout génial et l'album se "finit" par un long blues comme je les aime avant de clôturer par la p'tite mélodie d'"American woman" qui commencait l'album. "finit" pas tant que ça, y a un 10eme piste, "Got to find another way" qu'est censé être un bonus mais qui m'parait indispensable. Une petite pépite pop qu'aurait pu écrire les Beatles. Et j'dis pas ça en argument moderne, j'ai pas de magazine à faire vendre, j'le pense réellement au premier degré, la mélodie est tellement grâcieuse, j'imagine parfaitement Mccartney dessus.
Mais ce n'est pas l'album de la semaine. Non.
Car, circule un
on-dit, une rumeur sinueuse qui se propage dans les pages du net et que je capture ça et là entre 2 chroniques : il y aurait un killer-live.
Live at Paramount.
Un live qui démonte des culs, un live qui aurait rendu fou
Lester Bangs. Il en aurait écrit des pages pour dire à sa manière comment ça l'a déboité...
Le film
"Almost famous" - aka "le film rock70 de référence" aka "notre bible à nous tous ici" aka "si tu l'as pas encore vu, qu'est c't'attend ?" aka "Kate Hudson donne une leçon d'actrice le temps d'une scène" - est d'ailleurs généreux en références aux Guess who : chouette tribune offerte, Lester bangs porte leur t-shirt et dressent leur apologie et on entend un morceau du live dans la chambre d'hotel des groupeuses...
"Naaaaan, j'préfère les Guess who"Live aussi dur à trouver que l'album "American woman".
Je l'ai choppé. Deuxième claque, effet kiss cool, c'est à la hauteur du mythe.
Et, mesdames et messieurs, ce sera mon album de la semaine.
(1972, paru d'abord dans une version conne de 7 titres)1. Pain Train
2. Albert Flasher
3. New Mother Nature
4. Runnin' Back To Saskatoon
5. Rain Dance
6. These Eyes
7. Glace Bay Blues
8. Sour Suite
9. Hand Me Down World
10. American Woman
11. Truckin' Off Across The Sky
12. Share The Land
13. No Time
Le live est intense de A à Z, la tension est parfaitement maintenue, la qualité du son est une insulte envers les lives de tous les autres groupes : c'est propre comme un disque de studio, sa voix est surpuissante (bordel de merde, mais POURQUOI personne ne l'a piédestalé ?!?), public à bloc, 13 morceaux, ils démarrent sur "Pain train" et déjà on sent que quelque chose d'énorme se passe, on s'dit "nom de ddddieu, ayè les guess who jouent", ça groove, tout s'enchaine sur 4 morceaux à bloc...
"Rain dance" calme le jeu en étant shamanique, "These eyes" est jolie, on redescend pour un dyptique posé "Glace bay blues - Sour suite" (belles paroles à la
"je suis suffisamment triste ce matin pour ne pas penser à ça, plus tard chérie si tu veux bien")...puis repartent en célébration rock'n roll, ils font c'qu'ils veulent, se prennent pas au sérieux, osent la vulgarité, sur la version 15mn d'"American woman" (intro de 5mn blues méconnaissable où le public se demande c'est quoi, avant de lâcher LE riff, avec le public qui beugle), ils balancent des trucs de cinglés "sheeeee's my american bitch...american WOMAN ! American SLUT, american LESBIAN, american *heuuuu* NURSE" (ici, se rappeler du contexte : t'es en 1972, tu balances PAS "bitch" dans ton texte comme ça), la SEULE fausse note, c'est le *gloups* solo d'batterie de 5mn à la fin...pour le punk conceptuel que je suis, c'est chaud.
Repartent en intro jazzy avant d'balancer un morceau de drogué "Truckin' off across the sky" (le texte du refrain

), à la fin du superbe "Share the land", il fait le connard en bouclant une note de voix comme un mec de la soul-cliché haha...et finissent sur mon "No time" chéri (néanmoins en dessous de la version album).
Choix risqué d'avoir opté pour un live...surtout aussi long (74mn). Mais j'ai confiance en sa puissance.
Tiens, c'est la première fois de ma vie d'internet que je crée un topic-sondage, je suis particulièrement nému.
Et bieeeeen...c'est à vous d'jouer !

-->
http://www.megaupload.com/?d=YVCLT6GG